• 01. Exploration des réalités de la profession enseignante (17/09/09)

     Depuis ma première année d’échange que j’avais passé au Saguenay, il y a maintenant trois ans, j’avais le rêve de m’installer constamment au Québec, car j’étais tombé en amour avec la nature, la culture et les gens de la région. Il me fallait d’abord finir mon école secondaire en Allemagne, mais j’étais déjà décidé que je voulais aller à l’université du Québec à Chicoutimi. Je n’ai pas réfléchi longtemps, car le baccalauréat en enseignement m’intéressait beaucoup et maintenant, je me retrouve à l’université en suivant mes premiers cours, en faisant mes premières expériences et mon professeur me fait songer à la question suivante : Est-ce que le baccalauréat en enseignement est vraiment le bon chemin pour mon futur? Est-ce que je veux passer environ quarante ans de ma vie en enseignant aux élèves des faits historiques et géographiques? Est-ce que j’ai assez de connaissances, de techniques et de passion pour ce métier? J’ai bien réfléchi par rapport à cette question importante et j’ai trouvé une réponse assez claire : Oui, je vais être capable d’être un bon enseignant au secondaire. Je suis également convaincu que j’ai de bonnes qualités et de bonnes techniques pour transmettre ma passion aux jeunes. Je vais maintenant diviser mon argumentation en trois paragraphes en traitant le sujet de mes connaissances et expériences relatives à la matière, en traitant par la suite l’aspect de mes valeurs personnelles et en finissant enfin avec l’aspect des compétences et techniques que je possède.

     

    Premièrement, je vais parler d’un de mes points les plus forts, soit les expériences personnelles par rapport à l’enseignement. Depuis ma jeunesse, j’ai adoré le travail de l’enseignant, car il y avait beaucoup de professeurs qui m’ont marqué. Mon enseignante de l’école primaire avait souvent donné des devoirs de trois à quatre heures par jour, elle a humilié des élèves en classe en les ayant accusé d’avoir baissé la moyenne de certains examens comparatifs et elle ne se gênait même pas de couper nos récréations pour enseigner un peu plus. Après ces expériences, l’école secondaire était comme le paradis pour moi, mais juste pour quelques années. Par la suite, dans la puberté, il y avait un grand manque de professeurs qui auraient pu m’aider en ce qui concernait mes problèmes personnels qui étaient souvent liés à un harcèlement extrême en classe et donc à une atmosphère désavantageuse. Une autre élève de ma classe avait même séché plusieurs semaines de cours en cachette, car elle avait peur d’entrer en classe et de faire face à de nombreuses insultes. Au lieu d’essayer honnêtement d’améliorer la situation en classe, la plupart des enseignants ont fermé leurs yeux ou ne savaient pas comment gérer le problème. Juste après que certaines des personnes qui ont causé cette mauvaise ambiance avaient doublé ou changé d’école, la situation s’était améliorée tranquillement et durant mes deux dernières années d’école, la situation avait même complètement changé : Les professeurs étaient plus à l’écoute et très proches des élèves qui avaient maintenant acquis une certaine maturité. Ce n’était même pas rare que les professeurs se sont rencontrés à l’extérieur de l’école avec leurs élèves pour réviser de la matière, pour faire une excursion spéciale ou pour faire un barbecue avec quelques caisses de bière en été. L’atmosphère était très avantageuse et a encouragé la plupart des élèves à continuer leur cheminement scolaire. Plusieurs amis à moi, qui étaient assez mauvais à l’école auparavant, avaient réussi à faire de bons baccalauréats surprenants vers la fin. Quant à mon année au Québec, je suis surtout tombé sur des professeurs engagés, qui s’intéressaient à ma culture, mon pays d’origine. Il y avait des ateliers d’immigration et j’avais toujours quelqu’un avec qui je pouvais parler. Je me suis trouvé de bons copains après peu de temps avec lesquels je suis encore en bon contact aujourd’hui. À l’époque, je me suis dit que j’aimerais enseigner dans une atmosphère comparable à celle-là et m’engager à préserver un tel climat de travail. En ayant vécu des situations différentes et même deux systèmes d’éducation extrêmement différents, je me suis dit que j’aimerais adapter les meilleures parties des deux expériences pour offrir un service unique à mes élèves. J’ai même déjà acquis quelques expériences de travail dont j’aimerais parler. Premièrement, je me suis engagé à faire du travail bénévole dans ma paroisse protestante en Allemagne, il y a environ cinq ans. Après avoir eu ma confirmation suite à des cours de deux ans fait avec et organisé par des jeunes, j’ai fait le choix de soutenir cette paroisse. Avec d’autres personnes, j’ai donné des cours sur des sujets religieux, sociales, philosophiques et des sujets concernant autant la vie de tout les jours que les religions et cultures étrangères. J’ai fait ce travail pendant deux ans et j’ai donnée des cours à environ six à huit élèves dans des petits groupes. J’ai fait face à des jeunes handicapés avec lesquels je travaillais plus en détail, j’ai fait face à des jeunes avec des comportements difficiles avec lesquels j’étais des fois obligé d’être plus sévère et patient et j’ai aussi acquis de l’expérience dans le domaine du travail d’équipe, car j’avais non seulement des coéquipiers engagés, mais aussi deux personnes qui donnaient des mauvais exemples aux élèves et qui sortaient durant les cours pour jaser, utiliser des téléphones mobiles ou juste pour fumer et qui me laissaient seul et sans soutien avec les élèves. J’ai donc vécu de bonnes et de mauvaises expériences, mais j’ai toujours adoré enseigner, parler avec les jeunes, essayer de leur faire apprendre quelques affaires, de leur donner une partie de ma culture, ma sagesse ou ma passion. À l’extérieur de ces cours, j’ai même organisé des voyages de plusieurs fins de semaine avec d’autres coéquipiers et la paroisse. Je me suis plus exactement occupé à organiser des jeux ou des présentations visuelles. Ce sont ce genre de fins de semaine que j’ai énormément adoré et qui m’ont beaucoup marqué. J’ai seulement arrêté de faire ces travaux-là, car je voulais passer une année au Québec. Suite à mon retour du Canada, j’ai acquis ma deuxième expérience en ce qui concerne l’enseignement. Un des mes professeurs s’est adressé à moi afin de me demander, si je ne pouvais pas donner des cours d’appoint en français à quelques élèves. J’ai accepté l’offre et j’ai donc donné des cours d’environ une heure par semaine à deux jusqu’à trois élèves. J’étais à l’écoute de leurs problèmes et j’ai préparé des exercices divers comme des dictées, des poèmes ou des extraits de textes à analyser ou encore des jeux. Avec le temps, mes élèves avaient réussi à avoir de meilleurs résultats dans leurs examens, ce qui a donc approuvé le travail que j’avais fait. J’ai surtout adoré travailler d’une manière plus spécialisée et personnelle avec les élèves, car je trouve que c’était surtout ceci qui me manquait durant une partie de mon école secondaire. Toutes ces expériences m’affirment dans mon choix de devenir un enseignant et de continuer à faire mon baccalauréat en enseignement. Pour conclure ce premier aspect, je pense que j’ai déjà acquis un bon nombre d’expériences que j’aimerais bien approfondir avec les stages qui se dérouleront bientôt dans mon programme. Je suis par contre certain que j’ai encore un bon nombre de choses utiles à apprendre.

     

    J’arrive donc à mon deuxième aspect, soit mes valeurs personnelles. Est-ce que mes valeurs sont conformes à celles qu’un enseignant devrait posséder? Pour trouver la réponse à cette question, j’ai regardé la liste de compétences qui se trouve dans le plan de cours de ce programme. Je me suis donc concentré plus en détail sur les deux premières et les deux dernières des douze compétences. En ce qui concerne la première compétence, qui demande d’agir en tant que professionnel héritier, critique et interprète d’objets de savoirs ou de culture, je pense que je suis très conforme à cet aspect. En étant un immigrant et en étant quelqu’un qui a vécu dans des sociétés différentes, je pense que je serais très bien capable de transformer la classe en un lieu culturel ouvert à la pluralité. Je me considère comme une personne avec des intérêts divers et je suppose donc que je pourrais développer des concepts, postulats et méthodes divers afin d’enrichir l’apprentissage des élèves. Par rapport à la deuxième compétence, la communication claire et correcte dans la langue d’enseignement, je pense que j’ai d’un côté de forts avantages, car j’ai appris le français à une école européenne, ce qui me permet de parler un français assez claire et correct sans utiliser de expressions québécoises ou trop d’anglicismes ou d’autres mauvais mots. D’un autre côté, mon défaut pourrait être le fait que je ne comprends peut-être pas encore toutes les expressions régionales et que j’ai encore certaines affaires à améliorer, surtout en ce qui concerne mon langage oral. Par contre, je suis persuadé qu’une perfection de mon français va s’établir durant les quatre ans de mon programme. En ce à trait l’onzième compétence, l’engagement dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel, je pense que je suis bien conforme avec celle-ci. Je suis une personne qui aime communiquer avec d’autres personnes afin de s’échanger et de se développer constamment. Par contre, je suis une personne qui est souvent convaincu de son point de vue et j’ai un caractère un peu têtu sur lequel je devrais encore travailler un peu. Mais peut-être que ce caractère serait aussi un avantage, car je suis très critique envers moi même, je me questionne beaucoup, mais vu de l’extérieur, je suis une personne d’autorité qui est confiante en soi-même et donc quelqu’un auquel les élèves pourraient s’orienter. Enfin, la dernière compétence, qui exige d’agir de façon éthique et responsable dans l’exercice des fonctions, est peut-être un des mes points les plus forts encore. Je suis quelqu’un qui aime discuter, s’occuper des jeunes, même en dehors de l’école et de la matière enseignée. Je suis à cent pourcent d’accord qu’un système démocratique entre les élèves et le professeur devrait être établi en classe. En plus, suite à mes expériences personnelles, je sais comment situer des problèmes moraux et comment gérer des problèmes de discrimination. Je me considère comme une personne sévère, mais juste, ce qui est, d’après moi, un très bon mélange. Après tout, je peux donc dire que je suis entièrement en accord avec les compétences mentionnées et que je n’ai pas un manque de valeurs, mais même un enrichissement à ce niveau-là.

     

      Maintenant, j’aimerais encore parler du dernier aspect de mon argumentation, soit les compétences et techniques que je possède. Ceci est en lien avec les deux aspects mentionnés ci-dessus que je vais encore une fois résumer brièvement dans ma conclusion finale. À part de mes valeurs personnelles et mes expériences, je pense que j’ai surtout une bonne technique en ce qui concerne la façon comment parler aux gens, comment bouger et faire réfléchir les personnes autour de moi. Je peux dire que mes amis me demandent souvent des conseils, je suis à l’écoute de leurs problèmes et je suis capable d’analyser et résoudre des problèmes, car j’ai une facilité au niveau de me mettre dans la peau des autres. Certains de mes amis ou de mes professeurs m’ont même conseillé de travailler plus tard dans la psychologie ou au niveau du travail social. Je pense que ces commentaires m’ont affirmé dans mon choix de devenir un enseignant, car je pense que cette capacité est indispensable dans le métier. Une autre technique avantageuse que je possède est d’être capable de parler à un grand public. Malgré que j’aie une certaine nervosité à chaque fois avant que je parle à un certain nombre de gens, je peux me permettre de dire que je sais bien m’exprimer. Je vais mentionner deux petits exemples. Premièrement, j’ai participé à un programme éducatif et scolaire qui s’appelle « Euroscola », il n’y a même pas deux ans. Ce programme se déroulait au parlement européen de Strasbourg et avait pour but une simulation réaliste du travail qui y est effectué par nos politiciens. Ce programme regroupait plusieurs centaines de jeunes, venant de plusieurs pays du continent. Mon école m’avait proposé de la représenter non seulement devant les jeunes, mais aussi devant certains politiciens qui étaient présents lors de ce programme. J’avais enfin non seulement réussi à effectuer ce travail en premier, mais j’ai même été élu le représentant principal d’un des six groupes qu’on avait formé par la suite et qui parlaient chacun de sujets politiques différents. J’ai donc organisé une discussion ouverte avec environ cent élèves que je ne connaissais point et qui m’ont fait confiance suite à la représentation impressionnante de mon école. À la fin, j’ai résumé les résultats de la discussion et je les ai présentés devant l’assemblée constituée d’élèves et de politiciens. Suite à cela, je n’ai reçu que de bons commentaires. Le deuxième exemple est en lien avec une autre de mes passions, le journalisme. Depuis plus que deux ans, je travaille comme journaliste en Allemagne. Je travaille dans une rubrique qui traite des sujets qui influencent, intéressent et bougent les jeunes. À chaque semaine, une page est consacrée à ce sujet. Je travaille régulièrement avec une dizaine d’autres jeunes journalistes et on s’échange sur des sujets. Je fais ou écris par exemple des articles d’opinion, des reportages, mais aussi des interviews avec des jeunes politiciens, des représentants d’écoles ou des personnes qui ont vécu des événements spéciaux. J’ai souvent reçu des commentaires, autant positifs que négatifs, sur mes articles. Ce ne sont pas seulement les lecteurs ordinaires qui ont donné leurs opinions, mais même des directeurs d’école, des docteurs ou encore le maire de ma ville d’origine. Ceci affirme donc, même si mes opinions sont des fois très discutées, que je sais comment animer, bouger et influencer les gens. Durant les dernières années scolaires, j’ai acquis de bonnes méthodes rhétoriques et j’ai appris comment parler aux différentes couches de la société. Enfin, il reste encore une autre affaire que je possède, qui est en même temps une compétence et une technique, c’est la passion. Je suis passionné des matières que je vais enseigner plus tard, soit l’histoire et la géographie. Même en dehors de mes cours, je lis des revues scientifiques ou des livres par rapport à ce sujet, j’aime parler aux immigrants et étrangers, j’effectue beaucoup de voyages et j’ai des contacts un peu partout dans le monde. L’affaire la plus importante est d’après moi de transmettre sa passion, son intérêt d’une manière encourageante et intéressante aux jeunes. S’ils voient que leur professeur est passionné, ils vont finir par l’être aussi, c’est une thèse de laquelle je suis presque convaincu à cent pourcent. Je pense que je possède donc déjà un bon nombre de techniques supplémentaires qui pourraient m’aider à réaliser cette transmission de passion un jour.

     

    En conclusion, j’espère vous avoir convaincu que la matière de l’enseignement est un choix idéal pour moi. Grâce à ce travail introspectif, j’ai été capable de réaffirmer mon choix, de me sentir plus à l’aise face aux nouveaux défis. Les trois arguments choisis par moi sont quelques-unes de mes forces, soit mes expériences personnelles par rapport à l’enseignement, mes valeurs personnelles conformes aux compétences qu’un enseignant devrait avoir selon les experts et ma capacité de communiquer d’une manière diversifiée avec les gens. Je pense que j’ai déjà acquis un bon nombre d’intérêts, d’aptitudes et d’habiletés, mais je suis également ouvert à me perfectionner, à apprendre d’avantage, car l’apprentissage est un plaisir pour moi. Mais je suis surtout convaincu que je possède déjà la base la plus importante dans la domaine de l’enseignement : la passion pour ce que je veux faire!

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