• 04. La Conférence de Copenhague - Malédiction ou bénédiction?

     

    Il y a quelques années, les climatologues et écologistes avaient repéré George W. Bush comme l’ennemi conservateur des conférences tel que Kyoto. Maintenant, le monde a trouvé un autre bouc-émissaire conservateur qui a pris la relève et qui freine l’adaptation aux urgences climatiques depuis la Conférence de Copenhague: Stephen Harper.

    Les petits scandales autour de Copenhague

    Par contre, la conférence assez courte et hectique de Claude Villeneuve, professeur dans le département des sciences fondamentales de l’UQAC, qui s’était déroulé le mercredi 9 décembre, n’a pas pour but de discuter sur la nouvelle perception négative du Canada dans le monde après que le sujet de la chasse sanguinaire aux phoques se soit enfin un peu calmé, mais de résumer les tendances de la Conférence de Copenhague en général. Vu que la conférence au sein de l’université se déroule dans une petite salle inappropriée au pavillon des humanités qui est plus que raisonnablement remplie de plus que cinquante personnes et vu que la conférence est transmise en direct par internet, ce qui explique la présence des caméras et de quelques techniciens plus ou moins organisés, Claude Villeneuve ne peut pas décrire en profondeur tous les aspects importants autour de «Climagate» comme les conservateurs appellent la conférence suite à la publication de la nouvelle que certains scientifiques avaient modifié des résultats de recherche pour créer une certaine panique et mettre plus de pression aux politiciens par rapport au sujet du réchauffement climatique, ce qui avait seulement été découvert par hasard par des pirates informatiques qui avaient réussi à infiltrer les serveurs de l’unité de recherche de l’université East Anglia (Hadley CRU), une des principales sources du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) vers la fin de l’année 2009. 

    Claude Villeneuve ne veut pas prendre de position précise par rapport à ces sujets autour de la conférence et explique d’ailleurs: « Je ne veux pas faire peur au monde. On parle d’une hypothèse, mais d’une hypothèse avec laquelle il faut vivre. » En ce qui concerne la représentation du Canada à la conférence, il réplique avec un sourire: « Je ne pense pas que Monsieur Harper fait des grands cauchemars.»

    Une mise à jour pertinente à Copenhague

    Contrairement à la plupart des experts, Claude Villeneuve voit plusieurs aspects positifs de la conférence et parle d’un rapport de bon niveau. Malgré un pic des émissions mondiales prévu par les scientifiques pour 2020, plusieurs pays se sont engagés à réduire leurs intensités carboniques, en premier lieu la Chine qui veut tenter de la réduire de quarante pourcent jusqu’en 2025. Suite à cette initiative surprenante du pays qui avait vécu un vrai boom industriel et économique durant la dernière décennie et dont les médias donnent l’image d’un pays avec un nombre énorme de villes surpeuplées et polluées, l’Inde, qui se développe aussi de plus en plus et qui est comme la Chine un des pays les plus peuplés au monde, promettait d’également vouloir réduire son intensité carbonique de vingt-cinq pourcent dans les prochaines quinze années. D’autres pays asiatiques comme l’Indonésie et la Corée du Sud ont suivi cette tendance, tandis que les pays d’Europe ou d’Amérique sont restés plus réservés ou réalistes. Le Québec, qui avait envoyé une délégation spéciale à Copenhague afin d’observer la conférence sans avoir le droit de parler, a d’ailleurs comme objectif de poursuivre sa réduction de vingt pourcent des émissions qu’il avait fixé en 1990 et qu’il voudrait réaliser jusqu’en 2020, ce qui est fortement orienté au modèle européen. Par contre, Claude Villeneuve avoue: « L’objectif pourrait être atteint. Le Québec est d’ailleurs sauvé par son réseau d’hydroélectricité. Si la province avait les mêmes moyens et conditions que l’Ontario, notamment en ce qui concerne l’exploitation du charbon, il y aurait autant ou même plus de production d’émissions. »

    «S’adapter, c’est se préparer.»

    Mais quels sont les mesures concrètes que l’on devrait appliquer afin de progresser concrètement? «On a vu que l’introduction d’une loi ne veut pas dire que le gouvernement va l’appliquer.», explique Claude Villeneuve en faisant allusion aux projets de Stéphane Dion en 2005 d’assainir l’air et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il poursuit en disant qu’il est important d’introduire des cibles contraignantes pour l’aviation et le transport maritime, mais aussi pour l’exploitation des terres et l’industrie légère et lourde. «Les agriculteurs vont pouvoir s’adapter, car c’est ce qu’ils ont toujours fait.», donne Claude Villeneuve comme exemple et reste positif lors de sa conclusion en disant que l’humanité survivra et s’adaptera à tous les problèmes comme elle l’a toujours faite. Claude Villeneuve fait appel d’agir le plus vite possible: «Il faut agir immédiatement pour garder le niveau actuel, sinon les changements se feront plus difficilement et avec la perte d’un certain niveau de vie.» Et il est certain que tout le monde doit faire ses petits sacrifices pour ne pas gâcher les efforts et la bonne volonté de la plupart des pays au monde. Il reste à voir si la population canadienne veut agir plus sensiblement que son premier ministre.

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