• Raphaëlle Blais
    Jean-René Boutin
    Sebastian Kluth


    Citoyenneté et éducation
    4SHU111


    Travail de session


    Présenté à M. Mario Simard


    Université du Québec à Chicoutimi
    Département des Sciences-humaines


    17 décembre 2012


    TABLE DES MATIÈRES


    Introduction ..........................................................................................3
    Introduction aux termes de citoyenneté, d’identité et de nationalité ........................3
    Définitions de la citoyenneté .......................................................................3
    Canadienne ...........................................................................................3
    Québécoise ...........................................................................................5
    Historique de l’identité citoyenne ..................................................................6
    Canadienne ...........................................................................................6
    Québécoise ...........................................................................................7
    Intégration des immigrants au niveau pancanadien ............................................8
    L’identité canadienne selon les Canadiens ......................................................10
    Le cas du Québec ..................................................................................11
    L’identité canadienne selon les immigrants ......................................................12
    L’identité canadienne dans le monde ............................................................13
    L’identité québécoise pour les immigrants .......................................................14
    Problématiques et défis au niveau de l’immigration pancanadienne .........................15
    Introduction aux visions fédérale et provinciale ...............................................15
    Les problématiques et défis au niveau administratif ...........................................16
    Les problématiques et défis au niveau politique ...............................................17
    Les problématiques et défis au niveau social ...................................................18
    Conclusion ...........................................................................................18
    BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................20
    ARTICLES ENCYCLOPÉDIQUES. ..................................................................20
    SITES INTERNET ...................................................................................20
    RESSOURCES INTERNET ..........................................................................21

     

    Introduction

    Les États régissent ceux qui font partie ou non de leur population. Tous les humains à l’intérieur des frontières nationales d’un pays n’ont pas un accès égal aux avantages que les gouvernements procurent à leur population. En général, il existe un cadre légal qui définit qui est admissible à quoi. Il existe un statut qui donne accès à la pleine jouissance des avantages à la population et des services d’un pays : la citoyenneté.


    Il sera instructif, dans le cadre de ce texte, d’analyser le concept de citoyenneté dans son cadre canadien et québécois. Pour se faire, nous commencerons par définir ce que représente la citoyenneté pour le Canada et le Québec, puis nous ferons un portrait de l’évolution du concept à travers le temps. Finalement, afin de bien saisir les tenants et aboutissants de la citoyenneté, nous analyserons comment se fait l’intégration des nouveaux immigrants en sol canadien et nous verrons comment les Canadiens perçoivent l’identité canadienne et comment cette même identité est perçue chez les immigrants.


    Introduction aux termes de citoyenneté, d’identité et de nationalité

    D’abord, il est important de définir les différences souvent transitoires entre les termes de nationalité, de citoyenneté et d’identité. La nationalité culturelle ou sociologique inspire une vision de la vie et de ses comportements tandis que la nationalité politique peut être considérée comme une preuve légale d’appartenance à un État. La citoyenneté produit des normes administratives ayant pour but de manifester une identité commune sur le plan juridique et pratique. L’identité elle-même est une mosaïque en évolution perpétuelle incluant un volet individuel et un volet collectif.

    Définitions de la citoyenneté

    Canadienne

    Au niveau du gouvernement fédéral canadien, la question de nationalité est régie par la Loi sur la citoyenneté. C’est elle qui définit, pour le Canada, comment un individu peut se voir reconnaitre le statut de citoyen. L’Encyclopédie canadienne la décrit comme suit :

    « La Loi sur la citoyenneté, qui régit actuellement la nationalité canadienne [...] définit le “citoyen” comme étant “un citoyen canadien” et prévoit que tout citoyen, qu'il soit né ou non au Canada, jouit des droits, pouvoirs et avantages conférés aux citoyens et qu'il est assujetti aux mêmes devoirs, obligations et responsabilités prévus dans les diverses lois provinciales et fédérales et dans la Loi constitutionnelle de 1867. Au niveau fédéral comme dans toutes les provinces, les citoyens qui sont majeurs jouissent de droits politiques garantis, dont le droit de vote et celui de se porter candidat à une élection. »1

    Ce sont les juges de la citoyenneté qui accordent le droit aux nouveaux arrivants de devenir canadiens. Dans le cadre de leurs fonctions, ils doivent étudier les demandes de citoyenneté (environ 160 000 par année), ce qui constitue environ 90 % de leur tâche. Ils évaluent les demandeurs pour vérifier qu’ils satisfont aux exigences de la Loi et du règlement sur la citoyenneté et leur font prêter le serment. Ils sont garants de l’intégrité du processus d’attribution de citoyenneté. Leur travail consiste également à promouvoir la citoyenneté au sein d’organisations de la communauté, etc.2

    L’encyclopédie canadienne fait aussi état de la non-citoyenneté au Canada. Les résidents permanents et les visiteurs font partie de cette catégorie. Ils n’ont pas accès à la totalité des droits juridiques du citoyen canadien. Ils sont toutefois soumis aux mêmes lois qu’un citoyen. Les visiteurs sont de passage sur le territoire alors que les résidents permanents sont en processus d’acquisition de leur pleine citoyenneté. Ces derniers ont le droit de travailler à l’intérieur des frontières canadiennes.3

    1 GREY, Julius et John GILL. « Citoyenneté », L’Encyclopédie canadienne
    [en ligne] http://www.thecanadianencyclopedia.com/articles/fr/citoyennete
    (Page consultée le 3/12/12).
    2 GOUVERNEMENT DU CANADA, Citoyenneté et Immigration Canada. Les juges de la
    citoyenneté : Rôles et responsabilités, 19 juillet 2012 [en ligne] http://www.cic.gc.ca/francais/
    ministere/commission/roles.asp(Page consultée le 3/12/12).
    3 GREY, Julius et John GILL. op. cit.

    Québécoise

    Chacune des provinces canadiennes ayant leurs spécificités, elles ont nécessairement leur propre vision de la citoyenneté. Le Québec ne fait pas exception et y va de sa propre définition de la citoyenneté québécoise qui s’ajoute à celle canadienne. L'article 95 de la constitution canadienne stipule que l’immigration est gérée en partenariat : les gouvernements fédéral et provinciaux coopèrent sur la question. Le guide "Apprendre le Québec"4 fourni par le gouvernement provincial aux nouveaux immigrants, fait état de ses objectifs en matière d’immigration :

    « Le Québec vise à faire de la société québécoise une société d'intégration, à assurer son poids démographique et politique au sein de l'ensemble canadien, à enrayer les transferts linguistiques vers l'anglais et à promouvoir les relations interculturelles et le respect de la diversité au sein de la communauté politique québécoise. »5


    On peut constater que ces spécificités québécoises quant à la citoyenneté répondent à des besoins et des enjeux locaux. Parmi ceux-ci, on retrouve évidemment la question linguistique. Ainsi, on demande aux nouveaux arrivants en sol québécois d’atteindre un niveau minimal de maitrise du français. En ce qui a trait aux résidents permanents du Québec, le gouvernement les informe de leurs droits et obligations par le biais du guide Apprendre le Québec. Les résidents permanents bénéficient des mêmes avantages sociaux que les citoyens, notamment l’assurance maladie, et peuvent vivre, étudier et travailler n’importe où au Canada, demander la citoyenneté canadienne, être protégés par les lois canadiennes et la charte des droits et libertés du Québec et du Canada. Toutefois, ils devront respecter les lois canadiennes et québécoises et payer des impôts aux différents paliers de gouvernement. Le droit de vote ne leur est pas encore reconnu, ni le droit de se présenter à une élection.


    4 GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, Immigration Québec. Apprendre le Québec, 3e édition, 2012,
    145 p.[en ligne] http://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/publications/fr/divers/
    apprendrelequebec-accessible.pdf(Page consultée le 3/12/12).
    5 Ibid. p.11


    Ils ne peuvent non plus occuper un emploi demandant une autorisation de sécurité de haut niveau. Ils devront quitter le pays en cas de demande d’extradition (causée, par exemple, suite à un acte criminel grave).6

    Historique de l’identité citoyenne

    Canadienne

    Le Canada étant un dominion du Royaume-Uni, c’est la citoyenneté britannique qu’obtiennent d’abord les naturalisés au pays. C’est le cas jusqu’en 1947, date à laquelle entre en vigueur la Loi sur la citoyenneté canadienne, adoptée par le Parlement. Cette loi définit que les habitants du Canada sont des citoyens canadiens et non plus britanniques. Avec l’entrée en force de cette nouvelle loi, la citoyenneté des femmes mariées ne dépend plus de celle de leur mari.7

    En 1968, le gouvernement fédéral adopte la politique officielle du bilinguisme, puis celle du multiculturalisme trois ans plus tard. Auparavant prévalait la conception selon laquelle le fédéralisme canadien était un pacte entre « deux peuples fondateurs (les Canadiens français et les Canadiens anglais). » Plusieurs autres groupes culturels s’opposaient à cette dernière conception puisqu’ils s’y trouvaient lésés. C’est ainsi que le premier ministre Pierre-Eliott Trudeau répondit à cette opposition par l’adoption d’une « définition multiculturelle de l’ensemble canadien où il n’y aurait aucune culture officielle. 8»


    Le prochain changement à survenir dans le domaine de la citoyenneté canadienne arrive en 1976 lorsqu’on adopte une nouvelle loi. Les femmes sont maintenant les véritables égales des hommes face à la citoyenneté. Toute personne née sur le territoire canadien est désormais automatiquement citoyen canadien. Quelques exceptions s’appliquent toutefois, notamment pour les enfants de diplomates. Les enfants ayant un


    6 Apprendre le Québec, op. cit. p.91-92
    7 GREY, Julius et John GILL. op. cit.
    8 Ibidem

    parent citoyen canadien, mais qui naissent à l’étranger auront aussi la citoyenneté canadienne, mais pas ceux des générations suivantes (à moins de faire certaines démarches). Les enfants d’immigrants peuvent aussi devenir canadiens si une demande de citoyenneté est faite en leur nom par leurs parents (si tous sont des résidents permanents).

    Les parents ayant le statut de résident permanent peuvent aussi présenter une demande de citoyenneté après avoir vécu trois ans au Canada. Un pouvoir discrétionnaire peut être exercé par le ministre de l’immigration responsable Il peut, par exemple, faciliter une demande en allégeant les conditions et le gouverneur peut lui demander de faire des citoyens pour cause de détresse ou de récompense pour services rendus à la nation.9

    Québécoise

    La Révolution tranquille voit arriver un regain d’intérêt pour les questions d’immigration et d’affirmation nationale qui se traduit par une refonte et une remise en question des relations intergouvernementales. Le gouvernement du Québec revendique alors de plus en plus de contrôle sur la destinée de ses citoyens.10 Cela se traduit par le gain de certains pouvoirs politiques. Il faut attendre février 1968 et le premier ministre Daniel Johnson pour voir la création du ministère de l’Immigration. Celui-ci interpelle les immigrants et tente de les convaincre que la terre québécoise est autant la leur et rappelle la nécessité de préserver la langue française. Le nouveau ministère se voit attribuer deux objectifs principaux, soit de : — « faciliter l'adaptation des immigrants à leur nouvelle patrie »; - « recruter des immigrants dont la formation ou l'expérience est de nature à combler les besoins économiques du Québec ».11

    9 GREY, Julius et John GILL. op. cit.
    10 SÉVIGNY, Charles-Antoine. Citoyenneté et pluralisme cluturel: le modèle québécois face à l’idéal de l’interculturalisme, Mémoire de maîtrise en science politique, UQAM, Octobre 2008, p. 87
    11 PÂQUET, Martin. Vers un ministère québécois de l'immigration, 1945-1968. Ottawa : La Société historique du Canada, 1997, p.20 dans SÉVIGNY, op. cit. p.86

    Il est aussi intéressant de noter les réactions à la politique officielle du multiculturalisme du gouvernement Trudeau. En effet, certains Québécois perçoivent le changement comme un affront au caractère fondateur de la nation québécoise. Au même moment, apparait au Québec un changement de paradigme. Le Québec redéfinit sa conception de la communauté passant d’une vision organique et généalogique à une autre plus contractuelle et territoriale. 12

    Avant les années 1960, les Québécois se définissent en opposition à la communauté anglophone et perçoivent les immigrants comme une menace potentielle à leur nation13. Entre 1960 et 1970, cette perception de la communauté québécoise évolue et commence à se référer davantage au territoire de la province et moins à la nation canadienne-française qui elle, est pancanadienne. On accorde également plus d’importance aux apports des Québécois d’autres origines. Ce glissement s’effectue très lentement et non sans heurt dans la population. Reste que la communauté québécoise se redéfinit devient plus inclusive. Elle commence à revendiquer un meilleur contrôle de sa vie collective et de la communauté immigrante.14

    Intégration des immigrants au niveau pancanadien

    Le Canada est un pays qui jouit selon nous d’une réputation d’ouverture envers l’immigration. Si on va plus loin que les mots, est-ce que la société canadienne permet aux nouveaux arrivants de bien s’y intégrer? La partie n’est peut-être pas facile pour les immigrants. Voyons à quoi ressemble leur intégration, d’abord dans l’optique de l’emploi, qui est un indicateur d’intégration important.

    12 SÉVIGNY, op. cit. p.87
    13 JUTEAU, Danielle. «The Citizen Makes an Entrée: Redefining the National Community in Quebec », Citizenship Studies, vol.6, no 4, (2000), p.443. dans SÉVIGNY, op. cit. p.87
    14 SÉVIGNY, op. cit. p.88


    Malgré le fait que les immigrants soient davantage scolarisés que les Canadiens d’origines, ceux-ci semblent avoir plus de difficulté à s’intégrer au marché de l’emploi. Une récente étude a établi que la proportion de diplômes universitaires chez les immigrants au pays depuis moins de 5 ans atteignait 51 % versus 19 % chez les autres Canadiens15. Malgré cette forte diplomation, le salaire moyen des immigrants atteignait seulement 85 % de celui des Canadiens en 1980. Cette proportion a diminué pour atteindre un maigre 63 % en 2005.16 Au niveau du chômage, on remarque qu’il est deux à trois fois plus élevé chez les immigrants que pour le reste de la population et le clivage est encore plus grand au Québec que dans les autres provinces canadiennes.17


    De plus, l’expérience de travail à l’étranger est beaucoup moins considérée au Québec. L’expérience acquise à l’extérieur des frontières est reconnue dans seulement 32 % des cas. Ainsi, les nouveaux arrivants ont souvent à refaire leurs études ou stages pour voir leur compétence reconnue en sol québécois. En Ontario, la reconnaissance est beaucoup plus grande. Elle se chiffre à 47 % et des programmes de stages et de mentorat contribuent aussi à améliorer la situation.18 Il y a de quoi briser le mythe selon lequel le Québec est une terre accueillante pour les nouveaux arrivants, ou, à tout le moins, un endroit où il est facile de s’intégrer au marché du travail peu importe sa provenance. La reconnaissance des acquis à l’étranger, le racisme et l’exclusion sont les principales difficultés auxquelles se heurtent les aspirants québécois, selon Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR). Au Québec, en
    2006, les immigrants et à plus forte raison les minorités visibles avaient des taux de chômage élevés. On parle de 16 % pour ceux-ci et de 20 % pour ceux-là. On peut donc y voir un indicateur révélateur d’une forme de racisme fondé sur l’ethnicité.

    15 ANONYME (RADIO-CANADA). Des immigrants plus scolarisés, mais moins rémunérés, mis à
    jour le 27 novembre 2012 à 13 h 27, [en ligne] http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/
    2012/11/27/004-canada-immigratoin-scolarite.shtml
    (Page consultée le 7/12/12)
    16 Ibidem
    17 Ibidem
    18 Ibidem

    Une étude faite par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) révélait que le Québec accueillait 11,5 % de l’immigration canadienne pour l’année 2006, comparativement à 27,5 % pour la Colombie-Britannique et 28,3 % pour l’Ontario.19 Qu’est-ce qui explique ces chiffres? Serait-ce dû au fait français ou à une moins grande popularité de la province auprès des immigrants? Ou encore, est-ce que les politiques du gouvernement québécois en matière d’immigration freinent l’arrivée de néoquébécois? Ces questions restent ouvertes.


    L’identité canadienne selon les Canadiens


    De base, il est déjà assez difficile de définir ce qu’est l’identité canadienne. Selon Michael Adams, président de la firme de sondage « Environics », « l’identité du Canada est celle d’une place où la diversité est une occasion et où on est accommodant pour l’autre : le multiculturalisme est l’identité du Canada. »20 L’identité canadienne est donc une chose récente car il n’y avait pas encore de drapeau ni d’hymne nation canadien il y a cinquante ans. Cette identité n’a commencé à émerger que durant les années cinquante lorsque le premier ministre John Diefenbaker disait : « Je suis le premier, premier ministre de ce pays qui n’est ni d’origine anglaise, ni d’origine française. Je suis donc déterminé à faire émerger une citoyenneté canadienne universelle.»21 Pourtant, dans les médias et les sondages, les Canadiens se comparent encore souvent à l’identité américaine pour se distinguer eux-mêmes. Quant aux différentes minorités, elles tentent de se distinguer de ce qui est communément appelé de manière beaucoup trop simpliste le Canada anglais en développant des patriotismes provinciaux, linguistiques et mêmes locaux. Selon plusieurs sondages, les Canadiens ne s’entendent pas sur des valeurs communes et n’obtiennent

    19 ANONYME (RADIO-CANADA). Op. cit.
    20 JOURNET, Paul, «Qu’est-ce qu’un Canadien » dans La Presse, Montréal, Canada, 30 juin 2010, lien direct : http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201006/30/01-4294354-quest-ce-quun-canadien.php (consulté le 3 décembre 2012).
    21 ARCHIVES NATIONALES DU CANADA, «Les premiers ministres du Canada, 1867-1994 : biographies et anecdotes », Publications des Archives nationales du Canada, Ottawa, 1994, 40 pages.

    qu’un très large consensus pour quatre sur douze valeurs définies : l’égalité homme-femme, un système politique favorisant la participation citoyenne, des services de santé publics et le respect de toutes les religions.22

    Le cas du Québec

    Au Québec, la perception de l’identité est influencée par plusieurs caractéristiques du milieu provincial. Le Québec est une société où la francophonie est très largement majoritaire. Même si l’inquiétude face au recul du français dans certaines régions de la province revient périodiquement dans les médias, les donnés démographiques sont encore ceux d’une société ou le français domine. La langue semble constituer un facteur central dans la définition de l’identité québécoise par ses habitants qui doivent composer avec une Amérique du Nord presque toute anglophone, sinon hispanophone. Le peuple québécois se reconnaît dans cette langue qui lui est propre, mais aussi dans d’autres repères identitaires.

    La commission d’enquête sur les accommodements raisonnables mise en place par le gouvernement du Québec et présidée par messieurs Gérard Bouchard et Charles Taylor a permis de constater l’inquiétude de plusieurs québécois face aux changements démographiques qu’entraînent la baisse des taux de natalité et un renouvellement de la population qui se fait de plus en plus via l’immigration. Ainsi, on craint que l’ajustement de certaines pratiques perçues comme des repères identitaires et la place faite à d’autres, étrangères vienne déranger, voire mettre en danger la culture québécoise. Ce phénomène est loin de faciliter l’intégration des nouveaux arrivants qui devront faire face à la méfiance d’une partie de la population et à des préjugés. Il semble que l’identité québécoise ait besoin de se donner des repères solides et d’en faire des traits

    22 LA PRESSE CANADIENNE, « Les Canadiens ne s’entendent pas sur des valeurs communes, indique un sondage », dans Le Huffington Post Québec, Montréal, Canada, 21 novembre 2012, lien direct : http://quebec.huffingtonpost.ca/2012/11/21/valeurscanadiennes_n_2170033.html#slide=1082014 (consulté le 9 décembre 2012).

    nationaux fièrement vécus et défendus. Le rapport de la commission sus-mentionnée s’exprimait ainsi sur le sujet: « Minorité culturelle, la francophonie québécoise a besoin d’une identité forte pour calmer ses inquiétudes et pour se comporter comme une majorité tranquille. »23

    L’identité canadienne selon les immigrants

    Concernant la perception de l’identité canadienne par ses immigrants, la question demeure autant complexe. Il est par exemple intéressant d’analyser le témoignage de l’auteur Neil Bissoondath, originaire de Trinité-et-Tobago, qui est arrivé au Canada en 1973 et qui est représentatif d’un bon nombre de témoignages semblables se trouvant sur internet. Dans une entrevue en 2002, il critique le multiculturalisme qui insiste selon lui
    que «le passé est plus important que le présent, que le pays d’origine est plus important que le Canada » et qui constate par la suite qu’il s’agit d’une «politique qui encourage l’individu à rêver et ils sont des dizaines de milliers qui le font chaque année de retourner dans leur pays d’origine et la plupart de ces cas finissent par revenir au Canada. Il rejette cette approche sociale, car il veut s’ouvrir au monde sans s’enfermer derrière des murs ethniques et être considéré comme citoyen canadien tout court.24 En partie en raison de la devise du multiculturalisme, un bon nombre d’immigrants gardent un fort sentiment d’appartenance envers leur culture d’origine et développent peu à peu une appartenance grandissante envers l’identité canadienne. Sur le plan plus pratique, des immigrants de longue date décrivent les Canadiens souvent comme étant conservateurs, en excès de zèle, gentils, patients, polis, sages et serviables tout en mettant l’accent sur l’importance de la


    23 BOUCHARD, Gérard et Charles TAYLOR, Fonder l’avenir: le temps de la conciliation, Rapport
    de la commission de consultation sur les accommodements raisonnables, 2008, (page inconnue).
    24 FREUDIG, MARIA, « Ich möchte kein Bindestrich-Kanadier sein. Der Schriftsteller Neil
    Bissoondath. » dans l’émission SWR2 – Wissen du Südwestrundfunk, Stuttgart, Allemagne, émission du 28 février 2002, page 6 (manuscrit d’émission de 14 pages), lien direct : http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:9-jG-cIVgz8J:www.uni-saarland.de/fileadmin/user_upload/Professoren/fr43_ProfGhoshSchellhorn/Tas_Datenbank/Caribbean/wi022002501.rtf+&cd=30&hl=fr&ct=clnk&gl=ca&lr=lang_es|lang_eo|lang_fr (consulté le 5 décembre 2012).

    valeur de la famille dans la culture pancanadienne et sur l’émergence de la culture Do it yourself en ce qui concerne les volets de la construction ou de la mécanique. L’identité canadienne dans le monde. Sur le plan plus pratique, la perception de l’identité canadienne peut varier selon l’origine ethnique des gens questionnés dans le monde. Selon un sondage réalisé par le «Ipsos-Institut Historica-Dominion – La Presse », l’Inde considère le Canada comme un pays suivant de près les États-Unis, surtout sur le plan des convictions en matière de politique étrangère. D’un autre côté, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Japon considèrent les Canadiens plus indépendants des politiques américaines. Selon ce même sondage, 70 % des citoyens du monde perçoivent les Canadiens comme étant différents des personnes vivant aux États-Unis, 67 % considèrent le Canada comme un chef pour la paix et les droits humains, 62 % croient que les Canadiens sont généreux envers les autres pays et 55 % croient que le Canada est un pays qui a de l’influence sur la scène internationale.25 Selon plusieurs témoignages de gens d’origine européenne, l’identité anglo-saxonne est marquée par une politesse exagérée, une sorte d’euphémisme et un certain nombre de banalités dans les discours qui font en sorte que ces gens apparaissent moins directs, plus polis, mais moins honnêtes. On considère les Nord-Américains également comme étant plus capitalistes, ce qui est souvent justifié par le fait que l’endettement personnel y est très élevé et atteint d’ailleurs toujours de nouveaux sommets.26 Une facette de la culture pancanadienne qui est souvent critiquée à l’étranger est celle de la chasse, notamment la chasse au phoque qui est pourtant très importante dans l’identité culturelle de plusieurs Premières Nations. Malgré ces aspects critiques,


    25 ASSELIN, PIERRE, « Canada, pas toujours «le meilleur pays au monde», dans Le Soleil, Québec, Canada, 22 juin 2010, lien direct : http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201006/22/01-4292203-canada-pas-toujours-le-meilleur-pays-du-monde.php (consulté le 8 décembre 2012).
    26 LE COURS, RUDY, «L’endettement personnel à un sommet historique», dans La Presse, Montréal, Canada, 15 octobre 2012, lien direct : http://affaires.lapresse.ca/finances-personnelles/201210/15/01-4583571-lendettement-personnel-a-un-sommet-historique.php (consulté le 9 décembre 2012).

    l’identité canadienne a une plutôt bonne perception dans le monde. Selon un bon nombre de témoignages, on les considère comme des personnes sympathiques et serviables.


    L’identité québécoise pour les immigrants

    Le nationalisme canadien s’oppose au nationalisme québécois dans la province et ce sont autant les immigrants que les touristes étrangers qui ont constaté une différence entre les citoyens canadiens et les citoyens québécois en particulier. On parle d’ailleurs d’une province qui a sa propre langue et dont les habitants ont leur propre charme particulier. Tandis qu’on considère les Québécois autant que les Canadiens comme des personnes sympathiques et serviables, certains immigrants mettent l’accent sur le fait que les Québécois ont une plus grande joie de vivre et qu’ils aiment cuisiner, bien manger, boire beaucoup et fêter beaucoup et régulièrement.27 En ce qui concerne les étrangers qui n’ont jamais mis le pied dans la belle province, il y a deux perceptions fautives qui reviennent régulièrement. Premièrement, beaucoup de gens considèrent les Québécois comme étant des Français résidant en Amérique du Nord et croient donc en la thèse erronée que ces deux cultures pourtant très distinctes sont très proches, sinon identiques.28

    Ensuite, un bon nombre de personnes croient que le Canada n’a pas beaucoup de différences culturelles, que la tolérance y est très grande et que les gens grandissent de façon bilingue et que l’anglais est parlé aisément dans toutes les villes canadiennes sans faire une différence entre la province francophone du Québec et le reste du Canada.

    27 BOPP, Herbert, «Wie tickt eigentlich der Kanadier?», dans le blogue Inside Canada: So lebt’s sich hier, Montréal, Canada, 9 novembre 2012, lien direct : http://canada365.wordpress.com/2011/11/09/wie-tickt-der-kanadier-eigentlich/ (consulté le 9 décembre 2012)
    28 INCONNU, «Kanadier – Echt französisch geblieben», dans le journal Der Spiegel, Rudolf Augstein GmbH & Co. KG, Hambourg, Allemagne, 13/1950, lien direct : http://www.spiegel.de/spiegel/print/d-44447754.html (consulté le 9 décembre 2012)

    Problématiques et défis au niveau de l’immigration pancanadienne

    Introduction aux visions fédérale et provinciale

    En matière d’immigration, deux visions diamétralement opposées s’offrent aux nouveaux arrivants selon l’actuel ministre québécois de la Culture et des Communications, le député péquiste d’origine camerounaise de la circonscription provinciale de Bourget, Maka Kotto. Selon lui, il y a d’abord la vision canadienne reposant sur le multiculturalisme et bilinguisme promue par l’ancien premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau. Cette vision rencontre les cultures étrangères avec beaucoup de tolérance et leur accorde un grand niveau de liberté d’expression, mais elle risque aussi de mener à une forme de ghettoïsation, à un communautarisme de repli où les différentes cultures coexistent plutôt que de se mélanger pour contribuer à l'édification d'une nation seule nation à facettes multiples.29 Selon d’autres opinions critiques, la double identité de certains Canadiens a eu pour effet de dénaturer l’identité nationale. Ensuite, la vision québécoise est plutôt fondée sur l’interculturalisme qui demande aux immigrants de faire partie intégrante de la nation québécoise, la prédominance du français qui est considéré comme porte d’entrée à la culture québécoise et le partage des valeurs communes qui doivent être respecté par chaque immigrant, notamment l’égalité entre les femmes et les hommes, la primauté de la langue française comme langue commune et de convergence, la séparation de la religion et de l'État, la recherche d'une meilleure justice sociale et la diversité de la culture québécoise. D’un autre côté, cette culture n’implique pas qu’il y ait égalité intrinsèque entre les différentes cultures et la diversité se joue dans un cadre qui garantit la suprématie incontestée du français.30 On met donc un certain accent sur l’aspect de l’assimilation exigée auprès des immigrants tandis que la vision fédérale ne parle que très globalement d’intégration.

    29 KOTTO, Maka, «Les défis de l'intégration des immigrants - Deux visions diamétralement opposées s'offrent aux nouveaux arrivants qui débarquent au Québec» dans Le Devoir, Montréal, Canada, 26 janvier 2011, lien direct : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/315411/les-defis-de-l-integration-des-immigrants-deux-visions-diametralement-opposees-soffrent-aux-nouveaux-arrivants-qui-debarquent-au-quebec (consulté le 4 décembre 2012).
    30 DEWING, Michael, «Le multiculturalisme canadien», Bibliothèque du Parlement du Canada, Division des affaires sociales, Ottawa, Canada, page 17 (29 pages), lien direct : http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/prb0920-f.pdf (consulté le 6 décembre 2012).

    Les problématiques et défis au niveau administratif


    Le plus grand défi est sans aucun doute de trouver un terrain d’entente entre ces deux visions opposées aux niveaux administratifs, politique et social. Cela implique d’abord une meilleure communication entre le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral en matière de questions sur l’immigration. Souvent, le gouvernement provincial est aussi mal renseigné sur certaines exigences bureaucratiques au niveau fédéral que le gouvernement fédéral sur les spécificités en matière d’immigration que le gouvernement du Québec impose aux nouveaux arrivants et les plus désavantagés dans cette ignorance sont les immigrants eux-mêmes qui doivent jongler entre ces deux institutions complexes. D’ailleurs, il y a une certaine forme de favoritisme administratif qui se fait sentir au Québec et qui pèse lourd sur les immigrants. Un étudiant ou travailleur d’origine française a souvent beaucoup plus d’avantages sociaux que même une personne venant d’une autre province ou d’un autre territoire canadien tandis que les autres immigrants doivent payer des frais beaucoup plus élevés que les Québécois, Français, et Canadiens d’autres provinces et territoires en ce qui concerne par exemple les déclarations d’impôts qui coutent trois fois plus cher si elles sont faites par des professionnels, les frais de scolarité qui coutent cinq fois plus chères aux étudiants étrangers ou les traitements médicaux dispendieux qui sont gratuits pour les autres. Il est certain qu’un étudiant ou travailleur étranger ne pourrait pas être traité de la même façon qu’un Québécois, mais l’écart est définitivement trop grand. Une solution pourrait être de faire payer seulement le double des frais de scolarité aux étudiants étrangers comme c’est le cas en Colombie-Britannique et d’offrir davantage de bourses d’études et d’excellence auxquels les étudiants étrangers seraient admissibles.31 D’un autre côté, le gouvernement provincial devrait promouvoir des assurances maladie équitables pour les étudiants et travailleurs étrangers et conclure davantage d’ententes de réciprocité avec les gouvernements des pays d’origine des nouveaux arrivants tout en


    31 KLUTH, Sebastian, «Une manifestation bien sage», dans Le Griffonnier – Journal étudiant de l’UQAC, Saguenay, Canada, Communications étudiantes universitaires de Chicoutimi, numéro 66, 23 septembre 2010, page 5 (16 pages), lien direct : http://data0.eklablog.com/kluseba/mod_article58073559_508315af658b6.pdf?3988 (consulté le 3 décembre 2012).


    baissant les charges administratives et bureaucratiques et en mieux reconnaissant les diplômes des immigrants qualifiés qui sont d’ailleurs sous-payés.

    Les problématiques et défis au niveau politique

    Malgré l’existence d’autres provinces ayant des particularités culturelles et linguistiques au sein du Canada telle que les Territoires du Nord-Ouest ou le Nunavut, seule la province du Québec est habilitée à choisir, de manière autonome, ses immigrants, et, le cas échéant leur délivrer un Certificat d’Acceptation du Québec pour les étudiants étrangers et un Certificat de Sélection du Québec pour les travailleurs ou résidents permanents au niveau politique. La sélection des immigrants doit ensuite être validée par le gouvernement fédéral. Selon l’Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains datant du 5 février 1991, le Québec est seul responsable de la sélection des immigrants à destination de cette province et le Canada est seul responsable de l’admission des immigrants dans cette province.32 Cet accord faisait suite à l’échec de l’Accord du lac Meech et a accompli dans une large mesure ce qui se serait produit dans le domaine de l’immigration s’il avait été ratifié. L’Accord Canada-Québec n’est toutefois pas le premier du genre et suit l’entente Lang-Cloutier de 1971, l’entente Andras-Bienvenue de 1975 et l’entente Cullen-Couture de 1979.33 Tandis que cet accord donne une très grande autonomie à la province au sein de la confédération, les immigrants désireux de s’installer au Québec doivent faire le double des démarches administratives et payer le double des frais de traitements pour un bon nombre de démarches. Il serait à long terme plus pratique sur le plan bureaucratique de développer

    32 MINISTÈRE DE LA CITOYENNETÉ, DE L’IMMIGRATION ET DU MULTICULTURALISME,
    «Accord Canada-Québec relatif à l’immigration et à l’admission temporaire des aubains», Ottawa et Québec, Canada, 1991, page 4 (32 pages), lien direct : http://www.micc.gouv.qc.ca/publications/fr/divers/Accord-canada-quebec-immigration-francais.pdf (consulté le 5 décembre 2012).
    33 BECKLUMB, PENNY, «L’immigration : L’Accord Canada-Québec», Bibliothèque du Parlement du Canada, ivision du droit et du gouvernement, Ottawa, Canada, page 4 (10 pages), lien direct : http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/researchpublications/bp252-f.pdf (consulté le 5 décembre 2012).

    une seule politique d’immigration pancanadienne respectant les particularités des différentes provinces et des différents territoires.

    Les problématiques et défis au niveau social

    Au niveau social, l’éducation sur les différentes cultures, la sensibilisation face aux immigrants et des investissements dans des programmes d’aide à l’intégration des nouveaux arrivés sont des outils primordiaux sur lesquels il faut miser. D'ailleurs, les tendances sont généralement positives au niveau social. Selon un sondage du ministère de la Citoyenneté, de l'Immigration et du Multiculturalisme datant de 2010, le nombre de Canadiens affirmant un trop grand nombre d’immigrants au pays a diminué de moitié depuis 1996, 71% des Canadiens sont d’avis que l’immigration a une incidence positive au Canada et la proportion de Canadiens affirmant que l’immigration a une incidence positive sur leur collectivité a augmenté de 8% en seulement un an.34

    Conclusion

    En de hors de ces défis, les conclusions tirées de multiples études réalisées il y a vingt ans au Canada et au Québec sont toujours valides. On peut constater que plus la population se diversifie, plus il faudra faire preuve de tolérance et d'ouverture d'esprit les uns envers les autres. Dans un monde globalisé où le nombre de migrations d’un pays à l’autre ne cesse d’augmenter, l'appréciation et l'acceptation des différences culturelles sont à la base des défis de l’intégration des immigrants. Une vision assimilatrice de l’immigration devient de moins en moins réaliste, car les nouvelles vagues d’immigration ne viennent plus des pays culturellement proches de l’Europe occidentale depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais surtout de l’Asie et de plus en plus de l’Afrique, de l’Amérique centrale, de l’Amérique du Sud et des Antilles. La politique de


    34 MINISTÈRE DE LA CITOYENNETÉ, DE L’IMMIGRATION ET DU MULTICULTURALISME, «Enquête de suivi – Hiver 2010 – Sommaire», Ottawa, Canada, avril 2010, 9 pages, lien direct : http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/301/pwgsc-tpsgc/por-ef/citizenship_immigration/2010/102-09/sommaire.pdf (consulté le 5 décembre 2012).

    multiculturalisme la plus adéquate est sans doute celle qui répondra aux besoins de tous les citoyens, qu'ils soient Canadiens de longue date ou nouveaux venus dans un contexte où le phénomène des unions interethniques croît à un rythme inégalé au Canada. Ce qu’un bon nombre d’immigrants et un bon nombre de Canadiens ont en commun est une identité à facette multiple difficile à cerner. En conclusion, tous les Canadiens ainsi que celles et ceux qui veulent devenir citoyens canadiens devraient au-delà de la fierté de leur patrimoine individuel s'efforcer de contribuer à une identité nationale, car l'avenir du pays en dépend.35 De plus et contrairement à un bon nombre de pays occidentaux, les conflits d’intérêts intercanadiens entre Premières Nations, francophones et anglophones constituent toujours un point plus chaud que l’intégration des immigrants. 19

    35 CENTRE D’ÉTUDES CANADIENNES DE L’UNIVERSITÉ MOUNT ALLISON et PROGRAMME DES ÉTUDES CANADIENNES DU MINISTÈRE DU PATRIMOINE CANADIEN, «Réalités canadiennes : Le multiculturalisme au Canada», Sackville, Nouveau-Brunswick et Gatineau, Québec, Canada, 1993 à 1997, lien direct : http://www.mta.ca/faculty/arts/canadian_studies/francais/realites/multi/#table (consulté le 5 décembre 2012).

    BIBLIOGRAPHIE

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    BOUCHARD, Gérard et Charles TAYLOR, Fonder l’avenir: le temps de la conciliation, Rapport de la commission de consultation sur les accommodements raisonnables, 2008, (nombre de pages inconnu).

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    JUTEAU, Danielle. «The Citizen Makes an Entrée: Redefining the National Community in Quebec », Cilizenship Studies, vol.6, no 4, (2000), p.443. dans SÉVIGNY, Charles-Antoine. Citoyenneté et pluralisme cluturel: le modèle québécois face à l’idéal de l’interculturalisme, Mémoire de maîtrise en science politique, UQAM, Octobre 2008, p. 86, [en ligne] http://www.archipel.uqam.ca/1885/1/M10582.pdf (Pages consultée le 3/12/12)

    MINISTÈRE DE LA CITOYENNETÉ, DE L’IMMIGRATION ET DU MULTICULTURALISME, «Enquête de suivi – Hiver 2010 – Sommaire», Ottawa, Canada, avril 2010, 9 pages, [en ligne] http://epe.lac-bac.gc.ca/100/200/301/pwgsc-tpsgc/por-ef/citizenship_immigration/2010/102-09/sommaire.pdf (consulté le 5 décembre 2012).

    PÂQUET, Martin. Vers un ministère québécois de l'immigration, 1945-1968. Ottawa : La Société historique du Canada, 1997, p.20 dans SÉVIGNY, Charles-Antoine. Citoyenneté et pluralisme culturel: le modèle québécois face à l’idéal de l’interculturalisme, Mémoire de maîtrise en science politique, UQAM, Octobre 2008, p. 87, [en ligne] http://www.archipel.uqam.ca/1885/1/M10582.pdf (Pages consultée le 3/12/12)

    SÉVIGNY, Charles-Antoine. Citoyenneté et pluralisme cluturel: le modèle québécois face à l’idéal de l’interculturalisme, Mémoire de maîtrise en science politique, UQAM, Octobre 2008, p.87, [en ligne] http://www.archipel.uqam.ca/1885/1/M10582.pdf (Pages consultée le 3/12/12

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  • Il y a un peu plus d’un an et demi, j’ai décrit en détail les cours que j’avais vécus durant mes deux premières années à l’Université du Québec à Chicoutimi dans le cadre de mon programme qui est celui du baccalauréat en enseignement secondaire -profil univers social. Depuis ce temps-là, j’ai vécu trois autres trimestres remplis de cours diversifiés et enrichissants ainsi qu’un stage de plus de cinq semaines passé à Sept-Îles. Juste avant d’entamer mon stage final durant le trimestre d’hiver qui se déroulera entre janvier et avril de l’année prochaine à Chicoutimi, j’aimerais donc faire un retour sur ma carrière universitaire et mes impressions des dix-huit derniers mois.

    Durant le trimestre d’automne en 2011, je me suis inscrit à quatre cours obligatoires et j’avais un cours optionnel à prendre. Je voulais un cours  pour élargir mes horizons et afin de devenir plus polyvalent. J’ai choisi de vouloir découvrir un peu plus le domaine d’études des arts et j’hésitais énormément entre deux cours: «Techniques de jeu théâtral» et «Histoire du cinéma». Finalement, j’ai opté pour la solution la plus simple: je me suis inscrit aux deux cours et je n’ai pas du tout regretté ce choix malgré une session plus chargée. Dans le cadre du premier cours, j’ai analysé des extraits de pièces de théâtres, j’ai assisté à plusieurs pièces présentées dans la région et j’ai surtout apprécié le côté pratique du cours dans lequel j’ai appris différentes techniques de jeu théâtral allant de certains exercices de respiration jusqu’aux danses folkloriques. En plus de cela, j’ai joué et présenté à un petit public deux extraits de deux pièces très différentes, une fois seul et une autre fois avec un coéquipier. Dans le deuxième cours, j’ai beaucoup appris sur les techniques de l’époque pionnière du cinéma et l’explication de ces différents courants innovateurs était accompagnée d’extraits visuels souvent fascinants. Mon travail de session très passionnant a porté sur le cinéma de propagande en prenant des exemples du cinéma allemand, américain et soviétique. Ce que j’ai particulièrement retenu de ces deux cours dont je connaissais peu de choses auparavant est d’une part le côté plus pratique et proactif de l’enseignement ainsi que les étudiants très accueillants, colorés et sympathiques que je croise encore souvent avec grand plaisir à l’université. Outre ces cours-là, j’avais également des cours réguliers. Il y avait un cours de géographie intitulé «Introduction à la carte du monde», deux cours d’histoire avec «L’Europe moderne de la Renaissance aux Lumières» et « Histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean» ainsi qu’un cours plutôt situé dans le domaine des sciences politiques qui était «Introduction aux relations internationales». Ce dernier cours m’a énormément passionné, car les relations internationales, le domaine de la diplomatie, l’histoire récente et les sciences politiques me fascinent depuis très longtemps. En suivant ce cours, j’ai approfondi ces passions et si je fais une maîtrise un jour, ce serait peut-être en lien direct ou indirect avec le domaine des relations internationales.

    Mon trimestre d’hiver 2012 était dominé par une session intensive de dix semaines avec cinq cours dans le domaine de l’enseignement et un stage très passionnant de plus de cinq semaines que j’ai pu passer dans un tout nouveau milieu dans une école secondaire à Sept-Îles. Les cours suivis étaient «École et société», «Enseignement aux élèves ayant des problèmes émotifs et d’ordre comportemental», «Initiation aux techniques éducatives», «Organisation scolaire du Québec» et «Projet didactique au secondaire». Tous les cinq cours étaient diversifiés et intéressants et j’ai surtout apprécié apprendre à utiliser plusieurs nouvelles techniques éducatives qui m’ont permis de rendre mon enseignement plus polyvalent. Le côté plus administratif et législatif  dans le cours sur l’organisation scolaire du Québec m’a montré de nombreux nouveaux éléments dans un domaine dont je connaissais peu de choses. Enfin, le projet didactique m’a beaucoup servi durant mes stages dans l’organisation et la planification de mes cours. Son côté très pratique avec le plus petit groupe que j’avais jamais expérimenté a rendu ce cours particulièrement efficace et intense.

    Mon trimestre d’automne 2012 a été incroyablement chargé vers la fin, même plus chargé que tout ce que j’ai vécu avant, mais je l’ai beaucoup adoré. J’avais décidé de m’offrir le cadeau de suivre un autre cours complémentaire qui s’intitule «Initiation aux premières civilisations». Ce cours m’a initié plus en profondeur à l’histoire et à la culture des civilisations mésopotamienne, égyptienne et chinoise en analysant les différences et les ressemblances. Le cours était particulièrement diversifié en raison d’un professeur dynamique avec le sens de l’humour et grâce à plusieurs documentaires pertinents qui ajoutaient des aspects intéressants aux informations théoriques transmises durant les parties magistrales. Avec un coéquipier, j’ai réalisé un travail de session très élaboré et enrichissant de vingt-six pages et qui comparait les premières formes de systèmes politiques stables en Mésopotamie avec Sargon d’Akkad et le roi Hammourabi et en Chine sous Qin Shi Huangdi et les deux dynasties Han par la suite. Mes cours réguliers étaient ensuite «Citoyenneté et éducation: objectifs et méthodes» qui était un cours de didactique avec des touches éducatives, politiques et surtout philosophiques, «Développement durable: organisations, politiques et acteurs» qui était sans aucun doute le cours avec la charge de travail la plus élevée durant lequel j’ai appris beaucoup de nouvelles notions au niveau administratif, économique, écologique, politique, social ainsi qu’au niveau de la gouvernance des différents programmes en développement durable, «Europe au dix-neuvième siècle: l’âge des révolutions» dans le cadre duquel j’ai pu faire un travail complexe sur le révolutionnaire tchèque fascinant František Palacký, «Histoire du Canada I» où j’ai réalisé un travail sur le sujet des filles du roi qui m’avait intéressé depuis longtemps et enfin «Villes et société urbaine» où j’ai réalisé un travail très large sur la ville de Dolbeau-Mistassini avec un coéquipier très impliqué.

    Pendant que je vous écris ces lignes, je finalise mon tout dernier travail de session après deux à trois semaines chargées durant lesquelles j’ai peu dormi et peu mangé même si j’étais probablement mieux organisé que jamais durant cette session. J’ai donc très hâte au temps des fêtes et aux vacances très bien méritées. Ceci étant dit, je vous souhaite le meilleur des temps des fêtes et une nouvelle année couronnée de succès en espérant que vous allez continuer à me suivre sur le blogue de l’UQAC.

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  • Genre: Symphonic Metal / Melodic Death Metal / Folk Metal
    Label: Nuclear Blast Records
    Spielzeit: 40:07
    Band homepage: Wintersun

    Tracklist:

    1. When Time Fades Away
    2. Sons Of Winter And Stars
    3. Land Of Snow And Sorrow
    4. Darkness And Frost
    5. Time

     

    Wintersun - Time I 

    Ein altes deutsches Sprichwort besagt: "Gut Ding will Weile haben." So weit, so gut, aber bei manche Dingen gibt es eben auch eine Art künstlerisches Verfallsdatum und dies scheinen WINTERSUN hier deutlich überschritten zu haben, denn ihr erstes von zwei Hauptgerichten will einfach nicht so richtig schmecken. Das Gericht, das im Grunde vom alleinigen Chefkoch Jari Mäenpää zubereitet wurde, ist einfach viel zu stark und vor allem kreuz und quer durcheinander gewürzt. Übrigens heisst der werte Herr wirklich so und ich bin nicht auf der Tastatur ausgerutscht.

    Im Klartext bedeutet dies, dass das unverdauliche Häppchen richtig schwer im Magen liegt, da viel zu viele Zutaten in einen Topf geworfen wurden. Völlig unpassende asiatische Gewürze in Form von japanischen Folkloreeinflüssen verderben die Sosse, die ohnehin schon mit einem undifferenzierten und überlauten Sound, erschreckend laschen Riffs ohne Wiedererkennungswert und künstlich schmeckenden Orchesterpassagen unnötig verdickt wurde. Anstatt von allen Zutaten nur ein bisschen zu nehmen, leerte der übereifrige Chefkoch sämtliche Zutaten komplett aus und sorgt damit beim Feinschmecker für starke Übelkeit, denn der werte Kock streute in einem schier unendlichen Kreislauf abwechselnd eine Prise Folk Rock, eine Portion Etreme Symphonic Metal oder auch etwas derberen Melodic Death Metal und zum Schluss eine Art Folk Metal Verdickungsstoff der Marke ENSIFERUM hinzu, die Fast Food Kette, bei welcher der Koch einst zu höherem Ansehen gekommen war bevor ihm dies offensichtlich zum Kopf stieg. Herausschmecken kann man aus dem ganzen Mischmasch leider gar nichts, denn kein einziger Inhaltsstoff hat trotz seiner enormen Masse und oft wiederkehrenden Form irgendeinen markanten Geschmack.

    Wenn man es dann doch durch das konfuse Mahl schafft, dann bleibt nicht viel mehr als ein unangenehmes Sodbrennen zurück, obwohl es bei dem Gericht doch um Eis, Schnee, den hohen Norden und anderen klischeehaften Schnickschnack gehen soll. Das Ganze liegt schwer im Magen und muss erst einmal verdaut werden. Von einem Nachschlag kann hingegen nur abgeraten werden und das Restaurant werde ich so bald auch nicht wieder aufsuchen, solange die Mannschaft ihr Konzept nicht ändert oder ein paar brauchbare Köche einstellt, die den überambitionierten wie überforderten Küchenchef etwas entlasten könnten. Zum Ausgleich gibt es jetzt erst einmal einen fortschrittlich und leidenschaftlich zubereiteten Happen von der skandinavischen Kochgruppierung SHINING, an der sich die nordischen Nachbarn der Wintersonne vielleicht einmal ein Beispiel nehmen sollten.

    (Online 12. Dezember 2012)

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  • Genre: Symphonic Metal / Melodic Death Metal / Folk Metal
    Label: Nuclear Blast Records
    Playing time: 40:07
    Band homepage: Wintersun

    Tracklist:

    1. When Time Fades Away
    2. Sons Of Winter And Stars
    3. Land Of Snow And Sorrow
    4. Darkness And Frost
    5. Time

     

    Wintersun - Time I 

    "Time, what is time?" once asked BLIND GUARDIAN on their legendary Power Metal release "Somewhere Far Beyond".

     

      

     

    Sometimes, good things need some time to be done but this is not the case for WINTERSUN's new output that has been released eight years after their first strike after many complicated recording sessions, lots of announcements and promises and more and more elevated expectations from critics and fans. The difference between GUNS 'N ROSES' "Chinese Democracy" and the new WINTERSUN record is that nobody really expected anything special coming from the one man project of Axl Rose but the record turned out to be quite decent without being a masterpiece while in the other case what has become a one man project of Jari Mäenpää was expected to be a masterpiece and is nothing but a big deception. Could one have seen this coming?

       

    "Only time will tell." realized the British Heavy Metal flagship IRON MAIDEN on its dark "A Matter Of Life And Death" release.

       

    Jari Mäenpää announced in fact that his new material was so complex that it needed new and revolutionary recordings procedures. This complexion led to a quite predictable result as the new overhyped record turns out to be completely overloaded. The guitar riffs feel lackluster and are buried under a too big amount of symphonic elements. Despite the length of the single tracks, they show no progression whatsoever. The calmer moments lack of emotions, the louder parts lack of energy and the productions is without dynamics.

       

    "We got a little time to make up our minds." stated the pioneer band of European Power Metal HELLOWEEN on the first part of their legendary "Keeper Of The Seven Keys" trilogy.

       

    During the whole process of that difficult birth that Jari Mäenpää gave to his new baby, he seems to have either worked too much on the tracks as they feel very complicated and inaccessible or not worked enough on them as they lack of consistency. The whole record has no catchy moments even though the same patterns are heavily repeated as we vary from calm Ambient or Folk Rock introductions to Extreme Symphonic Metal or Melodic Death Metal parts to calmer Folk Metal sections before the entire circle is repeated again and again and soon starts to get quite predictable. The few new elements such as the Japanese folk parts are overused in the genre and don't fit at all to the topic of ice and snow. That being sad, the song titles lack as much of originality as the tracks themselves do.

       

    "I've been here before, was it all just wasted time?" questioned the German Power Metal band EDGUY on their "Rocket Ride" release.

       

    In the end, there is nothing left to say but that this record collapses under its own pressure and feels directionless and overloaded. Maybe the sound would have been more mature and natural if the release would have taken less time. I can understand that the band finally wanted its material to be released but maybe they should have worked on something completely different and new as time went by. The plan to make two records out of one is a good commercial idea but artistically, it just stretches the whole chapter and people like me are not looking forward for the second part of this release at all. But maybe time will change things again and the band will actually revise its initial decision or work on their songs to make them sound more natural. As most of the reviews are surprisingly positive, they though surely don't feel the need to improve so that my expectations are very low for the upcoming release.

       

    "Tears of time - just an illusion." concluded the legendary German Gothic Metal band Crematory on their perfectly entitled "Illusions" release. 

     

     

    (Online December 12, 2012)

     

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  • Genre: Symphonic Metal / Power Metal
    Label: Steamhammer
    Spielzeit: 56:20
    Band homepage: Kamelot

    Tracklist:

    1. Manus Die
    2. Sacrimony (Angel Of Afterlife)
    3. Ashes To Ashes
    4. Torn
    5. Song For Jolee
    6. Veritas
    7. My Confession
    8. Silverthorn
    9. Falling Like The Fahrenheit
    10. Solitaire
    11. Prodigal Son
    12. Continuum

     

    Kamelot - Silverthorn

    KAMELOT sind eine dieser Symphonic Power Metal Gruppierungen mit denen viele Leute gut auskommen, da sie eine etwas progressivere Ausrichtung als ihre Kollegen haben und die gängigen Klischees ihrer europäischen Kollegen elegant umschiffen. Nach dem etwas mauen und uninspirierten Vorgänger „Poetry For The Poisoned“ gab es aber auch kritische Stimmen, auf die nun aber größtenteils positive Reaktionen folgten. Der ehemalige und etwas ausgebrannt klingende norwegische Sänger Roy Khan verließ die Band und wurde durch den jungen Schweden Tommy Karevik ersetzt, der mit seiner eigentlichen Hauptband SEVENTH WONDER einige Vorschusslorbeeren bekommen hatte und auch mir sagte diese progressiv angehauchte Gruppierung ganz gut zu.

    Zu meiner negativen Überraschung ist das neue Album allerdings keine Rückkehr zu glorreichen Taten oder eine interessante Neuorientierung, sondern macht einfach dort weiter, wo der Vorgänger aufhörte. Die Band klingt seltsam emotionslos und uninspiriert. Der schwache Gesang überrascht ebenfalls negativ, denn er klingt wie eine blasse Kopie der Vorgängers und hätte ich nicht gewusst, dass in der Band ein scheinbar so wichtiger Besetzungswechsel stattgefunden hatte, dann wäre mir gar nicht aufgefallen, dass da ein neuer Mann am Mikrofon steht und ich hätte lediglich gedacht, dass Roy Khan nun auf jedem Album austauschbarer klingt.

    Das Hauptproblem liegt aber nicht beim Gesang, da muss man den neuen Sänger doch gerechterweise in Schutz nehmen. Das Album krankt daran, dass es völlig überladen ist. Hier bekommt man ein paar nutzlose elektronische Spielereien, die nicht ins Konzept passen. Dort dudelt ein wie aus der Konservendose klingendes Orchester herum, dessen Mitglieder wohl alle mit gebrochenen Gliedern zu spielen scheinen, wenn man nach der völlig abhanden gekommenen Dynamik der Passagen urteilt. Dort taucht plötzlich eine neue Gastsängerin auf, die ein paar Mal ins Mikrofon haucht und dann ebenso rasch wieder verschwindet. Ersetzt wird sie dann mal durch irgendwelchen Hintergrundgesang, der dynamisch wie durch Watte daherkommt oder es gibt alternativ auch einmal einen Kinderchor zu hören. Das alles macht wenig Sinn, klingt oftmals völlig willkürlich zusammengewürfelt, raubt den Liedern ihre Dynamik und dem geneigten Hörer den letzten Nerv. Gegen dieses Album klingt sogar die letzte NIGHTWISH leicht verdaulich. Lediglich die neue WINTERSUN übertrifft das Album in diesem Jahr noch an überambitionnierter Instrumentalakrobatik. Irgendetwas hängen bleibt hier jedenfalls nicht und als einzige positive Passagen bleiben unter dem Strich das Stück „Veritas“, das trotz aller Abwechslung etwas schlüssiger als der Rest klingt und mich persönlich mit meinen begehrten orientalischen Folklorepassagen anzieht und mit Abstrichen die ruhigeren und etwas gothisch angehauchten Passagen des Epos „Prodigal Son“, das insgesamt aber auch viel Leerlauf beinhaltet. Dazu kann man noch anmerken, dass selbst die Songtitel dieses Mal uninspiriert klingen und es so oder so ähnlich schon unzählige Male von anderen und besseren Bands wie EDENBRIDGE oder IRON MAIDEN gab.

    Schlussendlich ist das neue Album zu meiner negativen Überraschung noch einmal ein recht klarer Schritt abwärts auf der Qualitätsleiter und streckenweise geradezu unverdaulich. Viele Köche verderben mir hier den musikalischen Brei auch wenn der harte Kern der Anhänger jetzt Sturm läuft und von progressiven Passagen, abwechslungsreichen neuen Gastmusikern und einer kontinuierlichen Weiterentwicklung im Bezug zum Vorgänger schwadronieren wird. Ich würde jedem Interessenten jedenfalls erst einmal raten ein paar Lieder Probe zu hören und nicht einfach blind zuzuschlagen. Am Ende ist das Beste am Album noch das gewohnt solide Coverartwork.

    (Online 11. Dezember 2012)

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