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by Sebastian Kluth

04. Travail sur la ville d'Iqaluit en trois parties (11/04/11)

 

1.  INTRODUCTION

 

            Notre présent travail a pour but de dresser le portrait de la ville d’Iqaluit. Premièrement, nous parlons de la localisation de la ville que nous introduisons également avec un bref historique. Ceci inclut non seulement sa configuration spatiale, mais aussi les caractéristiques physiques générales du lieu en lien avec l’hydrographie, le climat ou le relief, le lien de la ville avec les provinces, villes et site naturels voisins, notamment par rapport à la communication et l’accès. Ensuite, dans une perspective d’observation, nous dressons l’image socio-économique de la ville ce qui inclut la composition de la population et les services sociaux fournis autant que les principales ressources de la région et le marché du travail régional. Des cartes de localisation ainsi qu’une pyramide démographique se trouvent en annexe. Ce travail sert en tant que présentation de la ville et en tant que préparation aux deux prochains travaux dans lesquels nous identifierons deux problématiques générales en lien avec les aspects humains et physiques en sortant les forces et faiblesses qui s’apparentent à notre localité avant de terminer avec un travail qui a pour but d’analyser et d’estimer le positionnement de la localité à moyen terme en regard des objectifs du développement durable en proposant des méthodes, opérations et améliorations qui pourraient être utiles à la progression de celui-ci.

 

2.  UN BREF HISTORIQUE ET UNE MISE EN CONTEXTE

 

            La ville d’Iqaluit est la capitale du Nunavut, le plus jeune et le plus grand des territoires du Canada. Pour donner un bref historique, la ville a été baptisée sous le nom de «Frobisher Bay» d’après le marin britannique Sir Martin Frobisher qui avait effectué plusieurs voyages pour la couronne d’Angleterre afin de trouver le passage du Nord-Ouest et de trouver des ressources naturelles précieuses sans succès et qui avait découvert ladite baie en 1576. Il n’y avait que quelques voyages scientifiques ainsi que des activités régionales limitées dans la baie de Frobisher jusqu’en 1942. Dans cette année, la ville de Frobisher Bay a été fondée en tant que base militaire américaine pour permettre des réapprovisionnements et des arrêts aux avions militaires allants et venants de l’Europe durant la Deuxième Guerre mondiale. La «Frobisher Bay Air Force Base» fermait ses portes en 1963, mais l’aéroport régional continuait à exister et la population locale restait sur place. Le premier janvier 1987, le nom de la ville changeait pour la première fois pour «Iqaluit» qui signifie «endroit poissonneux» en inuktitut. En décembre 1995, la ville était choisie pour devenir la future capitale du nouveau territoire du Nunavut à partir de 1999 après un référendum sur tout le territoire, mais cela durait jusqu’au 19 avril 2001 avant que la ville n’obtienne le statut de ville par Ottawa.

 

3.  LA LOCALISATION ET LE CLIMAT

 

            Géographiquement, la capitale du Nunavut se trouve dans le sud-est de l’île de la Terre de Baffin, la province canadienne la plus proche étant le nord du Québec. Iqaluit est situé au bord de l’océan Arctique dans la baie de Frobisher. Elle est au nord du détroit d’Hudson, à l’ouest de la mer du Labrador, au sud du détroit de Davis et de la mer ou baie de Baffin et enfin à l’est des passages Nord-Ouest et de la baie d’Hudson. Iqaluit se trouve à approximativement 300 kilomètres dans le sud-est du Lac Amadjuak et plusieurs petits lacs et rivières sans noms officiels se trouvent autour de la ville. La rivière ayant un nom le plus proche de la ville se trouve dans le sud de l’île est s’appelle «Soper River», située dans le «Soper Heritage River Park» depuis 1992[1]. Le «Sylvia Grinnell Territorial Park Reserve» débute à seulement un kilomètre à l’ouest de la ville. La communauté la plus proche se trouve à Apex qui est en fait une subdivision de la ville se trouvant à cinq kilomètres à l’est de la ville principale. Le «Qaummaarviit Territorial Historic Park» se trouve sur une île dans la baie de Frobisher dans le sud d’Iqaluit et le «Katannilik Territorial Park Reserve» est situé un peu plus loin dans le sud-est de l’île de la Terre de Baffin. Ces deux derniers parcs nationaux ne sont pas accessibles par voiture, mais par bateau en été ainsi qu’à pied et à l’aide de motoneiges ou plus traditionnellement de traineaux à chiens en hiver.

 

            Iqaluit se trouve à la frontière de deux zones de climat polaire, soit l’arctique et le subarctique. Selon la classification de Koppen, il s’agit également d’un climat de toundra et il y a donc peu de végétation ce qui permet l’accès à beaucoup de vents froids et secs et des blizzards en hiver. Entre juillet et septembre, il y a une bonne précipitation en haut de 50 millimètres qui peut aller jusqu’à 63,5 millimètres en moyenne au mois d’août. Les températures moyennes en hiver peuvent atteindre -31,2 degrés Celsius en février et une moyenne maximale de 11,6 degrés en juillet pour l’été. Le record de froid a été enregistré le 10 février 1967 à -45,6 degrés Celsius et le record de chaleur date du 28 juillet 2001 avec 25,8 degrés Celsius. La neige débute au mois d’octobre et peut rester jusqu’en juin, mais la quantité est souvent très faible et tourne autour de cinq centimètres ou moins.

 

4.  LE RELIEF ET LES PRINCIPALES RESSOURCES

 

Le paysage est englacé pendant huit mois de l’année et on peut voir des bancs de neige sur le pergélisol ainsi que des icebergs plus loin dans la baie de Frobisher si celle-ci n’est pas complètement gelée. Le Bouclier Canadien est érodé par la fonte et le retrait des glaciers. En été, le sol est rocailleux et on peut découvrir des plaines, plateaux et collines très peu couverts de végétation. Les principales ressources naturelles de la région sont les minéraux ainsi que le pétrole que le gouvernement canadien compte davantage exploiter. Par rapport au défi d’assurer l’accès à des ressources en eau suffisantes et salubres, des scientifiques de Ressources naturelles Canada travaillent depuis 2007 sur le projet «Renforcement de la résilience des établissements humains face aux changements climatiques», une activité de transfert de technologie en géomatique et en télédétection durant laquelle un groupe restreint a réussi à produire une carte ainsi que des statistiques détaillées sur les ressources en eau de surface dans le but de former du personnel local afin de préparer la ville et le territoire complet aux défis qu’apporteront le développement durable et le réchauffement climatique afin d’optimiser l’utilisation des ressources d’eau qui y existent en grand nombre[2]. 

 

5.  LA CONFIGURATION SPATIALE, L’ACCÈS ET LES COMMUNICATIONS

 

            En ce qui concerne la configuration spatiale et l’accès, la ville d’Iqaluit a de nombreux inconvénients. Il n’y a pas de grande autoroute qui lie la ville aux capitales des autres provinces vu que les conditions climatiques et aussi la localisation sur une île sont largement défavorables à la construction d’une telle route. Iqaluit est la seule capitale au sein du Canada qui n’a pas de feux de circulation routière et seulement quelques panneaux routiers. Quelques rues à l’intérieur de la ville ont obtenu des noms depuis 2003, mais il y a encore des rues sans noms dans la région. Le système de routes locales lie la communauté d’Apex au «Sylvia Grinnell Territorial Park Reserve». Il n’existe pas de transports en commun, car le projet d’un système d’autobus traversant la ville a été abandonné à cause d’un manque de clientèle. Pourtant, il y a un système de taxis disponible à Iqaluit. Il y a des voitures à Iqaluit, mais elles sont peu nombreuses à cause des conditions climatiques difficiles et des coûts d’importation élevés. Les motoneiges et des véhicules tout-terrain sont plus nombreux et populaires. Traditionnellement, il y a une route menant à Kimmirut qui est accessible avec des véhicules tout-terrain. Durant l’hiver, la ville devient accessible par motoneiges et traineaux à chiens grâce au détroit d’Hudson lorsque ce dernier est gelé. Il crée ainsi une liaison naturelle d’une longueur allant jusqu’à 700 kilomètres et d’une largeur entre 64 et 240 kilomètres entre le Nunavut et le Québec. Durant l’été, Iqaluit devient accessible par bateau, mais le port n’est pas assez profond pour que les grands bateaux de cargaison puissent directement y accéder. Des petits bateaux locaux transportent les cargaisons de la baie de Frobisher jusqu’au petit port d’Iqaluit. Le seul accès stable est l’aéroport d’Iqaluit, l’ancienne base militaire américaine qui existe depuis 1942. Les avions de «Canadian North» et «First Air» lient Iqaluit à Ottawa et Yellowknife et plusieurs petites villes au Nunavut. Depuis 2010, «Air Canada Jazz» offre également des vols entre Ottawa et Iqaluit à une plus grande clientèle. Sinon, il y a des lignes régionales telles que «Kivalliq Air», «Air Nunavut», «Unaalik Aviation», «Canadian Helicopters» et «Nunasi Helicopters» qui ont accès à l’aéroport d’Iqaluit. Une liaison par avion entre Iqaluit et Nuuk, la capitale du Groenland, est actuellement en état de planification.

 

 

            En ce qui concerne les médias, la ville offre six chaines de radio différentes, trois chaines de télévision et deux journaux. La plupart de ces médias sont locaux, mais souvent mis en place par des institutions ou même sociétés d’État comme Radio-Canada.

 

6.  LA POPULATION D’IQALUIT

 

            Selon le recensement de 2006, il y a un total de 6184 habitants qui vivent à Iqaluit. Ceci signifie un taux de variation de 18,1% en comparaison avec les chiffres de 2001. Le territoire du Nunavut a connu un taux de variation de 10,2% durant la même période. En 2006, 29474 personnes vivent sur le territoire et cela signifie donc que plus qu’un cinquième de la population territoriale se concentre sur la ville d’Iqaluit. Selon le «Nunavummit Kiglisiniartiit», le Bureau des Statistiques du Nunavut, la population du territoire pourrait atteindre près de 43000 habitants en 2020.[3] L’âge médian de la population d’Iqaluit est très jeune[4] avec une moyenne de 28,8 ans et le taux de naissances est à la hausse. Sur 6085 habitants recensés, 6025 sont des citoyens canadiens et 3650 ont une identité autochtone. Il y a également des minorités ethniques présentes à Iqaluit telles que 55 Chinois, 45 Noirs et Maghrébins et 35 Philippins pour mentionner les minorités les plus nombreuses. Sur 6085 habitants, 4015 parlent la langue anglaise à la maison, 1805 parlent une langue non-officielle et surtout l’Inuktitut et 180 habitants parlent la langue française à la maison. En 1996, 60% de la population parlaient encore l’Inuktitut à la maison comparativement à seulement 35% qui parlaient en anglais.[5] Le revenu médian est beaucoup plus élevé à Iqaluit qu’au reste du territoire et atteint une valeur de 92123 dollars canadiens sans impôt en 2005. Ceci se voit également par rapport au taux de chômage qui est de seulement 7,8% à Iqaluit, mais de 15,6% au Nunavut.[6]

 

7.  L’ÉDUCATION ET L’ÉCONOMIE À IQALUIT

 

            Sur 4535 habitants qui ont 15 ans et plus, 1615 n’ont aucun certificat, diplôme ou grade, 775 ont un diplôme d’études secondaires ou équivalent et 265 un certificat ou diplôme d’apprenti ou d’une école de métiers. À Iqaluit se trouve une école préscolaire-primaire avec le «Nakasuk School» ainsi qu’une école secondaire qui s’appelle «Inuksuk High School». Les principaux domaines d’études postsecondaires à Iqaluit sont le commerce, la gestion et l’administration publique avec 465 étudiants, l’architecture, génie et services connexes comptent 400 étudiants et les sciences sociales et de comportement ainsi que les études de droit comptent un ensemble de 310 étudiants. En ce qui concerne les professions, cette tendance est semblable. D’une population active âgée de 15 et plus de 3470 personnes, 720 travaillent dans le domaine des affaires, des finances et de l’administration, 700 dans le domaine des ventes et services et 540 dans le domaine de la gestion. L’industrie locale se concentre avec 565 travailleurs sur les services de commerce, mais 1630 personnes travaillent tout simplement dans d’«autres services» en 2006. Depuis la fondation du territoire, l’économie régionale a fait d’énormes progrès.

 

8.  CONCLUSION

 

            Pour en conclure, la ville d’Iqaluit est en expansion démographique et économique depuis la fondation du territoire du Nunavut. La ville devient un endroit intéressant pour beaucoup de chômeurs venant des autres provinces canadiennes et même certaines minorités ethniques s’y installent. Malgré une configuration spatiale défavorable, des lacunes par rapport à l’accès de la ville et un climat extrême qui se réchauffera d’environ 1,5 à 4 degrés Celsius en moyenne d’ici 2050[7], la ville est une zone émergente qui deviendra d’autant plus importante dans le contexte des revendications territoriales en Arctique en lien avec les ressources pétrolières et un possible accès au légendaire passage Nord-Ouest grâce au réchauffement climatique.

 

 


[1] INTERNET 1996 WORLD EXPOSITION (1996), «Welcome to the Soper River», lien direct: http://park.org/Canada/arctic/soper1/soper1.html#becoming (consulté le 30 janvier 2011)

[2] BUDKEWITSCH, PAUL (2009), «Information géomatique sur un bassin versant d’Iqaluit, Nunavut, utilisant des données d’observation de la Terre et des levés de terrain», Ressources naturelles Canada, Ottawa, lien direct: http://cct.rncan.gc.ca/geospatial/iqaluit_f.php (consulté le 30 janvier 2011)

 

[3] DAHL, JENS, JACK HICKS et GRAHAM WHITE (2000), «Inuit regain control of their lands and their lives», Copenhague, Danemark: «International Work Group for Indigenous Affairs», pages 34 et 35 

[4] GOUVERNEMENT du Territoires du Nord-Ouest (1998), «Checklist of Northwest Territories government publications for 1998», Yellowknife, lien direct : http://www.assembly.gov.nt.ca/_live/documents/content/check98.pdf (consulté le 30 janvier 2011)

[5] MALTAIS, BRUNO (2010), «Visages du Nord : Lumière sur Iqaluit», Radio-Canada (chronique web), Ottawa/Montréal/Iqaluit, lien direct : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/enprofondeur/national/visages-du-nord/chroniques_web/index.asp?d=2010-4-7 (consulté le 31 janvier 2011)

[6] STATISTIQUES CANADA (2007), «Profils des communautés de 2006 : Iqaluit», Ottawa, lien direct : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=6204003&Geo2=PR&Code2=62&Data=Count&SearchText=Iqaluit&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All&Custom= (consulté le 30 janvier 2011)

[7] BERTOL, MICHELLE (2010), «Le lotissement durable d’Iqaluit», Ressources naturelles Canada, Ottawa, lien direct: http://adaptation.nrcan.gc.ca/case/iqaluit_f.php (consulté le 31 janvier 2011)

 

 

1.  INTRODUCTION

Suite à notre présentation générale de la ville d’Iqaluit, cette deuxième partie vise de cerner les problématiques qui sont selon nous les plus importantes se rattachant à notre localité dans le but d’évaluer et de diagnostiquer le potentiel global de celle-ci. Nous avons choisi trois problématiques qui sont d’ailleurs toutes interdépendantes et étroitement liées par le contexte de la nordicité de la capitale du Nunavut. La première problématique est celle de l’isolation sociale qui entraîne notamment des désavantages flagrants par rapport aux services sociaux, à la communication et à l’éducation. La deuxième problématique est celle de la géostratégie de la ville d’Iqaluit. Nous parlerons ici en détail de l’aspect de l’accessibilité et de certaines infrastructures autant que de l’économie externe limitée. Notre dernière problématique touche le climat arctique et son influence négative par exemple sur l’économie interne et l’immigration. Le sujet du réchauffement climatique sera également brièvement abordé lors de l’analyse de cette problématique en parlant des avantages et aussi des inconvénients qui se rapportent à ce phénomène précis. Ce sujet sera abordé de nouveau lors du troisième travail pratique qui établira un scénario pour le futur de la ville ainsi que les méthodes et opérations prévues afin de résoudre les problématiques mentionnées dans une approche considérant le développement durable. Le travail présent sera accompagné d’un schéma systémique illustrant nos idées dans le but de faciliter la compréhension du sujet.

2.  L’ISOLATION SOCIALE

            L’isolement entraine souvent des facteurs quelque peu défavorables. Tout est plus cher et souvent plus rare comme le loyer et la nourriture, sans compter les problèmes liés au taux de mortalité infantile qui est deux fois plus élevé à Iqaluit que la moyenne générale du Canada, le taux de suicide qui est six fois plus élevé, le taux de tuberculose étant huit fois plus haut que le reste du Canada et le taux des maladies transmises sexuellement (MTS) qui est de treize à vingt fois plus élevé que la moyenne nationale. D’autres problèmes s’ajoutent à ceux mentionnés plus haut, tel que le pourcentage de fumeurs (68%) comparativement à 27% pour le reste du Canada, sans parler de l’abus d’alcool des Inuits.

N’ayant pas de bonnes infrastructures, il est difficile de construire un hôpital, un Centre local de services communautaires ou encore un centre policier à Iqaluit. Les matériaux nécessaires à la construction qui ne sont souvent livrés que par la voie maritime et les spécialistes dans leurs domaines tel que les électriciens, architectes sont difficiles à trouver ou procurer. Il n’y a donc peu de personnes qualifiées qui désirent venir travailler à Iqaluit vu son éloignement des grands pôles de développement. Cependant, quelques infirmières et médecins se déplacent une fois par mois, sinon moins, sur place pour donner un service de santé adéquat pour les Inuits qui composent autour de 85 pourcent de la population Iqaluit. Mais le manque d’infirmières est le maux le plus problématique en ce moment dans ce territoire comme partout ailleurs au Canada.  

Par contre, un point positif vient améliorer leur sort, même si la solution est loin d’être la plus efficace et facile. Depuis quelque temps, on voit une nouvelle technologie de communication s’ouvrir aux patients d’Iqaluit. Alors qu’avant les médecins devaient se déplacer pour diagnostiquer les malades, il est possible maintenant de faire le tout par images satellites et visuelles. Les spécialistes d’Ottawa ou de Montréal peuvent ainsi dire si le patient doit être transporté par avion dans un centre de santé le plus près ou si rien ne presse. Il faut savoir aussi que le seul moyen pour traiter les arrêts du cœur, les grossesses ectopiques ou prématurés, pneumonies ou dommages quelconques est de prendre l’avion qui est payé par le gouvernement. Le budget du Nunavut est de 408.7 millions et environ 80 millions vont directement à la santé pour le transport de 12 des 28 communautés d’Inuits au Nunavut. Même si les communications ne sont pas si perfectionnées, il est tout de même possible d’avoir le cellulaire, l’internet et des ordinateurs dans cet endroit si isolé du reste du Canada. Durant les dernières années, plusieurs stations de radio ont été inaugurées et ouvertes à Iqaluit et des journaux locaux s’y vendent également de plus en plus. On compte actuellement deux journaux, trois chaînes de télévision et six chaînes de radio différentes. En constante évolution, on peut communiquer plus facilement avec Iqaluit et cela permet aux habitants d’avoir de meilleurs soins et services sociaux.

Concernant l’aspect de l’éducation, plus d’un tiers de la population active n’a aucun grade ou diplôme et le taux de chômage se situe actuellement à 7.8 pourcent. Mais la situation s’améliore perpétuellement. Les infrastructures déjà existantes ont été améliorées graduellement depuis la fondation du territoire du Nunavut. Trois garderies («Les petits Nanooks», «Kids on the beach daycare» et «First steps daycare centre»), deux écoles primaires, la «Nakasuk School» (de la garderie jusqu’à la cinquième année) et une école du nom de «Joamie Iliniarvik School» (pour la première à la cinquième année), l’«Aqsarniit Ilinniarvik School» (à partir de la sixième allant jusqu’à la huitième année) qui est ainsi également appelée «Middle School», une école secondaire modernisée du nom d’«Inuksuk High School» (de la neuvième à la douzième année d’études) et même une école francophone du nom de l’«École des Trois-Soleils», une institution postsecondaire, le «Nunavut Arctic College», et enfin l’«Akitsiraq Law School» qui offre des cours de baccalauréat en étude de droits en collaboration avec l’Université d’Ottawa se trouvent dans la petite ville. Par contre, ce réseau d’éducation énorme ne suffit pas encore de combler tous les besoins. La ville a besoin de travailleurs spécialisés de l’extérieur de la région. Certains jeunes étudiants quittent la ville pour poursuivre les études surtout dans les cégeps et universités de l’Ontario et du Québec.

3.  L’ASPECT DE L’ISOLATION GÉOSTRATÉGIQUE

            L’isolation géostratégique est un inconvénient majeur se rattachant à la localité d’Iqaluit. La ville est située sur l’île de la Terre de Baffin et la seule voie d’accès régulière à la ville est par avion. Situé dans un grau entouré de collines rocheuses avec un sol acide, mince, pauvre et quasiment infertile à cause du pergélisol où la végétation se limite principalement aux lichens et en été aussi aux épilobes à feuilles larges, aux oxytropis de Maydell, au coton arctique, aux pavots safranés, aux pyroles à grandes fleurs, aux raisins d’ours, aux silènes acaules, aux dryades à feuilles entières, aux canneberges et mûres, aux céraistes vulgaires, au thé du Labrador et aux œillets marins[1], la ville est surtout composée d’une poignée de maisons préfabriquées. Il n’y a qu’un réseau limité de routes de grave d’environ une vingtaine de kilomètres. Les panneaux de circulation sont rares, les rues ne portent pas de noms et les feux de circulation sont aussi inexistants que les stationnements publics. Peu de gens possèdent des voitures qui n’ont pas une longue espérance de vie dans un climat arctique et la plupart des gens se déplacent à l’aide de motoneiges et de sept services de taxi différents en ville.[2] D’une manière étonnante, le passé et le présent vivent ensemble à Iqaluit où une bonne partie des Inuits vont encore à la chasse et célèbrent des danses et chants traditionnels en amenant leurs téléphones mobiles partout. Cet aspect semble être un mélange harmonieux et unique, mais d’un point de vue géostratégique, la jeune capitale a un grand retard à rattraper et une ouverture d’esprit et un sens de l’entrepreneuriat à développer si elle veut faire face aux défis d’un monde globalisé sans sortir perdante des enjeux économiques et politiques se rattachant à celui-ci.

Le manque d’accessibilité nuit non seulement aux infrastructures, mais aussi à l’économie car la ville offre peu d’avantages pour des entreprises de l’extérieur de s’y installer. Le sol empêche ou au moins complique largement la construction d’usines à Iqaluit. Tout se limite donc à un marché économique interne et il y a une dépendance envers les importations des marchés externes. La main-d’œuvre locale n’est pas suffisante pour suffire aux besoins de la population et le taux d’immigration et de travailleurs externes ayant un contrat à Iqaluit augmente en flèche. L’économie régionale a surtout fait des progrès et a même connu un boom économique suite à la fondation du Nunavut dont Iqaluit est la capitale[3], mais celle-ci est très limitée, a connu un retour à la normale et est dangereusement dépendante des services extérieurs. Les grands marchés, les pays voisins et mêmes les provinces voisines ou territoires voisins sont loin de la ville. L’économie locale est largement basée sur les subventions du gouvernement fédéral. Le «sous-sol» du Nunavut regorge de ressources minières telles que le cuivre, l’or, l’argent, le plomb, le zinc et le diamant et vingt pourcent des richesses pétrolières du Canada se trouvent en territoire nunavummiut, mais le tout est jusqu’à date inaccessible ou extrêmement difficile à exploiter d’un point de vue climatique, technologique et financier. Même si ces richesses sont exploitées, ce seront encore des travailleurs spécialisés de l’extérieur qui profiteront surtout de ce phénomène tandis que la population locale ne s’enrichira que partiellement et pour une période temporairement limitée. Ce qui nuit après tout au développement régional et aussi à la mentalité d’indépendance des habitants est le fait qu’Iqaluit soit encore dépendant des forces extérieures et qu’il soit incapable de s’émanciper réellement.

4.  LE CLIMAT ET SES CONSÉQUENCES

            Bien que le climat avantage certains endroits sur la Terre, il n’en est pas de même pour Iqaluit. Le climat arctique et désertique de cet endroit du Nunavut ne permet pas aux habitants de cette ville de faire d’importantes infrastructures et encore moins des maisons comme nous sommes tous habitués de voir. Bâtis sur le pergélisol, leurs maisons ressemblent le plus souvent à des maisons mobiles faites sur mesure et les plus grosses infrastructures restent l’hôtel de ville et un hôtel ou encore motel où les gens qui viennent puissent être logés. Le système routier est également très peu développé. Souvent en terre battue, les routes ne sont pas asphaltées, car le mouvement du sol est constant et briserait dès la première année l’asphalte mis en place.

            Le climat a également une influence sur l’économie régionale. À part de l’artisanat inuit et des surplus de la pêche, Iqaluit ne réalise pas beaucoup d’exportations. Le pergélisol empêche presque complètement l’agriculture et la construction d’usines et la ville ou encore le gouvernement fédéral doit investir énormément d’argent et d’efforts afin de combler les besoins de la population par l’importation de marchandises. En ce qui concerne les besoins fondamentaux, il y a de la fabrication de vêtements à Iqaluit, mais le marché régional est trop petit et culturellement spécialisé pour suffire à la population. En ce qui a trait la nourriture, les Inuits restent quelque peu attachés à leurs modes de vie traditionnels, mais ils doivent s’adapter à une nouvelle vie avec une population qui augmente en flèche et qui ne pourrait plus être entièrement nourrie par quelques chasseurs et pêcheurs et surtout avec un réchauffement climatique qui se fait sentir davantage à Iqaluit et qui risque non seulement d’éloigner les animaux chassés de la ville mais qui effacera également une multitude d’emplois et événements traditionnels. À cela s’ajoute sans aucun doute le boycott de certains pays d’importer les fourrures et viandes de la région à cause de l’opposition de plusieurs pays contre les méthodes dont la chasse aux phoques est réalisée qui nuit aux activités économiques traditionnelles. En ce qui concerne les logements, ceux-ci sont importés du sud et souvent des fabrications spéciales. Des champs de travail ou la construction de maisons complètes sur place sont impossibles à cause du pergélisol, le froid énorme et les blizzards.

            En ce qui concerne l’immigration, la ville d’Iqaluit voit de plus en plus de minorités s’installer dans la région, mais peu d’immigrants du sud du Canada ou même de l’extérieur du pays restent de manière permanente à Iqaluit. Les conditions climatiques, la nature monotone et le manque de divertissements sont des obstacles considérables à l’immigration.

5.  CONCLUSION

            Pour finir, Iqaluit est pour le moment une ville isolée du reste du monde. Cependant, si nous regardons vers le futur, presque tous les aspects mentionnés risquent de se modifier avec les impacts du réchauffement planétaire. Avec un climat plus doux, les modes de vie traditionnels sont en voie de disparition, mais un nouveau marché économique et une nouvelle vague d’immigration pourraient se créer avec l’accessibilité du Passage du Nord-Ouest. L’amélioration dans les communications permet aux habitants d’Iqaluit de sortir de leur isolation permanente et aux spécialistes de la santé d’offrir un meilleur service à leurs patients du Grand Nord. Les ressources précieuses cachées sous le pergélisol deviendront également accessibles et pourraient être exploitées et créer un boom économique temporaire. Pourtant, la question des revendications territoriales en Arctique pourrait éventuellement placer la ville d’Iqaluit au centre de tensions diplomatiques et même militaires dans le pire scénario. Il ne reste qu’à savoir maintenant si les peuples anciens sont prêts pour faire face aux changements que le réchauffement climatique amènera sur le territoire du Nunavut.



[1] IQALUIT 2002-2003 (2003), «Fleurs de la toundra», lien direct: http://iqaluit.free.fr/nunavut/geo_fleurs.html (consulté le 19 février 2011)

[2] JOHNSON, MAUREEN (1999), «Canada’s new arctic territory charts its course», Washington D.C., États-Unis, «Pan American Health Oraganization», magazine «Perspective in health», volume 4, No.2, lien direct: http://www.paho.org/English/DPI/Number8_article1.htm (consulté le 19 février 2011)

[3] RADIO-CANADA (1999), «Boom économique à Iqaluit», Montréal, Québec, Canada, lien direct: http://archives.radio-canada.ca/politique/provincial_territorial/clips/857/ (consulté le 19 février 2011)


 

1.  INTRODUCTION

                Suite à l’identification de problématiques au niveau social, géostratégique et climatique en lien avec Iqaluit, ce dernier volet de notre travail vise à identifier le positionnement à moyen terme en regard des objectifs du développement durable. On se penche sur la question si le proche futur de la ville d’Iqaluit suivra un scénario optimiste ou pessimiste. Pourtant, lors de l’étude de cette tâche, deux volets différents au sein d’un même scénario ont émergé. D’un point de vue positif, les aspects sociaux et géostratégiques connaîtront une nette amélioration tandis que cette croissance s’avérera négative par rapport à la problématique climatique ou écologique.

2.  LE DÉVELOPPEMENT DURABLE

            En premier lieu, il faut clarifier ce qui est le développement durable. Celui-ci concilie les trois piliers économique, social et écologique dans le but de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme. Selon le rapport de Brundtland, «le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre à leurs».[1] Nous allons diviser notre travail en trois parties orientées à ces trois piliers et aux trois problématiques identifiées lors de notre deuxième volet tout en indiquant des mesures, méthodes et opérations afin de contrer les problématiques et de renforcer le développement durable.

3.  LE PILIER ÉCONOMIQUE

Le développement économique est en forte croissance à Iqaluit, surtout au niveau de la construction et de l’exploitation minière et pétrolière. «L’exploitation minière demeure une activité économique essentielle au Nunavut qui attire des centaines de millions de dollars en investissements chaque année»[2], souligne John Duncan, ministre de l’Agence canadienne de développement économique du Nord. Le géant français «Areva» tente d’installer une exploitation minière d’une valeur de 1,5 milliards de dollars sur le sol du Nunavut pour recueillir de l’uranium.[3] Les compagnies «Peregrine Diamonds Ltd.» et «BHP Billiton» ont récemment annoncé qu’elles voudraient investir 17,7 millions de dollars dans l’exploitation de diamants à Chidliak, en proximité d’Iqaluit.[4] Tout en gardant les marchés traditionnels tels que l’artisanat inuit et la pêche qui connaît d’ailleurs encore des investissements de plusieurs centaines de milliers de dollars afin de trouver de nouvelles stratégies de commercialisation[5], le Nunavut entier se modernise et s’ouvre à des investissement étrangers. Étant donné que le territoire du Nunavut est pratiquement inexploré, ce genre d’investissement semble être durable et non seulement temporaire comme cela était le cas avec le Nord-de-Québec ou la Côte-Nord où des villes minières comme Schefferville[6] n’ont connu qu’un essor très court et limité.

La seule problématique en lien avec ce développement positif est le fait que la ville dépende encore énormément des subventions fédérales et que non seulement la plupart des investissements économiques mais aussi des travailleurs qualifiés viennent de l’extérieur. La présence de cette main-d’œuvre crée davantage d’emplois régionaux au secteur tertiaire, mais les secteurs primaires et secondaires restent négligés. D’un point de vue positif, le secteur secondaire est déjà en augmentation à court terme vu que l’augmentation de la population et l’installation de nouvelles entreprises demande la construction de nouveaux bâtiments, des réparations routières et des créations et rénovations d’un bon nombre de réseaux et d’institutions. Au niveau primaire, les changements climatiques pourraient offrir de nouvelles voies à une agriculture quasiment inexistante jusqu’à date et malgré que certains espèces animal et végétal disparaîtront, de nouvelles espèces plus vastes et splendides venant du sud enrichiront la région à long terme également. Ce n’est que la période de transition qui sera difficile à gérer, mais elle sera comblée par l’essor économique actuel. Ce scénario positif est souligné par l’essor du domaine de l’éducation à Iqaluit et son rôle de centre intellectuel du nord du Canada. Avec trois garderies, cinq écoles primaires et secondaires et deux institutions postsecondaires récemment établies et élargies, le peuple inuit souligne sa volonté de faire directement partie et d’améliorer l’essor économique de façon durable.

4.  LE PILIER SOCIAL

            «Les trois communautés, inuit, anglophone et francophone, cohabitent bien chez nous.», souligne Dominique Huserau, représentante de «Carrefour Nunavut».[7] La ville d’Iqaluit est en effet un exemple parfait de la mondialisation. Environ deux tiers de la population parlent aujourd’hui l’anglais. À part des 6025 citoyens canadiens dont 3650 ayant une identité autochtone, il y a des minorités ethniques venant d’endroits aussi exotiques que la Chine, le Maghreb et les Philippines.[8]

Pourtant, cette ville en perpétuel changement démontre également les problèmes qui viennent avec cette création d’une société hétérogène isolée dans le nord. Le Nunavut a le plus grand taux d’homicides, de suicides, d’abus d’alcool et de drogues et de maladies transmises sexuellement ainsi qu’une image dévastatrice de la santé publique.[9] Le reportage de Patrick White[10] en donne des exemples. La prison d’Iqaluit construite pour environ soixante-cinq prisonniers est pleine à craquer avec une centaine de jeunes criminels. Certains prisonniers doivent dormir ensemble dans un gymnase. Un policier en ville témoigne que neuf sur dix appels à la police, sinon plus, sont en lien avec des actes de violence en lien avec l’abus d’alcool. Un autre problème est le taux de croissance de la population qui crée un surplus de déchets, un manque d’habitations et des conflits intrafamiliaux. On donne l’exemple d’une famille de seize personnes qui attend la construction d’une maison et qui dort ensemble dans une chambre à coucher ne contenant que des lits pour trois personnes. Mais ce n’est pas seulement le manque de nouvelles locations qui pèse lourd sur la société, car les appartements et maisons existants exigent souvent des rénovations et hébergent de l’air pourri, des murs poreux et des planchers brisés. La très jeune population du Nunavut doit faire face à un tas de problèmes qui n’a pas cessé d’augmenter depuis la fondation du territoire il y a douze ans.

Pourtant, la situation est devenue tellement grave que le scénario pour le futur de la ville reste malgré tout optimiste car la situation ne risque plus d’empirer. Avec l’arrivée de plus en plus de visiteurs et d’immigrants, la société d’Iqaluit risque de s’adapter à un nouveau standard de vie et sortira de son isolation qui est un des facteurs principaux de sa misère. De nouvelles activités culturelles et une ouverture vers les cultures étrangères mèneront à davantage d’activités sociales. Les investissements économiques et gouvernementaux favoriseront à long terme la construction de nouveaux bâtiments ce qui enlèvera le poids des confrontations, frustrations et agressions au sein des logements serrés, délabrés et peu personnalisés et diminuera le taux de criminalité élevé. L’essor des institutions scolaires donnera aux futures générations une multitude de choix de carrière et une stabilité et intégration dans un monde hétérogène auquel les générations plus âgées ne se sont jamais habituées. De plus, des préventions face aux maladies transmises sexuellement et aux abus de drogues et d’alcool seront davantage réalisées au sein de ces institutions. Iqaluit devrait également s’impliquer politiquement dans la lutte contre l’abus d’alcool et suivre l’exemple de Pangnirtung, la deuxième ville du Nunavut, qui a réalisé une prohibition sur son territoire.[11] En fait, sur vingt-cinq communautés au Nunavut, sept communautés ont récemment installé une prohibition et treize autres ont au moins certaines restrictions. Iqaluit est parmi les cinq communautés restantes qui n’ont pas encore entrepris des mesures significatives contre l’abus d’alcool. Avec de telles mesures, la phase de transition difficile durant laquelle le peuple inuit doit se forger une nouvelle identité et existence entre le passé traditionnel et la culture occidentale infuse du présent se réalisera d’une manière plus contrôlée et sécuritaire.  

5.  LE PILIER ÉCOLOGIQUE

            Iqaluit, qui connaît une température annuelle moyenne relativement modérée de moins dix degrés Celsius, devra faire face à une augmentation de la température entre un degré et demi et quatre degrés jusqu’en 2050 ce qui entraînera des changements importants sur terre et en mer comme une augmentation de quinze pourcent des précipitations annuelles.[12] La ville d’Iqaluit est consciente de l’importance du développement durable. La maire Madeleine Redfern souligne qu’«Iqaluit a pris un engagement à long terme vers le développement durable et s’est engagé à étendre les services municipaux.»[13] Des anecdotes telles que la construction d’une première serre dans l’Arctique en plein centre-ville d’Iqaluit qui sera bientôt agrandie démontrent que la communauté tente se premiers pas hésitants vers ce nouveau modèle peu connu.[14] 

D’un autre côté, Iqaluit a besoin de s’ouvrir envers le monde par les moyens de l’économie et du tourisme pour contrer ses problèmes sociaux et afin d’atteindre et maintenir un standard de vie plus élevé. La montée des explorations de sites de ressources naturelles et des exploitations minières et pétrolières ainsi que la création d’un nouveau port en eaux profondes et l’agrandissement et la modernisation de l’aéroport en place visent la prospérité économique et la modernisation bien avant le développement durable. Le site «Population Data» souligne que «ce développement, loin de satisfaire aux exigences du développement durable en cette période de frénésie, risque bien de se faire au détriment de la faune locale.»[15] Mais les menaces vont plus loin. En juin 2008, la ville de Pangnirtung avait vécu sous état d’urgence pendant un mois à cause d’une inondation venue d’une montagne qui était provoquée par des pluies sur neige abondantes.[16] Suite à cela, des oiseaux inconnus sous cette latitude tels que des geais bleus et des merles ont été repérés. Les saisons de pêche et de chasse sont en changement rapide depuis que les anciens avaient remarqués les premiers changements climatiques il y a environ vingt ans. Mais le véritable danger n’est pas visible: sous le pergélisol ses cachent des tonnes de méthane qui pourraient se libérer. Avec la fonte du pergélisol, les maisons et bâtiments pourraient aussi être endommagés.[17] Cela souligne le besoin criant de la construction, rénovation et stabilisation des bâtiments et systèmes routiers au Nunavut ainsi qu’une augmentation de mesures de sécurité. À cause de son isolation et son manque d’expériences, le Nunavut semble être impuissant face à des possibles catastrophes et changements naturels pouvant freiner l’essor socioéconomique.

6.  CONCLUSION

            Finalement, le scénario à court et moyen terme à Iqaluit semble positif en ce qui concerne le développement économique tandis que le scénario pour le pilier social est en ce moment très instable, mais risque de trouver un certain équilibre à moyen et long terme. Ce n’est que sur le pilier écologique que les progrès du Nunavut sont encore hésitants malgré que les effets du réchauffement climatique soient visibles et niés par personne. Malgré une meilleure intégration socioéconomique, la population d’Iqaluit ne semble pas encore être prête à court et à moyen terme de changer ses habitudes de vie en harmonie avec le développement durable et le territoire ne semble pas être en mesure de se protéger contre des éventuelles catastrophes naturelles. Cette capacité d’adaptation ainsi que la prise de mesures immédiates au niveau infrastructurel et écologique soutenues notamment par le gouvernement fédéral prouveront dans les prochaines années si le scénario d’Iqaluit et du Nunavut sont aussi roses qu’ils semblent être en ce moment.


Bibliographie

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2.      AGENCE CANADIENNE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU NORD (21 mars 2011), «Le gouvernement fédéral appuie le Symposium minier du Nunavut», Toronto, «Marketwire», lien direct: http://www.marketwire.com/press-release/Le-gouvernement-federal-appuie-le-Symposium-minier-du-Nunavut-1414860.htm (consulté le 3 avril 2011)

 

3.      BERTOL, Michelle (2010), «Le lotissement durable d’Iqaluit», Ottawa, Ressources naturelles Canada, lien direct: http://adaptation.nrcan.gc.ca/case/iqaluit_f.php (consulté le 5 avril 2011)

 

4.      BRAUNE, Gerd (2009), «Tomaten in der Arktis», Berlin, «Berliner Zeitung», lien direct: https://www.berlinonline.de/berliner-zeitung/archiv/.bin/dump.fcgi/2009/0311/horizonte/0006/index.html (consulté le 5 avril 2011)

 

5.      COMMISSION MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT (1988 (version originale en anglais de 1987)), «Notre avenir à tous», Montréal, Éditions du Fleuve, 454 pages

 

6.      GEORGE, JANE (29 mars 2011), «Diamond companies will spend another $17.7 million on exploration near Iqaluit», Iqaluit, «Nunatsiaq News», lien direct: http://www.nunatsiaqonline.ca/stories/article/2903_diamond_companies_will_spend_17.7_million_on_exploration_near_iqaluit/ (consulté le 3 avril 2011)

 

7.      GLOBE AND MAIL, THE (4 avril 2011), «Why is Nunavut’s crime rate much higher than Canada’s?», Toronto, lien direct: http://www.theglobeandmail.com/news/national/nunavut/why-is-nunavuts-crime-rate-much-higher-than-canadas/article1969940/ (consulté le 4 avril 2011)

 

8.      JACOT, Martine (2009), «Les Inuits redoutent les effets du changement climatique», Paris, «Le Monde», lien direct: https://ethnolyceum.wordpress.com/2009/07/06/les-inuits-redoutent-les-effets-du-changement-climatique/ (consulté le 5 avril 2011) 

 

9.      MARTIN, Terence (2011), «Pour des bâtiments et routes plus sécuritaires dans le Nord canadien», Ottawa, Ressources naturelles Canada, lien direct: http://www.nrcan-rncan.gc.ca/com/elements/issues/56/cannor-fra.php?PHPSESSID=76eda76e5379a5b3c465072540d4f09c (consulté le 5 avril 2011)

 

10.  PANGNIRTUNG – COMMUNITY PROFILE (déclaration de presse du 23 juin 2010), Pangnirtung, lien direct: http://www.pangnirtung.ca/profile (consulté le 5 avril 2011)

 

11.  PIERRE-DESCHÊNES, CLAUDINE, «Schefferville», «L’encyclopédie Canadienne», Toronto, «Institut Historica Dominion», lien direct: http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0007197 (consulté le 3 avril 2011)

 

12.  POPULATION DATA (2008), «Villes du bout du monde: Iqaluit», lien direct:  http://www.populationdata.net/index2.php?option=article&aid=73&article=2008-05-30-Villes-du-bout-du-monde-(serie)-:-Iqaluit (consulté le 5 avril 2011)

 

13.  PRESSE CANADIENNE (3 avril 2011), «Nucléaire: le Japon fait réfléchir le Nunavut», Toronto (Montréal pour «Métro Montréal»), lien direct: http://www.journalmetro.com/linfo/article/822189--nucleaire-le-japon-fait-reflechir-le-nunavut (consulté le 3 avril 2011)

 

14.  REDFERN, Madeleine, «Welcome to the city of Iqaluit», Iqaluit, présence sur internet, lien direct: http://www.city.iqaluit.nu.ca/i18n/english/index.php (consulté le 5 avril 2011)

 

15.  STATISTIQUES CANADA (2007), «Profils des communautés de 2006 : Iqaluit», Ottawa, lien direct : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=6204003&Geo2=PR&Code2=62&Data=Count&SearchText=Iqaluit&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All&Custom= (consulté le 4 avril 2011)

 

16.  THÉRIAULT, Charles (10 mars 2011), «Les retraites ouvrent le marché de l’emploi», Ottawa, «Le Droit», lien direct: http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/economie/201103/10/01-4378161-les-retraites-ouvrent-le-marche-de-lemploi.php (consulté le 4 avril 2011)

 

17.  WHITE, Patrick (1er avril 2011), «The trials of Nunavut: Lament for an Arctic Nation», Toronto, «The Globe and Mail», lien direct: http://www.theglobeandmail.com/news/national/nunavut/northern-crime/article1963420/ (consulté le 4 avril 2011)



[1] COMMISSION MONDIALE SUR L’ENVIRONNEMENT ET LE DÉVELOPPEMENT (1988 (version originale en anglais de 1987)), «Notre avenir à tous», Montréal, Éditions du Fleuve, 454 pages

[2] AGENCE CANADIENNE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU NORD (21 mars 2011), «Le gouvernement fédéral appuie le Symposium minier du Nunavut», Toronto, «Marketwire», lien direct: http://www.marketwire.com/press-release/Le-gouvernement-federal-appuie-le-Symposium-minier-du-Nunavut-1414860.htm (consulté le 3 avril 2011)

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[5] AGENCE CANADIENNE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DU NORD (10 mars 2011), «CanNor donne un élan à l’industrie de la pêche du Nunavut», Toronto, «Marketwire», lien direct: http://www.marketwire.com/press-release/CanNor-donne-un-elan-a-lindustrie-de-la-peche-du-Nunavut-1409281.htm (consulté le 3 avril 2011)

[6] PIERRE-DESCHÊNES, CLAUDINE, «Schefferville», «L’encyclopédie Canadienne», Toronto, «Institut Historica Dominion», lien direct: http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?PgNm=TCE&Params=F1ARTF0007197 (consulté le 3 avril 2011)

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[8] STATISTIQUES CANADA (2007), «Profils des communautés de 2006 : Iqaluit», Ottawa, lien direct : http://www12.statcan.gc.ca/census-recensement/2006/dp-pd/prof/92-591/details/page.cfm?Lang=F&Geo1=CSD&Code1=6204003&Geo2=PR&Code2=62&Data=Count&SearchText=Iqaluit&SearchType=Begins&SearchPR=01&B1=All&Custom= (consulté le 4 avril 2011)

[9] GLOBE AND MAIL, THE (4 avril 2011), «Why is Nunavut’s crime rate much higher than Canada’s?», Toronto, lien direct: http://www.theglobeandmail.com/news/national/nunavut/why-is-nunavuts-crime-rate-much-higher-than-canadas/article1969940/ (consulté le 4 avril 2011)

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[11] PANGNIRTUNG – COMMUNITY PROFILE (déclaration de presse du 23 juin 2010), Pangnirtung, lien direct: http://www.pangnirtung.ca/profile (consulté le 5 avril 2011)

[12]  BERTOL, Michelle (2010), «Le lotissement durable d’Iqaluit», Ottawa, Ressources naturelles Canada, lien direct: http://adaptation.nrcan.gc.ca/case/iqaluit_f.php (consulté le 5 avril 2011)

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[15] POPULATION DATA (2008), «Villes du bout du monde: Iqaluit», lien direct:  http://www.populationdata.net/index2.php?option=article&aid=73&article=2008-05-30-Villes-du-bout-du-monde-(serie)-:-Iqaluit (consulté le 5 avril 2011)

 

[16] MARTIN, Terence (2011), «Pour des bâtiments et routes plus sécuritaires dans le Nord canadien», Ottawa, Ressources naturelles Canada, lien direct: http://www.nrcan-rncan.gc.ca/com/elements/issues/56/cannor-fra.php?PHPSESSID=76eda76e5379a5b3c465072540d4f09c (consulté le 5 avril 2011)

[17] JACOT, Martine (2009), «Les Inuits redoutent les effets du changement climatique», Paris, «Le Monde», lien direct: https://ethnolyceum.wordpress.com/2009/07/06/les-inuits-redoutent-les-effets-du-changement-climatique/ (consulté le 5 avril 2011) 

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