• 01. Compte rendu critique du roman "À l'Ouest rien de nouveau" (08/10/09)

     « C’est bizarre quand on y réfléchit, poursuit Kropp. Nous sommes pourtant ici pour défendre notre patrie. Mais les Français, eux aussi, sont là pour défendre la leur. Qui a donc raison? » (À l’ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque, page 179)

     

    Le roman « À l’ouest rien de nouveau », écrit par l’auteur allemand Erich Maria Remarque, apparu pour la première fois dans la « Vossische Zeitung » en 1928 et publié en forme de livre une année plus tard, est un œuvre pacifiste qui décrit précieusement la cruauté de la Première Guerre mondiale vu par un jeune soldat allemand qui participe à la guerre des tranchées sur le front ouest.  L’exemplaire dont je vais me servir afin de rédiger le compte rendu présent, est la version française de l’œuvre, sortie comme soixante-quatrième édition en livre de poche par la Librairie Générale Française en 2008 qui possède 254 pages au total, qui sont divisées en douze chapitres. En premier lieu, je vais résumer et analyser le contenu et la présentation du roman, avant d’initier une critique interne et externe de l’œuvre en rédigeant en conclusion mon opinion personnelle.

     

    En ce qui concerne l’édition de laquelle notre cours s’est servie, le contenu du roman est visualisé par un détail de la peinture « Cadavre d’un soldat de sape », dessinée par le peintre allemand Otto Dix, qui a vécu durant la même époque que l’auteur Remarque. Le tableau de la page couverture montre un squelette vêtu d’un uniforme déchiré d’un soldat et tenant dans sa main un énorme fusil. Le squelette est accroupi dans une tranchée sur un champ de bataille. Cette image est une métaphore pour la guerre qui signifie la mort et est entièrement en accord avec le contenu et la philosophie du roman de Remarque.

     

    Le roman raconte l’histoire fictive du jeune soldat Paul Bäumer, tandis que l’histoire est basée sur des récits de certains soldats qui ont participé à la guerre et aussi sur les expériences personnelles de l’auteur qui a été obligé de participer à la guerre et qui y a été blessé gravement.

    Paul Bäumer s’engage volontaire à la guerre suite à des exhortations patriotiques de son professeur. Il suit à l’âge de 19 ans une instruction militaire de base sous le commandement d’un officier qui s’appelle Himmelstoss. Celui est un véritable misanthrope et essaie à plusieurs reprises de soumettre ses élèves à des entrainements torturants. Le jeune protagoniste devient par contre l’ami de plusieurs personnages importants durant ces entrainements, par exemple de  Stanislaus Katczinsky, un soldat plus âgé que lui qui apprend au protagonsite des mésures importantes afin de survivre et avec lequel  Paul Bäumer développe bientôt une relation père-fils intense. Le personnage principal se solidarise avec ses camarades avant d’être envoyé sur les champs de bataille dans l’ouest, où les Allemands combattent en France et en Belgique leurs ennemis français et anglais durant la guerre de position dans une campagne détruite et mélancolique. Entre de nombreuses batailles, Paul Bäumer apprend bientôt que la guerre n’est point glorieuse et qu’elle transforme les soldats en hommes-bêtes. Il commence à comprendre que les seuls joies de la vie d’un soldat sont les nombreux entretiens avec ses camarades, la chasse avec laquelle il essaie d’améliorer et d’augmenter le niveau de l’alimentation limitée et souvent pourrie, les cigares et cigarettes et les jeux de cartes. Plus tard dans l’histoire, le protagoniste obtient une permission de retourner à la maison pendant un temps limité, mais en rencontrant ses vieux amis ou des membres de sa famille, il réalise que la guerre a changé tout son idéologie, tout son être et qu’il ne serait plus jamais capable de vivre comme auparavant. Paul Bäumer commence à s’isoler, à raconter des mensonges, car il réalise que l’on ne peut point expliquer la guerre à quelqu’un, si celui n’y participe pas (chapitre sept). Ce voyage sort le jeune soldat allemand de sa léthargie et perturbe énormément sa conscience.  Après quelques semaines, il est de retour au front et réalise de plus en plus, que les ennemis sont des êtres humains comme lui, avec des femmes et familles, qui sont, tous comme lui, obligés de se battre pour un but qu’ils ne saisissent même pas.  Paul Bäumer voit mourir ses camarades l’un après l’autre, soit dans l’hôpital militaire, soit sur le champ de bataille. Il se questionne alors beaucoup sur sa vie et celle des autres, surtout lorsqu’il tue plutôt par hasard le jeune soldat français Gérard Duval et doit partager la présence du mourant dans un énorme trou sur le champ de bataille, pendant que les attaques et contre-attaques autour de lui ne s’arrêtent pas et qu’il meurt presque de faim et de sa mauvaise conscience  (chapitre neuf). Il se questionne également sur la paix qui, selon lui, ne se réaliserait plus mentalement pour les soldats qui ont dû assister à la guerre. Vers la fin de la guerre, durant le dernier mois des combats, lorsqu’il est de moins en moins capable d’endurer la guerre, Paul Bäumer meurt d’un coup subit durant une journée qui est décrite comme « tranquille » et durant laquelle « à l’ouest il n’y avait rien de nouveau » (fin du roman, page 254).

     

    L’intrigue du roman s’aggrave avec chaque chapitre. Les conséquences physiques de la guerre n’évoluent pas, lorsque la cruauté de celle-ci est démontrée par le moyen de la présentation de nouvelles armes destructrices comme les bombes à gaz ou les mitraillettes, tout au long du roman, mais l’impact psychique sur les personnages principaux évolue avec chaque chapitre. Le roman est un œuvre pacifiste, lorsque le personnage principal se solidarise avec ses ennemis et réalise que tous les êtres humains sont égaux.

    Le contenu du roman est cohérent et logique et se concentre sur le destin de l’acteur principal et ses camarades de guerre. L’auteur n’essaie pas d’introduire des actions secondaires et reste tout au long de l’histoire relativement neutre. Remarque décrit la guerre d’une manière sombre et mortelle et s’éloigne beaucoup des clichés historiques de l‘héroïsme et du patriotisme de la guerre qui étaient un contenu fréquent des romans et récits de guerre avant la Première Guerre mondiale. Il utilise un langage adapté et facile à saisir pour ses lecteurs, le langage est bref et honnête, lorsque Remarque emploie souvent des mots très familiers et provoquants employés par des soldats tel que Tjaden face à Himmelstoss.  Il décrit la guerre d’une manière tellement détaillée que cela affecte le lecteur. Par contre, en ce qui concerne le context idéologique, l’auteur ne montre pas d’opinion politique précise et ne juge donc pas le système politique de l’Allemagne, les facteurs qui ont mené à la guerre, la culpabilité de guerre ou les conséquences de celle-ci. Le but de l’écrivain se manifeste sur la page couverture de la première version du livre, rédigé en allemand en 1929: „Le livre de Remarque est le monument de notre soldat inconnu, rédigé par les morts eux-mêmes.“ Par contre, ce monument n’a rien de patriotique, lorsqu’il décrit uniquement la bataille insensée entre la vie et la mort sur le front ouest. 

    Remarque a réussi à écrire un roman énormément philosophique. Au début du roman, Paul Bäumer est encore inconscient de la guerre. Il voit mourir son ami d’enfance Kemmerich (chapitre deux) et doit participer aux batailles, mais la guerre devient seulement personnelle pour lui, lorsqu’il fait le voyage dans sa ville natale (chapitre sept), le point tournant du roman. À partir de ce chapitre, l’acteur principale se questionne philosophiquement sur le sens de la guerre, le sens de l’existence et analyse aussi la relation avec ses ennemis en se solidarisant de plus en plus avec eux. Un bon exemple en est non seulement la rencontre avec les trois filles françaises peu avant son voyage, avec lesquelles ses camarades et lui se satisfaient paisiblement sexuellement (début du chapitre sept), mais surtout lorsque Paul Bäumer rencontre des prisonniers de guerre russes au camp de la Lande dans la région de la Senne, avec lesquels il partage au début du tabac et vers la fin même de la nourriture personnelle que sa mère mourante lui avait soigneusement préparée, ce qui est un signe énorme de l’approche entre ces deux peuples ennemis et un des principaux signe de ce roman pacifiste. Un autre exemple pour le fait que chaque être humain est égal en droits et le fait de la solidarisation entre des ennemis employées fréquemment par Remarque, est l’événement, lorsque Paul Bäumer et ses camarades acceptent les excuses de Himmelstoss, qui a besoin de leur support et leur aide durant la bataille et qui perd son autorité et sa distance envers les simples soldats (chapitre cinq). Cet exemple éprouve également une tenue antiautoritaire de l’auteur, ce qui se manifeste avec les monologues intérieurs du personnage principal qui se dit que chaque être humain devrait être libre de disposer de lui-même.

    L’atmosphère devient de plus en plus sombre et touchante et atteint plusieurs points culminants avec la rencontre fatale du soldat Gérard Duval dans les champs de bataille (chapitre neuf), où l’acteur principal appelle sa victime même un « camarade », le point culminant de la solidarisation avec l’ennemi, ainsi que le moment où Paul Bäumer doit dire au revoir à son ami mourant Albert (chapitre dix) et au moment de la mort de son ami le plus proche, Stanislaus Katczinsky (chapitre onze). La mort de ces trois caractères éprouvent toute la cruauté de la guerre et ces scènes sont décrites d’une manière très sensible et détaillé par l’auteur qui éprouve donc que son but n’est pas un simple récit des événements de la guerre, mais la rédaction de l’impact psychologique et éthique de celle-ci.

    Vers la fin du roman, l’action se déroule de plus en plus vite, les épisodes, de plus en plus remplies de tension et de dramaturgie, deviennent de plus en plus courtes et le temps passé entre les événements racontés augmente davantage et finit tragiquement avec la mort insensée de l’acteur principal.

     

    En conclusion, on peut constater que le roman « À l’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque est un œuvre qui décrit sensiblement la cruauté de la Première Guerre mondiale du point de vue d’un jeune soldat allemand innocent. La vie du personnage principal se détruit étape par étape, le malheur mental et la désespérance psychique se développent davantage et le roman finit en conséquence avec la mort tragique d’un être humain qui est devenu malgré lui un homme-bête manipulé par les puissances de la guerre.

    D’après moi, les points le plus forts de ce roman sont l’introspection de ses acteurs et les descriptions francs et directs qui montrent une image choquante et réaliste de la guerre. Selon moi, cet œuvre est un des ouvrages les plus intenses et philosophique de la guerre et même le meilleur livre ou film que j’ai lu ou regardé par rapport à ce sujet.  L’auteur réussit à retenir l’attention du lecteur tout au long du roman et à captiver ses lecteurs et cela malgré le fait que le texte a été rédigé, il y a maintenant plus que quatre-vingts ans, ce qui est, selon moi, un signe de réussite énorme et souligne la grandeur épique de l’œuvre. En plus, le sujet de la guerre et ses conséquences est encore actuel et important dans notre époque, ce qui rend l’idéologie de ce roman jusqu’aujourd’hui d’une certaine manière immortelle. Il est donc logique que le roman a eu un succès mondial dès sa parution et en ce qui a trait le message du livre, il est également compréhensible qu’Adolf Hitler a interdit la parution du roman peu après sa prise du pouvoir : Il s’agit donc, pour en conclure, d’un œuvre qui affecte et divise les gens et leurs opinions. 

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