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    Le vendredi 23 septembre 2011 a eu lieu un concert assez divertissant au Bunker à Chicoutimi qui mettait en vedette le groupe de rock folklorique et punk celtique «The Real Mckenzies» de la Colombie-Britannique avec le pré-groupe britannique «Random Hand» qui joue un mélange de ska, reggae, dub, punk, metalcore et un peu de hip hop et le groupe «Électrik Strap On» de La Baie qui ouvrait la soirée avec de la musique punk teinté d’un bon sens d’humour.

    De l’humour divertissant régional

    Devant une petite foule intime légèrement en bas d’une centaine de spectateurs et spectatrices, c’était le groupe régional «Électrik Strap On» qui a initié la soirée musicale un peu avant vingt-deux heures. Il n’y avait qu’une dizaine de personnes devant la scène tandis que les autres spectateurs préféraient siroter une bière, jaser entre eux ou acheter des disques, vinyles, autocollants, maquerons ou chandails des deux groupes principaux. Tandis que la musique de punk du groupe sortait rarement de l’ordinaire, ce fut surtout l’humour, la passion et les qualités divertissantes des différentes interventions avec le public qui stimulaient la foule et rendaient ce groupe sympathique. Le groupe ne se gênait pas de s’exposer avec tous ses facettes devant une dizaine de gens seulement et cela mérite beaucoup de respect.

    Les vraies vedettes de la soirée?

    Le deuxième groupe portant le nom de «Random Hand» nous présentait un mélange énergisant, diversifié et parfois surprenant d’une panoplie de styles différents qui sonnaient pourtant très bien et cohérents ensemble. Le groupe sympathique de Keighley dans le Yorkshire de l’Ouest en Angleterre surprenait avec le fait que les chants diversifiés et le jeu de trombone de Robin Leitch qui communiquait avec la foule en français et en anglais, la guitare basse dominante de Joe Tilston et la batterie énergisante de Sean Howe dominaient le jeu de la guitare de Matthew Crosher ce qui est quand-même peu orthodoxe mais d’autant plus intéressant pour ce genre. Le groupe mélangeait aisément des chansons de punk et ska rapides avec des pièces de reggae plutôt mélodieuses qui invitaient à danser en se servant également de passages de métal rapides et de quelques moments de hip hop engagé. La communication entre le groupe et la foule fonctionnait bien malgré la barrière de la langue et le groupe se sentait sur scène comme un poisson dans l’eau. Débutant leur spectacle devant une dizaine de personnes, le groupe a fait ses au revoir devant au moins une bonne trentaine de personnes devant la scène. «Random Hand» était définitivement la découverte de la soirée pour élargir mon horizon musical. Je dirais même que le groupe a un peu volé le rôle de vedette au groupe principal qui ne pouvait pas atteindre le même niveau musical.

    Fuck the queen, she’s a bitch!

    Ceci ne veut pas dire que «The Real Mckenzies» ne se donnait pas à fond. Le groupe de la Colombie-Britannique avait beaucoup de charme avec leurs costumes écossais, quelques expérimentations acoustiques et un joueur de cornemuse qui était malheureusement peu présent et convaincant emballé dans un corset de punk celtique un peu trop serré à certains moments. Le groupe se sentait aussi bien sur scène que les deux autres et donnait des discours teinté d’un humour sympathique, mais des fois quelque peu grossier et radical avec des commentaires à la «Fuck the Queen, she’s a bitch!» ou «You guys are all bastards. All of my friends are bastards!». Le groupe invitait la foule à danser et à consommer plus de bières et offrait un rappel d’une vingtaine de minutes totalisant la longueur de leur spectacle à environ une heure et demie divertissante, mais pas nécessairement toujours diversifiée.

    Après tout, c’était une soirée de musique bien divertissante pour mes amis et moi. Le fait que des groupes de la Colombie-Britannique ou même de l’Angleterre trouvent leur chemin jusqu’au Saguenay est des plus positifs. Nous ne pouvons qu’encourager l’équipe organisatrice du Bunker de poursuivre cette bonne voie et de prendre le risque d’inviter des artistes charismatiques d’ailleurs. Le principe semble avoir particulièrement bien fonctionné lors de cette soirée et il me ferait plaisir de revenir pour une autre occasion semblable.

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    Même si la semaine de relâche est souvent appelée la «semaine de lectures» par les professeurs, il s’agit du moment idéal de prendre un temps de repos et de se ressaisir avant de se lancer dans l’aventure de la deuxième moitié de la session d’automne. Même si cette semaine venait peut-être même un peu tôt cette année, le moment était finalement bien choisi car la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean était gâtée par un grand nombre de jours ensoleillés en cet été indien coloré et frais.

    Un voyage splendide pour aller à Québec

                J’ai profité du bon temps pour faire plusieurs petits projets et voyages. Durant la première fin de semaine, j’ai traversé la Réserve faunique des Laurentides en autobus avec un ami pour aller à Québec. Il est toujours plaisant de traverser cette réserve dans laquelle j’ai déjà pu voir des orignaux, des ours noirs et même un loup derrière les clôtures sur le bord de la route. Il faut juste être attentif et patient pour découvrir les miracles de la nature québécoise. Cet automne, cela n’était même pas nécessaire, car la nature nous offrait une panoplie de couleurs variées et ce fut un plaisir pour les yeux autant que pour l’esprit d’observer cette nature.

    Les coups de cœurs et découvertes dans la capitale

    À Québec, j’ai profité de la fin de semaine pour découvrir des places de la ville que je ne connaissais pas encore. J’ai ainsi fait le tour de trois centres commerciaux avoisinants qui sont Laurier Québec, Place de la Cité et Place Sainte-Foy. Ils sont souvent considérés comme un seul immense centre commercial et on y trouve vraiment de tout. J’ai également fait le tour des bâtiments impressionnants de l’Université Laval qui est en proximité de ces centres d’achats. Bien sûr, on ne peut pas négliger le Vieux-Québec avec la Citadelle, le Château Frontenac et le Parlement du Québec étant un peu à l’extérieur qui sont des endroits splendides à voir à chaque fois quand on y revient. Mon ami et moi avons logé dans l’Auberge Internationale de Québec que je peux conseiller chaudement aux étudiantes et étudiants qui aimeraient faire un tour à la capitale et ne savent pas où loger. Les chambres sont belles et propres, le service est bon, les prix sont abordables et l’auberge se trouve en plein cœur du Vieux-Québec. D’autres coups de cœurs est découvertes étaient le Pub Saint-Alexandre qui offre plusieurs centaines de sortes bière du monde entier, des plats diversifiés et il y a souvent des musiciens sur place qui ajoutent une touche festive au pub. Si on parle de ce pub anglais, il ne faut pas négliger le pub irlandais un peu plus loin qui et le Saint-Patrick qui offre une belle terrasse ainsi qu’une taverne intérieure bien aménagée où on peut déguster des plats originaux et rustiques.

    Une soirée passionnante avec Dream Theater et Trivium

    Le samedi soir, mon ami et moi sommes allés voir un spectacle du groupe de métal progressif Dream Theater avec Trivium en première partie au Pavillon de la Jeunesse au sein de l’ExpoCité de Québec qui vaut également la peine d’être vu. Trivium a pu me surprendre positivement en première partie car le groupe avait un bon contact avec la foule et communiquait même en un français bien poli et presque sans accent à certaines fois. Musicalement, Trivium était énergisant et savait comment transmettre sa passion à la foule. Le groupe principal a bien sûr battu tous les records par la suite avec un total de quinze chansons et un concert d’à peu près deux heures. De belles animations techniques, un éclairage diversifié et cinq musiciens en pleine forme ont formé le cadre pour la présentation du dernier album du groupe qui était «A dramatic turn of events», le premier album sans le batteur légendaire Mike Portnoy qui avait cofondé le groupe il y a presque trente ans. Le nouveau batteur Mike Mangini qui a été choisi parmi sept candidats diversifiés vers la fin de l’année dernière a pourtant bien fait son travail et laissé une bonne impression lors d’un solo de batterie prolongé très technique et par son caractère terre-à-terre. Les autres musiciens étaient également en bonne forme. Le claviériste Jordan Rudess se déchaînait plus qu’auparavant et a visiblement pris plus de responsabilité depuis le départ de l’ancien batteur. Le guitariste John Petrucci a prouvé qu’il était véritablement un des noms les plus renommés de sa gilde. Le bassiste timide John Myung a également fait un travail technique, précis et solide. La plus grande surprise pour moi était par contre la performance du chanteur canadien James LaBrie qui est souvent ciblé comme le seul point faible du groupe par les experts. Lors du spectacle du 8 octobre 2011 à Québec, il était beaucoup plus flexible que sur les albums studio et chantait même les notes les plus longues et les plus hautes sans efforts, mais avec une passion touchante et donnait une touche nouvelle à des chansons plus âgées du groupe tels que «Endless sacrifice», «The silent man» et «Under a glass moon» et également aux nouvelles chansons comme «Bridges in the sky», «Beneath the surface» ou «On the backs of angels». Ma conclusion de cette soirée est que les deux groupes que j’ai vu sont beaucoup plus convaincants et intéressants en spectacle que sur les albums réguliers et leur concert valait la peine de faire un tour à la belle capitale.

    Profiter de l’automne au Saguenay

    Lorsque mon ami et moi retournions au Saguenay le lendemain midi, j’avais déjà envie de revenir à Québec et de découvrir encore plus l’automne saguenéen ce que j’ai fait en passant quelques jours à Dolbeau-Mistassini et en faisant le tour du Lac Saint-Jean en voiture avec deux amis vers la fin de la semaine de relâche. L’université a déjà recommencé, mais je vais tenter de profiter le plus possible des derniers jours de l’automne avant que l’hiver frappe en pleine face.

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               Le samedi 15 octobre a eu lieu un concert bien rempli et intime de la part de GrimSkunk pour une raison très spécifique. Le groupe de rock alternatif et progressif, de ska, de punk et de musique mondiale avait traversé la Réserve faunique des Laurentides pour souligner le quatrième anniversaire de la salle de spectacle le Bunker qui se trouve sur le Boulevard du Saguenay en haut du Pub Saint-Ignace.

    Un établissement qui fait rayonner la diversité musicale au Saguenay

    En seulement quatre ans, le Bunker a accueilli des groupes de différents genres d’un peu partout dans le monde comme «Random Hand» d’Angleterre ou encore «L’Esprit du Clan» de France tout en soutenant la scène alternative québécoise en accueillant des groupes tels que «We are wolves» ou «Mordicus» et en offrant une chance aux jeunes groupes régionaux d’exposer leurs talents tels que «SalmonHell» ou «Trollwar». De plus en plus de groupes connus et renommés trouvent leur chemin au Bunker. Quelques bons exemples actuels sont «These kids were crowns» qui donneront un spectacle au Bunker le 29 octobre 2011, «Malajube» qui gâteront le Saguenay avec une soirée musicale le 5 novembre ou encore «OK Volca» qui seront à Chicoutimi pour le 26 novembre, accompagnés de «Les Dorothés», «Public-X» et «O Linea». L’année musicale 2011 se termine le 30 décembre au Saguenay lorsque Mononc’Serge donne également un des ses concerts uniques au Bunker. Grâce au Bunker, la région a gagné de la richesse culturelle et s’ouvre autant aux groupes étrangers que régionaux et j’ai bien confiance que le Bunker est un établissement qui deviendra et gardera dans un avenir proche son statut de première adresse de concerts au Saguenay.

    Un mélange splendide et deux rappels bien remplis

    Lors de la soirée de concert avec GrimSkunk, le Bunker était décoré avec de nombreux ballons colorés et avait un petit air festif. La salle de concert qui offre de la place pour environ trois cents personnes était bien remplie lorsque GrimSkunk entraient sur scène vers 22h30 pour donner un concert encore plus énergisant que d’habitude. La voix mélodique et relaxante du guitariste Franz Schuller, les mélodies de clavier excentriques de Joe Evil qui courait parfois comme un diable enchaîné autour de son instrument en chantant, le travail précis du gentil nouveau batteur Ben Shatskoff, les sonorités solides délivrés par le guitariste plus introverti Peter Edwards et le jeu de la guitare basse unique de Vincent Peake qui savait animer la foule formaient une unité magique qui savait passionner les amateurs de la musique rock dès les premiers instants sur scène. Le groupe avait décidé de choisir non seulement ses grands classiques comme «Le gouvernement songe», «¡Ya Basta!» et «Mahmoud’s Dream» en chantant en français, en anglais, en espagnol et même en arabe, mais également quelques chansons rares comme «Gormenghast», «Rooftop Killer» ou la reprise de «Le petit bonheur» de Félix Leclerc chanté par Vincent Peake qui avait déjà joué cette chanson avec son ancien groupe «Groovy Aardvark», soutenu par Marc Vaillancourt de «Les Ékorchés» et auparavant «B.A.R.F.». GrimSkunk ont joué pendant environ soixante-quinze minutes et ont vite répondu à la foule pour jouer pendant environ vingt minutes supplémentaires. Mais ce n’était toujours pas assez et le groupe décidait donc de revenir une dernière fois en force devant une foule frénétique bien mélangée pour faire un deuxième rappel qui durait encore une fois au moins une vingtaine de minutes. Finalement, le groupe avait donné un spectacle au-delà de deux heures avec plus d’une vingtaine de chansons tirés de tous leurs albums.

    Quelques projets futurs du groupe

    Par la suite, les membres du groupe prenaient le temps de signer les différents objets précieux des fans et de discuter avec eux. GrimSkunk prépare en ce moment la sortie d’un nouvel album studio qui est prévu pour le printemps 2012. Après avoir fait le tour de l’Europe en printemps avec leurs amis de «Voivod» qui sortiront également un tout nouvel album en printemps, GrimSkunk ont promis de donner une série de concerts au Québec et de revenir bientôt en région. Il est certain que j’irai même les voir une quatrième fois en seulement deux ans pour passer une autre soirée inoubliable avec ce groupe sympathique et unique.

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    Le 25 octobre 2011, le Théâtre La Rubrique a présenté la pièce «La robe de Gulnara» au Centre culturel du Mont-Jacob à Jonquière. Il s’agissait d’une coproduction du Théâtre I.N.K., de la Compagnie dramatique du Québec et du Théâtre de la Bordée. La pièce de la jeune Gaspésienne Isabelle Hubert qui avait remporté le Prix de la critique, section Québec, il y a un an, présente un drame inspiré de faits historiques. Elle joue dans la zone frontalière entre l’Arménie et l’Aserbaïdjan et expose la situation difficile d’un groupe d’environ dix milles réfugiés d’un peuple minoritaire vivant en pauvreté dans des vieux wagons. La pièce parle d’espoir et de désespoir, de fidélité et de trahison, d’amitié et d’égoïsme et a réussi à toucher n public bien nombreux et diversifié pendant environ soixante-quinze minutes. Il n’y avait pas peu de gens qui avaient les larmes aux yeux vers la fin de cette adaptation très humaine mise en scène par Jean-Sébastien Ouellette.

    L’histoire est racontée par un jeune homme qui se souvient de la vie de sa mère qui était une de ces dix milles réfugiés et qui observe les actions de la pièce avec beaucoup d’émotions et quelques commentaires et monologues en russe. De temps en temps, il intervient physiquement dans la pièce en se mettant dans le chemin de sa mère ou en s’assoyant à côté d’elle, mais celle-ci ne réagit pas à ses interactions ce qui signifie que le narrateur s’imagine vivement les éléments du passé et aurait aimé changer le déroulement tragique des événements, mais ses désirs, peurs et désespoirs ne restent que des fantasmes. Il raconte l’histoire de sa mère, la jeune Mika, une fille joyeuse, vivante et charmante de seulement treize ans qui représente une des rares lueurs d’espoir dans une communauté huis clos. Gulnara est la sœur aînée de Mika et veut épouser Arif, un beau jeune homme malhonnête qui gaspille son temps et son argent dans des jeux et de l’alcool. Gulnara dépense toutes ses économies auprès d’un marchand sans scrupule qui ne cesse d’exploiter les réfugiés qui ont pourtant besoin de lui pour acheter une robe de mariage. Elle s’attache au rêve d’une meilleure vie en ville avec son mari. Lors d’un malheureux accident, Mika salit la robe de la future mariée d’une grande tâche et veut réparer son erreur quelques jours avant le mariage. Naïve et curieuse, elle essaie à l’aide des habitants des wagons de trouver un moyen de nettoyer cette robe et sa quête l’amène à côtoyer le meilleur et aussi le pire de ce dont les humains sont capables jusqu’à sa fin tragique.

    Un excellent travail de comédiens dans des rôles particuliers

    La pièce nous expose une culture étrangère avec toutes ces facettes, mais c’est par le biais des caractères authentiques que les spectateurs sont touchés et peuvent s’identifier aisément à l’histoire. Il y a des passages tristes avec des gestes muets autant que des passages joyeux, bruyants et remplis d’une hectique énergisante. La musique folklorique et l’excellent travail d’éclairage s’ajoutent à un jeu d’acteurs crédible. Les décors sont simples et consistent notamment en rails, valises et robinets ainsi qu’en petits accessoires bien choisis pour chaque caractère. Parmi le bon travail des comédiennes et des comédiens, il faut surtout souligner le travail de trois d’entre eux qui incarnent des personnages beaucoup plus jeunes ou beaucoup plus âgés qu’eux d’une manière exceptionnelle. En premier lieu, il y a bien sûr la jeune comédienne Marilyn Perreault qui joue d’une manière authentique, légère et profonde en même temps le rôle de la jeune Mika. Il faut aussi souligner le talent exceptionnel du comédien Sébastien René dans le rôle de Mahiaddin et surtout de Mubaris, un jeune garçon genre trouble-fête sympathique un peu plus jeune que Mika qui accompagne celle-ci lors de sa quête en tentant de lui aider le plus possible. D’un autre côté, il y a également le travail excellent de la comédienne Nancy Bernier qui joue les rôles de Vilma et surtout de Soviet, une très vieille dame rustique, sévère, mais chaleureuse d’une manière authentique. Ceci étant dit, le spectateur ne remarque souvent même pas que plusieurs comédiens et comédiennes incarnent plusieurs petits rôles tellement que leur jeu d‘acteur ainsi que les accessoires et costumes différents sont bien choisis.    

    Cette pièce touchante est en ce moment encore en tournée au Québec et jouera le 28 novembre à Fermont, le 30 novembre à Baie-Comeau, le 1er décembre à Sept-Îles et finalement le 4 décembre à Saint-Léonard. Si vous avez l’occasion de voir cette pièce à un de ces endroits, ne ratez surtout pas l’occasion car il s’agit d’un bon investissement d’assister à ce spectacle touchant.

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    L’Hôtel du libre échange est une comédie vaudevilliste en trois actes écrite par Georges Feydeau en collaboration avec Maurice Desvallières de 1894 qui a été présentée au Petit Théâtre de l’UQAC dans le Pavillon des Arts jusqu’au treize novembre du jeudi au samedi à 20 heures et le dimanche à 14 heures. Il s’agit d’une adaptation du Théâtre Les Têtes Heureuses, fondé en 1982 à Chicoutimi qui souligne ainsi son trentième anniversaire.

    Une pièce loufoque qui réussit beaucoup avec peu de détails brillants

    Ce qui est des plus impressionnants de cette pièce dynamique de deux heures et quart avec un court entracte est le jeu courageux des comédiens avec des scènes de caresses entre le désir et la folie qui ne se gênent pas de se toucher et même de se déshabiller partiellement. Mais ce ne sont pas ces scènes tendues d’érotisation qui marquent le plus, mais le travail détaillé des différents caractères, l’un plus antipathique que l’autre. Mis en scène par Rodrigue Villeneuve, la pièce se concentre sur l’histoire originale intemporelle qui n’a rien perdu de son charme. La pièce n’est soutenue que par quelques décors simplistes, mais efficaces, des accessoires et costumes élégants, mais assez courants pour ne pas être trop traditionnels, quelques bouts de chansons françaises et de musique classique bien connues ainsi que quelques bruits enregistrés et enfin un jeu de lumières efficace qui délimite les champs d’action autant que l’atmosphère de la pièce d’une manière géniale. Notons que plusieurs éléments visuels et oraux signaleurs pour  les différents personnages comme le bégaiement, le lâchement d’un lacet ou l’emploi d’un vilebrequin ajoutent de temps en temps une petite touche slapstick, dérivée de la commedia dell’arte à la pièce en créant des situations comiques exagérées.

    L’art comment ne pas rencontrer son amant secret

    L’histoire est vite racontée. Monsieur Pinglet est marié à un vrai dragon depuis vingt ans et désire la plus jeune Madame Paillardin, l’épouse de son ami et assistant. Madame Paillardin est à son tour malheureuse et trouve que son mari ne lui accorde plus beaucoup de temps, d’attention et de respect depuis les cinq ans qu’ils sont mariés. Monsieur Pinglet tente de profiter d’une dispute majeure et réussit à séduire la jeune femme naïve et belle avec son charme hectique, mais passionné. Les deux décident de se donner rendez-vous pour une nuit à l’Hôtel du libre échange, un hôtel borgne et chaotique pour être certains de ne pas être reconnus. Mais au lieu de passer une nuit romantique à l’abri de la vie bourgeoisie très encadrée, les deux amants rencontrent une panoplie de caractères qu’ils connaissent beaucoup mieux qu’ils aimeraient et ne cessent pas de mettre les pieds dans le plat durant une vraie odyssée d’événements ridicules. La nuit tourne en désastre complet et les deux infidèles risquent de tout perdre, mais toutes les cartes ne sont pas jouées lorsque quelques surprises les attendent au lendemain.

    Ce genre d’histoire ne semble rien offrir de nouveau car nous connaissons tous des films et pièces de confusions vaudevilles, mais ce genre de pièce peut-être autrefois surexploité et devenu un classique rare à trouver de nos jours ayant ainsi gagné une sorte de nouvelle fraîcheur. La pièce est des plus divertissantes et les caractères sont tellement colorés grâce à un jeu d’acteurs splendide que les spectateurs embarquent dans l’histoire et veulent sans cesse savoir la suite qui offre toujours encore plus de surprises, de rires, mais aussi de tensions. Dans le rôle de Monsieur Pinglet, Christian Ouellet offre une performance énergisante qui varie bien entre le naturel et l’exagération donnant une touche excentrique à son caractère. Dans le rôle de Madame Paillardin, Mélanie Potvin incarne parfaitement la jeune femme bourgeoise gâtée, naïve et sotte sans perdre un certain charme. La chimie entre ces deux acteurs est tellement crédible et naturelle qu’on pourrait croire que les deux sont véritablement un jeune couple nerveux et passionné. Parmi une panoplie de caractères secondaires intéressants, il faut souligner le travail d’Éric Renald dans le rôle de Monsieur Mathieu, un personnage sot, exigeant et dérangeant qui emploie le bégaiement comme baromètre. Ce personnage est tellement crédible que le spectateur a la sensation de vouloir se débarrasser de ce personnage qui apparaît toujours dans les moments les plus importuns de la pièce.

    Bref, il s’agit ici d’une pièce dynamique, comique et divertissante qui est joué sur le campus de l’Université du Québec à Chicoutimi pour un montant très raisonnable pour étudiants. Soulignons chaleureusement l’anniversaire du Théâtre Les Têtes Heureuses en espérant qu’ils continueront la tradition de présenter une panoplie de pièces diversifiés sur le campus. Avec leur version de «L’Hôtel du libre échange», ils ont gagné en moi un nouvel amateur de leur talent théâtral qui tentera de suivre leurs présentations futures de très près.

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