Cet article parlera d’un sport que j’adore autant que le hockey sur glace, mais qui est quelque peu négligé au Canada et au Québec: le soccer. Pourtant, depuis cette année, ce sport mondial a connu une importante montée en qualité et en visibilité au Québec grâce à la saison inaugurale de l’Impact de Montréal dans la ligue majeure de soccer. Après une tournure plus que décevante de la dernière saison des Canadiens de Montréal, un retour encore lointain des Nordiques de Québec et un lock-out dans la ligue nationale de hockey, il est intéressant de découvrir un nouveau sport et de récapituler les huit premiers mois de l’Impact de Montréal en MLS.
La saison 2012 a été la première en Major League Soccer qui est la plus grande et la plus importante ligue de soccer nord-américaine pour la toute nouvelle équipe de l’Impact de Montréal. Depuis la fondation de l’équipe en 1992, les onze montréalais avaient déjà gagné les championnats de l’American Professional Soccer League en 1994, de l’A-League en 2004, des United Soccer Leagues en 2009 ainsi que sept Coupes des Voyageurs entre 2002 et 2008. Après avoir fait partie de quatre ligues différentes et peu stables en moins de vingt ans, l’homme d’affaires canadien et propriétaire de l’équipe Joseph Saputo a songé de faire la demande officielle pour l’accession de l’Impact de Montréal à la MLS après l’expansion du stade Saputo en 2007. Jusqu’en 2009, c’était le Toronto FC qui avait signé un contrat exclusif avec la MLS qui le légitimait comme seule équipe canadienne, mais l’équipe montréalaise figurait par la suite parmi les candidats lors de l’expansion de la ligue pour la saison 2011. Malgré le soutien financier de l’homme d’affaires américain George N. Gillet Jr. possédant des intérêts dans plusieurs équipes et organismes sportifs en Amérique du Nord et même en Angleterre, la demande n’a d’abord pas été retenue. C’étaient plutôt les Timbers de Portland ainsi que les Whitecaps de Vancouver qui ont joint la ligue. Mais Joseph Saputo continuait ses démarches et sa demande fut finalement retenue pour l’année suivante quand l’Impact de Montréal joignait la ligue comme dix-neuvième équipe. Le prix d’accès à la ligue de quarante millions de dollars américains a été payé par la famille Saputo. En ce moment-même, les gérants de la MLS étudient les offres d’expansion pour une vingtième et dernière équipe dans un proche avenir.
Après avoir présenté son nouveau logo basé sur les couleurs blanc et bleu de l’équipe, une fleur de lys, quatre étoiles et le slogan «Tous pour gagner», une équipe d’anciens et de nouveaux joueurs fut établie à partir de l’automne 2011. L’ancien assistant de l’équipe nationale de soccer des États-Unis Jesse Marsch devint alors l’entraîneur en chef de la nouvelle équipe. Le défenseur colombien Nelson Rivas venant de l’équipe renommée de l’Inter Milan devint le premier joueur sous contrat MLS à Montréal. L’entraînement pour la saison débuta en janvier et l’équipe participa à des camps d’entraînement à Guadalajara, à Los Angeles et à Lake Buena Vista où elle obtenait des résultats plutôt moyens. La véritable saison débuta avec un match à l’extérieur le 10 mars 2012 durant lequel l’équipe s’inclina 2 à 0 contre les Whitecaps de Vancouver. Une semaine plus tard, l’équipe ne donna pas son premier match à domicile au stade Saputo, qui se trouve en construction d’expansion en ce moment, mais bien dans le stade olympique de Montréal devant une foule record de 58 912 spectateurs lors d’un match nul de 1 à 1 contre le Chicago Fire dans la ligue majeure de soccer. C’est le capitaine américain de l’équipe Davy Arnaud qui marqua alors le tout premier but de l’histoire de l’Impact de Montréal dans la ligue. Après un départ difficile, ce n’est qu’au sixième match lors d’une victoire de 2 à 1 à l’extérieur contre le Toronto FC que l’équipe inscrivit sa première victoire dans la ligue. C’étaient l’attaquant bosniaque Siniša Ubiparipović et l’attaquant américain Andrew Wenger qui marquèrent pour l’Impact de Montréal. C’est lors du neuvième match que l’équipe marqua sa première victoire à domicile de 2 à 0 contre les Timbers de Portland grâce aux buts de l’Italien Bernardo Corradi et du Bosniaque Siniša Ubiparipović. Lors du onzième match de la saison, une foule record de 60 860 spectateurs assista au match de leur équipe dans le stade olympique contre le Galaxy de Los Angeles avec des joueurs vedettes tels que l’Irlandais Robbie Keane, l’Américain Landon Donovan, le Brésilien Juninho ou encore l’Anglais David Beckham. L’Impact de Montréal réussit à faire un match nul contre l’adversaire favorisé grâce au but du capitaine Davy Arnaud. Entre le 28 juillet et le 25 août, l’Impact de Montréal réussit même à gagner cinq matchs de suite dont quatre à domicile, mais malgré ses efforts vers la fin de la saison, l’équipe ne réussit plus à s’inscrire pour les séries éliminatoires.
En ce qui concerne l’équipe elle-même, celle-ci est hautement diversifiée avec des joueurs de treize nationalités différentes dont la majorité vient des États-Unis. Il n’y a que cinq joueurs canadiens dans l’équipe dont deux d’origine québécoise. Même au niveau de l’âge, l’équipe est hautement divisée allant du jeune défenseur Karl Ouimette de vingt ans à l’attaquant Eduardo Sebrango de trente-neuf ans qui a connu une longue carrière au sein de l’Impact de Montréal. C’est le capitaine Davy Arnaud qui a fait le plus de matchs pour son équipe durant la saison inaugurale, suivi de près par Felipe Martins qui a même passé plus de minutes sur le terrain et par Collen Warner. Les meilleurs marqueurs sont Patrice Bernier, Sanna Nyassi et Marco Di Vaio.
Pour conclure, l’Impact de Montréal a prouvé durant sa première saison qu’elle sait attirer de grandes foules record. Durant sa première saison, l’équipe a déjà établi plusieurs records comme le plus grand nombre de victoires d’une équipe canadienne en MLS, le plus grand nombre de victoires lors d’une saison inaugurale en MLS et le plus grand nombre de buts réalisés par une équipe d’expansion. L’équipe promeut le soccer au Canada et au Québec. Ce sport pourrait jouer d’autant plus un grand rôle dans le futur face au lock-out de la ligue nationale de hockey et aux résultats décevants des Canadiens de Montréal. L’équipe a fait ses preuves qu’elle ne sert pas comme chaire à canon. Elle a réussi à accrocher une place respectable au centre du tableau. En analysant les tendances positives vers la fin de la saison, l’équipe semble être prête pour s’attaquer aux séries éliminatoires de la saison prochaine.