Durant mon stage à Sept-Îles, j’avais six groupes très diversifiés et donc un total de près de cent-quatre-vingt élèves. Chaque groupe était très différent, allant de groupes très autonomes et performants à des groupes composés d’élèves qui avaient doublé à plusieurs reprises et qui vivaient des situations d’échec. Il y avait des groupes composés majoritairement d’élèves venant d’une couche sociale aisée et stable, mais aussi des groupes qui étaient davantage composés par des élèves dont les parents étaient divorcés et moins aisés. D’un côté, il y avait des groupes dans lesquels les parents s’impliquaient énormément et où les élèves assistaient régulièrement aux cours et faisaient leurs devoirs avec soin, mais dans d’autres groupes, des problèmes tels que le décrochage scolaire, la consommation de drogues ou même la criminalité étaient à l’ordre du jour.
C’était un beau défi de motiver ceux et celles qui éprouvaient des difficultés et d’offrir un enseignement de qualité équitable à chaque élève. Ce qui était essentiel lors de ce stage était de se faire juger par ses gestes et non par ses mots. J’ai appris que la valeur de la conséquence est à la base de la crédibilité, de l’équité et du respect entre les élèves et l’enseignant. Cette formule mène au plus grand nombre de réussites. Le fait d’être conséquent m’a demandé beaucoup d’implication que ce soient des discussions avec des élèves en dehors du cadre des cours, des conséquences et des appels à la maison pour des élèves démontrant des comportements fautifs ou des mesures allant jusqu’à la rédaction d’un rapport afin d’envoyer un élève à la relance, tout en faisant un suivi de ses actions.
La mise à jour d’un dépôt rempli de devoirs, d’examens et d’exercices à évaluer, de dossiers pour documenter les différentes formes d’interventions faites en classe et leurs suivis concrets et d’un agenda avec des informations précises sur le déroulement et la planification précise de chaque cours étaient des outils essentiels afin d’être prêt pour toutes sortes d’événements. Afin de garantir un déroulement fluide de mon cours, il fallait organiser une panoplie de choses avant le début de chaque cours. Il fallait vérifier si les différents outils techniques tels que les rétroprojecteurs étaient en place et fonctionnaient, il fallait imprimer les fiches d’exercices pour chaque groupe avant le début du cours et les placer directement sur les coins de bureaux avant l’arrivée des élèves et il fallait noter les devoirs à remettre et à faire sur un tableau avant l’entrée des jeunes sans oublier d’accueillir les élèves à temps avec un bonjour cordial. Chaque minute du cours était utilisée de façon efficace en classe et les élèves étaient assis au son de la cloche du début de la période et ne se levaient de leurs places qu’avec le son de la cloche à la toute fin du cours. Des tâches routinières telles que la mise à jour des devoirs remis ou des feuilles d’absence se faisaient par moi-même et uniquement lorsque les élèves étaient occupées lors de travaux individuels ou en équipe pour ne pas faire perdre un temps précieux au groupe. Si les élèves éprouvaient des difficultés ou avaient des questions de tout genre, ces interventions passaient en premier et il fallait donc souvent prendre le temps de faire ces tâches routinières après le cours. Grâce à ce stage, je suis moi-même devenu plus organisé, polyvalent et structuré dans ma vie de tous les jours.