• 35. Le hockey sur glace ou le sport national des Québécois (09/07/13)

    Hockey - Dennis Seidenberg (source - Spokeo)  


    Le hockey est ce qu’on peut appeler sans hésitation le sport national des Québécois. Ce n’est pas pour rien que c’est l’équipe des Canadiens de Montréal, la seule équipe québécoise qui demeure dans la fameuse ligue nationale de hockey, qui a remporté de loin le plus grand nombre de Coupes Stanley, même si la dernière des vingt-quatre conquêtes date déjà de 1992-1993. On peut voir de nombreux articles de cette équipe comme des chandails, des figurines, des jeux de société, des poubelles, des rondelles, des sous-verres, des tapis et encore plus dans beaucoup de magasins. La folie pour cette équipe ne s’arrête pas au Centre Bell, qui est pratiquement toujours plein à craquer. On trouve des amateurs de cette équipe dans les quartiers anglophones de Montréal, parmi les francophones un peu partout dans la province et même parmi les Premières Nations dans le Grand Nord du Québec. On peut même croiser des amateurs de cette équipe dans les autres provinces canadiennes, aux États-Unis ou encore en Europe. Il n’est certainement pas exagéré de dire qu’il s’agit d’une des équipes sportives les plus fascinantes, mythiques et populaires au monde. Passer un séjour au Québec sans rentrer en contact avec les Canadiens de Montréal est presque impossible et on manquerait certainement quelque chose d’unique à la culture de la province.

    L’amour des Québécois pour ce sport national va même au-delà des Canadiens de Montréal et se démontre aussi dans la fameuse Ligue de hockey junior majeur du Québec ou la LHJMQ dans laquelle évoluent notamment les Saguenéens de Chicoutimi. La vie étudiante de l’UQAC a d’ailleurs offert des visites aux matchs de cette équipe à plusieurs reprises. Tout cela est sans parler de toutes les autres ligues de hockey professionnelles, semi-professionnelles ou amateurs et de plusieurs programmes de sport-études dans les institutions primaires, secondaires, collégiales et même universitaires au Québec. Il n’est même pas rare de voir des petits tournois de hockey entre de différents clans familiaux dans le temps des fêtes ou de nombreux jeunes qui pratiquent ce sport sur la patinoire de leur quartier ou simplement dans la cour de leur maison.

    Autrefois, il y avait aussi une autre équipe très populaire dans la ligue nationale de hockey, celle des Nordiques de Québec. Même si cette équipe n’avait évolué que pendant seize saisons entre 1979 et 1995 dans la ligue nationale de hockey sans remporter une seule Coupe Stanley, avant d’être relocalisée à Denver pour devenir l’Avalanche du Colorado, on peut encore croiser très fréquemment des gens animés par une sorte de patriotisme nostalgique, qui achètent et portent massivement des articles de cette équipe. Cela fait des fois drôle de voir de jeunes enfants porter les gilets de cette équipe car elle n’existait déjà plus lors de leur naissance et ce n’est que grâce à leurs parents qu’ils en ont entendu parler. De plus, à presque chaque année, la question d’un possible retour de cette équipe mythique est vivement discutée dans les médias. Des plans très coûteux pour la construction d’un nouvel amphithéâtre se sont concrétisés durant les dernières années et ont même été soutenus par les deux paliers du gouvernement. Beaucoup de gens espèrent qu’une de plusieurs équipes installées au sud des États-Unis qui n’attirent pas des foules exceptionnelles décide de déménager dans la capitale de notre province. Avec tout leur enthousiasme, les fidèles de cette équipe mythique et les habitants de la ville de Québec mériteraient certainement un retour de leur équipe et la renaissance d’une rivalité entre les villes de Québec et de Montréal, mais d’un autre côté, il serait peut-être moins blessant de tourner la page et de passer enfin à d’autres choses près de dix-huit ans après la disparition de l’équipe, qui n’a pas vraiment la chance de reposer en paix.

    Le hockey est bien plus qu’un sport au Québec: c’est devenu une culture répandue, un héritage national et provincial, un moteur économique, voir d’une certaine manière presque une religion.

    Cette année n’était pourtant pas celle des équipes québécoises. Dans la LHJMQ, ce sont plutôt les Mooseheads de Halifax situés en Nouvelle-Écosse qui ont remporté la Coupe du Président. De plus, ce sont les Sea Dogs de Saint-Jean qui viennent du Nouveau-Brunswick qui ont gagné la prestigieuse coupe en 2012 et en 2011 et en 2010, c’étaient les Wildcats de Moncton, installés également au Nouveau-Brunswick.

    Au niveau de LNH, la saison avait commencé avec beaucoup de retard en raison d’un lock-out résultant d’un désaccord entre la LNH et l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey (AJLNH) en ce qui concerne notamment les salaires. Une entente n’a été trouvée que le 6 janvier 2013 et la saison a ainsi pu débuter le 19 janvier 2013 avec un calendrier écourté de quarante-huit rencontres par équipe au lieu de quatre-vingt-deux comme d’habitude. Malgré une saison précédente désastreuse, les Canadiens de Montréal ont connu un retour en force impressionnant sous le nouvel entraîneur-chef Michel Therrien et le nouveau directeur général Marc Bergevin. L’équipe a remporté la division Nord-est et a fini à la deuxième place de l’association de l’Est. Ils ne se sont classifiés que derrière les puissants Penguins de Pittsburgh qui avaient gagné tous leurs matchs du mois de mars 2013 et qui ont remporté dix-sept matchs de suite. Dans l’association de l’Ouest, les Blackhawks de Chicago étaient pourtant encore plus forts. Ils n’ont perdu aucun de leurs vingt-quatre premiers matchs en temps régulier et ont ainsi décroché vingt-et-une victoires et trois défaites en prolongation ou en tirs de barrage.

    Les deux équipes les plus favorisées pour les séries éliminatoires étaient donc d’abord les Blackhawks de Chicago autour des joueurs tels que Patrick Kane, Corey Crawford et Brandon Saad et ensuite les Penguins de Pittsburgh avec Kristopher Letang, Chris Kunitz et Sidney Crosby. D’autres équipes qui avaient convaincu en saison régulière dans l’Est étaient les Canadiens de Montréal, les Capitals de Washington après un début difficile, les très solides Bruins de Boston, les Rangers de New York qui avaient également connu quelques phases difficiles et les Sénateurs d’Ottawa qui étaient devenus de plus en plus forts. De plus, les Maple Leafs de Toronto et les Islanders de New York avaient surpris bien des experts et se sont également qualifiés pour compléter les huit équipes de l’Est. À part les très forts Blackhawks de Chicago, c’étaient les Ducks d’Anaheim, les Canucks de Vancouver et les Blues de Saint-Louis qui avaient connu une bonne saison dans l’Ouest. Après un décollage difficile, les champions en titre qui sont les Kings de Los Angeles se sont à leur tour qualifiés dans une association très serrée. Les huit équipes étaient complétées par les Sharks de San José, les Red Wings de Détroit et le Wild du Minnesota qui avait également étonné les critiques de façon positive.

    Pourtant, l’aventure des séries éliminatoires était de courte durée pour les ambitieux Canadiens de Montréal. Déjà en première ronde, ils avaient perdu en seulement cinq parties contre les étonnants Sénateurs d’Ottawa qui jouaient de façon beaucoup plus physique et robuste que leur adversaire québécois, avant de s’incliner face aux Penguins de Pittsburgh qui se sont ainsi rendu jusqu’en finale de l’Association de l’Est contre les très solides Bruins de Boston. Ceux-ci devenaient de plus en plus forts et ont ainsi battu les Penguins de Pittsburgh en seulement quatre rencontres pour atteindre la grande finale contre le champion de l’Association de l’Ouest. Dans l’Ouest, c’était en effet l’équipe favorisée des Blackhawks de Chicago qui affrontait les champions en titre et donc les Kings de Los Angeles dans la finale de leur association et qui ont remporté cette série en cinq matchs.

    C’était alors la grande finale de la Coupe Stanley entre les Bruins de Boston qui avaient gagné la Coupe Stanley pour la dernière fois en 2010-2011 et les Blackhawks de Chicago qui l’avaient remportée pour la dernière fois en 2009-2010. Les experts pensaient que les deux équipes étaient à peu près sur la même hauteur en mettant l’accent sur le jeu très endurant et robuste des Bruins qui avaient aussi une défensive très forte autour du joueur slovaque Zdeno Chara et du joueur allemand Dennis Seidenberg ainsi qu’un gardien de but très solide avec le finlandais Tuukka Rask, tandis que les Blackhawks semblaient avoir un centre et une attaque plus efficace autour du Franco-Manitobain Jonathan Toews et des Canadiens Bryan Bickell et Patrick Sharp entre autres. Déjà le premier match de cette série finale était des plus marquants. Après avoir égalisé un déficit de deux buts en troisième période, les Blackhawks ont enfin remporté le match vers la fin de la troisième période de prolongation dans un des meilleurs et plus longs matchs de tous les temps. Ils ont par la suite remporté un autre match clé qui était le quatrième de la série après deux victoires des Bruins. Après un nombre incroyable de dix buts en trois périodes, ce sont les champions de l’association de l’Ouest qui ont marqué le but décisif en première période de prolongation. Enfin, les Blackhawks ont aussi remporté la sixième et dernière rencontre d’une façon spectaculaire. Les Bruins ont d’abord largement dominé la partie et qu’ils ont menée 2 à 1. Ce n’est qu’à 1 minute et 16 secondes avant la fin que les Blackhawks ont égalisé la marque et ils en ont rajouté le but de la victoire seulement dix-sept secondes plus tard. Finalement, ce sont les Blackhawks de Chicago qui ont triomphé tout au long de la 95ème saison de la LNH et qui ont ainsi remporté la 106ème Coupe Stanley de l’histoire du hockey sur glace. Le titre du joueur par excellence des séries éliminatoires a été décerné à Patrick Kane.

    Malgré l’amertume des dernières années pour le hockey professionnel québécois, la province n’a pas perdu son énorme enthousiasme unique face à ce sport. Ce sont en particulier les Canadiens de Montréal qui deviennent un peu plus mythiques à chaque année. Il est certain que lorsque la prochaine saison de la LNH débutera en octobre 2013, les amateurs de cette équipe rêveront encore à la Coupe Stanley et bien des Québécois s’accrocheront encore plus à leur rêve d’un grand retour des Nordiques de Québec qui deviendra peut-être un jour enfin une réalité. J’espère que vous avez autant hâte que moi que cette prochaine saison commence et je vous conseille fortement de suivre de plus près ce sport national des Québécois au niveau international, national, provincial et même local car ce ne sont pas les possibilités qui manquent pour voir des matchs fascinants un peu partout au Saguenay et surtout à Chicoutimi et à Jonquière.

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