• 08. Six petits travaux sur les villes et la société urbaine dans le monde

    VILLES ET SOCIÉTÉ URBAINE

    (4GEO702)

     

     

    Examen II de type «maison»

     

     

    Département des sciences humaines

    Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)

     

     

     

     

    Remis à :

    Martin Simard Ph. D.

     

    Réalisé par :

    Sebastian Kluth, 4e année BES univers social (KLUS21088908)

     

     

     

    Session automne 2012

    20   décembre  2012

     

    2.) Résumez ce qu’il est covenu d’appeler la saga des regroupements de municipalités au Québec, en particulier l’évolution du processus selon trois phases.

                Une municipalité est d’abord une instance gouvernementale décentralisée et forme une structure administrative issue d’une communauté locale dont les représentants élus exercent certaines compétences sur un territoire donné. Au Québec, le regroupement municipal implique trois principes fondamentaux. D’abord, il faut qu’il y ait réunion de municipalités déjà existantes. Après, celles-ci doivent avoir des territoires contigus. Enfin, les municipalités regroupées forment une nouvelle et seule entité municipale.

    La saga des regroupements de municipalités ne date pas d’hier et a été planifiée sur le plan politique et théorique durant les années 1990. Pour le gouvernement provincial, les regroupements étaient synonymes de forces mises en commun en renforçant les institutions municipales et en consolidant les communautés locales face à des problèmes de plus en plus fréquents comme l’étalement urbain, le manque de concertation inter-municipale et un nombre élevé de petites municipalités locales difficiles à gérer.  D’autres avantages étaient le développement d’économies d’échelles, une meilleure efficacité au niveau de la gestion administrative concernant plusieurs services, l’équité hypothétique entre les différents quartiers et la création de pôles économiques forts. La loi portant réforme de l’organisation territoriale municipale des régions métropolitaines a été entamée en 2000. L’année 2002 a ensuite vu l’entrée en vigueur d’un total de 213 villes qui ont été regroupées en 42 municipalités. De nouvelles structures telles que les arrondissements, les communautés métropolitaines et les conseils d’agglomération ont été créées. Pourtant, il manquait des fois une cohérence dans les différentes nouvelles municipalités. Certaines étaient par exemple découpées en arrondissements et d’autres non. Plusieurs anciennes municipalités ont été coupées en deux avec une partie faisant partie des regroupements et une autre qui s’isolait alors davantage. Au sein des nouvelles entités, on mettait souvent plus l’emphase sur une certaine ancienne municipalité tout en délaissant une autre.

    Certaines villes étaient ainsi en désaccord avec ces regroupements et procédaient rapidement à des démarches de séparations à l’aide d’une loi sur les défusions qui est entrée en vigueur en 2003 avec l’arrivée au pouvoir du Parti libéral du Québec qui avait pris la place du Parti québécois. L’année suivante, cette contre-réforme a mené à la signature de registres et à la tenure de référendums dans 89 villes constituant depuis moins de deux ans 30 municipalités. En 2006, 31 anciennes municipalités ont été rétablies et 11 conseils d’agglomération ont été créés. Les citoyens et leurs représentants critiquaient notamment un manque de sentiment d’appartenance, un manque entre les citoyens et les conseillers élus, une baisse de choix pour les citoyens en ce qui concerne notamment les milieux de vie et un nivellement vers le haut des conventions collectives. Les reconstitutions ont affecté plusieurs municipalités sur les plans administratif, économique et social.

    3.) Expliquez en quoi la ville de Fermont constitue un cas unique en termes de géographie urbaine et d’urbanisme.

                La ville de Fermont est située sur un territoire contraignant, éloigné et isolé et constitue un des rares développements urbains en milieu nordique. Contrairement à d’autres villes fermées comparables telles que Gagnon ou Schefferville, Fermont a su surmonter une crise minière au début du millénaire et vit en ce moment l’autre côté du cycle avec un nouveau boom industriel. Pourtant, la ville est caractérisée par son milieu fragile, son peuplement diffus, son manque d’infrastructures et son accessibilité limitée en raison de sa situation géographique et son éloignement des grands centres urbains même si la route 389 la rejoint à Baie-Comeau, une voie ferrée industrielle la rejoint à Port-Cartier et malgré qu’un petit aéroport se trouve dans la ville avoisinante de Wabush. D’autres problèmes existent au niveau du manque de logements, de la sous-capacité au niveau du traitement des eaux usées, de la pénurie de denrées et de produits et des frictions entre les résidents permanents et les travailleurs de passage. Ces déficits sont contrés par le «plan Nord» qui prévoit de nouveaux investissements au niveau des infrastructures manquantes, ensuite par une population très jeune et travaillante qui doit partir lorsqu’elle prend sa retraite et par un sens communautaire qui se développe de plus en plus dans le cadre d’événements culturels.

                Au niveau de l’urbanisme, Fermont est une ville modèle conçue par des urbanistes montréalais et voit sa fondation au début des années 1970. La ville est située sur la rive ouest du Lac Daviault dans le nord de la région administrative de la Côte-Nord, dans la municipalité régionale de comté de Caniapiscau en proximité du Labrador et de ses villes Wabush et Labrador. Le site de la ville est énormément affecté par des vents catabatiques très violents. Pour contrer cette problématique naturelle, les urbanistes ont conçu un plan de ville assez original et unique en construisant une mégastructure sous forme d’un mur-écran en forme de «V» inversé au nord-ouest de la ville. Long d’un peu plus d’un kilomètre, ce grand espace habitable comporte une bibliothèque, des commerces divers, une école primaire et une école secondaire, un hôtel à six étages, 440 logements, une piscine municipale de dimension semi-olympique et une urgence médiale. La vie communautaire se déroule donc principalement dans ce «mur» même si 755 maisons ainsi que des bars et restaurants se retrouvent au-delà de la mégastructure.

                Au-delà de cette mégatsructure, la ville de Fermont comporte d’autres éléments d’un urbanisme original inspiré d’un modèle suédois conçu pour une communauté de mineurs au pôle Nord. On peut notamment observer une utilisation très compacte du sol pour réduire le coût des infrastructures, l’existence d’une voie piétonne climatisée dans le but de mettre en lien les différents commerces et services et un réseau routier excluant les carrefours en croix qui se distingue plutôt par ceux en «T» pour éviter des accidents routiers.

    4.) Québec et Ottawa peuvent être classées comme étant des villes-capitales. Quelles sont les particularités de ce type de villes sur les plans géo-urbanistique et économique.

                Les villes de Québec et d’Ottawa ont de nombreux points en commun. D’abord, les deux villes sont des capitales politiques dominées par des infrastructures telles que les différentes assemblées, les consulats ou ambassades, les ministéres provinicaux ou fédéraux et les résidences des premiers ministres provincial ou fédéral.

                Dans les deux villes, on cherche à se distinguer sur les plans culturel et urbaniste des autres grandes villes. Québec est classée ville du patrimoine mondiale par l’UNESCO et cherche à respecter le caractére distinctif que doit avoir une capitale au niveau de l’aménagement avec la triple mission qui a pour but de coseiller, embellir et promouvoir selon la Commission de la capitale nationale du Québec. Cela inclut premièrement un retour à l’urbanisme esthétique, par exemple avec le plan de mise en lumière. Par la suite, on cherche à commémorer les événements marquants de l’histoire de la ville, de la province, du pays et même du monde. Cet élément inclut une revalorisation des bâtiments et centres historiques qui attirent davantage de touristes. De plus, on peut observer une revitalisation des quartiers défavorisés ou délaissés comme celui de Saint-Roch. Une densification des quartiers commerciaux et industriels comme autour du boulevard Laurier a pour but de rendre ces endroits plus fonctionnels. Dans la périphérie, on cherche également à créer une ville moins dense et plus verte avec plusieurs plans de renaturalisation comme celui des berges de la rivière Saint-Charles. Dans une ère de mondialisation où le développement durable joue un rôle de plus en plus important, la ville mise également sur des projets d’écoquartiers qui mêlent des espaces naturels à des bâtiments résidentiels.

    En ce qui concerne la capitale fédérale, la Commission de la capitale nationale veut que la ville soit une source de fierté tout en constituant un symbole d’unité pancandienne à caractére interprovincial. La doctrine du multiculturalisme fédéral se démontre dans des quartiers culturels comme le quartier chinois, le quartier italien ou encore le quartier Vanier. Comme à Québec, on tente de valoriser l’emplacement des musées, des monuments historiques et des sites cérémoniaux. En ce qui concerne la valorisation des différents quartiers, Ottawa tente de baisser progressivement l’écart des inégalités entre la partie québécoise et la partie ontarienne, concernant par exemple le fossé salarial. Une densification des quartiers administratifs et commerciaux se voit également avec des modifications du plan d’aménagement de la ville qui veut que celle-ci ne prenne pas trop d’expansion en long et en large en visant une construction en hauteur et une gestion de l’espace plus efficace. Un exemple est le projet Pré-Tunney qui devrait surtout accueillir des fonctionnaires. D’après le plan Gréber, Ottawa s’inscrit aussi dans la lignée d’une ville verte et durable. L’élimination de voies ferrées au centre-ville, la création d’un grand cercle de verdure délimitant l’expansion de la ville et la valorisantion de sentiers pédestres autour du canal Rideau en sont des exemples. 

    6.) Commentez la phrase suivante: «Las Vegas est une ville à succès qui constitue un exemple de ville durable et un modèle pour la ville du futur.»

                La ville de Las Vegas a vu une croissance démographique énorme de 41.8% en une seule décennie entre 2000 et 2010. L’expansion de la ville prend des formes concrètes avec un taux de constructions résidentielles dépassant celui des constructions commerciales. Au niveau social, la ville est un exemple de cohabitation de différents groupes ethniques avec une majorité caucasienne. Au niveau de la gouvernance et des infrastructures, la ville dispose d’un grand aéroport et d’un campus universitaire. Concernant son urbanisme, la ville est mondialement connue pour son architecture fantasmagorique et son modèle urbain post-moderne d’après un plan quadrillé où le réel et le virtuel se fusionnent entre deux grands axes avec la «Fremond Street» et la «Strip».

                Cette ville peut donc être décrite comme une ville à succès, mais il faut mettre l’accent sur le fait que celui-ci n’est pas durable et il ne s’agit donc pas d’un modèle de ville du futur à suivre. Construite en plein milieu du désert de Mojave sans zones agricoles et espaces ruraux péri-urbains, la ville est fortemment dépendante d’importations. Avec la construction du barrage Hoover et la création du Lac Mead, la ville dispose d’un réservoir d’eau fournissant également de l’électricité. L’eau usée des méga-hôtels est traitée et rejetée dans ce lac avant d’être retraitée et réutilisée. Ce processus a causé une forte pollution des eaux avec des résidus de médicaments et un assèchement du lac qui a perdu la moitié de son eau et qui devrait être à sec d’ici environ quinze ans selon les experts. L’encouragement de la ville de remplacer les pelouses par des jardins plantés de cactus, la mise en démarche d’amendes pour les fuites d’eau ou le projet de construction d’un aqueduc fournissant la ville avec de l’eau du nord d’un Nevada de plus en plus désertifié ne sont que des solutions temporaires qui ne font que retarder la problématique.

                De plus, la ville a une architecture de communication et non d’espace. Les différents complexes composés de casinos, d’hôtels et de parcs d’amusements constituent des «dreamlands» indépendants qui reflètent l’utopie du rêve américain du mariage et du succès et n’ont pour but que d’attirer les regards. L’artificiel, la copie et la pastiche façonnent un environnement comparable à un énorme parc d’attraction utopique qui n’est pas durable du tout. L’idée du grand espace ouvert et de la grande vitesse est soutenue par de larges boulevards suivant le modèle du tout-voiture avec de nombreux stationnements luxueux et très peu de transports en commun. L’expansion de la ville ne fait qu’augmenter tous ces points critiques et à cela s’ajoute un taux de chômage plus élevé que la moyenne américaine dans cette ville de rêve utopique.

                La ville doit donc radicalement changer son mode de consommation et de vie, si elle veut survivre et non être un autre symbole de l’échec du rêve américain au vingt-et-unième siècle.

    7.) Commentez la phrase suivante: «La banlieue présente un caractère distinct en Amérique par rapport à l’Europe. Malgré ces différences, le phénomène de la banlieue est le reflet d’une même réalité sur le plan social.»

                L’habitat pavillonaire ainsi que les environnements de type banlieue sont à la mode dans les pays occidentaux, mais souvent, on ne comprend pas la même chose par le terme de banlieue des deux côtés de l’océan Atlantique.

                En Amérique du Nord, la banlieue est considérée comme un espace conformiste constituant un havre paisible pour les familles d’âge moyen ou élevé qui fuient les centres urbains dans le but d’exercer un retour aux origines et de conserver les valeurs familiales conservatrices. Elle est plutôt une zone d’agglomération située aux extrémités d’une zone métropolitaine et représente d’une certaine manière l’idéal utopique du rêve américain et un endroit souhaitable à vivre pour les classes moyenne et riche. La banlieue se distingue par des pavillons individuels entourés de jardins qui se ressemblent au sein d’une communauté homogène aux niveaux économique, ethnique et social. Ces endroits sont généralement loins des centres urbains et offrent un espace de repos et de tranquilité. Cette distance par rapport aux noyaux urbains rend l’utilisation de la voiture pratiquement nécessaire pour faire des achats, pour accéder à un bon nombre d’infrastructures et de services et pour aller au travail. En Europe, on appelle ce genre d’endroit plutôt une ville satellite située dans une couronne périurbaine.

                En Europe, ce terme n’évoque pas la même réalité. La banlieue est alors un espace marginal et marginalisé et un lieu de transgression pour les jeunes en rupture avec l’éducation familiale constituant une population plutôt jeune. La banlieue est plutôt un espace limité et hétérogène en proximité des centres-villes et desservi par les transports en commun. La vision des banlieues est plutôt misérabiliste conjuguant un délabrement de logements, un niveau d’insécurité élevé et un taux de criminalité à la hausse. Ces espaces sont caractérisés par un urbanisme fonctionnel et gris construit en hauteur et par un système routier carré et serré. La population est soit de diverses origines ethniques qui cohabitent avec de nombreuses frictions, soit une sorte de ghetto associée à une population de culture, ethnie et religion étrangère en particulier. On associe plutôt des événements négatifs à ces endroits tels que les émeutes dans les banlieues françaises en 2005 et laisse de côté certains points positifs tels que certaines innovations urbanistes, un métissage élevé et l’émergence d’une certaine identification ou solidarité entre les habitants et leur banlieue. En Amérique du Nord, on parle plutôt d’un quartier défavorisé ou d’un ghetto et non d’une banlieue.

                Si on distingue entre ces deux perceptions différentes des banlieues en les classant comme villes satellites ou quartiers résidentiels en périphérie des zone d’agglomération et comme quartiers défavorisés en proximité des centres urbains, on réalise que ces deux phénomènes sont les reflets d’une même réalité sociale sur les deux continents. 

    8.) Commentez la phrase suivante: «Moscou et Saint-Pétersbourg se révèlent être des villes très différentes qui ont été mises en compétition à travers l’histoire.»

                Moscou et Saint-Pétersbourg sont deux villes russes ayant connu une histoire très différente, mais qui commencent de plus en plus de disposer de plans d’aménagements comparables avec des objectifs communs tout en faisant face à des problématiques identiques suite au chute de l’Union soviétique comme l’écart entre riches et pauvres, la pollution grandissante et une population qui ne cesse d’augmenter. Les deux villes pourraient ainsi se ressembler davantage dans le futur et devraient coopérer au lieu de se concurrencer pour rélever ces défis communs.

    Moscou est le centre culturel, économique, politique et religieux de la Russie et de loin la ville la plus peuplée du pays. Cette ville industrielle d’un ton plutôt gris se base sur les activités tertiaires et financiéres, la construction métallique, les hautes technologies, les imprimeries, les recherches et le secteur agro-alimentaire. La ville a une histoire de près de neuf siècles et a été créée au cœur de la pleine russe de la Moskova. La capitale est un carrefour des grandes voies fluviales et est davantage valorisée par le transport aérien ainsi que par les transports en commun. La ville a été aménagée en suivant un plan de type radio-concentrique. Le noyau est le centre politique et religieux autour de la place Rouge. Celui-ci est entouré d’une première couronne mêlant quartiers industriels et résidentiels. Ensuite, une deuxième couronne est davantage composée d’ensembles résidentiels. Elle est ceinturée par une large zone forestière.

    Saint-Pétersbourg est une ville beaucoup plus jeune. Elle a été construite dans la précipitation sur un terrain marécageux défavorable au début du dix-huitième siècle pour devenir la nouvelle capitale russe en 1713 en prenant le rôle de l’ancienne capitale Moscou qui se voyait être délaissée et qui n’a regagné son importance lors des bouleversements politiques au vingtième siècle. La ville a été un centre du luxe, de la noblesse et de la langue française parlée à la cour. La nouvelle capitale a été planifiée par un architecte français. Ell est inspirée des courants classiciste et baroque. La ville comporte de nombreux éléments de villes européennes comme une grande avenue appelée la perspective Nevski comparable aux Champs-Élysées à Paris ou de nombreux canaux rappelant Venise. Le plan de ville radio-concentrique a été une première forme d’urbanisme planifié au pays. En dehors du centre-ville, Saint-Pétersbourg ne dispose que d’une couronne extérieure pour les habitats comportant des cités-jardins et des parcs de loisirs. La ville est beaucoup plus colorée que Moscou, d’abord de constructions en bois durant le classicisme avec un teint jaune ou ocre et ensuite d’un contraste entre le blanc et le bleu, l’ocre franc, le rouge et le vert des surfaces murales. La capitale maritime se démarque par une touche révolutionnaire et plusieurs expériences démocratiques tout au long de son histoire. Finalement, elle est beaucoup moins densément peuplée que Moscou, mais doit aujourd’hui faire face aux mêmes problématiques que Moscou comme la pollution en raison d’un taux de voitures à la hausse au centre-ville.

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