• Université du Québec à Chicoutimi

     

     

    Département des sciences humaines

     

     

    L’Europe au XIXe siècle : l’âge des révolutions.

    (4HIS472)

     

     

    Examen-maison

     

     

    Travail présenté à :

    Madame Cylvie Claveau

     

     

    Travail présenté par :

    Sebastian Kluth (KLUS21088908)

     

     

    Mercredi, le 12 décembre 2012

     

     

    3.) Expliquez le luddisme paysan et ouvrier, le jacobinisme anglais, le chartisme, le socialisme et le syndicalisme expérimentés par trois générations d’ouvriers britanniques et indiquez le lien qui les unit les uns aux autres dans l’histoire sociale de l’Angleterre.

                D’abord, il y a plusieurs événements marquants qui ont mené à ce qu’est devenu plus tard le luddisme. Il faut notamment mentionner les soulèvements dans la campagne anglaise qui ont vu leurs débuts dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle et qui ont surtout pris de l’ampleur à partir de 1795. Ces soulèvements s’opposaient notamment contre la mécanisation des machines agricoles à l’aube de l’industrialisation. Ce mouvement agricole a rapidement touché les villes.[1]

    Un des premiers exemples d’un mouvement ouvrier de plus en plus organisé est celui des luddistes dans le pays phare de l’industrialisation qui a eu lieu entre 1811 et 1817 dans les centres urbains. Le terme du luddisme semble trouver son origine dans le nom du personnage mythique de Ned Ludd qui aurait détruit deux métiers à tisser en 1780. Son existence demeure incertaine, mais plusieurs lettres adressées à des patrons de l’industrie du textile en 1811 menaçant ceux-ci d’actes de sabotage ont été signées de ce nom.[2] Tandis que le chef du mouvement demeurait un personnage mythique auquel les autorités ne pouvaient pas s’attaquer, le mouvement lui-même était plutôt bien organisé et avait même son propre rite de passage durant lequel le nouveau membre devait embrasser la bible et jurer de ne jamais trahir le mouvement et un de ses membres.

    Cette révolte ouvrière était elle aussi liée à l’apparition de métiers mécaniques menaçant les professions des tondeurs de drap, les tisserands sur coton ainsi que les tricoteurs sur métier.[3] Malgré l’interdiction de toute association ancrée dans le Combination Act de 1799, plusieurs ouvriers commençaient à manifester leur mécontentement en forme de manifestations syndicales, d’abord à Nottingham en 1811 où une grève a pris de l’ampleur avec un total entre 40,000 et 60,000 participants qui tentaient de former une première forme de syndicat avec la Nottingham Union Society. Les actes de vandalisme devenaient plus fréquents, notamment dans les usines du Lancashire et du Yorkshire en 1812. Le but des luddistes n’était pas de simplement briser des machines et de s’opposer contre le progrès scientifique comme on pourrait croire, mais de manifester contre les conditions de travail de plus en plus déplorables. Les luddistes s’attaquaient au militaire qui les affrontait, mais aussi aux juges qui les condamnaient et aux marchands par lesquels ils se voyaient être exploités. Le mouvement s’est radicalisé lorsque deux luddistes se sont faits tuer durant une tentative commune de prendre une fabrique par la force. Les luddistes se sont alors mieux organisés en planifiant des actions armées ou en faisant des collectes d’argent et une véritable conspiration nationale s’est développée avec le but ultime de renverser même le gouvernement. Le gouvernement anglais a donc mobilisé des hommes pour contrer les révoltes et procédait à de nombreuses arrestations jusqu’en 1814. Plusieurs manifestants arrêtés ont été pendus ou déportés de façon accélérée en Australie, mais les luddistes bénéficiaient également du soutien de plusieurs paysans qui les cachaient malgré plusieurs actes de vol dans leurs communes. D’un autre côté, le gouvernement et les patrons d’entreprise ou d’usine tentaient indirectement d’apaiser les luddistes avec des augmentations salariales. Le gouvernement ne réussissait pourtant pas d’étouffer définitivement ce mouvement malgré la fin du luddisme organisé en 1813 et cherchait plutôt des solutions rapides face à une guerre contre la France napoléonienne qui a trouvé son apogée durant la même époque.[4]

    Les jacobins anglais étaient d’abord ceux qui soutenaient les idées véhiculées par la Révolution française comme Samuel Taylor Coleridge ou William Wordsworth. À partir de 1792 se formaient ce qu’on appelle les Corresponding Societies qui étaient parmi les premières associations réformistes ouvrières britanniques. La plus importante de ces sociétés était celle de Londres, plus tard appelée la United Englishmen.[5] Créée par l’homme de loi John Frost et le cordonnier Thomas Hardy, elle visait des réformes radicales au sein du Parlement britannique, notamment l’expansion de la représentation de la classe ouvrière.[6] D’autres filiales étaient rapidement établies à Manchester, Norwich, Sheffield et Stockport. Les filiales étaient pourtant observées de près par des espions du gouvernement britannique qui intervenait de façon plus organisée à partir de 1794 ce qui menait à de nombreuses arrestations. Les sociétés se dispersaient en plusieurs mouvements radicaux peu organisés et cessaient officiellement d’exister vers 1799.

    Le chartisme est un autre mouvement ouvrier britannique qui s’est développé un peu plus tard vers le milieu du dix-neuvième siècle. Le chartisme était une réaction à la réforme électorale de 1832 qui avait établi un système électoral censitaire qui désavantageait les classes laborieuses démunies. À l’initiative de l’Association des travailleurs londoniens, la Charte populaire était adoptée en 1838.[7] Elle réclamait entre autres le suffrage universel masculin, une révision de l’emplacement des circonscriptions électorales, l’abolition du cens électoral, la réunion annuelle du Parlement, le secret des votes ainsi que l’allocation d’une indemnité aux députés. Le mouvement existait jusqu’aux révolutions de 1848 et inspirait la création d’autres mouvements coopératifs et syndicaux, mais se heurtait non seulement au gouvernement et aux forces armées, mais aussi par des dissensions internes après l’échec de plusieurs revendications et des plans de plus en plus utopiques tels que la création d’une assemblée nationale fantôme alternative au Parlement britannique.[8]

    Quant à l’idéologie socialiste, celle-ci a accompagné les transformations de l’économie britannique, cherché à bouleverser les rapports de production et les relations de travail et proposé un idéal de liberté et de communauté harmonieuse. Un des premiers personnages marquants du socialisme anglais était Robert Owen, un grand industriel de Manchester qui tentait d’abolir le profit lié à l’utilisation de la monnaie et qui créait ainsi un Magasin d’échange à Londres en 1832, au sein duquel les ouvriers pouvaient échanger les produits de leur fabrication à l’aide de bons de travail.[9] À son image se développait ce qui était alors appelé l’owenisme basée sur le mouvement coopératif et l’établissement de communautés utopiques qui a également vu des tentatives d’implantation aux États-Unis.[10] Bientôt, d’autres économistes et philosophes britanniques commençaient à critiquer l’économie capitaliste comme John N. Gray, Thomas Hodgskin ou William Thompson au courant des années 1830 et 1840.

    Au niveau du syndicalisme britannique, on peut citer deux volets importants. D’abord, il y a celui du mouvement ouvrier en forme du chartisme, du luddisme ou de l’owenisme qui favorisait l’éclosion d’un syndicalisme de masse. Il y avait aussi des tentatives de concilier les idées socialistes avec la pensée libérales. Inspiré du saint-simonisme, John Stuart Mill se distançait su libéralisme économique en s’approchant de ce qu’allait devenir le socialisme libéral et prônait par exemple une société dans laquelle le progrès économique ne serait pas une fin en soi et qui viserait la justice sociale via une équitable répartition des richesses et du travail, ainsi qu'une organisation autogestionnaire des travailleurs qui prendraient eux-mêmes en charge leur destin dans des coopératives

    Pour en conclure, tous ces différents mouvements étaient de différentes tentatives de bouleversements dans le but d’améliorer le sort de la classe laborieuse en ce qui concerne notamment les conditions de travail, la justice sociale et la représentation politique. Ces mouvements étaient souvent inspirés de tentative semblables venant notamment de la France. Pour une première fois depuis l’ère des croisades, les différentes nations européennes étaient unies dans des causes semblables qui allaient mener au Printemps des peuples. Il ne faut pas voir les mouvements sociaux du luddisme paysan et ouvrier, du jacobinisme anglais, du chartisme ainsi que des différentes formes naissantes du socialisme et du syndicalisme comme des événements distincts, mais bien comme des étapes interdépendantes menant vers un but commun des classes laborieuses.

                4.) Quels sont les groupes sociaux animant une première vague de mouvements révolutionnaires précédant les révolutions libérales et nationales de 1830 et quelles sont leurs revendications en Allemagne, en Italie et en Russie?

                En Allemagne, en Italie et en Russie, on pouvait observer des revendications en vue d’un nationalisme naissant d’un côté ainsi que de réformes libérales d’un autre côté durant la première moitié d’un dix-neuvième siècle riche en mouvement révolutionnaires.

    En Allemagne, il faut mettre l’accent sur l’importance de la période du Vormärz entre le Congrès de Vienne en 1815 et le Printemps des Peuples en 1848 s’opposant au mouvement conservateur et résigné politiquement du Biedermeier. Suite au Congrès de Vienne, le défunt Saint-Empire romain germanique a été remplacé par la Confédération germanique sous la direction des Habsbourg et basée sur une entente entre la Maison d’Autriche et la Prusse. L’Empire de Habsbourg ne comptait plus que 6.5 millions d’Allemands sur un total autour de vingt millions d’habitants et visait en plus une expansion vers les terres des peuples slaves. Cet état de minorité véhiculait le sentiment national allemand attaché à la préservation de la langue et au romantisme historique selon lequel chaque individu pourrait s’épanouir au sein d’une société d’ordres structurée. Il se développait aussi un renouveau du catholicisme et un courant libéral et national inspiré en grandes parties des modèles français et britanniques. L’idée de base était la réclamation d’une constitution avec un parlement élu au suffrage censitaire et des libertés individuelles garanties par l’État. Les trois États du Sud se montraient en accord avec ces idées. Le renouveau national s’observait d’abord par la formation de sociétés étudiantes, les Burschenschaften en débutant avec celle de l’université d’Iéna en 1815. Peu après, il y avait la fête de la Wartbourg en 1817 durant laquelle environ 500 étudiants allemands de 13 universités démontraient leur mécontentement face au manque de réformes démocratiques en brûlant entre autres des parties d’uniformes prussiennes et autrichiennes ainsi que des livres comme le Code civil. Les différents événements semblent avoir été influencés par  l’initiateur du Mouvement gymnique allemand Friedrich Ludwig Jahn et sont décrits comme un «mélange confus de manifestations anti-conservatrices, de célébrations d’un culte germanique, de francophobie et d’antisémitisme».[11] De plus, les étudiants affichaient pour la première fois un drapeau montrant les couleurs de la nation allemande inspirées d’une uniforme qui sont le noir, le rouge et l’or et qui forment aujourd’hui encore le drapeau allemand. Suite à et influencé par cet événement, un «premier programme de Parti allemand» a été rédigé sous la direction du professeur Heinrich Luden.[12] Celui-ci visait une unité économique, politique et religieuse et la formation d’une monarchie constitutionnelle allemande. Il y avait également des manifestations en 1818 pour notamment célébrer la victoire allemande à Leipzig contre Napoléon Ier. Face à la faiblesse grandissante de la Confédération allemande sur le plan international, les mouvements national et libéral commençaient à s’unir étape par étape en recrutant surtout de jeunes universitaires pour nourrir le développement intellectuel.[13] L’assassinat de l’écrivain August von Kotzebue dont les œuvres littéraires avaient déjà passé au feu lors de la fête de la Wartbourg, par l’étudiant Karl Sand menait à une époque de censure et de contrôle de l’État accentué sous forme des décrets de Karlsbad en 1819 qui était véhiculée par Clément-Wenceslas-Népomucène-Lothaire de Metternich-Winneburg-Beilstein. Tandis que certains résignaient et adaptaient ce qu’allait plus tard être appelé la période du Biedermeier, d’autres continuaient et s’opposaient contre les contraintes ce qui allait être appelé la période du Vormärz. D’autres événements historiques tels que les Trois Glorieuses en 1830 ou la Crise du Rhin entre la confédération germanique et le royaume de France en 1840 étaient des signes annonciateurs du Printemps des Peuples. Il y avait aussi un mouvement d’abord littéraire promouvant des idées progressistes regroupé en quatorze clubs littéraires dispersés en Allemagne, en France et en Suisse, appelé Jeune-Allemagne, et véhiculé par des œuvres littéraires de Heinrich Heine et surtout de Georg Büchner.[14]

                À l’époque de la signature du Congrès de Vienne, l’Italie était encore contrôlé par un bon nombre de ducs qui étaient souvent d’origines étrangères et qui tentaient de revenir en arrière en instaurant un système semblable à celui avant les guerres napoléoniennes. L’Italie se voyait être découpée en morceaux.[15] L’Autriche obtenait la Vénétie ainsi que les citadelles de Comacchio, der Ferrare et de Plaisance, la Ligurie passait au royaume de Sardaigne, la maison de Savoie récupérait Nice, Piémont, la Savoie et tentait de mettre la main sur Gênes, le bourbon Ferdinand Ier retrouvait son royaume des Deux-Siciles, Marie-Louise d’Autiche se voyait attribuer les duchés de Guastalla, Parme et aussi Plaisance, Modène et la Toscane étaient cédées aux Habsbourg et le pape retrouvait ses États pontificaux. Le peuple italien pourtant s’opposait de plus en plus à ce retour en arrière. Cela menait rapidement à des guerres d’indépendance livrées contre l’empire austro-hongrois qui allait aboutir dans la période du Risorgimento qui unissait les différents mouvements indépendantistes contre l’Empire d’Autriche lors du Printemps des Peuples et marquait ainsi le passage à la nation italienne et à son accession au monde moderne.[16] Avant, la création de plusieurs sociétés secrètes du carbonarisme avaient vu la lumière du jour dès 1817. Au début des années 1820, elles constituaient un des rares moyens d’expression politique dans une période confuse de répression et orchestraient une vague révolutionnaire face à l’absolutisme austro-hongrois. D’abord exilé en France et plus tard au Royaume-Uni, Giuseppe Mazzini allait fonder l’association politique insurrectionnelle du mouvement Giovine Italia en 1831. Ce mouvement visait l’union nationale de l’Italie.[17] Il était inspiré du modèle de la Révolution française et se référait à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.[18] Il était idéologiquement proche de la Jeune-Allemagne tout en étant plus militante au niveau politico-pratique avant de s’unir avec le mouvement allemand ainsi qu’avec mouvement polonais semblable dès 1834 sous le nom de la Jeune-Europe.

                En Russie, l’élite intellectuelle était inspirée des Lumières et de la Révolution française à la fin du dix-huitième et au début du dix-neuvième siècle. On peut parler d’une véritable occidentalisation de la noblesse russe. L’empereur Alexandre Ier de Russie et son successeur Nicolas Ier de Russie avaient par contre des visions conservatrices sur le plan politique. Gagnants motivés par leurs rôles en Europe suite au Congrès de Vienne couronnée de succès et membres de la Sainte-Alliance, le premier s’opposait à la reconstitution de l’État polonais et le deuxième participait à la répression des soulèvements contre les monarchies, par exemple en Varsovie en 1830 ou en Hongrie en 1849.[19] Expansionnistes, les deux continuaient la poussée vers le sud dans le Caucase et vers les bouches du Danube en annexant un bon nombre de principautés. Une bonne partie du peuple russe avait pourtant espéré une libéralisation de l’empire tsariste. Inspirées entre autres du carbonarisme italien, plusieurs sociétés secrètes étaient créées durant les années 1820 qui discutaient des possibilités de restructurer politiquement et socialement le grand empire en développant des programmes révolutionnaires. Lorsque Nicolas Ier de Russie s’avérait être aussi conservateurs que son prédécesseur, cela menait à l’insurrection décabriste le 14 décembre 1825 à Saint-Pétersbourg. Durant cette tentative de coup d’État militaire véhiculée par des révolutionnaires nobles, on refusait de prêter serment au nouvel empereur et exigeait plutôt une constitution garantissant la liberté d’expression et d’opinion ainsi que la fin du servage pour les moujiks, les paysans de rang social peu élevé, mais le coup d’État se voyait être réprimé la soirée même.[20] Le nouveau tsar avait recours à des arrestations, au bagne, aux déportations en Sibérie, à l’exil, à des interrogatoires, aux pendaisons et aux travaux forcés pour punir les révolutionnaires. L’idée de venger les décabristes était véhiculée à partir des années 1830 et inspirait entre autres l’anarchiste collectiviste Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine qui influençait aussi un petit mouvement littéraire occidentaliste à l’université de Moscou qui ne prenait pourtant pas la même ampleur qu’en Allemagne ou en Italie.[21]   

     

    5.) Qu’est-ce que le Volksgeist tel qu’il a été forge par J.G. Herder?

                Le terme de Volksgeist peut se traduire littéralement par esprit populaire, mais le terme de génie national est plus approprié lorsqu’il est question du sens derrière le concept. Le concept du nationalisme cosmopolite du philosophe allemand Gottfried von Herder datant du dix-huitième siècle a été une source importante du nationalisme culturel du dix-neuvième siècle.[22] Celui-ci a entre autres mené à un virulent racisme contre le peuple noir.[23] Herder suppose que chaque peuple dispose d’un génie et d’une nature particulière appelés Volksgeist qui unifierait la vie d’un peuple et sa culture et qui créerait ainsi sa force de base.[24]

    Pourtant, les thèses de Herder ont souvent été mal citées car celui-ci s’opposait clairement à l’idée de classification raciale, niait l’existence d’un lien biologique entre les peuples d’une même race et croyait en la fraternité universelle de l’humanité. On ne trouve pas de base d’un nationalisme chauviniste dans ses œuvres. Il disait même qu’en étant homme, n’importe quel homme pourrait s’intégrer dans n’importe quelle période et dans n’importe qu’elle culture et devenir une personne.[25] Il disait aussi que chaque peuple avait sa période de croissance, son apogée et son déclin et que la particularité d’une nation n’est pas basée sur l’éternité, mais sur une période bien restreinte. Selon lui, il n’existe pas de nation parfaite car chacune est composée de vertus et de vices.

    D’un autre côté, Herder croyait que l’apogée d’une culture n’a pas seulement une composante temporelle, mais aussi une composante spatiale car une nation ne pourrait trouver son bonheur que chez elle-même et non en idéalisant, imitant ou survalorisant une autre culture. Il allait même plus loin en stipulant que deux nations avec des tendances différentes allaient automatiquement se heurter en raison des préjugés, des vulgarités et des différents nationalismes. Dans ce contexte, il considère le préjugé comme un élément positif car il renforce le nationalisme, rend le peuple heureux et aide les peuples à se trouver eux-mêmes. Selon Herder, la nation est le seul espace dans lequel un individu peut poursuivre sa quête de perfectionnement.

    Herder définissait donc le destin d’un peuple plutôt par ses affinités culturelles et linguistiques et s’inspire du néo-humanisme juridique, mais surtout du romantisme allemand et surtout des volets tels que la préservation des traditions et racines culturelles, le perfectionnement de l’homme dans les éléments naturels de son histoire et l’importance de la langue dans le passé et pour le futur.[26]

    L’idée naissante du Volksgeist constituait dans la deuxième moitié du dix-huitième siècle le pilier de l’école historique du Droit dont le savant juriste allemand Friedrich Carl von Savigny était le fondateur. Celui-ci promouvait une vision beaucoup plus conservatrice et radicale que Herder. Cette école était une réaction contre l’idéologie de la Révolution française et contre la philosophie des Lumières car celles-ci prônaient un naturalisme subjectiviste.[27] Selon cette vision, le Volksgeist s’oppose à la dialectique marxiste insistant sur l’évolution polémique du droit, tributaire d’un droit combattif issu de la lutte des classes tandis que le Volksgeist se traduit par un droit étant une conséquence logique suivant une succession de changements insensibles.[28] Selon l’école historique du Droit, les différentes classes d’un peuple doivent être bien hiérarchisées et on défend donc une vision conservatrice. Le Volksgeist renvoie ainsi à la conscience nationale étudiée par rapport aux spécificités du peuple allemand, ce qui se traduit également sur le plan pratique de l’histoire tout au long du dix-neuvième siècle. C’est ainsi que s’explique par exemple l’échec ultime de la Révolution de Mars en 1848, véhiculée par le peuple sur le territoire qui allait devenir l’Empire allemand en 1871, une proclamation plus planifiée et stratégiquement véhiculée par les classes dirigeantes. Le désir du peuple allemand est ancré dans cette idée d’hiérarchisation sociale et de distinction explicite du Volksgeist ce qui a mené à un empire totalitaire et plus loin dans le vingtième siècle même à un retour à la dictature après l’échec de la démocratie. Il faut bien distinguer que cette vision du monde n’a emprunté que quelques fragments de l’idée du Volksgeist d’après Herder et n’a presque plus rien en commun avec la thèse originale. On peut donc généralement parler d’une réinterprétation radicale des différents courants philosophiques allemands dont celui du Volksgeist a également été victime.   

    Présentons des exemples concrets de cette radicalisation au début du dix-neuvième siècle. La philosophie du Volksgeist et l’institution de l’école historique du Droit rejettent déjà toute théorie portant sur l’état de nature et donc en grandes parties les concepts proposés par John Locke ou Jean-Jacques Rousseau par exemple. Elle s’oppose également à l’idée du droit personnel chez Georg Wilhelm Friedrich Hegel, au volontarisme juridique dit contractualiste de Thomas Hobbes, aux théories sur l’individualisme d’Emmanuel Kant et à l’ontologie juridique de Platon. Le concept du Volksgeist s’oppose initialement à celui du Zeitgeist. Tandis que le deuxième exprime le climat culturel ou intellectuel particulier d’une époque et d’un point de vue plus négatif plutôt une mode ou tendance temporaire, le Volksgeist se voit comme parole du progrès qui stipule que chaque nation a une âme particulière suivant une certaine continuité historique ou même une sorte de droit naturel.[29] Selon cette tendance, le droit ne peut pas être dissocié du domaine historique. De plus, l’idée du Volksgeist s’oppose au positivisme juridique qui admet la loi formelle comme source de droit.[30] À l’opposé, il existe également le concept du Weltgeist défini par Hegel qui stipule qu’il existe un certain esprit du monde depuis le début de l’histoire humaine, mais ce concept a contradictoirement véhiculé la réalisation des esprits historiques de différentes nations se dotant d’un Volksgeist. On peut observer dans ces interprétations de l’école historique du Droit une radicalisation naissante du concept.

    D’un autre côté, le concept du Volksgeist démontre encore une certaine affinité envers les idées d’Aristote qui parle du droit de la cité grecque qui est naturel, mais ancré dans une réalité historique du peuple mettant en valeurs les coutumes ancestrâles comme on peut le lire dans son ouvrage «L’Éthique à Nicomaque». Ensuite, l’école historique du Droit est également inspirée par le providentialisme de Johann Gottfried von Herder, qui est opposé au rationalisme progressiste des Lumières. Celui-ci fait le portrait de l’homme ancré dans ses coutumes et traditions visant la création d’une hiérarchie des cultures en prônant les aspects de la création, du génie et de l’originalité d’un peuple. On peut donc encore observer certains aspects plus ouverts du concept qui allaient pourtant être remplacés au courant du dix-neuvième siècle qui annonçait déjà ce que l’Allemagne allait devenir durant la première moitié du vingtième siècle.

    Pour en conclure, le Volksgeist peut être décrit comme une sorte de berceau des principes fondamentaux, des coutumes et des traditions d'un peuple qui s'efforce de subsister dans le présent tout en assurant son avenir, à travers la mémorisation de son histoire et de sa culture. Traduisant le principe de génie national, ce terme a une coloration très théorique qui a vu une radicalisation pratique au courant du dix-neuvième siècle qui n’a plus beaucoup de traits en commun avec le concept initial. À nos jours, le concept initial comporte encore des points véridiques, même si la question de nation et de peuple est encore aussi ou sinon plus complexe qu’elle ne l’était durant l’âge des révolutions dans un monde globalisé et marqué par de fortes migrations. Les problématiques ont certes évolué depuis, mais les concepts restent initiaux restent aussi théoriques et difficiles à cerner. Le concept du Volksgeist demeure des plus intéressants car son contenu initial ne s’avère pas être arriéré à nos jours et ne peut pas être concrètement approuvé ou rejeté en demeurant ainsi hautement philosophique.

     

     

     

     

     

    Bibliographie

    Articles et sites d’internet:

    1.)    SITE DE L’OFFENSIVE LIBERTAIRE ET SOCIALE (2006) «Le mouvement luddite», lien direct: http://offensive.samizdat.net/spip.php?article233.

    2.)    THE LUDDITES200 ORGANISATION FORUM (2011) «Our heritage, the Luddite Rebellion 1811-1813», lien direct: http://www.luddites200.org.uk/theLuddites.html

    Manuels et ouvrages:

    3.)    Maxime ALEXANDRE, Romantiques allemands, Paris, La Pléiade, Éditions Gallimard, 1976, p. 12 (Introduction) (1606 pages).

    4.)    Bert ALTENA et Dick VAN LENTE, Gesellschaftsgeschichte der Neuzeit 1750-1989, Göttingen, Éditions Vandenhoeck & Ruprecht, 2009, p. 75-76 (444 pages).

    5.)    Charles ARNOLD-BAKE, The Companion to British History, Londres, Éditions Routledge, 1996, p. 364-365 (1425 pages).

    6.)    Paul BAQUIAST et EMMANUEL DUPUY, La république universelle en Europe - XVIIIe/XXIe siècles – tome I, Paris, Éditions L’Harmattan, 2007 p. 224 (238 pages).

    7.)    Henri BARTOLI, Histoire de la pensée économique en Italie, Paris, Éditions et Publications de la Sorbonne, 2003 p. 159 (571 pages).

    8.)    Fabrice BENSIMON, Les Britanniques face à la revolution française de 1848, Paris, Éditions L’Harmattan, 2000, p. 95-97 (451 pages).

    9.)    Serge BERSTEIN et Pierre MILZA, Histoire du XIXe siècle, Paris, Éditions Hatier, 1996, p. 98 (540 pages).

    10.)                       Guillaume BERTIER DE SAUVIGNY, Liberalisme, nationalism and socialism: The birth of three words, Notre Dame, Indiana, dans The Review Of Politics, 1970. 

    11.)                       Gilbert BOSETTI, De Trieste à Dubrovnik: Une ligne de fracture de l’Europe, Grenoble, Éditions Ellug, 2006, p. 134-137 (424 pages).

    12.)                       Vincent BOURDEAU, François JARRIGE et Julien VINCENT, Les luddistes: Bris de machine, économie politique et histoire, Alfortville, Éditions è®e, 2006 p. 17-18(157 pages).

    13.)                       Giorgio DEL VECCHIO, Philosophie du droit, Paris, Éditions Dalloz, 2004, p. 137 (470 pages).

    14.)                       George M. FREDRICKSON, The Black Image in the White Mind: The Debate on Afro-American Character and Destiny, 1817-1914, Middletown, Connecticut, Presses de l’Université Wesleyan, 1987, p. 97 (367 pages).

    15.)                       Ernst Rudolf HUBER, Deutsche Verfassungsgeschichte. Seit 1789. Teil 1: Reform und Restauration. 1789 bis 1830., Stuttgart, Éditions W. Kohlhammer, p. 722 (820 pages). 

    16.)                       Sophie KERIGNARD, 100 fiches d’histoire du XIXe siècle, Paris, Éditions Bréal, 2004 p. 142 (334 pages).

    17.)                       Gilbert KREBS, Aspects du Vormärz, Paris, Presses Sorbonne Nouvelles, 1984, p. 209-212 (230 pages).

    18.)                       Jacques LAMOUREUX, Le XVIIIe siècle anglais ou le temps des paradoxes, Paris, Éditions L’Harmattan, 2008, p. 275-277 (337 pages).

    19.)                       Christoph MÄHRLEIN, Volksgeist und Recht: Hegels Philosophie der Einheit und ihre Bedeutung in der Rechtswissenschaft, Würzburg, Maison d’édition Königshausen & Neumann, 2000, p. 22 et 23 (265 pages).

    20.)                       Jean-Luc MAYAUD, 1848, Paris, Éditions Créaphis, 2002, p. 519-524 (580 pages).

    21.)                       Frederic P. MILLER, AGNES F. Vandome et John Mcbrewster, Carbonarisme, Sarrebruck, VDM Publishing, 2010, p.5 (80 pages).

    22.)                       George L. MOSSE, Toward the Final Solution: A History of European Racism, New York, Éditions Howard Fertig, 1978, p. 36-37 (277 pages).

    23.)                       Jean NURDIN, Le rêve européen des penseurs allemands (1700-1950), Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2003, p.76-81 (296 pages).

    24.)                       Lucy RIALL, The Italian Risorgimento: State, Society, and National Unification, Londres, Éditions Routledge, 1994, p.1-11 (101 pages).

    25.)                       Daniel SPEICH, Die politische Philosophie der Nation bei Kant, Herder, Fichte und Hegel, Zurich, Publications de l’École polytechnique fédérale de Zurich, 1997, p. 14 (21 pages).

    26.)                       Stamatios TZITZIS, Le ‘Volksgeist’ entre philosophie politique et philosophie du droit – Le cas de l’École historique du droit, Paris, Publications de l’Université de Paris X-Nanterre, 2007, p.1 (15 pages).

    27.)                       Friedrich Carl VON SAVIGNY, System des heutigen römischen Rechts – Band 1, Berlin, Maison d’édition Verlagshaus Veit und Compagnie, p. 20 (351 pages).

    28.)                       Clarence Earl WALKER, L’impossible retour: à propos de l’afrocentrisme, Paris, Éditions Karthala, 2004, p. 67 (224 pages).

    29.)                       Hans-Ulrich WEHLER, Deutsche Gesellschaftsgeschichte, Band 2: Von der Reformära bis zur industriellen und politischen „Deutschen Doppelrevolution“ – 1815-1845/49“, Munich, Éditions C.H. Beck, 1987, p. 335 (914 pages).

    30.)                       Romain YAKEMTCHOUK, La France et la Russie: Alliances et discordances, Paris, Éditions L’Harmattan, p. 45 (261 pages).

    31.)                        

     


    [1] Vincent BOURDEAU, François JARRIGE et Julien VINCENT, Les luddistes: Bris de machine, économie politique et histoire, Alfortville, Éditions è®e, 2006 p. 17-18(157 pages).

    [2] Bert ALTENA et Dick VAN LENTE, Gesellschaftsgeschichte der Neuzeit 1750-1989, Göttingen, Éditions Vandenhoeck & Ruprecht, 2009, p. 75-76 (444 pages).

    [3] SITE DE L’OFFENSIVE LIBERTAIRE ET SOCIALE (2006) «Le mouvement luddite», lien direct: http://offensive.samizdat.net/spip.php?article233 (consulté le 9 décembre 2012).

    [4] THE LUDDITES200 ORGANISATION FORUM (2011) «Our heritage, the Luddite Rebellion 1811-1813», lien direct: http://www.luddites200.org.uk/theLuddites.html (consulté le 8 décembre 2012).

    [5] Jacques LAMOUREUX, Le XVIIIe siècle anglais ou le temps des paradoxes, Paris, Éditions L’Harmattan, 2008, p. 275-277 (337 pages).

    [6] Charles ARNOLD-BAKE, The Companion to British History, Londres, Éditions Routledge, 1996, p. 364-365 (1425 pages).

    [7] Fabrice BENSIMON, Les Britanniques face à la revolution française de 1848, Paris, Éditions L’Harmattan, 2000, p. 95-97 (451 pages).

    [8] Jean-Luc MAYAUD, 1848, Paris, Éditions Créaphis, 2002, p. 519-524 (580 pages).

    [9] Serge BERSTEIN et Pierre MILZA, Histoire du XIXe siècle, Paris, Éditions Hatier, 1996, p. 98 (540 pages).

    [10] Guillaume BERTIER DE SAUVIGNY, Liberalisme, nationalism and socialism: The birth of three words, Notre Dame, Indiana, dans The Review Of Politics, 1970. 

    [11] Hans-Ulrich WEHLER, Deutsche Gesellschaftsgeschichte, Band 2: Von der Reformära bis zur industriellen und politischen „Deutschen Doppelrevolution“ – 1815-1845/49“, Munich, Éditions C.H. Beck, 1987, p. 335 (914 pages).

    [12] Ernst Rudolf HUBER, Deutsche Verfassungsgeschichte. Seit 1789. Teil 1: Reform und Restauration. 1789 bis 1830., Stuttgart, Éditions W. Kohlhammer, p. 722 (820 pages). 

    [13] Gilbert KREBS, Aspects du Vormärz, Paris, Presses Sorbonne Nouvelles, 1984, p. 209-212 (230 pages).

    [14] Jean NURDIN, Le rêve européen des penseurs allemands (1700-1950), Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2003, p.76-81 (296 pages).

    [15] Henri BARTOLI, Histoire de la pensée économique en Italie, Paris, Éditions et Publications de la Sorbonne, 2003 p. 159 (571 pages).

    [16] Lucy RIALL, The Italian Risorgimento: State, Society, and National Unification, Londres, Éditions Routledge, 1994, p.1-11 (101 pages).

    [17] Frederic P. MILLER, AGNES F. Vandome et John Mcbrewster, Carbonarisme, Sarrebruck, VDM Publishing, 2010, p.5 (80 pages).

    [18] Gilbert BOSETTI, De Trieste à Dubrovnik: Une ligne de fracture de l’Europe, Grenoble, Éditions Ellug, 2006, p. 134-137 (424 pages).

    [19] Romain YAKEMTCHOUK, La France et la Russie: Alliances et discordances, Paris, Éditions L’Harmattan, p. 45 (261 pages).

    [20] Paul BAQUIAST et EMMANUEL DUPUY, La république universelle en Europe - XVIIIe/XXIe siècles – tome I, Paris, Éditions L’Harmattan, 2007 p. 224 (238 pages).

    [21] Sophie KERIGNARD, 100 fiches d’histoire du XIXe siècle, Paris, Éditions Bréal, 2004 p. 142 (334 pages).

    [22] George M. FREDRICKSON, The Black Image in the White Mind: The Debate on Afro-American Character and Destiny, 1817-1914, Middletown, Connecticut, Presses de l’Université Wesleyan, 1987, p. 97 (367 pages).

    [23]  George L. MOSSE, Toward the Final Solution: A History of European Racism, New York, Éditions Howard Fertig, 1978, p. 36-37 (277 pages).

    [24] Clarence Earl WALKER, L’impossible retour: à propos de l’afrocentrisme, Paris, Éditions Karthala, 2004, p. 67 (224 pages).

    [25] Daniel SPEICH, Die politische Philosophie der Nation bei Kant, Herder, Fichte und Hegel, Zurich, Publications de l’École polytechnique fédérale de Zurich, 1997, p. 14 (21 pages).

    [26] Maxime ALEXANDRE, Romantiques allemands, Paris, La Pléiade, Éditions Gallimard, 1976, p. 12 (Introduction) (1606 pages).

    [27] Stamatios TZITZIS, Le ‘Volksgeist’ entre philosophie politique et philosophie du droit – Le cas de l’École historique du droit, Paris, Publications de l’Université de Paris X-Nanterre, 2007, p.1 (15 pages).

    [28] Friedrich Carl VON SAVIGNY, System des heutigen römischen Rechts – Band 1,Berlin, Maison d‘édition Veit und Compagnie, p. 20 (351 pages).

    [29] Christoph MÄHRLEIN, Volksgeist und Recht: Hegels Philosophie der Einheit und ihre Bedeutung in der Rechtswissenschaft, Würzburg, Maison d’édition Königshausen & Neumann, 2000, p. 22 et 23 (265 pages).

    [30] Giorgio DEL VECCHIO, Philosophie du droit, Paris, Éditions Dalloz, 2004, p. 137 (470 pages).

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  • Université du Québec à Chicoutimi

     

     

    Département des sciences humaines

     

     

    Initiation aux Premières Civilisations: Mésopotamie des monarques suprêmes, Égypte des pharaons et Chine des empereurs.

    (4HIS448)

     

     

    Travail de session: Interrogations sur les circonstances ayant mené aux systèmes durables en la Mésopotamie des Akkadiens et des rois de Babylone et en Chine lors des dynasties Qin et Han.

     

     

    Travail présenté par:

    Marc-André Blais

    Sebastian Kluth

     

     

    Travail présenté à:

    Monsieur Érik Langevin

     

     

     

    Vendredi, le 14 décembre 2012

    Table des matières

     

     

    1. I.                   Introduction……………………………………………………….……Page 3
    2. II.                Emplacements géo-historiques………………………………………..Page 4

    -          Les cités mésopotamiennes et la dynastie de Babylone sous le  roi

    Hammourabi……………………………………………………………..Page 4

    -          Les dynasties Qin et Han……………………………………….……Page 4

    1. III.             Description des aspects socio-ethnique, politique, militaire et

    économique……………………………………………………………..Page 5

    -          La perspective politique mésopotamienne…………………..………Page 5

    -          La perspective politique chinoise……………………………………Page 8

    -          La perspective socio-ethnique mésopotamienne…………………...Page 11

    -          La perspective socio-ethnique chinoise…………………………....Page 13

    -          La perspective militaire mésopotamienne……………………….…Page 15

    -          La perspective militaire chinoise…..………………………………Page 16

    -          La perspective économique mésopotamienne……………………...Page 17

    -          La perspective économique chinoise……………………………...Page 18

    1. IV.             Comparaisons des facteurs politique, social, militaire et

    économique……………………………………………………………Page 19

    -          Comparaison entre les deux civilisations sur le plan politique...…..Page 19

    -          Comparaison entre les deux civilisations sur le plan social...……...Page 19

    -          Comparaison entre les deux civilisations sur le plan militaire……..Page 20

    -          Comparaison entre les deux civilisations sur le plan économique…Page 21

    1. V.                Conclusion………………………………………………………….…Page 22
    2. VI.             Bibliographie………………………………………………………….Page 24

    -     Notes de cours et sites d’internet………………………………..…Page 24

    -     Articles, manuels et ouvrages scientifiques………………………..Page 24

     

     

    I.                   Introduction:

    Dans le cadre du cours «Initiation aux Premières civilisations», nous avons acquis des connaissances sur des civilisations premières ayant influencé les sociétés actuelles. Nous avons décidé d’aborder les branches des civilisations mésopotamienne et chinoise car elles nous étaient encore méconnues. Le but de notre recherche est de trouver des pistes de solution liées à l’interrogation sur les circonstances ayant mené aux premiers systèmes politiques durables. Nous nous posons trois questions essentielles tout au long de notre recherche. Quelles conditions ont mené à ces différents systèmes abordés et d’où viennent ces différences de base? Comment est-ce que ces systèmes ont évolué au fil du temps? Comment est-ce que les systèmes se sont éteints?

    En guise d’introduction, nous allons dans un premier temps décrire l’emplacement géo-historique des cités mésopotamiennes telles qu’elles apparaissaient durant le règne du fondateur de l’empire d’Akkad avant d’aborder la dynastie de Babylone sous le règne du roi Hammourabi. Dans un deuxième temps, nous allons définir le fond géo-historique de la dynastie Qin avec son Premier Empereur mythique Qin Shi Huang ainsi que celui des deux dynasties Han durant les quatre siècles à suivre.

    La deuxième et majeure partie de notre travail est divisée en quatre sous-parties. Nous allons aborder les aspects social, politique, militaire et économique de l’empire d’Akkad, de la dynastie de Babylone sous le roi Hammourabi, de la dynastie Qin et de la dynastie Han.

    Par la suite, nous allons amorcer lors d’une courte comparaison entre les civilisations mésopotamienne et chinoise pour chacun des quatre aspects en faisant ressortir les principales différences et ressemblances.

    En guise de conclusion, la dernière partie est dédiée à une confrontation entre notre hypothèse initiale et les résultats de recherche. En nous basant sur nos cours et sur nous connaissances sur d’autres premières civilisations telles que la civilisation égyptienne, nous supposons qu’un système durable est basé sur le développement d’une identité sociale unificatrice, la mise en place d’une gestion politique gardant la balance entre l’autorité et la diplomatie, le développement d’une force militaire disciplinée et technologiquement avancée et un essor économique diversifié et innovateur.        

    II.                Emplacements géo-historiques:

    Les cités mésopotamiennes et la dynastie de Babylone sous le roi Hammourabi:

                La Mésopotamie se situe dans la zone que nous appelons aujourd’hui le Moyen-Orient. Les villes-états principaux se situaient principalement dans l’Iraq d’aujourd’hui entre les deux fleuves de l’Euphrate et du Tigre en raison de l’abondance des eaux et des sols fertiles. Ces fleuves prennent leurs sources dans les monts Zagros et Taurus qui délimitent le territoire mésopotamien. Plus tard, l’emplacement géographique a pris de l’expansion, notamment sous Sargon d’Akkad et Naram-Sin au vingt-quatrième et vingt-troisième siècle avant notre ère et plus tard sous le règne du roi Hammourabi au dix-huitième siècle avant notre ère. Le fameux croissant fertile allait donc du golfe persique dans ce qu’est aujourd’hui le nord-ouest de l’Iran jusqu’à la mer Méditerranée dans ce qu’on appelle à nos jours les pays de la Syrie et de la Jordanie et lors des plus grandes expansions même dans les pays d’Israël et dans le nord-est de l’Égypte.[1]

    Les dynasties Qin et Han:

                En ce qui concerne la dynastie Qin, le territoire était en constante expansion. De base, la dynastie Qin était naissante du nord-ouest de la République populaire de Chine actuelle, dans la plaine de Guanzhong. La dynastie était de très courte durée de seulement quinze ans entre 221 et 206 avant notre ère et donc la dynastie chinoise la plus courte avec la dynastie Xin qui n’a duré que quinze ans entre les dynasties des Han occidentaux et des Han orientaux. De base, il s’agissait d’un des sept royaumes combattants qui était situé à la périphérie occidentale du berceau de la culture chinoise en proximité du fleuve jaune ou Huang He, de ses affluents ainsi que du fleuve Yangzi. À son apogée, le territoire de la dynastie Qin allait du nord dans ce qu’on appelle à nos jours la province de Liaoning au sud dans la province de Guangdong ainsi que de l’extrémité orientale dans la province de Zhejiang jusqu’au nord-est de la province de Sichuan. La capitale était la ville de Xianyang qui est aujourd’hui une ville-préfecture en proximité de Xi’an dans la province de Shaanxi.

    Durant les deux dynasties Han qui existaient entre 206 avant Jésus Christ et 220 après Jésus Christ, l’empire couvrait à son apogée encore la majorité du territoire de la province de Liaoning dans le nord ainsi qu’une partie majeure de ce qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de la République populaire démocratique de Corée. Elle ne couvrait plus la majorité du territoire des provinces côtières de Zhejiang et de Fujian dans l’est, mais se rendait au sud jusqu’au Vietnam en couvrant probablement même un petit territoire du Laos actuel. Du côté oriental, la dynastie Han couvrait le nord jusqu’aux provinces de Gansu et de la Mongolie intérieure ainsi qu’une minuscule partie de la Mongolie d’aujourd’hui. La dynastie Han avait trois capitales différentes. Il y avait d’abord la ville de Chang’an qui est aujourd’hui connue sous le nom de Xi’an qui était la capitale impériale entre 206 avant Jésus Christ jusqu’à l’an 9 après Jésus Christ ainsi qu’entre 190 et 195 après Jésus Christ. Ensuite, il y avait la ville de Luoyang, capitale de 25 à 195 ainsi qu’en l’an 196 après Jésus Christ, située dans l’actuelle province de Henan. Enfin, la ville de Xuchang était la dernière capitale impériale entre 196 et 220 après Jésus-Christ et également située dans l’actuelle province de Henan.    

    III.             Description des aspects socio-ethnique, politique, militaire et économique:

    La perspective politique mésopotamienne:

                Une des constantes majeures de l’histoire des principautés d’Akkad et de Sumer était la tendance progressive à l’unité. La concentration du pouvoir était alors entre les mains d’un roi et la royauté était la seule forme de gouvernement jugée légitime. L’unique transfert de la suprématie passait par les conquêtes qui se déroulaient notamment dans la Basse-Mésopotamie. La Haute-Mésopotamie était concernée dans une moindre mesure et les territoires situés au-delà de la Mésopotamie étaient très rarement touchés par ses conquêtes concentrés sur un territoire ainsi très précisément délimité.[2]

                Les premières conquêtes exhaustives auraient été faites au vingt-cinquième siècle avant notre ère par le roi Lugal-Anne-Mundu qui constituait à lui seul la dynastie d’Adab.[3] Il occupait ainsi la région du Croissant fertile allant de la mer Méditerranée jusqu’aux monts Zagros. Il s’agissait d’un des premiers royaumes du monde.

    La première idée plus développée sur l’universalité d’un empire mésopotamien est originaire de la période du règne du roi d’Uruk du nom de Lugal-Zaggisi après la chute de la quatrième dynastie de Kish au vingt-troisième ou vingt-quatrième siècle avant notre temps. Il était l’unificateur du pays de Sumer et aussi le dernier roi avant la conquête de l’Akkadien Sargon. Dans une inscription archéologique, on peut lire que le roi des dieux Enlil lui aurait «donné l’ensemble des terres entre les mers supérieures et inférieures.» [4] Cela fait référence à la mer Méditerranée et au golfe Persique.[5]

    L’Akkadien Sargon s’emparait des villes-états de Kish et ensuite d’Uruk, la ville désignée capitale de la région par Lugal-Zaggisi. Ce dernier avait par la suite été capturé et emmené dans un carcan pour être exposé à la porte du temple d’Enlil à Nippur. Cette nouvelle ère marquait une rupture importante avec le passé. Premièrement, c’était la civilisation des Sémites de la Haute-Mésopotamie qui dominait pour la première fois sur les Sumériens de la Basse-Mésopotamie. La langue et culture akkadienne cantonnait progressivement la langue et culture sumérienne. Deuxièmement et pour la première fois dans l’histoire, toute la vaste région de Mésopotamie était politiquement unifiée de façon stable sous l’autorité d’un monarque. Ainsi, on peut dire que Sargon d’Akkad était le premier empereur de l’histoire telle qu’on la connaît aujourd’hui.

    Après la conquête de la Basse-Mésopotamie, Sargon d’Akkad lançait des expéditions vers le nord-ouest dans la direction d’Ebla et vers le sud-est dans la direction d’Anshan et solidifiait ainsi son empire. Après sa mort, son fils Rimush avait de la difficulté à relever le défi de plusieurs rébellions, mais il s’imposait vers la fin de son règne en poursuivant les conquêtes de son père. Lors de son décès, son frère Manishtusu continuait ces conquêtes et expéditions.

    Cet empire voyait de nouvelles tensions telles que des soulèvements en Basse-Mésopotamie contre le petit fils de Sargon et fils de Manishtusu, Naram-Sin. Ces rébellions étaient principalement initiées par Iphur-Kish à Kish d’abord et ensuite à Eresh, Kazallu et Sippar ainsi que par Amar-Girid d’Uruk qui était rapidement accompagné par plusieurs cités du sud comme Adab, Lagash, Shuruppak et Ur.[6] Naram-Sin réussissait de vaincre ses opposants et établissait un véritable règne de terreur.

    Par la suite, lors du règne du fils de Naram-Sin, Shar-Kali-Sharri, le grand royaume s’affaiblissait peu à peu, notamment face à des menaces extérieures venant de l’Élam dans le sud-est et des Gutis dans l’est. L’État d’Akkad chutait progressivement et à la fin du vingt-deuxième siècle avant notre ère, la troisième dynastie d’Ur remplaçait ce qui restait de l’État d’Akkad lors d’un coup d’État.[7]

    Le prochain royaume important en Mésopotamie était celui du roi Hammourabi au début du dix-huitième siècle avant notre ère. Il était le sixième roi de la dynastie Babylone qui était en mesure de conquérir l’ensemble des états-villes de la Mésopotamie en environ cinq ans en achevant ainsi la conquête d’Akkad et de Sumer.[8] Le territoire conquis tout au long de son règne avait à peu près les mêmes expansions que celui occupé par Sargon d’Akkad. Hammourabi établissait un système politique basée sur les activités diplomatiques. Premièrement, il écrivait beaucoup de lettres à d’autres rois. Ensuite, il faisait également des comptes-rendus d’audiences de messagers étrangers. À part de cela, il organisait certaines parties de son royaume en provinces. Son règne était donc beaucoup moins centralisateur et il préférait de donner des tâches précises à ses gouverneurs. Il développait donc un système administratif plus poussé qu’avant. Au niveau législatif, Hammourabi est connu pour son Code de lois. On peut parler d’un recueil de sentences dans le but de fournir un traité de jurisprudence.

    Après sa mort, le royaume se déstabilisait rapidement en raison d’assauts répétés de nomades et de groupes ethniques situés en proximité du royaume, tels que les Hittites. Le royaume n’était donc pas durable d’un point de vue militaire ou strictement étatique, mais en raison des nombreuses innovations politiques du roi Hammourabi qui était respecté comme politicien brillant, administrateur ordonné et législateur innovateur. Les futurs royaumes adaptaient de grandes parties de la culture du royaume d’Hammourabi, notamment les Kassites qui régnaient en Mésopotamie suite à un raid hittite sur Babylone entre le seizième et le douzième siècle avant notre ère.[9]

    La perspective politique chinoise:

                La dynastie Qin et l’unification des sept royaumes combattants qui étaient les royaumes de Chu, Han, Qi, Qin, Wei, Yan et Zhao à la fin d’une dynastie Zhou bouleversée a amené une multitude de changements politiques. D’abord, les doctrines philosophiques du passé comme celles de Confucius se voyaient être prohibées sous le règne de Qin qui s’autoproclamait le Premier Auguste Empereur de Qin.[10] Il se considérait comme le maître du monde civilisé et prédisait que sa dynastie allait durer un millénaire. Après avoir vaincu son dernier rival, l’empereur était obsédé par le rêve de l’immortalité et en quête d’un élixir de vie éternelle qu’il pensait trouver sur les «îles des immortels».[11] Durant son règne, il allait jusqu’à manger des médicaments contenant du mercure qui était très abondant dans les régions montagneuses du nord-est de la Chine et dont il pensait qu’il allait prolonger la vie. L’intérieur de son tombeau reflète également son rêve d’immortalité. Situé dans une pyramide de galets inversée d’une hauteur approximative de 43 mètres, on retrouve notamment une armée d’environ sept mille soldats en terre cuite provenant du lœss, une voûte étoilée complète et une voie lactée en rivière de mercure.[12] En proximité de la tombe, on trouve d’autres tombeaux contenants des chars royaux en bronze, des tablettes épigraphes en terre cuite, des offrandes en bronze, jade et or ainsi que de nombreuses tombes d’enfants, femmes et hommes.

    Dans une série de premiers autodafés dans l’histoire, l’empereur brûlait publiquement les livres de ceux qui s’opposaient à ses idéaux. Il procédait également à une forte centralisation des pouvoirs et divisait son administration en trois parties significatives : il y avait des autorités censoriale, civile et militaire. Sous le gouvernement central, il y avait deux paliers: des comtés et des provinces. Les gouverneurs responsables étaient nommés par la cour impériale et Qin Shi Huangdi pouvait les révoquer en tout temps. Les responsables au niveau civil étaient souvent recommandés par des gouverneurs, mais définitivement mis en place par l’empereur. Qin Shi Huangdi valorisait surtout les métiers d’agriculteurs et de militaires selon les commandements de Shang Yang. Il attribuait des terres aux familles des paysans qui allaient servir dans l’armée. Dans une société de vingt rangs sociaux différents, on ne pouvait monter qu’à l’aide d’exploits militaires. L’empereur mettait en place un code pénal complexe et excessivement sévère basé sur les six vermines, dix diaboliques ou encore douze malfaisantes.[13] Malgré une bureaucratie totalitaire, l’empereur demeurait suspicieux à un niveau paranoïaque envers tout le monde ce qui touchait aussi le domaine administratif ou public qui était très contrôlé par des groupes de surveillance interne. Malgré sa prudence, Qin ne pouvait empêcher qu’un complot allait avoir lieu tout juste après sa mort. L’influent chancelier Li Si et l’eunuque en chef Zhao Gao ne respectaient pas le dernier vœu du premier empereur de transmettre le pouvoir au fils aîné car celui-ci était proche de l’influent général Meng Tian que les deux n’appréciaient point. Ils décidaient donc d’écrire une fausse lettre au nom de l’empereur qui exigeait le suicidait du fils aîné et du général et le plan fonctionnait.

    Après son décès, l’empire de Qin Shi Huangdi ne survivait que pendant trois ans. D’abord, il y avait le règne du Deuxième Empereur de Qin, Huhai, qui était au pouvoir entre le mois d’octobre de l’an 210 avant notre ère jusqu’au mois d’octobre de l’an 207 avant notre ère. Malgré ses talents en administration et jurisprudence, son règne de terreur inspiré par son père finissait par s’effondrer rapidement. Cholérique et paranoïaque, il ordonnait la mort de ses fidèles les plus importants et n’était bientôt plus en mesure de contrer le grand nombre de rébellions sur son territoire. Il faisait aussi face à des conspirations internes de l’eunuque Zhao Gao. Lorsque le palais de l’empereur était encerclé par des rebelles de l’ancien royaume des Han sous les ordres de Liu Bang, l’empereur se suicidait.[14] Le règne du Troisième Empereur de Qin, Ziying, ne durait qu’un mois et demi. D’ailleurs, on ne le considérait plus comme autorité suprême d’un empire, mais plutôt du royaume de Qin. Mis en place par l’eunuque Zhao Gao qui n’obtenait pas l’approbation de monter lui-même sur le trône, Ziying tuait d’abord de ses propres mains l’eunuque après avoir réalisé qu’il jouait un double-jeu.[15] Peu de temps après, il s’inclinait devant les rebelles et après un court temps vacant, c’était le début d’une nouvelle ère sous la dynastie Han.  

    Malgré la courte durée de la dynastie Qin, de nombreuses innovations de cette dynastie ont été adaptées en les dynasties qui allaient suivre. La plus importante était d’abord la dynastie Han sous le règne du premier empereur Han Gaozu qui était avant connu sous le nom de Liu Bang. Durant la dynastie des Han occidentaux, la division du territoire en districts et comtés impérial était par exemple préservée, mais l’empereur accordait plus d’indépendance en y mettant en place une série de princes alliés. Il mettait également en place un régime favorable à l’agriculture en réduisant les impôts et en révisant le code pénal. La charge devenait pourtant plus dure pour les marchands. Sous la dynastie des Han occidentaux, le territoire occupé était plus tard divisé en préfectures qui avaient des codes de loi indépendants. L’important empereur Wu Di qui régnait de 140 à 87 avant notre ère révolutionnait la fonction publique en faisant passer des testes d’aptitudes pour employer ceux qui étaient les plus intelligents et non ceux qui avaient le plus de prestige.

    Les deux dynasties des Han occidentaux et orientaux étaient seulement interrompues par la très courte dynastie Xin entre 9 et 23 après Jésus Christ. La première dynastie des Han occidentaux se terminait lorsque l’influent Wang Mang, qui avait créé un certain culte de personnalité autour de lui lors de sa carrière à la cour impériale, mettait en place l’enfant Han Ruzi comme empereur après le décès de ses parents avant de décider de prendre lui-même le pouvoir en main. Son règne ne durait que quatorze ans car il faisait face à une révolte de paysans qui déclenchaient une guerre civile grandissante face aux injustices sociales causées par des créations de monopoles agricoles et également en raison de plusieurs catastrophes naturelles telles que des inondations du fleuve jaune et de nombreux tremblements de terres.

    À la fin de la dynastie Xin, le nouveau royaume des Han s’assurait du soutien des paysans rebelles, assurait certaines réformes et réunifiait l’empire, mais ne pouvait pas réellement contrer les nombreux problèmes sociaux. La dynastie des Han orientaux était marquée par une prise de pouvoir des monopoles agricoles, une radicalisation des mouvements religieux comme celui des Turbans jaunes taoïstes et de l’École des cinq boisseaux de riz et des conspirations internes mettant fin à la dynastie dans une période de grands bouleversements en 220 après Jésus Christ.[16]

    La perspective socio-ethnique mésopotamienne:

     La Mésopotamie était constituée d’une panoplie d’ethnies différentes ce qui se voit encore à nos jours en Proche Orient. Ces ethnies et leurs cultures, intérêts et langues différents étaient souvent à l’origine d’un esprit de concurrence et de conquête. Les principaux peuples étaient ceux des Akkadiens, Assyriens, Babyloniens et Sumériens. Au niveau de la culture, le facteur religieux jouait et joue un rôle important en Mésopotamie. Les premiers lieux de culte identifiés par des archéologues datent du cinquième millénaire avant notre ère et la disparition des religions mésopotamiennes ne s’amorçait que durant le premier millénaire avant notre ère avec l’influence grandissante de la culture hellénistique.[17] Souvent, les différents groupes ethniques avaient des divinités identiques ou au moins semblables. Lors de conquêtes, ces divinités étaient d’abord conservées et le peuple vénérait des fois le même dieu sous deux noms différents. Ce n’est que lors de l’établissement d’une administration plus organisée sous Hammourabi que certains des dieux identiques ont été éliminés et que la complexité culturelle était simplifiée à cet égard.

    La société mésopotamienne se divisait en cinq groupes dont trois classes spécifiquement mentionnées par le Code d’Hammourabi.

    Premièrement, il y avait  bien sûr le roi qui dispose d’un droit divin pour régner sur son peuple. Beaucoup d’inscriptions sur des stèles et des tombeaux mettent l’accent sur cette justification divine des rois.

    Ensuite, il y avait évidemment la famille du roi et ses protégés. Comme dans toutes les classes sociales, les hommes jouaient un rôle beaucoup plus important que les femmes dont on connaît peu de choses.

    Les trois prochaines classes sont celles mentionnées par le Code d’Hammourabi ainsi que par les Lois assyriennes. La première était celle des hommes libres, les «awīlum», qui travaillaient pour des grands organismes étatiques au palais ou au temple de la ville. On peut parler d’une certaine forme d’aristocrates ou de nobles.[18]

    La deuxième classe, celle des «muškēnum», est une autre catégorie d’hommes libres. Ceux-ci vivaient dans les communautés urbaines et rarement aussi rurales. Dans les deux classes, la stratification sociale ne se faisait pas selon une idéologie précise, mais elle était plutôt basée sur le pouvoir économique. Pour avoir davantage de moyens financiers, il fallait travailler main en main avec le personnel du temple ou même directement avec le pouvoir royal ce qui n’était possible que pour les hommes libres les plus aisés. En ce qui concerne cette classe, les historiens ne sont pas certains s’il s’agit d’une classe sociale totalement dépendante du palais ou plutôt libre.[19]

    La troisième classe sociale selon le Code d’Hammourabi est celle des «wardum» ou esclaves qui occupaient évidemment le bas de l’échelle sociale. Il y a deux interprétations qu’il faut accentuer. Premièrement, ce terme semble désigner de façon très globale tous les sujets du roi qui lui doivent servir. Deuxièmement et dans une mesure plus précise, on désigne avec ce termes des personnes assujetties à un maître ou serviteur particulier.[20] On les considère comme des objets devant servir leurs maîtres. Au sein de cette classe, il y avait cinq sortes d’esclaves. Premièrement, il y avait les prisonniers de guerre qui étaient assez nombreux en raison des conquêtes et guerres fréquentes dans la civilisation mésopotamienne. Par la suite, il y avait les hommes libres tombés en disgrâce. Ces personnes avaient par exemple accumulés des dettes impayées et devaient alors servir ceux envers qui ils avaient ces dettes. Une fois que les dettes étaient remboursées, ces esclaves pouvaient réparer leur statut social et éventuellement redevenir des hommes libres. Ensuite, il y avait aussi des étrangers qui ne disposaient pas des mêmes droits que les citoyens du royaume. Après, il y avait des personnes vendues. Une personne vivant des difficultés économiques ou sociales pouvait par exemple vendre ses services à un maître ou serviteur et se déclarer ainsi esclave. La dernière catégorie est celles des enfants d’esclaves. Un enfant né d’une mère et d’un père esclaves avait aussi un maître dès sa naissance. Souvent, le maître allait marier le jeune esclave avec une fille de parents esclaves dans le but de maintenir la continuité d’une main-d’œuvre.

    La perspective socio-ethnique chinoise:

    Sous la centralisation de Qin Shi Huangdi, le système de poids et de mesures avait autant été unifié que l’écriture des caractères chinois. De plus, l’empereur développait le pays de façon administrative en créant par exemple un vaste système routier. Il y avait donc beaucoup de bouleversements, de créations et d’innovations, mais le climat social était plutôt froid sous ce règne totalitaire où les nombreuses minorités ethniques visibles ainsi que de plus en plus de minorités religieuses invisibles ne pouvaient pas exprimer leurs pensées. Une frontière entre le peule han et les barbares mongols du nord constituait visiblement la construction continue de la Grande Muraille.

    La dynastie des Han occidentaux octroyait beaucoup plus de liberté d’expression au peuple ce qui avantageait au fur et à mesure surtout les minorités religieuses, mais moins les minorités ethniques. L’important empereur Wu Di qui régnait de 140 à 87 avant notre ère, définissait le confucianisme comme idéologie politique de la dynastie des Han occidentaux, mais on remarquait aussi une montée du bouddhisme en général et du taoïsme en particulier.[21]

    Durant les deux dynasties des Han, plusieurs progrès scientifiques et techniques faisaient avancer la société sur le plan culturel. Malgré la préservation d’un système patriarcal[22], c’était aussi la première fois dans l’histoire de la Chine que les femmes jouaient un rôle plus accentué en contribuant des œuvres artistiques et intellectuels à la société.[23] À la fin du deuxième siècle avant notre ère, le premier calendrier chinois était introduit. Durant le même siècle, Chunyu Yi rédigeait une sorte de première encyclopédie médicale. Durant le premier siècle avant notre ère, un recueil de données géographiques et de légendes de l’antiquité chinoise, le Shanhaijing ou encore le Livre des monts et des mers était achevé et édité sous la direction de Liu Xang et de son fils Liu Xin. Durant les siècles suivants, plus d’ouvrages historiques et scientifiques étaient rédigés que jamais avant en Chine. En 105 après Jésus Christ, l’eunuque haut fonctionnaire Cai Lung déterminait un processus de fabrication de la première sorte de papier performant dans le monde. Un des personnages scientifiques les plus splendides était Zhang Heng. Il était entre autres l’inventeur du sismographe, de l’odomètre et du premier globe terrestre durant le deuxième siècle de notre ère. Durant ce même siècle, le domaine de la médecine faisait également des progrès remarquables. Zhang Zhongjing était l’inventeur de la symptomatologie et de la thérapeutique chinoise. Hua Tao était le premier médecin à utiliser des narcoses lors de ses traitements.[24]

    Ironiquement, la décentralisation des pouvoirs, la valorisation des exploits agricoles et une plus grande liberté de pensée devenaient une menace grandissante pour les empereurs car ces aspects provoquaient des injustices sociales. Plusieurs familles de cultivateurs aisés dominaient le marché économique et employaient comme esclaves des débiteurs qui étaient souvent des paysans de petites fermes non-concurrentielles, ce qui bouleversait l’ordre social. Cela allait résulter en une guerre civile et provoquait la très courte dynastie de Xin. Même lors de la dynastie des Han orientaux, ces problèmes n’étaient jamais résolus. Le mécontentement social et la montée en puissances des sectes religieuses allaient mobiliser la population pour se solidariser lors d’un mouvement populaire grandissant contre le pouvoir impérial.

    La perspective militaire mésopotamienne:

                Le pouvoir militaire est une sérieuse possibilité de prendre le pouvoir et/ou de le conserver. C’est ainsi parce que le pouvoir militaire permet de prendre le contrôle des richesses en s’accaparant par la force les ressources stratégiques. Il permet également de le conserver en protégeant ces  mêmes ressources stratégiques. Le pouvoir militaire serait possiblement issu de la création de surplus dans les sociétés antiques. En effet, la création de surplus nécessite la création d’une force armée afin d’empêcher ses propres citoyens ainsi que les citoyens étrangers de s’emparer des réserves. Ces militaires antiques étaient souvent gérés par les administrateurs des surplus. Nous souhaitons faire valoir l’hypothèse que les gens qui administraient ces surplus pouvaient utiliser l’armée pour obtenir davantage de pouvoir. Nous savons que ces administrateurs pouvaient prendre un pouvoir total sur l’armée en temps de crises. Ces situations de crises amènaient souvent des solutions plus ou moins radicales pour résoudre une ou plusieurs problématiques majeures. Notre hypothèse est notamment corroborée par les réflexions de Charles Redman qui suggère qu’en temps de crises, lorsqu’il y avait une menace de guerre, les assemblées populaires pouvaient accorder l’autorité suprême à un de ses membres en le déclarant roi.[25]. Lorsqu’on parle d’assemblées, on parle d’une forme de conseil des aînés qui tentait de gérer les affaires publiques de la vie de tous les jours. Le pouvoir passait donc régulièrement d’une assemblée citoyenne d’anciens à un chef militaire. De chef militaire à monarque, il n’y à qu’un pas. Nous supposons donc que la plupart de rois mésopotamiens étaient des chefs de guerre originaires de postes administratifs autant du côté des agresseurs que du côté des agressés vu que les villes-états n’étaient non seulement en concurrence économique, politique et sociale, mais également militaire ce qui menait à des temps de guerres fréquents quand il était plus avantageux d’avoir un «ensi» et donc un prince-gouverneur qu’un simple «sangu» ou prêtre au pouvoir. Ce n’était qu’après la mise en place durable d’un chef militaire que le pouvoir prenait une forme héréditaire transmise de père en fils.

                Pour réaliser les conquêtes de Sargon d’Akkad, de ses fils Rimush et Manishtusu ainsi que de son petit-fils Naram-Sin, les rois d’Akkad se sont appuyés sur une armée très efficace et souvent victorieuse. Cela s’explique par une évolution de l’armement des soldats et des techniques de combat de plus en plus élaborées en comparaison avec d’autres dynasties archaïques. Les chars de combat étaient remplacés par une infanterie plus agile et équipée plus légèrement. Les soldats se servaient de masses d’armes, de poignards et de lances et de plus en plus aussi d’arcs composites ayant une bonne portée de tir.[26] Une des premières armées permanentes était constituée de soldats d’élite. Elle était entretenue à l’aide de concessions de champs qui appartenaient auparavant aux domaines d’autres institutions étatiques.[27]

    La perspective militaire chinoise:

                En Chine, le processus d’acquisition du pouvoir est semblable à celui que l’on retrouve en Mésopotamie. L’avènement d’un pouvoir basé sur le militaire était issu de la nécessité de se défendre et de défendre les surplus. Les citadins étaient devenus des conquérants sous la direction d’un seigneur qui peut être décrit comme «le descendant d’une race victorieuse qui aurait d’un seul coup introduit en Chine le régime féodal et l’organisation urbaine».[28] Lié au fort culte des ancêtres en Chine, ce pouvoir avait été transmis de génération en génération. La période des royaumes combattants nous instruit sur la place qu’un souverain hautement militarisé ou sous l’influence de militaires pouvait occuper dans la société chinoise.

    Qin Shi Huangdi était le premier empereur d’une Chine unifiée et était un grand conquérant. «En 221, après de brillantes conquêtes, il pouvait déclarer que la Chine était entièrement pacifiée et demander à ses ministres de  lui trouver un titre…».[29] Ce Qin Shi Huangdi avait une méthode qui alliait l’agressivité militaire et la placide vie paysanne. Le système consistait en un enrichissement par le biais de l’agriculture suivie par des conquêtes militaires augmentant le nombre de terres pour pouvoir lever d’autres armées.

    Loin avant l’unification sous Qin Shi Huang, une série de conquêtes commençait au temps des royaumes combattants. Environ 475 ans avant notre temps, la Chine entrait dans la période des «Royaumes Combattants» qui était caractérisée par une concentration du pouvoir aux mains des maîtres de 17 puis de 7 principautés».[30] Les royaumes étaient tous en guerre et finissaient lentement par s’annexer entre eux. L’empereur Qin Shi Huangdi était le vainqueur des sept principautés restantes et mettait un terme à la dynastie Zhou quand il était devenu suffisamment puissant pour vaincre les autres principautés. Ainsi, la société chinoise passait d’une société des cités-états à une société territoriale. On estime que l’empereur possédait une armée d’environ un million d’hommes.[31]

    À l’époque de la dynastie Han, la flotte impériale s’avérait être supérieure à celles des pays européens tels que l’Espagne, l’Italie ou le Portugal. Certains historiens supposent même que la dynastie Han aurait été en mesure de conquérir facilement l’Occident et le monde entier à cette époque en raison de sa technologie hautement avancée, mais les deux dynasties auraient préféré solidifier le territoire déjà occupé.[32]

    La perspective économique mésopotamienne:

                Nous savons que l’accumulation de surplus requiert que l’on gère les stocks, qu’on les compte, surveille et distribue. Ces nouvelles nécessités entrainaient l’apparition de nouvelles classes sociales basées sur l’administration avec de nouveaux métiers et rôles sociaux. Mentionnons les scribes ainsi que les récolteurs de taxes comme exemples plus concrets. Comme les gens occupant ces nouveaux postes administratifs spécialisés étaient en lien étroit avec les ressources de la communauté, ils pouvaient rapidement s’en octroyer une plus grande part en créant peu à peu une classe plus aisée. Celle-ci tentait alors une accumulation accrue de biens. Un administrateur ayant plus de pouvoir sur les ressources ou ayant accumulé plus de ressources au fil du temps pouvait très bien se procurer certains services de ses concitoyens en les faisant par exemple travailler pour lui. Ces employés travaillaient de concert pour contribuer à l’enrichissement de leur employeur. Ce phénomène faisait rapidement de lui de facto le chef des autres administrateurs étant donné qu’ils allaient bientôt également travailler sous ses ordres. Ce développement social soutient notre supposition initiale que la plupart de rois mésopotamiens étaient des chefs de guerre originaires de postes administratifs. Charles Redman décrit que chaque ville avait des dirigeants connus sous la description de «sangu» ou comptable ce qui était un terme pour l’administrateur en chef d’un temple, suggérant que les premiers dirigeants et rois étaient en effet originaires de postes administratifs et qui avaient progressivement dominé leurs collègues.

    La perspective économique chinoise:

                  La Chine est un pays où l’agriculture gardait toujours une importance vitale. Durant la période des dynasties étudiées, la Chine était beaucoup moins urbanisée que la Mésopotamie. Les terres étaient davantage adaptées à l’agriculture et ainsi plus faciles à cultiver. Les héros-fondateurs du pays procédaient à un ordonnancement du pays sous forme d’organisation civile de la société chinoise. On peut donc supposer que des personnages influents s’occupaient d’organiser les campagnes chinoises à un niveau non-militaire du moins au début de cette civilisation. Ayant des terres facilement aménageables, les cités-états chinois étaient de plus en plus tentés de trouver des chefs plus portés sur l’acquisition de richesses par la force et sur la défense contre ces mêmes forces. La Chine était d’abord formée de citées-états et s’est graduellement transformée en un modèle d’état territorial malgré le fait qu’il y ait eu des chefferies basées sur l’économie. Comme les différentes terres avaient un rendement qui ne nécessitait pas d’une organisation supérieure, l’accroissement de la richesse passait plus par l’accaparement des ressources des voisins que par la majoration de son propre rendement menant ultimement à l’unification sous Qin Shi Huang.

    Après la fin de la dynastie Qin, le pouvoir impérial se décentralisait sous la dynastie Han. Elle mettait en place des princes qui allaient administrer les terres agricoles. Malgré plusieurs conquêtes, les empereurs misaient davantage sur l’économie agricole et diminuaient peu à peu les efforts de guerre. Sous les Han occidentaux, les socs d’araire en fonte se développaient, la traction animale était introduite et les systèmes d’irrigation étaient étendues en employant aussi un système de rotation des cultures. De plus, certaines familles d’agriculteurs employaient plusieurs centaines d’esclaves et diversifiaient leurs économies au détriment des petites fermes qui s’endettaient et dont les membres étaient forcés à faire des travaux pour les créanciers en devenant ainsi esclaves. 

    IV. Comparaisons des facteurs politique, social, militaire et économique:

    Comparaison des deux civilisations au niveau politique:

    La Mésopotamie se distinguait au niveau politique par la succession rapide et non familiale de ses dirigeants politiques. On ne se suivait pas selon les dynasties ou selon la famille, mais selon que l'on contrôle le territoire militairement ou non. Dans un même territoire, la même famille gardait d’abord rarement le pourvoir. On constatait donc de fréquents changements de roi. La conquête de nouveaux territoires semblait être une des priorités pour les rois d'alors. La civilisation mésopotamienne était donc en guerre constante et se voyait très rarement être unifiée suite aux succès administratifs et militaires de Sargon d’Akkad et du roi Hammourabi. Contrairement à la civilisation mésopotamienne, la civilisation chinoise se voyait être unifiée dès l’intervention de Qin Shi Huangdi. Les guerres entre cité-états ne sont arrivées qu'avant son règne. En Chine, les empereurs se succédaient de façon héréditaire en différentes dynasties.  En Mésopotamie, on gardait le contrôle sur les populations grâce a ses armées et en Chine, cela se faisait à l’aide d’une institutionnalisation plus vaste. Pour en conclure, la Chine maintenait son unification en raison d’une administration diversifiée et d’un gouvernement centralisateur tandis que la Mésopotamie était beaucoup moins stable et changeait souvent de chefs sur un territoire constamment morcelé par des guerres et des gouvernements peu stables et rarement centralisateur.

     

    Comparaison des deux civilisations au niveau social:

    Au niveau culturel, la société chinoise vivait dans un régime assez strict dès l’avènement des Qin. Cette société favorisait les exploits militaires et l’agriculture. Les hommes vivaient d’abord libres et les femmes avaient perpétuellement plus de place dans cette société sous les dynasties des deux Han que les femmes mésopotamiennes. La société mésopotamienne était assez différente en raison de cinq classes sociales assez distinctes qui ne devenaient que plus flexibles et libres sous le règne du roi Hammourabi qui se basait sur le premier code de loi jamais conçu par l’homme. Mais ce code n’était pas institutionnalisé et préservé de génération en génération en raison du manque de longévité des différents royaumes. Il n’existe pas ou peu de preuves d’une tentative de projet national même quand le territoire fut brièvement unifié. L’empire chinois était très centralisé malgré l’immensité du territoire sous la juridiction de l’empereur. Des travaux publics nationaux étaient entrepris et une institutionnalisation des poids et des mesures ainsi que de l’alphabet étaient de rigueur. Il est intéressant de noter le niveau d’homogénéité ethnique relativement élevé en Chine qui s’oppose à la diversité ethnique très grande sur un territoire très délimité en Mésopotamie. La population de la Mésopotamie était d’ailleurs très variable. On retrouvait des ethnies de différentes sortes selon le territoire de la Mésopotamie. Bien entendu, il existait des rivalités entre elles qui n’étaient pas sans conséquences sur l’unification du territoire de cette civilisation. Sous les deux dynasties Han, la Chine est devenue une société plus ouverte notamment grâce à la montée progressive de nombreuses philosophies religieuses comme le confucianisme ou le bouddhisme. Au niveau religieux, la société Mésopotamienne était largement polythéiste et croyait donc en de multiples dieux. Ces différentes religions étaient marquées par un grand pessimisme et ne proposaient souvent qu’un enfer.

    Comparaison entre les deux civilisations sur le plan militaire:

    Nous avons vu que la Mésopotamie est axée dès ses débuts sur les questions militaires et que ce n'était pas le cas en Chine. Ceci s'explique par le fait qu'en Mésopotamie les rivalités commençaient rapidement en raison du manque de terres, des tensions entre les groupes nomades et sédentaires ainsi que le commerce qui choyait toujours à la ville la plus riche. La Mésopotamie fut donc toujours un territoire bouleversé par des guerres presque incessantes. En conséquence, les chefs militaires foisonnaient dans cette civilisation. À contrario, en Chine, les terres fertiles ne manquaient pas et le commerce n'engendrait d’abord pas de tensions entre les diverses populations. Mais, lorsque celles-ci se faisaient plus rares, les conflits apparaissaient également. Cela est toutefois arrivé beaucoup plus tard dans la civilisation chinoise. Dans la civilisation mésopotamienne, on constate que le pouvoir militaire apparaissait dans des situations de conflit avec les autres Cité-états. Ces militaires étaient nommés chefs dans les situations critiques seulement. Dans la Chine antique, le pourvoir militaire arrive avec la féodalisation de la Chine qui suivait l'avènement de Qin Shi Huangdi. Après lui, la Chine, qui était alors unifiée, retrouvait une ère moins militariste. On pourrait être porté à penser qu'une des raisons pour les combats incessants en Mésopotamie provient du fait qu'elle ne fut jamais unifiée pour bien longtemps. Cela favorise donc l'émergence de leaders belliqueux. La Chine, une fois unifiée, nécessitait plutôt de bons administrateurs. En conclusion, les chefs militaires apparaissent plus tardivement en Chine et disparaissent pour de bonnes périodes de temps. En Mésopotamie, avec l'épée de Damoclès qu’étaient les conflits permanents, les citées étaient nécessiteuses en chefs militaires aguerris.

    Comparaison entre les deux civilisations sur le plan économique:

    La Mésopotamie est une zone fertile située au milieu d'un désert. Les zones fertiles sont bien entendu assez rares. Cette rareté poussait les Mésopotamiens à tenter de les mettre en valeur autant que possible grâce à l'irrigation. L'irrigation et l'augmentation des surplus qui en découlait avait créé une classe administrative importante pour la société et de laquelle des chefs pouvaient émerger en cas de nécessité. En Chine, l'irrigation et la mise en valeur des terres était moins importante à ses débuts étant donné la grande fertilité et la vaste disponibilité des terres. Les paysans n'avaient qu'à défricher la forêt pour trouver de la terre fertile à profusion. Cela ne favorisait pas l'émergence de chefs administratifs à ses débuts. Mais, après le règne de Qin Shi Huangdi, ceux-ci prenaient de l'importance étant donné que la population était de plus en plus concentrée et que l'empereur jaune mettait en place l'embryon d'un système administratif. De plus, une raréfaction des terres accompagnée de déforestation arrivait inéluctablement. Cela entraînait le besoin de mettre en valeur les terres disponibles et de facto l'apparition de chefs administratifs capables de mener à bien ce projet civil de mise en valeur. Bref, la Chine commençait à avoir des chefs plus administratifs après Qui Shi Huangdi et la Mésopotamie disposait de chefs administratifs plus facilement et souvent remplacés par des chefs militaires en temps de guerre. En Chine, les grandes familles d’agriculteurs formaient bientôt des monopoles sous les deux dynasties Han qui concurrençaient le pouvoir impérial tandis que le pouvoir central en Mésopotamie exerçait un contrôle plus sévère qui était aussi avantagé par un territoire plus limité et facile à gérer ou surveiller.

     

    V. Conclusion:

     

    Pour en conclure, les sociétés mésopotamienne et chinoise avaient beaucoup de points divergents et en commun.

     

    Débutons d’abord par les différences entres les deux civilisations. La majorité du temps, le pouvoir est détenu par un roi plutôt guerrier en Mésopotamie et par un roi plutôt administrateur en Chine. Nous expliquons ce fait par la condition de cités-états éclatées et toujours en guerre de la Mésopotamie ainsi que par la condition d'état territorial et assez stable de la Chine qui fut atteint par sont unification politique. Au niveau de l’homogénéité culturelle, la fragmentation sociale évidente était une source de tensions grandissantes en Mésopotamie. Une autre raison pour les instabilités fréquentes était le territoire géographiquement limité avec le manque grandissant de ressources. En Chine, les tensions résultaient plutôt d’inégalités sociales au niveau de la répartition des richesses agricoles et économiques et plus tard de la diversité philosophique et religieuse grandissante durant les deux dynasties Han qui était beaucoup plus porté sur le monothéisme, le positivisme et les valeurs traditionnelles qu’en Mésopotamie. En résumé, selon les périodes de leurs histoires respectives, la Chine et la Mésopotamie ont eu des tendances politiques plus civiles et d'autres plus martiales.

     

    D’un autre côté, nous pouvons également constater un certain nombre de ressemblances entres les deux civilisations. Les deux sociétés avaient connu un premier pouvoir politique fort, centralisé et unifié. En Chine, c’était le règne de l’empereur mythique Qin Shi Huangdi et en Mésopotamie, il s’agissait de celui de Sargon d'Akkad. Ces chefs ont du être autant de grands administrateurs que de grands stratèges guerriers malgré la proéminence du statut de conquérants. Nous devons toutefois souligner le fait que la majorité des chefs mésopotamiens étaient plutôt des guerriers et que la majorité des chefs chinois étaient des administrateurs du à des conditions politiques, socio-ethniques, économiques et militaires. Après ces périodes d’unification, les deux civilisations ont connu une certaine décentralisation égalisatrice au niveau administratif et social sous les deux dynasties Han en Chine et sous le règne du roi Hammourabi en Mésopotamie. Ces règnes étaient d’abord plus durables et survivaient pendant plusieurs générations, mais ils finissaient par s’affaiblir plutôt perpétuellement en raison d’une trop grande diversification administrative et sociale qui allait mettre en question le pouvoir central.

     

    Revenons pour en conclure à notre hypothèse initiale qui supposait qu’un système durable serait basé sur le développement d’une identité sociale unificatrice, la mise en place d’une gestion politique gardant la balance entre l’autorité et la diplomatie, le développement d’une force militaire disciplinée et technologiquement avancée et un essor économique diversifié et innovateur.

     

    Au niveau de la Chine, la dynastie Qin manquait clairement de diplomatie et de liberté aux niveaux externe et interne ce qui explique sa chute assez rapide. Concernant les dynasties Han, leur système s’approchait probablement le plus d’un idéal utopique, mais échouait au niveau de l’identité sociale unificatrice en raison d’une montée d’intérêts économiques et d’une diversification culturelle au niveau religieux malgré une assez grande homogénéité ethnique.        

     

    En ce qui concerne la Mésopotamie, les royaumes de Sargon d’Akkad autant que celui d’Hammourabi étaient à long terme confrontés à un manque de cohésion culturelle et ethnique et ne réussissaient pas de maintenir une identité nationale unificatrice durable.  

     

    Pour en conclure, nous obtenons donc un résultat assez divergent face à notre hypothèse initiale parce qu’elle s’avère donc être véridique au niveau théorique, mais plutôt utopique au niveau pratique. Nous pouvons pourtant constater que chaque dynastie et royaume étudiée lors de nos recherches s’approchait beaucoup plus de cet idéal utopique que les régimes qui avaient été mis en place auparavant. Ces dynasties et royaumes allaient largement influencer l’avènement des civilisations chinoise et mésopotamienne sur les points politique, social, militaire et économique qui allaient être en parties préservés ou reproduits.

     

     

     

     

     

     

     

    Bibliographie:

     

    Notes de cours et sites d’internet:

     

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    26.)                       WEST, B.A., 2009, «Encyclopedia of the Peoples of Asia and Oceania», New York City, Infobase Publishing (1002 pages).

     

    27.)                       WESTBROOK, R., 2003, «A History of Ancient Near Eastern Law vol. 1», Leiden, Brill Academic Publishers (440 pages).

     

    28.)                       WESTERNHOLZ, A., 1999, «The Old Akkadian Period: History And Culture» dans Annäherungen: Mesopotamien, Akkade-Zeit und Ur III-Zeit, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht (414 pages).

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


     

    [1] UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL (2007), «Mésopotamie: berceau de la civilisation», lien direct: http://www.er.uqam.ca/nobel/m250251/cadre_geo.html (consulté le 2 décembre 2012).

     

    [2] SZLECHTER, É., 1989, «Les empires mésopotamiens», dans «Les Grands Empires», Bruxelles, Éditions De Boeck, p. 95 (p. 95 à 133) (889 pages).

     

    [3] KUPPER, J.R., 1982, «Les Nomades en Mésopotamie au temps des rois de Mari», Genève, Librairie Droz, p. 83 (282 pages).

     

    [4] CRAWFORD, H. E.W., 2004 «Sumer and the Sumerians», Cambridge, Cambridge University Press, p.33 (262 pages). 

     

    [5] KUIPER, K., 2010, «Mesopotamia: The World’s Earliest Civilization», New York, Rosen Publishing Group, p. 51 (216 pages).

     

    [6] JACOBSEN, T., 1979, «Iphur-Lish and Its Times», dans Archiv für Orientforschung, Band 26, p. 1-14, Horn et Vienne, Verlag Berger et Universitätspresse Wien, p. 1-14 (478 pages).

     

    [7] NISSEN, H.J., 1998, «Geschichte Alt-Vorderasiens», Oldenbourg et Munich, Oldenburger Wissenschaftsverlag, p. 66-71 (294 pages).

     

    [8] MAYFIELD, C. et K.M. QUINN, 2007, «Hammurabi: Babylonian Ruler», Huntington Beach, Teacher Created Materials, p.8 (30 pages).

     

    [9] ALDOSARI, A., 2007, «World and Its Peoples: Middle East, Western Asia, and Northern Africa», Singapour, Marshall Cavendish p. 174 (1584 pages).

     

    [10] DUIKER, W. J. et J. J. Spielvogel, 2008, «World History: To 1800», Stamford, Cengage Learning, p. 83 (592 pages).

     

    [11] LEMOY, C., 2005, «De l’Asie antique à l’Amérique précolombienne», Nantes, Éditions Amalthée, p. 99 (274 pages).

     

    [12] BONNET-BIDAUD, J.-M., 2008, «Les observations astronomiques dans l’Empire du Milieu» dans Étoiles dans la nuit des temps, Paris, Éditions L’Harmattan, p. 135-150 (204 pages).

     

    [13] LANGEVIN, É.  Notes de cours, Thème #11 Chine: Néolithique et Civilisations, p. 8. (14 pages).

     

    [14] HIGHAM, C., 2009, «Encyclopedia of Ancient Asian Civilizations», New York City, Infobase Publishing, p. 123 (440 pages).

     

    [15] SIMA, Q. et B. WATSON, 1993, «Records of the Grand Historian: Qin Dynasty», New York City, Columbia University Press, p. 73 (243 pages).

     

    [16] MARTENS, É., 2007, «Histoire du Bouddhisme tibétain: La Compassion des Puissants», Paris, Éditions L’Harmattan, p. 49 (282 pages).

     

    [17] BRIANT, P. et F. Joannès, «La transition entre l’empire achéménide et les royaumes hellénistiques», Paris, Éditions De Boccard, p.261-307 (475 pages).

     

    [18] SEUX, M.-J., 1986, «Lois de l’Ancien Orient», Paris, Éditions du Cerf, p.62 (84 pages).

     

    [19] WESTBROOK, R., 2003, «A History of Ancient Near Eastern Law vol. 1», Leiden, Brill Academic Publishers, p. 377-379 (440 pages).

     

    [20] TESTART, A., 2000, «Droit & Cultures – numéro 39», Paris, Éditions L’Harmattan, p. 44-48 (250 pages).

     

    [21] ANDREA A. J. et J.H. OVERFIELD, 2001, «The Human Record: Sources of Global History: To 1700», Boston, Houghton Mifflin Harcourt, p. 147 (560 pages).

     

    [22] HAVILAND, W., H.E.L. PRINS et D. WALRATH, 2007, «Cultural Anthropology: The Human Challenge», Stamford, Cengage Learning, p. 232 (424 pages).

     

    [23] LOCKARD, C. A., 2007, «Societies, Networks, and Transitions», Stamford, Cengage Learning, p. 133 (424 pages).

     

    [24] UNIVERSITÉ MUNICIPALE DE HONGKONG, 2007, «China: Five Thousand Years of History & Civilization», Hongkong, City University of HK Press, p. 331-334 (816 pages).

     

    [25] REDMAN. C. L., 1978, «The rise of civilisation», Binghamton, Éditions W.H. Freeman and Company, p. 7 (367 pages).

     

    [26] CASTEL, C., B. LAFONT, B. et P. Villard, 2001, «Armement» dans Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Éditions Bouquins p. 76-77 (974 pages).

     

    [27] WESTERNHOLZ, A., 1999, «The Old Akkadian Period: History And Culture» dans Annäherungen: Mesopotamien, Akkade-Zeit und Ur III-Zeit, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, p.65-68 (414 pages).

     

    [28] GRANET, M., 1929, «La civilisation Chinoise.» Corbeil, La renaissance du livre, p. 209 (523 pages).

     

    [29] OP. Cit p. 41

     

    [30] LANGEVIN, É., 2012, Notes de cours, Thème #11 Chine: Néolithique et Civilisations, p. 2 (14 pages).

     

    [31] MOHEN, J.-P., 1995, «Les rites de l’au-delà», Paris, Éditions Odile Jacob, p. 140-149 (329 pages).

     

    [32] WEST, B.A., 2009, «Encyclopedia of the Peoples of Asia and Oceania», New York City, Infobase Publishing, p. 253-265 (1002 pages).

     

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