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    Jean-René BOUTIN, Sarah CIMINO, Charlotte DEFLEUR, Lucie HUGGENBERGER. Sebastian KLUTH

     

     

     

    École et société

     

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    ENTREVUE À UN PARENT

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Travail présenté à

     

    Mme Monica CIVIDINI

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Département des sciences de l'éducation

     

    Université du Québec à Chicoutimi

     

    Le 15 mars 2012

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    1. Introduction

     

     

     

    Pour commencer le travail, nous avons tout d’abord recherché autour de nous des parents dont les caractéristiques nous permettraient de les interviewer. Nous avons alors choisi de prendre Fabienne Savard qui a élevé seule ses deux enfants et qui correspondait donc au style de famille monoparentale. La thématique de la monoparentalité au Québec est plus actuelle que jamais. En 2001, un enfant sur cinq dans la province vit dans une famille monoparentale.[1] Vu que cette tendance a progressivement augmenté au fil du temps[2] et devient de plus en plus une réalité dans nos situations d’enseignements, on voulait cibler un de ces cas afin d’analyser les impacts de la monoparentalité sur le développement de l’enfant.

     

     Afin d’avancer dans le travail, nous avons pris la décision de nous répartir les différentes tâches demandées. Jean-René étant proche de la personne à interviewer et Sebastian le connaissant depuis un certain temps, ce sont eux qui se sont dévoués à interroger notre personne ressource ainsi qu’à retranscrire l’ensemble de la conversation. Pour cela, nous avions tous ensemble établi une série de questions préalables en classe, mais certaines questions plus concrètes et certaines interventions spontanées ont également eu lieu durant l’entrevue.

     

    Lorsque cette partie du travail a été réalisée, Sarah, Lucie et Charlotte ont commencé l’analyse à l’aide de «google.doc» ce qui permettait à tous et à toutes d’ajouter des éléments pertinents lorsqu’ils le souhaitaient. Afin de finaliser le travail à rendre, nous nous sommes concertés à plusieurs reprises et vus une dernière fois dans le but de nous assurer que notre travail était complet.

     

    Grâce à ce rapport, nous avons pu mettre en pratique tous les points vus dans le cours. En effet, pour analyser l’entrevue avec Madame Savard, nous avons dû parcourir l’ensemble du cours ce qui nous a permis de le revoir dans son ensemble.

     

     

     

     

     

    2. Liste des facteurs sociaux influençant la réussite de l’élève

     

     

     

                Nous pouvons identifier un total de six facteurs sociaux influençant la réussite de l’élève en question. Les passages en lien avec ces éléments sont soulignés dans la transcription de l’entrevue.

     

                En premier lieu, il y a le facteur du climat affectif. La mère monoparentale n’a pas cherché à se remettre en couple, mais préféré profiter au maximum de sa famille qu’elle considère comme une priorité. L’environnement familial est donc resté stable suite au décès du père et la mère a fait passer le souci collectif avant l’épanouissement individuel.

     

                Ensuite et en lien avec le premier facteur, il y a celui de la disponibilité de la mère. Suite au décès de son mari, elle n’a pas repris de travail et s’est occupée à temps plein de ses enfants. Elle a fait passer ses loisirs personnels après l’éducation de ses enfants et ne faisait que des cours et exercices de peinture pendant que ses enfants fréquentaient l’école. Le soir, elle a régulièrement aidé ses enfants à faire leurs devoirs afin de s’assurer qu’ils n’aient pas de retard académique dans le but de minimiser les facteurs à risque pour eux suite à l’événement perturbant qui était la mort de son mari.

     

                Un autre facteur social favorable à la réussite scolaire est le niveau d’instruction de la mère. Elle a obtenu un baccalauréat en archéologie ainsi qu’un certificat en histoire de l’art à l’Université Laval et est donc très instruite. Les soirs, elle a assisté ses enfants lorsqu’ils réalisaient leurs devoirs. Dans son temps libre, elle organisait également des soirées de lecture avec eux quand ils étaient jeunes. Elle n’est pas fuyante face à l’école. Aujourd’hui, son fils est inscrit à l’Université du Québec à Chicoutimi et poursuit une carrière académique couronnée de succès et sa fille est inscrite à un programme d’études spécial avec une concentration en musique qui demande beaucoup de déplacements, d’études et d’implication en dehors du cadre scolaire régulier autant de la part de l’élève que du parent.

     

                 Par la suite, nous avons pu identifier comme facteur favorable le niveau socio-économique de la mère. Bien qu’elle n’ait pas travaillé depuis la naissance de ses enfants, elle a reçu de l’aide financière de l’État. Même si la somme accordée par l’État était plutôt limitée selon les dires de la mère, elle a pu maintenir un niveau socio-économique satisfaisant et stable car son mari avait pris les assurances adéquates avant son décès ce qui a permis à la famille de garder la maison, par exemple.

     

                Un autre facteur est celui de la prise d’autonomie rapide. La mère n’a pas fait d’appel à l’aide extérieure à part avoir consulté un psychologue pour savoir comment vivre le deuil avec ses enfants. L’environnement social était donc sécurisant puisque la mère était toujours disponible et à l’écoute des besoins de ses enfants, que ce soit au niveau alimentaire en se préoccupant de la nutrition de ses enfants qui avaient plusieurs allergies alimentaires, que ce soit au niveau scolaire en accordant du temps pour les aider à effectuer leurs devoirs et en étant en contact constant avec les enseignants de ses enfants ou que ce soit au niveau social en organisant des soirées avec ses enfants et en les encourageant à fréquenter leurs pairs. Grâce à cette implication, la mère a pu compenser le fait que les enfants n’aient pas reçu beaucoup d’aide de la part de l’équipe-école concernée suite au décès de leur père.

     

                En dernier, un facteur important concernant la réussite scolaire des enfants était leur satisfaction à fréquenter l’école. Si nous prenons en considération les trois missions de l’école québécoise, nous pouvons détecter une réussite dans chaque volet. Au niveau de l’instruction, l’enfant en question a prouvé à plusieurs reprises sa bonne performance académique. Concernant le volet de la qualification, le fils a eu une bonne orientation académique en développant des plans précis pour son futur. En ce qui a trait au niveau du volet de la socialisation, le jeune garçon faisait partie d’un bon groupe d’amis fidèles et n’avait pas de problèmes à entrer en contact avec les autres jeunes de son âge malgré quelques moments de harcèlements liés à sa bonne performance scolaire plutôt qu’au fait qu’il avait grandi sans père.

     

     

     

    3. Analyse du facteur social choisi

     

     

     

    Dans cette partie de notre travail, nous allons parler plus précisément du facteur social de la «disponibilité du parent». Ce facteur est intéressant à analyser puisqu’il est indéniable qu’il est important dans la réussite scolaire d’un enfant. En effet, cette mère a pu, grâce à certaines facilités financières, ne pas reprendre un travail et elle a donc été capable de s’occuper à plein temps de ses enfants ainsi que de leur éducation scolaire.

     

     Nous pouvons dès lors considérer qu’elle ne fait pas partie des parents «fuyants» étant donné qu’elle ne s’éloigne pas des questions relatives à la scolarité de ses enfants. Au contraire, elle nous explique qu’elle a toujours pris beaucoup de plaisir à superviser leurs devoirs et à leur lire des histoires. Elle fait donc partie des parents impliqués et coopérants.

     

    Dans la situation vécue par les enfants de cette mère, ce facteur a été fort probablement déterminant dans leur réussite scolaire. Avoir une mère qui a du temps à consacrer à la supervision des devoirs, au contrôle de l’étude et à la motivation relative à l’envie d’aller à l’école est très positif pour des enfants.

     

    Cette mère a effectué des études ambitieuses. Elle connaît donc le système scolaire et elle lui fait confiance. Elle s'est efforcée d'être disponible pour répondre aux besoins scolaires de ses enfants. Même si elle fait confiance en l’institution scolaire, elle n’a pas une confiance aveugle comme la confiance qu’à un patient face à son médecin puisqu’elle connaît le système. Elle garde alors un esprit critique face à celui-ci.

     

    Le fait que cette mère soit disponible lui donne du temps pour observer ses enfants tant dans leur parcours scolaire que dans leur développement personnel et social. Ces deux données sont indissociables. Si ses enfants ne se développaient pas personnellement et socialement correctement, leur réussite scolaire n’aurait probablement pas été telle qu’elle s’est déroulée.

     

    D’un autre côté, la mère regrette cependant le manque d’intervention des écoles. Elle trouve que ces institutions auraient pu appuyer ses efforts dans l’éducation de ses enfants. Une raison pour un manque d’intervention rapide de la part du corps enseignant suite au décès du père est selon la mère un changement d’enseignant qui avait lieu environ en même temps. On peut donc constater un manque de collaboration, de concertation et de planification de la part de l’équipe-école en question. La mère constate que la plupart des enseignants ont ignoré la thématique et faisaient confiance à la bonne réussite scolaire de son fils surtout sans s’interroger sur son développement personnel et son bien-être. Une exception et un contre-exemple négatif est celui d’une enseignante qui est intervenue trop rapidement et qui a réagi de manière trop préventive en surévaluant quelques comportements de l’enfant à un tel point d’aller jusqu’à la consultation presque immédiate d’un psychologue. Celui-ci a par la suite mis les choses au clair et rassuré l’enseignante en question autant que la mère et l’enfant lui-même.

     

     

     

    4. Conclusion

     

     

     

                Pour en conclure, tous les six facteurs sociaux identifiés dont celui de la «disponibilité du parent» que nous jugeons être primordial dans le développement de l’enfant, ont fait en sorte que les enfants du parent de famille monoparentale ont toujours eu le soutien nécessaire de la mère qui les encourageait à exceller dans leurs performances scolaires. Les choix de la mère de prioriser l’avenir de ses enfants en faisant des sacrifices personnels comme celui de limiter le temps pour ses loisirs, de ne pas chercher le bonheur personnel en tentant de se remettre en couple et de ne pas retourner sur le marché du travail dans le but d’accumuler plus d’argent pour réaliser des rêves potentiels ont fait en sorte que les enfants ont été très bien accompagnés lors de leur passage scolaire allant de l’école maternelle jusqu’à l’université dans le cas de son fils. Cet accompagnement ne s‘est non seulement fait au niveau intellectuel, mais aussi au niveau familial, financier et social. 

     

    En analysant les réalités et risques de la monoparentalité, nous avons réalisé dans notre cas que beaucoup de préjugés que l’on a tendance à porter face à ce mode de vie comme les idées de l’appauvrissement matériel de la famille, de l’appauvrissement psychologique ou encore de l’appauvrissement social peuvent s’appliquer très peu ou même pas du tout. Le cas observé n’a pas fait preuve de problèmes psychologiques, scolaires ou sociaux. Il est en fait beaucoup moins problématique qu’un bon nombre d’enfants issus de familles biparentales. Ceci nous prouve qu’il faut toujours analyser, intervenir et observer cas par cas de manière différente, objective et ouverte d’esprit en collaborant avec l’élève lui-même, l’équipe-école et surtout le parent dans un cas de monoparentalité pour découvrir les réalités sociales que les élèves de nos classes vivent afin de les accompagner, de les encadrer et de répondre à leurs besoins de la meilleure façon possible. 

     

     

     

     

     

    5. Bibliographie

     

     

     

                Bawa, I. H. (2008). Estime de soi et performances scolaires chez des adolescents (Togo). Mémoire de DESS en psychologie. Université de Lomé. Lomé. Nombre de pages totales inconnu.  

     

                Saint-Jacques, M.-C., Turcotte, D., Drapeau, S. et Cloutier, R. (2004). Séparation, monoparentalité et recomposition familiale – Bilan d’une réalité complexe et pistes d’action. Presses de l’Université de Laval. Québec. 442 pages.

     

                Valois, J. (1993). Sociologie de la famille au Québec. Les Éditions CEC. Montréal. 333 pages.

     

                 

     

     

     

     

     

    6. Transcription de l’entrevue

     

     

     

    Sebastian Kluth: «Bonjour, mon nom est Sebastian Kluth et je suis étudiant au baccalauréat en enseignement secondaire avec le profil univers social à l’Université du Québec à Chicoutimi. Je suis en ma troisième année et je suis présentement avec Fabienne Savard de Dolbeau-Mistassini afin de réaliser une entrevue auprès d’un parent d’un élève de famille monoparentale dans le cadre du cours «École et société» avec Monica Cividini. Nous sommes présentement à Chicoutimi et nous sommes le neuf mars 2012. Donc, euh, vous êtes d’accord avec le fait que cette entrevue sera enregistrée pour de buts de recherche et si vous voulez bien, on peut commencer tout de suite. Donc, euh, ma première question, ça serait, euh, si vous pourriez… si vous pouviez nous décrire brièvement votre situation familiale.»  

     

     

     

    Fabienne Savard: «Eh bien, disons que je suis veuve avec… euh… deux enfants. Euh, mon mari est décédé, euh, en quatre-vingt-seize alors que ma fille avait huit mois et mon garçon cinq ans. Euh… c’est ça.»

     

     

     

    S.K.: «Et après la mort, euh, prématurée de votre mari, vos deux enfants, un frère aîné et une sœur plus jeune, ont grandi dans un cadre monoparental. Pourriez-vous nous décrire brièvement les différences entre l’éducation des vos enfants lorsque votre mari était encore en vie et l’éducation que vous avez donnée à vos enfants après sa mort?»

     

     

     

    F. S.: «Disons qu’avant, on était deux à décider des choses, euh, je peux donner comme un exemple quand mon mari était en vie, ça commençait, les ordinateurs à la maison puis lui, bien, il voulait, il avait hâte d’acheter un ordinateur pour les enfants, puis moi, j’avais hâte d’acheter un piano, puis, c’est sûr que là, après son décès, bien c’est moi, on, euh, c’était dans mes décisions à moi là, j’ai acheté un piano. Ce n’était plus, ce n’était plus concerté, euh, c’est ça d’être toute seule à prendre des décisions et à avoir des conséquences aussi. C’est de ne pas se sentir nécessairement appuyé, de ne jamais pouvoir confronter l’opinion avec quelqu’un d’autre, fait qu’il faut avoir beaucoup de confiance, que qu’est-ce qu’on peut prendre c’est la bonne décision parce qu’on ne peut pas justement confronter avec quelqu’un d’autre, là, on ne peut pas agir de concert. C’est ça.»

     

     

     

    S. K.: «Okay, et, euh, avez-vous été aidé du soutien de la part d’autres membres de la famille ou de la part de la communauté après le décès de votre mari dans l’éducation de vos enfants?»

     

     

     

    F. S.: «J’ai eu ma mère qui demeurait en bas de chez moi, qui, euh, s’est pas vraiment mêlée de l’éducation; là, de l’orientation des choses, mais qui m’a aidé, bien, quand j’allais aux magasins, elle gardait les enfants. Euh, mon beau-père m’a aidé surtout au début avec ma belle-mère aussi. Ils venaient faire des tours et c’est déjà positif, ils m’ont été un support au début, puis, ma belle-mère m’apportait de la nourriture des fois. Ma mère m’aidait dans les repas aussi, on faisait tout ensemble. Les amis, euh, je voyais pas beaucoup d’amis à ce moment-là. Non, je pense pas que mes amis m’aidaient dans l’éducation de mes enfants. C’est plus moi, c’était vraiment, c’était pas mal tout le temps sur mes épaules. Ouais.»

     

     

     

    S. K.: «Et est-ce que vous avez fait appel à des ressources extérieures pour vous assister dans vos tâches parentales? En dehors du cadre familial et du cadre amical?»

     

     

     

    F. S.: «C’était plus au début, euh, j’étais allée voir un psychologue pour m’aider, pour euh, savoir comment fonctionner avec, euh, avec mes enfants, euh, avec mon plus vieux, euh, pour pas qu’il soit traumatisé dans l’événement. J’ai lu beaucoup de livres, mais pas tant sur l’éducation des enfants, là, que sur le deuil puis euh, j’ai pas, je me suis plus fiée à ce que je ressentais pour éduquer mes enfants que sur les livres, que dans les livres ou les conseils des autres parce qu’il n’y a pas une famille pareille, puis il n’y a pas une personne de pareille et bon, des conseils des uns ne peuvent pas nécessairement aller avec ce qu’on vit, nous autres. Puis, j’avais, quand mes enfants sont nés, il y a une infirmière qui m’avait dit que, qu’il fallait se fier à son cœur pour savoir quoi faire. Bien, c’est ça que j’ai essayé de faire quand j’avais des choses à, des décisions à prendre.»

     

     

     

    S. K.: «Euh, est-ce que vous avez été en contact avec, euh, d’autres jeunes mères ou pères qui étaient dans une situation semblable à la vôtre? Et si oui, comment est-ce que ces personnes-là ont vécu leurs situations? Est-ce qu’il y avait des différences avec votre situation ou des similarités?»

     

     

     

    F. S.: «Je n’ai pas vraiment eu de personnes, euh, où il y a eu, peut-être, là, une personne que je connaissais que son mari était décédé, puis qui m’avait dit très peu de temps après la mort de mon mari, euh, que mes enfants avaient droit d’avoir une mère qui souriait. La mort, venant d’elle, je savais qu’elle, elle avait vécu ça, qu’elle m’avait apporté quelque chose, mais j’ai pas vraiment reparlé, là, c’était au hasard d’une rencontre. Euh, j’avais une personne que j’ai connu après la mort de son mari qui avait un enfant, mais son enfant était déjà vieux, déjà dix-sept, dix-huit ans. On a échangé un peu, c’est ça, mais je ne pouvais pas vraiment comparer avec ma situation. Euh, non, j’ai pas vraiment eu, je n’ai pas été dans un groupe d’aide non plus pour ça. Non.»

     

     

     

    S. K.: «Est-ce que vous avez obtenu de l’aide financière de l’État? Et si oui, est-ce que cela a pu vous aider?»

     

     

     

    F. S.: «Euh bien, j’ai eu ma régie des rentes, là, ça s’appelle la rente du conjoint survivant. Oui, ça m’a aidé et heureusement, mon mari avait pris des assurances et ça m’a permis de pouvoir rester à la maison et de ne pas être au travail. Je trouvais ça important d’être à la maison, parce que je me disais déjà, mes enfants n’ont pas de père, je suis, je tenais à ce qu’ils aient une mère qui soit vraiment disponible. C’est pas un gros montant, l’État, là, mais en tout cas, dans mon cas à moi, à cause des assurances, ça m’a permis de rester à la maison, pour compenser. Mais peut-être que pour d’autres, c’est, ce serait, probablement, ce ne serait pas assez s’il y avait pas les assurances.»

     

     

     

    S.K.: “Avez-vous fait des études qui auraient pu vous permis d’avoir un travail capable qui aurait couvert vos frais domestiques?”

     

     

     

    F.S.: «Oui, j’ai obtenu un baccalauréat en archéologie ainsi qu’un certificat en histoire de l’art à l’Université Laval.»

     

     

     

    S. K.: «Donc avant le décès de votre mari, vous avez travaillé et suite à ça, vous avez arrêté?»

     

     

     

    F. S.: «Euh, avant la naissance de mes enfants, j’avais travaillé. Ouais, je ne m’étais pas vraiment arrêtée et je ne m’étais pas encore, je venais d’avoir un bébé et je ne m’étais pas encore posée la question de ce que j’allais faire.»

     

     

     

    S. K.: «Est-ce qu’il y avait d’autres passe-temps, euh, qui se sont faits remarquer après la mort de votre mari à part juste dans l’éducation de vos enfants, je veux dire, est-ce que vous avez dû laisser, je ne sais pas, un passe-temps préféré ou un travail ou quelque chose dans ce goût-là?»

     

     

     

    F. S.: «Euh, j’ai, je me suis vraiment consacrée à la famille, parce que, si, en fait, mes enfants faisaient des allergies, aux produits laitiers, aux œufs et puis aux arachides. Il fallait vraiment que je fasse, là, une cuisine spéciale qui, avec des ingrédients premiers, non transformés, donc ça veut dire, on n’achète pas une pizza à l’épicerie, là, pour le dîner. Euh, laisser des choses, que, c’est sûr que je ne suis jamais parti en voyage, euh, j’ai, les passe-temps que j’avais, ça s’appelait pas des passe-temps, mais, parce que le temps passait quand même assez vite. Ça s’appelait, on va prendre une marche pour se serrer l’esprit. Euh, j’ai jamais fait, ce que j’ai fait, c’était toujours de, en essayant de ne jamais nuire à mes relations familiales, de ne pas, ça veut dire, jamais, je n’ai pas vraiment pris une soirée pour faire quelque chose par plaisir quand mes enfants étaient jeunes. J’ai, non, je me suis quand-même beaucoup oubliée dans ça. Euh, plus tard, bien, j’ai commencé à faire de la peinture. Pour ça, je prenais des cours pendant que mes enfants étaient à l’école. Puis, je faisais de la peinture quand mes enfants étaient à l’école aussi. Le soir, on faisait nos devoirs, non faisait les devoirs et les leçons ensemble. On faisait des activités familiales, là, des soirées de lecture. C’est comme ça qu’on, que je me faisais des petits plaisirs. Mes petits bonheurs, c’était dans la famille, toujours.»

     

     

     

    S.K.: «Est-ce que vous avez songé, quelques années après la mort de votre mari, de chercher un nouvel homme à vos côtés pour, euh, pour aider vos enfants?»

     

     

     

    F. S.: «Non, j’ai jamais cherché. Euh, je suis assez peureuse puis je ne suis pas sûr si ça avait été une bonne idée. Avec tout ce qu’on voit, j’avais pas envie de mettre un élément nouveau dans la maison qui était inconnu et incertain. Euh, non, je trouvais qu’on fonctionnait bien comme ça et qu’on n’avait pas; c’est sûr qu’il y avait, qu’il manquait l’élément masculin, peut-être, là.»

     

     

     

    S. K.: «Et est-ce que cette situation s’est répercutée sur la socialisation de votre jeune dans le cadre scolaire, avec ses pairs? Je veux dire, est-ce qu’il a eu une facilité de se faire des amis et est-ce que ses premiers cercles d’amis avaient des traits particuliers? Est-ce que les amis, aussi, étaient moins ou plus importants pour lui que le soutien familial?»

     

     

     

    F. S.: «Je crois pas que ses amis étaient... La façon qu’il les voyait était une façon assez normale, je crois, mais peut-être que ça lui a manqué pour avoir confiance en lui, euh, à l’école, euh... C’est sur qu’il était très, euh, très loyal envers ses amis... mais je croirais pas que c’était de la dépendance par manque d’un père. Je pense que c’est un trait, c’est familial d’être loyal envers ses amis. Je pense que dans ses bons amis, les, les... il a quand même vu les relations avec leur père. Euh, c’est sûr que c’est pas comme avoir un père, mais... Puis, il les a pas pris en tant que tel non plus, mais euh, il a quand-même probablement tiré certaines choses, euh, de ça. J’pense que de toute façon il n’aurait pas vraiment voulu avoir un père pour remplacer son père. J’pense que ça aurait été peut-être difficile pour lui.»

     

     

     

    S.K.: «Quel rôle est-ce que les écoles ont joué dans la socialisation de votre fils? Est-ce que vous ou plus tard votre fils lui-même avez fait appel aux ressources des écoles dans certaines situations? Je veux dire, est-ce qu’il a rencontré des intervenants pour parler de sa situation familiale ou sociale et aussi comment est-ce que ses premiers enseignants ont réagi envers lui et sa situation particulière?»

     

     

     

    F. S.: «Hum, je crois que ses premiers enseignants, quand c’est arrivé il était à la maternelle, je crois que il y a eu un problème de changement de professeur à ce moment-là. Puis, la professeure ne le connaissait pas beaucoup et elle a comme pris peur. Elle a pris peur que son agissement qui était un peu agité l’empêche d’acquérir des habiletés. Puis, elle a fait appel tout de suite à un psychologue qui lui, a dédramatisé la situation pis dit que c’était normal la façon dont il réagissait, puis, euh... Je n’ai jamais remarqué ou su qu’un professeur faisait quelque chose de spécial pour, euh, cette situation-là. Jamais. Même si, à certains moments, les professeurs auraient pu faire quelque chose, il n’y a jamais rien qui a été fait pour faciliter quoi que ce soit.»

     

     

     

    S.K.: «Votre jeune a-t-il eu des difficultés scolaires et si c’est le cas, est-ce que vous pensez qu’elles sont liées directement ou indirectement avec la situation particulière?»

     

     

     

    F.S.:«Euh, il n’a jamais eu de difficultés scolaires académiques. Il a toujours très, très bien réussi. Il y a peut-être eu des fois du harcèlement de la part d’autres enfants justement parce que c’était un petit gars qui était à son affaire puis qui réussissait bien, mais, euh, académiquement il n’a jamais eu de problèmes.»

     

     

     

    S.K. :« Est-ce que vous diriez que votre enfant est aujourd’hui sur le même niveau de socialisation que les autres jeunes ou que les amis de son âge que vous connaissez?» 

     

     

     

    F.S.: «Oui.»

     

     

     

    S.K.:«Et, euh... Votre fille, quant à elle, a grandi dans une situation semblable. Est-ce qu’il y avait des différences entre son développement et celui de son frère? Est-ce qu’il y a des approches que vous avez modifiées après vos premières expériences avec votre fils et comment est la relation entre votre fils et votre fille?»

     

     

     

    F.S.: «Euh oui, c’est sûr que ça n’a pas été la même chose, euh... parce que ma fille elle a, elle a pris mon... Elle a pris son frère comme euh... presque... Ils avaient cinq ans de différence. Elle l’a pris comme l’élément masculin, paternel qui lui manquait, un peu, puis aussi un peu comme un toutou. Pis euh, oui, aussi j’ai essayé de modifier des choses parce que... En fait, j’ai pas vraiment essayé, mais il y a des choses qui se sont modifiées, peut-être à cause du temps qui a passé, cinq ans de différence, peut-être à cause aussi du fait qu’avec le premier enfant, on est très alerte à toutes sortes de choses et on l’est moins avec le deuxième.»

     

     

     

    S.K.: «Est-ce qu’il y a des choses que vous voudriez changer dans l’éducation et socialisation de vos enfants si vous aviez la chance de recommencer à zéro?»

     

     

     

    F.S.: «Bien, c’est sur que j’aimerais ça être toujours parfaite. Pis euh... être plus optimiste, plus positive.»

     

     

     

    S.K.:«Quelle perception avez-vous du regard des autres sur votre situation?»

     

     

     

    F.S.: [Silence de réflexion]

     

     

     

    S.K.: «Par exemple, est ce qu’on vous a déjà fait sentir que votre situation était inappropriée ou quelque chose comme ça?»

     

     

     

    F.S.: [Silence de réflexion]

     

     

     

    S.K.: «Est-ce que les gens ont été empathiques envers vous ou non?»

     

     

     

    F.S.:« [Inaudible] sont plutôt empathiques. Euh, c’est sur que les amis, ça donne des fois des conseils... pas toujours bien placés. Des fois c’est, des fois ça nous fâche... moi en tout cas. Mais, euh, on prend du recul, puis on se dit que ça a du bon sens, mais c’est difficile de, de modifier des choses. Chacun a sa situation et on vit comme on peut. On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a du mieux qu’on peut.»

     

     

     

    S.K.:«Est-ce que vous voyez des points d’amélioration en ce qui concerne le soutien des écoles, de l’État ou de la société concernant la socialisation d’un élève de famille monoparentale qui pourraient se passer?»

     

     

     

    F.S.:«C’est sûr qu’il pourrait toujours y avoir des améliorations, mais je le verrais... Bien, c’est sûr que monétairement, euh, ça pourrait être amélioré. Euff... Ça pourrait... Les professeurs pourraient plus tenir compte des situations. C’est sûr que les classes sont nombreuses, ils peuvent pas vraiment prendre... Si les classes étaient moins nombreuses, peut-être que ça serait plus possible de prendre en compte les situations des élèves. Plus à ce niveau-là. Faire des groupes, euh... En général, il y a plus, dans les petites villes, il n’y a pas assez de gens qui vivent la même situation en même temps pour faire des groupes, là. Euh, ca serait plus au niveau fonction professeur-élève pour vérifier aussi si il n’y a pas de harcèlement.»

     

     

     

    S.K.: «Et euh... Pour terminer quels seront les conseils que vous donneriez à une autre famille monoparentale qui vit une situation semblable à la votre? Quelles sont les choses à faire? Quelles sont les choses à ne pas faire?»

     

     

     

    F.S.: «Hum... Bin, les choses à pas faire c’est... c’est euh... Moi je trouve, en tout cas, que quelqu’un qui veut refaire sa vie à tout prix, puis qui sacrifie sa vie familiale, ses enfants à se trouver un conjoint, ça c’est, c’est... moi, je trouve que c’est très néfaste. En plus, ça peut avoir des conséquences très, très néfastes. Euh, les choses à faire, c’est... Moi, je pense que c’est de privilégier le bonheur qu’on peut avoir d’être ensemble puis les, euh, les petites choses qu’on peut faire, puis l’amour qu’il y a entre les membres de la famille.»

     

     

     

    S.K.: «D’accord. Alors est-ce qu’il y a une dernière chose que vous voudriez dire parce que sinon... ça mettrait un terme à notre entrevue?»

     

     

     

    F.S.:«Non.»

     

     

     

    S.K.: «D’accord. Alors, je vous remercie beaucoup. Ça a vraiment été très enrichissant comme entrevue. Je sais que c’est difficile d’en parler. En fait, on le sait, mais on peut pas vraiment le savoir non plus parce qu’on est pas nous-mêmes dans une situation comme ça, donc je vous remercie beaucoup pour votre ouverture d’esprit et votre courage d’en parler à moi et je vous souhaite une bonne poursuite dans votre vie familiale avec vos enfants.»

     

     

     

    F.S.: «Merci, c’est gentil.»

     

     

     

    [Fin de l’enregistrement]

     

     

     

     


    [1] Saint-Jacques, M.-C., Turcotte, D., Drapeau, S. et Cloutier, R. (2004). Séparation, monoparentalité et recomposition familiale – Bilan d’une réalité complexe et pistes d’action. Presses de l’Université de Laval. Québec. Pages 34.

    [2] Valois, J. (1993). Sociologie de la famille au Québec. Les Éditions CEC. Montréal. Page 235.

     

     

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  • Here comes a little clip about my trip from Saguenay-Lac-Saint-Jean (Chicoutimi) to the Côte-Nord (Sept-Îles) on March 24th and 25th of the year 2012.

    Voici un petit vidéo de mon voyage de Chicoutimi à Sept-Îles en mars 2012.

    Hier ist ein kurzes Video über meine Reise von Chicoutimi nach Sept-Îles in der frankokanadischen Provinz Québec.

     

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  •  

    Kapitel 35: Donnerstag, 14 Uhr 06, Arbeitszimmer


    Thomas Jason Smith brauchte nach diesem Verhör erst einmal eine Pause, die ihm von seinem Kollegen auch zugestanden wurde. Nachdenklich zündete er sich eine seiner russischen Zigaretten an und blies den Rauch in den Raum und starrte ihm verloren nach. Mamadou hatte den Raum leise verlassen und war zur Küche gegangen, wo es einen Kühlschrank gab, der nicht abgeschlossen war. Er holte zwei Flaschen Wasser und zwei Becher und kehrte zurück ins Arbeitszimmer. Er warf einen Blick auf die anwesenden Gäste, die jetzt ruhiger geworden waren, abseits voneinander saßen und ihren Gedanken nachhingen oder ihn erwartungsvoll anblickten. Lediglich der erzürnte österreichische Schlossherr meldete sich energisch zu Wort, was natürlich auch Thomas vernahm.

    „Wer erlaubt Ihnen denn einfach so unbefugt über mein Schloss zu verfügen? Sie können sich doch nicht einfach dort etwas zu trinken herausholen!“, fuhr er ihn an und stand auf.

    „Ich habe den Koch gestern danach gefragt. Er hat gesagt, dass wir jeder Zeit auf den unverschlossenen Kühlschrank Zugriff hätten.“, erwiderte Mamadou gelassen und wahrheitsgetreu.

    „Eine Frechheit ist das. Erst blockieren Sie mein Arbeitszimmer und nun auch noch das! Sie sollten mich fragen und nicht diesen Koch, er ist nur ein dummer Angestellter und hat gar nichts zu bestimmen!“, gab der Schlossheer zurück und blickte den Afrikaner streng an.

    „Das tut mir leid. Ich konnte nicht wissen, dass Sie beide so verschiedene Ansichten haben. Wenn Sie mich nun entschuldigen würden!“, brach Mamadou das aufkommende Streitgespräch entnervt ab und trat zurück ins Arbeitszimmer.

    Der Direktor blickte ihm erzürnt hinterher und wandte sich wieder zu den restlichen Gästen um und ließ sich demonstrativ in einen der Ledersessel fallen. Gwang-jo war auf das Streitgespräch aufmerksam geworden und witterte eine neue Mordtheorie. Lauernd trat er an den Direktor heran.

    „Sagen Sie, wo befindet sich der Koch eigentlich?“

    „Er hält seinen Mittagsschlaf. Das macht er immer, seitdem ich ihn kenne.“, erwähnte der Direktor knapp und unwirsch ohne sein Gegenüber auch nur anzusehen.

    „Jedenfalls sagt er das. Vielleicht macht er ja etwas ganz Anderes. In jedem Fall ist er bislang nicht befragt worden.“, gab der Koreaner lauernd zurück.

    „Sie meinen doch wohl nicht, dass der alte Mann dahinter stecken könnte?“, rief der Direktor mit einem unechten Lachen und drehte sich erstmals zu seinem Gesprächspartner um, der ihn böse lächelnd anblickte.

    „Nach der Reaktion des Butlers möchte ich gar nichts mehr ausschließen. Vermutlich stecken die beiden unter einer Decke.“, entgegnete der Koreaner kalt.

    „Das hätte ich gemerkt.“, gab der Direktor energisch zurück, als die Tür des Arbeitszimmers wieder aufschwang.

    Die beiden Männer wurden in ihrer Diskussion unterbrochen, denn Thomas, der die letzten Gesprächsfetzen fast schon hilflos kopfschüttelnd mitbekommen hatte, bat mit lautstarker Stimme Marilou Gauthier zu sich, die langsam in Richtung des Arbeitszimmers trottete und niemanden dabei ansah. Der Direktor sah ihr aufmerksam hinterher und konnte sich ein süffisantes Lächeln nicht verkneifen.

    „Sie gefällt Ihnen, nicht wahr?“ sprach der Koreaner, dem die versteckte Reaktion nicht entgangen war, ihn laut an. Der Direktor fuhr aus seinem Sessel hoch und packte den verduzten Provokateur an den Schultern.

    „Passen Sie ja auf, was Sie sagen!“, herrschte er ihn an und sah aus den Augenwinkeln wie Marilou Gauthier sich langsam zu den beiden umwandte, grimmig den Kopf schüttelte und wieder umdrehte.

    Mamadou blickte grimmig in Richtung der beiden Streithähne, die dies bemerkten, voneinander abließen und sich weit von einander entfernt hinsetzten, aber noch einige Male feindlich anblickten. Abdullah Gadua hatte das kurze Streitgespräch mit Verwirrung verfolgt und schüttelte nachdenklich und unbehaglich den Kopf.

    Mit einem energischen Knall schloss sich die Tür des Arbeitszimmers wieder hinter der Kanadierin. Es kehrte eine unbehagliche Ruhe im Speisesaal ein.

    Marilou Gauthier wirkte beinahe erschreckend emotionslos und kalt, als sie in das Arbeitszimmer trat. Sie sah die beiden Ermittler gar nicht an und setzte sich fast mechanisch auf den Ledersessel. Nachdenklich blickte sie nach vorne, doch sie sah durch die Gesichter der beiden Ermittler hindurch.

    Mamadou sah Thomas nachdenklich an und schickte ihm mit hochgezogen Augenbrauen ein nachdenkliches Kopfschütteln entgegen. Auch Thomas sah die Frankokanadierin mit nachdenklicher Miene an. Ihm war bewusst, dass die junge Frau in den letzten Jahren einige Schicksalsschläge erlitten hatte und gelegentliche Depressionen hatte, von denen auch ihr Mann gesprochen hatte. Thomas bemerkte, dass die unheimliche Dame sich grundsätzlich aus allen Gesprächen heraushielt, selbst die Anwesenheit ihres Mannes zu meiden schien und einen unglücklichen und deplazierten Eindruck bei diesem Treffen machte. Der schottische Polizist war unsicher, wie er das Verhör überhaupt beginnen sollte und stellte sich die begründete Frage, ob die Ehefrau Gaduas überhaupt mit ihnen reden würde. Er wusste nicht so recht, wie er die Frau einschätzen sollte.

    Mamadou wirkte ebenfalls ratlos und kratzte sich nachdenklich an der Stirn. Schließlich versuchte er auf eine einfühlsame, interessierte und freundliche Gesprächsweise mit der mysteriösen Kanadierin ins Gespräch zu kommen. Er räusperte sich leicht um die Aufmerksamkeit der starren Frau zu erhalten, doch diese blickte weiter trist und unbeirrt ins Leere. Der Ghanaer geriet kurz ins Stocken, gab sich aber einen Ruck und fuhr dann doch entschlossen fort.

    „Frau Gauthier. Sie wirken auf uns sehr distanziert und seit dem Beginn dieses Treffens sehr unglücklich. Sie scheinen etwas auf dem Herzen zu haben.“, begann Mamadou vorsichtig und versuchte sich vergeblicherweise in das Blickfeld der Anwesenden zu stellen.

    Die Kanadierin starrte starr an ihm vorbei und zuckte mit den Schultern. Zu einem Gespräch schien sie vorerst nicht bereit zu sein. Mamadou wollte so schnell jedoch nicht aufgeben.

    „Haben Sie ein Problem mit ihrem Mann oder fürchten Sie sich vor einer bestimmten Person, die hier anwesend ist?“, fragte der Afrikaner weiter und war erstaunt, dass er eine unerwartete Antwort enthielt.

    „Ich habe meine Furcht inzwischen abgelegt.“, antwortete sie kalt und mit kratziger Stimme. Mamadou und Thomas schauten sich erstaunt an.

    „Hatten Sie denn schon einmal vor jemandem der Anwesenden Angst?“, wollte Thomas wissen und die Zeugin begegnete ihm mit einem Blick, der ihn frösteln ließ. Ihr Blick wirkte starr und kalt und fast grausam. Der Schotte bekam eine unangenehme Gänsehaut, aber keine Antwort auf seine Frage.

    „Haben Sie vielleicht gestern Nacht etwas Ungewöhnliches bemerkt? Wo haben Sie sich überhaupt aufgehalten?“, fragte Mamadou weiter, obwohl ihm die Situation immer unangenehmer wurde.

    „Nein. Ich schlief. Mir ging es nicht gut.“, gab sie knapp zu Protokoll und starrte wieder emotionslos ins Leere.

    Thomas warf Mamadou erneut einen bedeutungsschweren Blick zu. Sie sahen beide ein, dass sie hier nicht so recht weiterkamen. Der Schotte wollte dennoch nicht aufgeben.

    „Was war denn Ihre Motivation überhaupt an diesem Treffen teilzunehmen?“, wollte er wissen.

    „Ablenkung.“, gab Marilou Gauthier knapp und direkt zurück. Thomas ließ nur dieses eine, barsch und kalt gesprochene Wort wieder frösteln.

    „Wovon wollten Sie sich denn ablenken?“, fragte Mamadou anstelle seines Kollegen.

    „Ich habe eine schwere Zeit hinter mir.“, gab die Kanadierin immer noch gefühllos zurück.

    „Ist Ihnen die Ablenkung hier denn gelungen?“, wollte Mamadou noch wissen.

    „Wir wurden ja alle gewissermaßen gestört.“, erwiderte die Kanadierin und spielte damit auf den mysteriösen Doppelmord an.

    „Sie scheint das ja nicht sonderlich zu treffen.“, stellte Thomas fest, der jetzt auch wieder versuchte der unheimlichen Frau einige Informationen in diesem Verhör abzuverlangen.

    „Ich habe mit der Zeit gelernt mit Schicksalsschlägen umzugehen.“, gab Marilou entnervt und arrogant zurück und wich den Blicken der Ermittler aus.

    „Sind Sie emotional so abgehärtet, dass Sie auch einen Mord begehen könnten?“, brachte Mamadou das Verhör auf den Punkt.

    Marilou blickte zum ersten Mal auf und Mamadou nachdenklich und intensiv an. Auch der Afrikaner empfand dabei ein unangenehmes Schauern, schaffte es jedoch ihrem Blick stand zu halten. Er glaubte in die Tiefen einer verletzten und dunklen Seele zu Blicken, als er sich in den trüben Augen der Kanadierin verlor. In ihrer Jugend war Marilou ein gutaussehendes, aufmerksames Mädchen gewesen, doch in den letzten Jahren war sie unwahrscheinlich gealtert und hatte beinahe die Augen einer Greisin, sodass der Ghanaer nicht umher kam an eine böse alte Hexe aus dem Wald zu denken, die in gewissen Märchen so oft und grausam in Erscheinung tritt. Automatisch dachte er bei diesem Stichwort an die vermummte Gestalt aus dem Dickicht neben dem Schloss und schüttelte unbehaglich den Kopf.

    „Mein Leben ist bereist zerstört und ich weiß wie schlimm dies ist. Warum sollte gerade ich das Leben anderer Menschen ebenso zerstören wollen?“, fragte sie nach einer Weile des drückenden Schweigens und blickte ihr Gegenüber erwartungsvoll an. Thomas glaubte in ihrem Augenwinkel nun doch so etwas wie eine Emotion, eine versteckte Träne zu sehen. Vor ihm saß eine gebrochene Person, die ihm nichts vorspielte.

    Mamadou hingegen war von dem Blick der ungewöhnlichen Frau beinahe paralysiert, doch Thomas sprang jetzt wieder für ihn ein. Die beiden ergänzten sich in dieser schicksalhaften Zwangslage mehr und mehr zu einem soliden Team.

    „Vielleicht aus Rachsucht.“, warf Thomas ein und sein Kollege sah ihn erstaunt an. Die Kanadierin antwortete mit einer gehässigen Lache.

    „Sie spielen auf dieses französische Flittchen an. Ich bin mir bewusst, dass mich mein Mann mal mit ihr betrogen hat. Das ist aber viele Jahre her. Wenn Rachsucht das Motiv wäre, dann gäbe es genug andere Anwesende, die unter noch akuterem Tatverdacht stehen würden.“, gab Marilou zurück und löste sich erstmals von ihrer arroganten Lethargie, die einer bitteren Wut gewichen war.

    „Auf wen spielen Sie denn jetzt an?“, wollte Mamadou wissen.

    „Da gibt es einige Möglichkeiten. Im Gegensatz zu den anderen Anwesenden ziehe ich es allerdings vor niemanden wissentlich anzuschwärzen und wagemutige Vermutungen aufzustellen.“, gab Marilou energisch zurück und blickte die beiden Ermittler grimmig an.

    „Das ist vielleicht auch klüger. Eine Panik könnte dem Täter nur von Nützen sein.“, gab Mamadou zu bedenken.

    „So wie sich einige Anwesende benehmen braucht sich dieser Mörder gar nicht mehr zu bemühen. Die Unruhe entsteht von ganz allein.“, bemerkte Marilou.

    „Sie scheinen ein sehr gutes, analytisches Verständnis zu haben.“, bemerkte Thomas ein wenig beiläufig. Marilou wandte sich ihm zu und blickte ihn herausfordernd an.

    „Wollen Sie damit etwas andeuten?“, fragte sie kalt.

    „Fühlen Sie sich denn herausgefordert?“, wollte Thomas im Gegenzug wissen.

    „Nein, denn ich versuche einfach nur einen kühlen Kopf zu bewahren. Der Täter scheint ja emotionale Menschen mit Vorliebe zu töten. Wer sich nicht auf seine Gefühle einlässt, der wird auch die Gefahren vorhersehen.“, bemerkte die Kanadierin.

    Thomas Jason Smith musste darüber nachdenken. Er gestand sich ein, dass die kühle Kanadierin durchaus richtig lag. Malcolm war vielleicht gestorben, weil er eine heftige Passion für Jeanette empfunden hatte. Jeanette war vermutlich wegen ihrer Liebesbeziehungen zu irgendjemandem gestorben und weil sie das Geschenk eines vermeintlichen Verehrers als romantische Botschaft angesehen hatte, anstatt einen Verdacht zu schöpfen. Thomas dachte darüber nach, welcher der anwesenden Gäste ebenfalls sehr emotional oder leichtgläubig war und auf der nächsten Abschussliste stehen könnte.

    „Eine interessante Theorie. Sie kennen sich gut aus.“, bemerkte nun auch Mamadou in einer Mischung aus Erstaunen und sarkastischem Spott.

    „Glauben Sie mir, ich weiß worauf Sie anspielen. Ich bin keine Mörderin. Ich war gestern die gesamte Zeit mit meinem Mann zusammen oder habe geschlafen, als es mir schlecht ging und er gegangen war. Ich bin einfach nur heilfroh, wenn wir diese Insel gleich verlassen.“, unterbrach die Kanadierin den Ermittler barsch.

    Thomas fiel noch eine letzte Sache in. Er wusste nicht, warum er es bei dieser Frau tat und bei anderen Verdächtigen nicht getan hatte, aber er vertraute auf seine plötzliche Eingebung, seinen polizeilichen Instinkt.

    Er holte den Schlüsselanhänger aus seiner Tasche, der sich inzwischen in einem Plastikbeutel befand. Er nahm ihn und hielt ihn der Kanadierin unter die Nase. Diese sah das Schmuckstück gebannt an und runzelte die Stirn.

    „Was soll ich damit anfangen?“, fragte sie unwirsch und hektisch.

    „Wir haben das im Garten gefunden. Es gehört vermutlich dem Täter, da es bei den Rosen lag, die man der Toten aus den Beeten hatte zukommen lassen.“, erläuterte Thomas nüchtern.

    Draußen hörte man wieder ein dunkles Grollen und einen weiter entfernten Blitzschlag. Es regnete derzeit nicht mehr, aber die Anwesenden würden bald aufbrechen müssen, um von der einigermaßen akzeptablen Wettersituation zu profitieren. Eine Überfahrt zur Küste bei einem neuen Sturm erschien viel zu riskant, da selbst die stabile Yacht bei diesen Wetterverhältnissen leicht kentern konnte.

    „Ich habe das noch nie gesehen. Diesen Mann kenne ich auch nicht. Das könnten alle möglichen Menschen sein. Haben Sie sonst noch Fragen?“, fragte Marilou schnell und drehte ungefragt den Spieß um. Plötzlich wurde sie zur Ermittlerin und Mamadou und Thomas wurden verhört.

    „Nein, vorläufig nicht.“, antwortete der Schotte mit einem Kloß in seinem Hals.

    „Dann werde ich jetzt gehen dürfen?“, hakte Marilou ungeduldig nach.

    „Ja. Bitte schicken Sie noch den Schlossherrn hinein. Sagen Sie ihm auch, dass er den Koch vorher wecken soll und mit ihm hierhin kommen darf.“, gab Mamadou zurück und starrte Marilou in einer Mischung aus Unverständnis und Faszination an.

    „Bin ich die Ermittlerin? Richten Sie es ihm selber aus.“, gab sie ungehorsam zurück, stand unaufgefordert auf und näherte sich der Tür des Arbeitszimmers, die sie schwungvoll aufmachte. Sie wandte sich nicht mehr um und verschwand aus dem Blickfeld der beiden überrumpelten Ermittler.

    Nachdenklich blickte Thomas auf den verpackten Schlüsselanhänger. War er die Lösung, der Schlüssel zum Täter? Sein Instinkt bezüglich Marilou Gauthier schien ihn zumindest getrogen zu haben. Die Frau schien wirklich nichts zu wissen. Aber er konnte sie auch nicht so recht einschätzen. Die kalte Frankokanadierin blieb für ihn ein ungeklärtes Phänomen. Vielleicht würde er diesem eines Tages gezwungenermaßen auf die Spur kommen.

    Mit einem empörten Kopfschütteln verließ Mamadou das Arbeitszimmer, um sich gleich persönlich an einen lamentierenden selbsternannten Schlossherrn und Direktor zu wenden.

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    Kapitel 34: Donnerstag, 13 Uhr 45, Arbeitszimmer


    Erwartungsvoll dreinblickend und äußerlich ruhig nahm Abdullah Gadua Platz. Er hatte einen wirren Dreitagebart und trug seinen weißen Turban, der natürlich hervorstach und ihm etwas Exotisches verlieh. Thomas erinnerte sich zurück an die Schulzeit, als Gadua von vielen Mitschülern belächelt worden war, da er immer konsequent seinen Turban tragen wollte, obwohl er sich auf einer stark christlich geprägten Privatschule befand. Selbst die Lehrer hatten ihm versucht dies auszureden, doch es war ihnen erst gelungen, nachdem der Direktor ein ernsthaftes Gespräch mit dem Vater des Katarers geführt hatte. Die Schule war damals auf die großzügigen Spenden des ehrgeizigen Ölscheichs angewiesen und niemand wollte ihm vor den Kopf stoßen, doch auf der anderen Seite drohte sich die Schule lächerlich zu machen. Thomas dachte mit Schmunzeln an zwei jüngere Journalisten, die tagelang Mitschüler ausgefragt hatten und vom Lehrerkollegium mehrmals entrüstet des Geländes verwiesen wurden. Selbst das hatte wenig genützt, denn Thomas und seine beiden besten Freunde hatten sich in ihrer heimlichen Stammkneipe mit den Schreiberlingen getroffen und einige Dinge erzählt. Immerhin hatten sie somit der spießigen Direktion einen Denkzettel verpasst, genossen ein wenig Prestige und hatten für ihre Aussagen sogar ein wenig Geld eingesteckt. Zu der Veröffentlichung des Artikels war es aus zwei Gründen nicht gekommen. Zum Einen hatte Abdullah Gadua nach einer Diskussion mit seinem Vater eingewilligt seinen Turban auf dem Schulgelände nicht mehr zu tragen und sich besser anzupassen und zum Anderen hatte der Direktor, der von der Sache doch irgendwie Wind bekommen hatte, dem Chefredakteur der betroffenen Zeitung eine nicht unbeachtliche Summe Geld zukommen lassen, damit dieser den Artikel nicht veröffentlichte. Tragischerweise wurden die beiden betroffenen Journalisten kurze Zeit später sogar entlassen. Thomas hatte mit ihnen sogar Kontakt gehalten. Während der friedlichere Schreiberling die Gegend verlassen und eine neue Anstellung in Paisley bekommen hatte, versuchte der rebellischere der beiden Journalisten, die korrumpierten Hintergründe seiner Entlassung an die Öffentlichkeit zu zerren. Der Gerichtsprozess war irgendwann im Sande verlaufen und der Journalist hatte das Land verlassen und schrieb mittlerweile für ein Kulturmagazin in Nordirland.

    Gadua hatte sich im Verlauf der Jahre gut in der Schule integriert und oftmals die allerbesten Noten erzielt. Im Gegensatz zur konservativen Paola Francesca Gallina und dem arroganten Einzelgänger Gwang-jo Park, die ebenfalls viele Bestnoten erzielt hatten, schaffte es der Katarer nach anfänglichen Schwierigkeiten sich einen Freundeskreis aufzubauen und konnte auch bei diversen Frauen gut landen.

    An all diese Dinge dachte Thomas, als ihm der neue Tatverdächtige gegenüber saß. Abdullah Gadua war immer ein heimlicher Provokateur gewesen. Das Tragen des Turbans im Schloss des Direktors ließ er sich nicht verbieten, denn er war unabhängig und genoss seine Möglichkeiten. Er wollte sich für niemanden verstellen. Trotz seiner religiösen, traditionellen Haltung war Abdullah Gadua ein lebenslustiger Mensch, der sich auch nicht zu schade dafür war gelegentlich schmutzige Witze zu reißen oder sich ausschweifend zu amüsieren. Es gab da aber auch noch das andere Gesicht des Abdullah Gadua, welches er jetzt präsentierte. In diesen Momenten wirkte er aufmerksam, konzentriert und dennoch in sich gekehrt, beinahe in einer meditativen Stille. Er verharrte regungslos zusammengekauert einige Minuten auf dem Ledersessel und atmete gemächlich und tief ein und aus.

    Thomas sah sein Gegenüber genau an. Konnte dieser Mensch ein gewissenloser Mörder sein? Eigentlich wollte Thomas vehement dagegen protestieren, doch wer fast von einem Moment auf den Anderen sich von einem vulgären Partylöwen in einen introvertierten, betenden Menschen verwandeln konnte, der war vielleicht sogar fähig, auf geradezu schizophrene Art und Weise, sich von einem gewissenlosen Killer in ein scheinbares Unschuldslamm zu verwandeln. Thomas schüttelte resigniert den Kopf. Er wusste einfach nicht wie er sein Gegenüber nun einschätzen sollte. Seine Trauer oder Wut bezüglich des Verrates seiner geliebten französischen Affäre waren verflogen und hatten einer quälenden Ratlosigkeit Platz gemacht. Er fragte sich, ob Mamadou und er mit diesen Verhörmethoden überhaupt entscheidend weiterkommen würden. Zwar hatten sie viele neue, verblüffende Informationen enthalten, doch dem wahren Täter waren sie kaum auf die Schliche gekommen.

    Schließlich war es sein ghanaischer Kollege, der das ungewohnte, fast bedrückende Schweigen brach und sich an den Neuankömmling wandte. Der Afrikaner war es Leid geworden und wollte Klartext sprechen.

    „Abdullah Gadua, erzählen Sie uns von Ihrer Beziehung mit Jeanette und dem Treffen mit ihr von letzter Nacht!“, forderte er ihn erbarmungslos heraus und suchte auf dem Gesicht des Katarers nach verräterischen Reaktionen.

    Gadua tat ihm den Gefallen nicht, sah ich erwatungsvoll und freundlich an und hob leicht die Augenbraunen. Er blieb ganz ruhig und sprach auch ungewohnt sanft und klar.

    „Wir hatten keine Beziehung miteinander.“, stellte er sachlich fest und blickte nun Thomas entschlossen an.

    Dieser stand auf und trat näher zu dem Katarer, blickte ihm ernst in die Augen und schüttelte lachend und fassungslos den Kopf.

    „Hör mir mal zu, Abdullah. Ich darf dich doch duzen?“

    „Das sollten wir hier alle untereinander tun. Diese künstlichen Zwänge waren mir noch nie geheuer. Respekt ist nicht nur eine Frage der Ansprache oder Kleidungsart.“, bemerkte sein Gegenüber ruhig und beharrlich.

    Thomas schnaubte verärgert, er wollte sich nicht durch Unwichtigkeiten ablenken lassen. Ärgerlich stemmte er seine Hände auf die Schreibtischplatte und senkte den Blick.

    „In Ordnung. Hör mir zu. Wir haben Zeugen, die dich gestern Nacht bei ihr gesehen haben.“, entgegnete ihm Thomas mit unterschwelliger Frustration.

    „Das streite ich auch nicht ab.“, erwiderte Gadua sachlich und süffisant lächelnd.

    „Du bist der Letzte, der sie gesehen hat, bevor sie von den giftigen Pralinen nahm.“, erklärte Mamadou, der sich ruhig erhoben hatte und an die linke Seite seines schottischen Kollegen trat, der die Arme vor der Brust verschränkt hatte.

    „Möglich.“, antwortete Gadua ruhig lächelnd.

    „Du solltest das nicht auf die leichte Schulter nehmen. Es geht hier um einen Mord.“, fuhr Thomas ihn energisch an.

    „Ich weiß. Aber ich habe damit nichts zu tun.“, antwortete der Katarer immer noch ruhig, aber dennoch sehr bestimmt.

    Thomas trat rasch auf ihn zu und hob drohend seine Hand. Die ganze Situation machte ihm mehr zu schaffen, als er geglaubt hatte. Die Anwesenden beschuldigten sich alle gegenseitig oder redeten sich heraus und er hatte das ungute Gefühl, dass sie dem wahren Täter doch nicht auf die Schliche kommen würden. Zudem war er erzürnt, als er an die junge Französin dachte, der er sehr nahe gestanden hatte. Ihm stieß es übel auf, dass ihr möglicher Täter oder vielleicht auch nur Geliebter so locker über ihren Tod sprach und sich jede Antwort aus der Nase ziehen ließ. Thomas wollte sich nicht länger hinhalten lassen.

    „Sag uns was du weißt, verdammt noch mal!“, fuhr Thomas den Katarer an, der auf diesen emotionalen Ausbruch weiterhin gelassen reagierte und Thomas fast mitleidig anlächelte, was diesen noch rasender machte.

    Mamadou legte seine Hand wieder einmal behutsam, aber entschlossen auf die Schulter seines provisorischen Kollegen, um eine Eskalation zu vermeiden.

    „Ich weiß nicht mehr, als ich bereits gesagt habe, Thomas.“, gab Abdullah kalt zurück. Seine gewohnte Lockerheit war verschwunden und war einer berechnenden Ruhe gewichen. Nichts erinnerte mehr an den exotischen Spaßvogel aus der Schulzeit.

    „Warum bist du überhaupt zu Jeanette ins Zimmer gegangen?“, fragte Mamadou sachlich.

    „Ich war abends noch bei meiner Frau, der es nicht gut ging. Auf dem Rückweg traf ich Jeanette im Gang. Sie hatte sich übergeben, war richtig bleich und zitterte. Sie hatte vor nach draußen zu gehen, um frische Luft zu schnappen. Der Mord an Malcolm hatte sie mental sehr mitgenommen. Da ich mich mit psychischen Problemen gezwungenermaßen gut auskenne, habe ich mich ihrer angenommen und verhindert, dass sie bei dem Wetter nach draußen gegangen wäre.“, gab Abdullah emotionslos und präzise zu Protokoll.

    „Wie lange warst du bei ihr?“, hakte Mamadou nach.

    „Etwa zwei Stunden. Sie hat mit mir über ihre Probleme geredet, es tat ihr sichtbar gut mit einer außenstehenden Person über gewisse Dinge reden zu können. Wir saßen fast zwei Stunden zusammen, bevor ich auch sehr müde wurde und gegangen bin.“, führte Abdullah fort und fixierte die beiden Polizisten erwartungsvoll.

    „Worüber habt ihr denn so geredet?“, fragte Thomas verbittert und leicht aggressiv.

    „Das ist Privatsphäre, die auch dich nichts angeht, sonst hätte sie sich dir anvertraut.“, gab Abdullah ebenso gehässig zurück und war damit einen Schritt zu weit gegangen.

    Thomas konnte sich nicht mehr unter Kontrolle halten. Wütend sprang er auf den Befragten zu, packte ihm an den Kragen und zerrte ihn mit beiden Armen gewaltsam aus dem Ledersessel. Abdullah, der bis jetzt die Ruhe selbst gewesen war, ließ sich dies nicht bieten und stieß Thomas mit einem wuchtigen Schlag gegen den Brustkorb zurück. Thomas taumelte zurück und schnappte verblüfft nach Luft. Rudernd landete er in den Armen seines Kollegen, der ihn sofort in einen Polizeigriff nahm und zurückzerrte, während Thomas versuchte sich wie ein Stier mit dem Kopf voran aus der Umklammerung zu lösen. Mamadou hatte jedoch energisch zugegriffen und stieß seinen Partner wütend zur Seite. Mit einer raschen Handbewegung hebelte sich Thomas aus der Umklammerung heraus und wich einige Schritte von den beiden anderen Männern weg.

    Alle drei Anwesenden verharrten in einer bedrohlichen Stille. Mamadou stand mit verschränkten Armen in der Nähe des Tisches und zwischen den beiden Streithähnen. Thomas blickte finster zu Abdullah herüber, sein Gesicht war puterrot geworden und er hatte sich nur mühsam unter Gewalt. Sein Halsschlagader war bedrohlich angeschwollen und sein Puls rasant in die Höhe geklettert. Abdullah taxierte den schottischen Polizisten in einer Mischung aus arroganter Abscheu und Mitleid. Bewusst ruhig und provokativ stellte er seinen Kragen wieder richtig und wischte sich den Staub von seinen Hemdarmen, genau dort, wo Thomas ihn gepackt hatte.

    „Du nimmst dir ganz schön etwas heraus. Ein solch emotionaler und unverantwortungsbewusster Mensch wie du sollte nicht Polizist sein. Wer sagt uns denn, dass nicht du dahinter steckst? Nach einer solchen Reaktion würde es mich nicht wundern, wenn du deine untreue Geliebte und ihre potentiellen Lover kalt gemacht hättest. Willst du als Nächstes vielleicht mich umbringen?“, fragte Abdullah und war inzwischen immer lauter geworden.

    Thomas schwieg und begegnete auch dem Blick seines Kollegen, der ihn mahnend ansah. Der Schotte blickte zu Boden, doch sein Partner ergriff noch einmal überraschend für ihn Partei.

    „Abdullah, ich denke, dass du einsehen musst, dass bei uns allen die Nerven blank liegen. Zwei Morde, jede Menge Konfliktstoff, viele Beschuldigungen und noch dazu ein gemeingefährlicher Wolf, der dieses Schloss zu umkreisen scheint. Wir sollten und wie erwachsene Menschen verhalten und uns entschuldigen. Wenn wir uns alle gegenseitig zerfleischen und beschuldigen kann der skrupellose Mörder nur davon profitieren. Wir können weitere Taten allerdings nur dann verhindern, wenn wir uns ein umfassendes Bild machen. Daher ist es durchaus wichtig, dass du uns sagst, über was du mit Jeanette gesprochen hast. Wovor hatte sie Angst?“, hakte Mamadou nach und sein Gegenüber ging langsam nickend auf den versöhnlichen Versuch ein, wobei er Thomas erneut mit einem explizit abfälligen Blick bedachte.

    „Es leuchtet doch ein, dass sie Angst hatte zu sterben. Einer ihrer Verehrer war gestorben und sie befürchtete, dass es der Täter auf sie abgesehen haben könnte. Sie glaubte an einen fanatischen Liebhaber, der die Konkurrenz ausschalten wollte. Sie war sich über ihre Gefühle nicht mehr im Klaren. Sie fragte sich, wen sie wirklich liebte und wer auch aufrichtig dasselbe für sie empfand. Sie sprach davon, dass sie ihren aktuellen Lebensstil hinter sich lassen wollte, um ganz neu zu starten. Sie sprach davon, dass sie ihre große Liebe finden wollte, aber sie zweifelte daran, ob sie überhaupt noch fähig war jemandem treu zu sein.“, berichtete Abdullah nach kurzem Zögern.

    „Hat Jeanette dir denn verraten, ob sie diese große Liebe gefunden hat?“, wollte Mamadou wissen und sein Gegenüber biss sich auf die Lippen und blickte unbehaglich umher.

    „Sie meinte, dass ihr Herz Thomas gehören würde. Aber sie war nach dem Mord verunsichert und hatte die Befürchtung, dass er dahinter stecken könnte.“, gab Abdullah schließlich zu Protokoll und bedachte den Schotten mit einem grimmigen Blick.

    Thomas wusste nicht so recht, wie er auf diese Eröffnung reagieren sollte. Auf der einen Seite rührte es ihn fast wieder zu Tränen, dass die Gefühle der Französin für ihn doch tiefgründiger gewesen waren, als sie selbst immer zugegeben hatte, aber andererseits war er erschrocken darüber, dass sie ihm dennoch so wenig Vertrauen geschenkt und gar als möglichen Mörder in Betracht gezogen hatte. Thomas stiegen die Tränen in die Augen und er konnte mit einem Mal die Verwirrung und Angst der Französin nachvollziehen. Er konnte und wollte ihr keinen Vorwurf mehr machen. Anscheinend war sie ihm trotz allem treu geblieben.

    Missmutig wandte er sich an Abdullah Gadua, senkte den Blick und reichte ihm die Hand. Zögernd und ein wenig überrascht ergriff der Katarer diese nach einigen Momenten des Verharrens. Thomas hob den Kopf und blickte sein Gegenüber aus tränenverschmierten, geröteten Augen an.

    „Es tut mir Leid, dass ich so reagiert habe.“, erwähnte er leise.

    Abdullah Gadua sah in forschend an und erkannte doch die Aufrichtigkeit hinter den Worten des Schotten. Wohlwollend nickend umschloss er mit seiner anderen Hand die des Schotten.

    „Es ist in Ordnung. Die Emotionen schäumen bei uns allen ein wenig über. Wir sollten einen klaren Kopf bewahren, um das wahre schwarze Schaf unter uns zu finden.“, sprach Abdullah Gadua weise und erntete von Mamadou ein respektvolles Nicken.

    „So soll es sein. Du darfst jetzt gehen.“, bemerkte Mamadou und nickte glücklich.

    Abdullah Gadua klopfte Thomas kurz und freundschaftlich auf die Schulter. Er war jetzt wieder der gelassene und gutmütige Kerl, der er sonst auch war. Sein gefühlskalter Ausbruch von vorhin wirkte wie vergessen. Langsam aber zielstrebig trat er zur Tür und verließ geheimnisvoll lächelnd das Arbeitszimmer.

    Thomas wirkte einigermaßen erleichtert, doch sein Kollege wirkte weiterhin nachdenklich. Der aufgewühlte Schotte sprach den grübelnden Ghanaer darauf an.

    „Was ist denn noch los?“

    „Eine Sache leuchtet mir nicht ein. Wenn Abdullah Gadua nur mit der Französin diskutiert hatte, warum verabschiedet sie sich dann mit einem innigen Kuss von ihm?“

    „Na ja, manchmal war dieses annähernde und emotionale Verhalten richtig typisch für sie. Franzosen sind da doch ohnehin weniger pingelig.“, bemerkte Thomas nach einiger Zeit, obwohl ihn der Einwand seines Kollegen durchaus verunsichert hatte und die Aussagen des Katarers für ihn in einem ganz anderen Licht erscheinen ließen.

    „Du glaubst doch wohl selbst kaum was du da sagst!“, bemerkte Mamadou ein wenig empört du blickte Thomas skeptisch an.

    Der Schotte wandte den Blick ab und starrte angestrengt durch das Fenster nach draußen. Sein Kopf wirkte schwer und leer.

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    Kapitel 33: Donnerstag, 13 Uhr 34, Arbeitszimmer


    Als Nächstes riefen die beiden provisorischen Ermittler Magdalena Osario zu sich. Auch sie hatte sich umgezogen und trug eine einfach Jeans und ein enges rotes Top, welches ihre gute Figur betonte. Dennoch wirkte sie alles andere als elegant und sah sehr müde aus. Sie hatte dunkle Ringe unter ihren Augen, ihr Gesicht war bleich, was auch ihre aufgesetzte Schminke nur leidlich vertuschen konnte. Sie setzte sich hin, schlug die Beine übereinander und blickte Thomas aus müden Augen an.

    „Ich bin mir bewusst, dass ich ein eventuelles Motiv hätte, da ich vorhabe mit meinem Geliebten diese Insel zu verlassen und zwar gegen den Willen meines Mannes. So gesehen habe ich das initiierte Klassentreffen ein wenig ausgenutzt. Ich denke dennoch, dass auch Sie mich lange genug kennen, um zu wissen, dass ich immer eine sehr engagierte Person war, die sich um die Belange der Schüler gesorgt hat. Ich wäre niemals fähig jemanden umzubringen, nicht einmal meinen Mann, der mir wirklich allen Grund dazu gibt auszurasten. Wissen Sie, Herr Lykström steckt auch nicht dahinter, für ihn lege ich meine Hand ins Feuer. Ich habe allerdings einen Verdacht, wer etwas damit zu tun haben könnte.“, erzählte die Spanierin ausführlich.

    Thomas und Mamadou waren bei dieser überraschenden Eileitung der kessen Spanierin hellhörig geworden und blickten ihre ehemalige Lehrerin erwartungsvoll an. Diese nahm sich ein wenig Zeit und bat Thomas zunächst um eine Zigarette. Dieser gab der Spanierin eine der russischen Zigaretten und wunderte sich, dass die Lehrerin rauchte, denn dies hatte sie zumindest früher nie getan. Vielleicht wollte sie so ihre Nervosität und Ängste in wenig abbauen. Thomas konnte sie verstehen und fühlte irgendwie mit ihr mit. Sie hatte sicherlich viele schlimme Dinge durchlitten.

    Magdalena Osario nahm einen kräftigen Zug, hustete geräuschvoll und schüttelte ihren Kopf. Ihre prächtigen Haare wirkten ungekämmt und fielen ihr wirr ins Gesicht. Sie legte die Zigarette in einem gläsernen Aschenbecher ab.

    „Ich muss Ihnen gestehen, dass ich mich gestern Nacht mit Herrn Lykström in seinem Zimmer getroffen habe. Ich hatte gewartet, bis mein Mann schlief, das war so gegen Mitternacht gewesen. Ich bin dann in den Männertrakt gegangen und habe meinen Geliebten getroffen. Wir haben uns lange über unsere Zukunft, unsere Träume unterhalten und wir hatten Geschlechtsverkehr, falls Sie es genau wissen möchten. Am frühen Morgen, so gegen kurz vor fünf Uhr, bin ich zufällig auch am Zimmer von Jeanette vorbeigekommen und habe darin mehrere Stimmen gehört. Ich war natürlich neugierig und dachte sofort an den Mord mit Malcolm und dachte mir, dass dieser wegen seiner Beziehung zu ihr vermutlich sterben musste. Ich habe mich in einer Türnische versteckt und gewartet. Nach etwa fünf Minuten kam dann ein Mann aus ihrem Zimmer und verabschiedete sich von ihr mit einem innigen Kuss. Ich muss gestehen, dass ich erst Sie, Thomas, in Verdacht hatte, aber ich konnte dann erkennen, wer es wirklich war.“, berichtete die Spanierin und es herrschte eine atemlose Spannung im Arbeitszimmer. Thomas und Mamadou sahen die Zeugen erwartungsvoll an. Diese nahm einen neuen Zug von ihrer Zigarette, dieses Mal hatte sie sich bereits daran gewöhnt. Angespannt ließ sie sich tiefer in den Sessel gleiten.

    „Ich erkannte, dass es Abdullah Gadua war. Er hatte offensichtlich ein Verhältnis mit der Französin. Er kehrte zurück in sein Einzelzimmer und ich beeilte mich in das Gemach meines Mannes zurückzukehren. Ich merkte später, dass er wach war und meine Abwesenheit sehr wohl bemerkt hatte. Er hat mich so tiefgründig und böse angesehen und hat mir befohlen nicht mehr mit ihm das Bett zu teilen, sondern auf der Couch zu schlafen. Ich hatte Angst, dass er noch schlimmer hätte reagieren können, aber das tat er zum Glück nicht. Dennoch habe ich auf der Couch natürlich kein Auge zubekommen.“, berichtete die Spanierin weiter.

    „Gadua! Er hatte auch ein Verhältnis mit Jeanette?“, fragte Thomas überrascht und fühlte sich gleichzeitig überrumpelt. Er hatte der Französin vertraut und sie hatte ihn offensichtlich wieder einmal betrogen und nur mit ihm gespielt. Er schüttelte entsetzt den Kopf und konnte das Ganze noch gar nicht glauben oder gar begreifen. Er merkte sogar, dass ihm Tränen in die Augen schossen, die er mühsam unterdrückte.

    Die Spanierin sah ihn tiefgründig an und Thomas spürte, dass sie bis auf den Grund seiner Seele zu blicken schien und auch seine stille Trauer war ihr nicht verborgen geblieben. Seufzend nahm sie einen Zug von der Zigarette.

    „Ja, Gadua. Sie wissen doch selbst, dass Jeanette keine Frau für feste Beziehungen war. Gadua hatte in seiner Jugend ja ebenso wie Sie auch ein Verhältnis mit ihr und dieses ist jetzt neu aufgeblüht. Ihm können Sie kaum einen Vorwurf machen, er ist viel mehr ein Seelenverwandter von Ihnen.“, stellte Magdalena Osario leise fest.

    „Aber ich bin wenigstens nicht verheiratet und hintergehe eine psychisch ohnehin schon labile Person, die meine Hilfe und Liebe jetzt mehr denn je braucht!“, widersprach Thomas knurrend.

    „Haben Sie gesehen, ob er der Französin irgendwelche Pralinen hinterlassen hat?“, fragte Mamadou erwartungsvoll.

    „Nein, so einfach ist es nun auch nicht. Zum Abschied hat er ihr jedenfalls nichts gegeben. Es stellt sich die Frage, ob er ihr eventuell die Pralinen schon bei seiner Ankunft gegeben hatte. Ich bezweifle dies aber deswegen, weil Jeanette heute ja so zielstrebig auf Sie zukam, Thomas. Wenn die Pralinen von Gadua gewesen wären, hätte Sie versucht dies irgendwie anders zu zeigen.“, stellte Magdalena Osario fest.

    Thomas und Mamadou nickten gleichzeitig. Mit einem Mal kam Thomas allerdings eine weitere Idee.

    „Wissen Sie, ob seine Frau Marilou Gauthier davon gewusst hat?“

    „Das weiß ich nun wirklich nicht.“, entgegnete die Spanierin knapp.

    „Mal etwas Anderes. Ihr Butler hat sich eben bei uns sehr verdächtig benommen. Sie kennen ihn sicherlich schon länger und besser. Was können Sie uns über ihn sagen?“, fragte Mamadou erwartungsvoll.

    „Nun, er ist ein sehr stiller, zurückhaltender Mensch. Er wirkt so schrecklich unpersönlich wie alle hier in diesem Schloss. Er wirkt auf mich ein wenig seltsam, er scheint sich im Gegensatz zum Koch auch sehr unwohl hier zu fühlen. Ich kann wirklich nicht mehr zu ihm sagen.“, erklärte die Spanierin mit einem ehrlichen Bedauern.

    „Trauen Sie ihm einen Mord zu?“, fragte Mamadou sie geradeheraus.

    Die Spanierin nahm einen weiteren kräftigen Zug von ihrer Zigarette und drückte diese dann im Aschenbecher aus. Langsam stieß sie den Rauch aus ihrem Mund aus und blickte ins Leere. Sie schien ein wenig nachzudenken.

    „Nun, ich kann ihn wirklich kaum einschätzen. So emotional wie gerade eben habe ich ihn in den letzten knappen vier Jahren nicht erlebt. Damals war es lediglich auffällig, wie schnell er diesen Job angenommen hatte und wie eifrig er darum bemüht war ihn auch zu kriegen. Bei der Auswahl war mein Mann bereits sehr gehässig mit den Kandidaten umgegangen, zwei von ihnen sind bereits entsetzt frühzeitig abgereist. Manchmal hatte ich den Eindruck, als ob er vor irgendetwas auf der Flucht sei. Ich weiß über ihn aber einfach zu wenig, um auf die Frage ehrlich antworten zu können. Brutal oder ausfallend war er uns gegenüber jedenfalls nie.“, teilte die Spanierin den beiden provisorischen Ermittlern mit.

    Nach einigen Minuten ließen Mamadou und Thomas die junge Lehrerin gehen. Sie trat langsam und fast gebrechlich aus dem Arbeitszimmer. Die Zeit hatte sie mürbe und müde gemacht. Nachdenklich blickten sich Thomas und Mamadou an.

    Gerade Thomas wirkte nervös und fast ein wenig verstört. Er musste diese neuen Informationen erst einmal verdauen und dachte dabei wehmütig an Jeanette. Er war ihr nicht einmal böse. Diese Frau würde für ihn immer ein Mysterium bleiben. Er schalt sich selbst, dass er es zugelassen hatte, wieder neue Frühlingsgefühle für diese femme fatale zu empfinden.

    Mamadou spürte, dass sein Partner bedrückt war und sie nahmen erst einmal wieder Platz, bevor sie sich den nächsten Gast vorknöpfen wollten Thomas knetete sich mit seinen Händen in seinem müden Gesicht. Er atmete tief durch und blickte seinen Kollegen an, der ihn mitleidig ansah. Energisch stand Thomas auf und lief ungeduldig im Arbeitszimmer umher. Ihm schwirrte der Kopf und er hatte große Mühe sich auf das Wesentliche zu konzentrieren. Dies blieb auch Mamadou nicht verborgen.

    „Wenn du willst, dann machen wir eine kurze Pause.“, schlug er vor, doch Thomas schüttelte den Kopf, ging zum Tisch, setzte sich wieder und schlug wütend mit der Faust auf den Schreibtisch, sodass dieser bedrohlich bebte.

    „Nein. Ich will diese ganze Sache endlich aufklären. Ich spüre, dass wir immer mehr erfahren und bald ganz nah an der Lösung dran sind. Bitte ruf Abdullah Gadua zu uns.“, bat Thomas seinen Kollegen und notierte sich einige Informationen auf einem kleinen, roten Notizblock.

    Mamadou sah ihn nachdenklich an, erhob sich dann langsam und blickte noch einmal fragend zurück, bevor er die Tür öffnete. Thomas blickte auf und nickte ihm entschlossen und grimmig zu. Mamadou zuckte mit den Schultern, öffnete die Tür und bat den nächsten Anwesenden zum Verhör ins Arbeitszimmer.

    Er bemerkte dabei, dass sich die Gäste näher beisammen gesessen hatten und eifrig diskutierten. Gwang-jo und Björn Ansgar Lykström standen im Mittelpunkt und lieferten sich ein kurzes, aber heftiges Wortgefecht, das sie abrupt beendeten, als sie Mamadou bemerkten. Dieser überlegte, ob er in irgendeiner Weise eingreifen sollte, doch er entschied sich dagegen. Er bat Gadua zu sich, der ihm ohne Gefühlsregung entgegenschritt und sich dennoch mehrmals zu seiner Frau umwandte, die etwas abseits der Gruppe allein saß, sich nicht an den Diskussionen beteiligte und ihrem Mann beinahe gleichgültig hinterher schaute. Sie wirkte fast schon grimmig und unnatürlich kalt, während Gadua ihr zulächelte und so versuchte ihre Stimmung wieder ein wenig aufzubauen. Er scheiterte kläglich, blickte betreten zu Boden und trat rasch in das Arbeitszimmer, wo Mamadou gemächlich die Tür hinter dem Neuankömmling wieder schloss.

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