• Gostwind est un groupe de trois musiciennes et trois musiciens sud-coréens qui combinent une multitude de genres de la musique classique avec des éléments de rock et de métal et des textes inspirés de légendes et contes de leur pays lors de la période Joseon entre 1392 et 1910. Le groupe emploie deux instruments rares dans leurs compositions: le daegeum qui est une sorte de flûte de bambou transversale et le haegeum qui est un vieil instrument à cordes ressemblant à un violon. En Corée du Sud, il n’y a que quelques cours spécialisés offerts à certains collèges et quelques universités pour apprendre à jouer ces instruments, mais il était important pour le groupe de créer un fond de musique authentique et traditionnel qui allait accompagner les textes culturels et historiques.

    J’ai rencontré le batteur, compositeur et chef du groupe Ryoo Keun-Sang pour obtenir plus de détails sur son groupe qui fêtera son dixième anniversaire l’année prochaine. Gostwind vient tout juste de sortir son troisième album «Kkokdugaksi» dont le nom est inspiré d’un vieux spectacle de marionnettes folklorique du pays. Le jeune intellectuel a grandi avec de la musique classique. Son père avait joué le cor français dans un orchestre symphonique. Ryoo parle aisément plusieurs langues comme l’allemand et a même fait une partie de ses études en musique classique en Allemagne. D’un autre côté, il a déjà joué de la batterie dans le groupe de rock gothique et rock alternatif Down In A Hole fondé par Seo Joon-Hee, le chanteur de deux groupes de thrash metal intitulés Silent Eye et Genocide. Le jeune homme a donc beaucoup de vécu et a trouvé un grand plaisir de le partager avec moi.

    Griffonnier: «Bonjour et merci d’accepter cette entrevue du Canada. Pourrais-tu nous dire ce que le nom Gostwind signifie?»

    Ryoo Keun-Sang: «Ce nom est inspiré des deux mots anglais «ghost» et «wind». Le premier mot est synonyme pour notre esprit et notre âme que nous retrouvons dans la musique rock. Le deuxième nous inspire un vent de changement qui devrait souffler sur ce monde. Beaucoup de gens nous demandent pourquoi nous avons enlevé le h dans notre nom complet. Ce n’est pas une faute d’orthographe. Nous voulions un nom simple, mais unique en même temps et ce nom sera le nôtre pour l’éternité.»

    Griffonnier: «Comment est-ce que les gens ont réagi quand ils ont découvert votre musique qui mélange le passé et le présent d’un point de vue musical et aussi textuel?»

    Ryoo Keun-Sang: «Nous avions un peu peur quand nous avons composé notre première chanson. Personne n’avait essayé un tel concept auparavant, nous étions de vrais pionniers d’un nouveau genre. Suite à la sortie de notre premier album en janvier 2005, les commentaires étaient heureusement positifs. Les gens nous disaient que notre musique est accrocheuse, surprenante et unique. Cela nous a encouragé à tenter notre tout premier concert dans un petit club de Seoul en 2005. Notre deuxième album qui s’appelle «Korean Road» a été publié en novembre 2006. Tranquillement, nos albums sont devenus plus coréens, c’est-à-dire que nous avons ajouté de plus en plus de rythmes typiquement coréens et des éléments musicaux et textuels très coréens. Les paroles de nos pièces sont très diversifiées et ne suivent pas toujours une ligne conductrice. Elles peuvent parler de nos vies de tous les jours, de la société coréenne d’aujourd’hui et d’hier ou de l’esprit de résistance qui incarne chaque groupe de rock à travers le monde. La seule constante est que les textes doivent toujours être écrit en coréen.»

    Griffonnier: « Pourquoi est-ce que cela vous a pris presque sept ans pour sortir votre troisième album?»

    Ryoo Keun-Sang: «Après la sortie de notre deuxième album, nous avions de grands problèmes avec notre agence concernant des questions d’argent. De plus, il y avait plusieurs membres du groupe qui étaient à remplacer. Mais nous n’avons jamais lâché et toujours continué à donner des concerts et à travailler sur de nouvelles compositions durant tous ces six ans.»

    Griffonnier: «Est-ce que vous êtes capable de vivre de vos activités musicales? Sinon, comment est-ce que vous faites fonctionner de façon harmonieuse vos vies de tous les jours et vos vies artistiques?»

    Ryoo Keun-Sang: «Chaque membre de notre groupe occupe encore un autre emploi. Les deux dames Eun-Hyung qui joue le daegeum et Seung-Taek qui joue le haegeum jouent avec moi dans le même orchestre municipal. Notre bassiste Jung-hyun est contrebassiste dans un orchestre philarmonique. Notre chanteuse Ran travaille dans les domaines de la musique et du théâtre traditionnel de Corée. Enfin, notre guitariste Byung-Chan gagne sa vie avec la diffusion de la musique et des effets sonores.»

    Griffonnier: «Quels objectifs est-ce que le groupe a pour le futur?»

    Ryoo Keun-Sang: «Nous devrions avant tout créer plus d’albums. Nous aimerions vraiment beaucoup jouer dans un pays étranger bientôt et notre agence travaille forte pour distribuer notre musique à l’échelle internationale. Un jour, j’aimerais organiser un grand concert avec un orchestre complet et une chorale complète. Nous aimerions renseigner le plus de personnes possibles sur la culture et musique coréenne à travers le monde entier et cette mission sera véhiculée par Gostwind. Notre pays a sa propre culture très unique malgré toutes les invasions et interventions et le nombre élevé d’échanges et d’influences que nous avons vécu. La Corée est en fait le pays avec le plus grand nombre d’héritages culturels enregistrés à l’UNESCO.»

    Griffonnier: «Cela met déjà un terme à notre petite entrevue. Quels sont tes derniers mots pour nos lectrices et nos lecteurs au Canada?»

    Ryoo Keun-Sang: «J’avais fait beaucoup d’entrevues en Corée, mais cette entrevue spéciale avec toi me paraît quasiment comme la rédaction d’une thèse de maîtrise. Nous avions vraiment des discussions intenses et profondes. Je te remercie beaucoup pour cela. Je pense que les cultures sont des armes beaucoup plus puissantes que des fusils. Dans ce sens, Gostwind aimerait devenir l’arme la plus forte pour représenter la Corée. Mes derniers mots pour vous seront bien simples: la musique rock ne mourra jamais!»

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  • L’Impact de Montréal a vécu une saison riche en émotions en nous montrant deux visages bien différents.

    La saison avait débuté beaucoup mieux que l’on aurait pu croire avec le nouvel entraîneur suisse Marco Schällibaum qui avait remplacé l’Américain Jesse Marsch. Il a immédiatement eu un impact positif sur l’équipe qui avait connu une première saison moyenne en la plus haute ligue de soccer en Amérique du Nord l’an passé. L’équipe était composée de vétérans internationaux comme le légendaire défenseur italien Alessandro Nesta, le centre canadien Patrice Bernier ou l’excellent attaquant italien Marco Di Vaio ainsi que de jeunes talents prometteurs comme le défenseur québécois Karl Ouimette, le centre français Wandrille Lefèvre ou l’attaquant américain Andrew Wenger. Plusieurs joueurs prêtés comme le centre italien Andrea Pisanu, l’attaquant argentin Andrés Romero ou l’attaquant italien Daniele Paponi ont également contribué à une équipe plus forte et large qui n’avait perdu qu’un seul de ses six matchs préparatoires.

    L’Impact de Montréal a surpris tous les experts en gagnant ses quatre premiers matchs de la saison régulière dont deux matchs à l’extérieur contre Seattle et Portland et donc autant que durant toute la saison précédente, mais c’étaient surtout les victoires à domicile au stade olympique contre le rival torontois et la fameuse équipe de New York qui ont créé des attentes élevés parmi les amateurs de l’équipe. L’équipe a d’abord su relever ses nouveaux défis en gagnant trois autres matchs consécutifs en mai et juin contre le Real Salt Lake, le Philadelphia Union et le Sporting Kansas City. En plus, l’équipe avait gagné le championnat canadien contre les Whitecaps de Vancouver avec deux matchs nuls au mois de mai. L’acquisition de ce titre prestigieux a autorisé l’équipe à participer à la Ligue des champions de la CONCACAF 2013-2014.

    Dans cette ligue, l’équipe québécoise n’a pourtant pas pu aller au-delà de la phase des groupes en affrontant les San Jose Earthquakes des États-Unis et l’équipe guatémaltèque Club Deportivo Heredia aux mois d’août et de septembre. Durant l’été, le onze montréalais a également connu plus de difficultés dans la MLS. Entre son quinzième et son vingt-deuxième match, l’équipe n’avait gagné qu’un seul match grâce à un but chanceux marqué à la sixième minute du temps additionnel contre le Sporting Kansas City. Malgré une courte amélioration vers la fin de l’été avec trois victoires en quatre matchs consécutifs, la fin de saison a été plutôt décevante.

    Au dernier match de la saison à la fin du mois d’octobre, le onze montréalais aurait quand-même pu s’assurer de la troisième place dans l’association de l’est en gagnant son match contre le très faible Toronto FC. Dans un match pitoyable, le onze montréalais a perdu dans la pluie de Toronto et a été très chanceux de ne perdre qu’avec la marque de 0 à 1. Le sort de l’équipe dépendait donc entièrement de trois matchs du lendemain où les concurrents directs pour les séries éliminatoires avaient encore l’occasion de dépasser le onze montréalais. Le New England Revolution en a profité avec sa victoire contre le Columbus Crew et le Houston Dynamo a fait pareil. Le sort du onze montréalais qui avait commencé sa saison en force pour s’effondre vers la fin dépendait donc entièrement du match entre le Chicago Fire et les New York Red Bulls. La chance était enfin du côté montréalais qui a pu garder sa cinquième place dans l’association qui était la dernière à donner droit au passage aux séries éliminatoires grâce à une victoire de 5 à 2 des New York Red Bulls contre le concurrent montréalais.

    L’Impact de Montréal allait donc affronter l’équipe en quatrième position dans un match à l’extérieur pour déterminer l’équipe qui allait affronter les champions de l’association et la meilleure équipe de la ligue qui étaient les New York Red Bulls par la suite. Ce match décisif se déroulait à Houston au Texas lors de la soirée d’Halloween.

    Ce match fut une catastrophe totale. D’abord, l’équipe débutait sans leur capitaine américain Davy Arnaud et l’entraîneur ne comptait pas sur les attaquants comme Felipe ou Daniele Paponi, mais sur Andrew Wenger qui avait été beaucoup critiqué auparavant et qui délivrait en effet un match décevant. L’équipe de Houston a marqué son premier but à la seizième minute déjà et la catastrophe empirait à chaque minute. L’équipe du Texas marquait à nouveau après que le centre argentin Hernan Bernadello ait provoqué un penalty complètement inutile. Après la pause, les choses n’allaient pas mieux, bien au contraire. Après une faute très agressive en première mi-temps pour laquelle il n’avait reçu qu’un carton jaune, le défenseur colombien Nelson Rivas n’en avait pas tiré ses conséquences et se faisait expulser suite au deuxième carton jaune à la soixante-dixième minute. La question pourquoi l’entraîneur n’a pas remplacé ce joueur à la pause est également pertinente ici. L’équipe du Texas en a profité pour ajouter un troisième but d’assurance à son compte quelques instants plus tard. Les choses se gâtaient complètement à la dernière minute de jeu. Après avoir donné un coup de pied frustré contre le ballon qui se trouvait entre les jambes d’un joueur adverse qu’il avait rigoureusement poussé par terre, une mêlée digne à un match de hockey s’ensuivait suite à ce geste brutal d’Andrés Romero. Durant cette mêlée, même Marco Di Vaio, un joueur très calme et respectueux d’habitude et l’idole de bien des amateurs du onze montréalais en raison de ses vingt-deux buts durant toute la saison, a mis sa main à la gorge d’un joueur adverse à deux reprises et les choses dégénéraient rapidement. Toutes les frustrations d’une deuxième moitié de saison excessivement décevante se manifestaient dans ces gestes violents. Après plusieurs minutes tumultueuses, Romero et Di Vaio furent expulsés du match avec deux cartons rouges. Le onze montréalais terminait ainsi les derniers instants honteux de la saison avec seulement huit joueurs et perdait ce match par la marque de 0 à 3.

    Malgré cette fin amère, il ne faut pas oublier que l’équipe a su surprendre bien des experts. Une qualification pour les séries éliminatoires à sa deuxième saison en MLS seulement ainsi que la victoire au championnat canadien sont très honorables.

     

    Les questions qui se posent sont si le président Joey Saputo continue à compter sur son entraîneur suisse Marco Schällibaum après plusieurs décisions malheureuses en fin de saison et si l’équipe peut encore compter sur son attaquant hors paire Marco Di Vaio qui aura trente-huit ans l’année prochaine ou au moins le remplacer adéquatement. Cette saison, l’équipe était trop souvent trop dépendante du génie de l’Italien. Plusieurs autres vétérans comme Alessandro Nesta quitteront définitivement l’équipe. Il reste donc beaucoup de travail à faire pour l’organisation afin de monter une équipe prometteuse pour le mois de mars prochain. 

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