by Sebastian Kluth
Le présent travail marque les cinq personnages qui étaient selon moi les plus importants dans l’essor des relations internationales depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. À part de mes opinions personnelles, je me suis appuyé sur des sources diversifiées telles que des ouvrages historiques, des statistiques, des articles de journal ou des documentaires entre autres.
Je vais présenter les cinq personnages en ordre chronologique par rapport à leur phase la plus influente et puissante. Mon premier choix est l’homme d’État Charles de Gaulle. Selon moi, il a joué un rôle majeur dans les relations internationales de l’Europe de l’après-guerre à partir des années quarante jusqu’à sa mort.
Le pasteur baptiste afro-américain Martin Luther King a largement influencé les dynamiques de la société américaine et le rôle des minorités visibles occidentales lors des années soixante.
Par la suite, le politicien soviétique Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev a joué un rôle considérable dans les événements des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix ayant mené à la chute du communisme et à la fin de la guerre froide.
Le terroriste islamiste Oussama ben Laden est devenu mondialement connu en lien avec les attentats du 11 septembre 2001 qui était peut-être la date la plus marquante de l’histoire de l’après-guerre à part de celle du chute du mur de Berlin.
Enfin, Hu Jintao, le président actuel de la République populaire de Chine, est actuellement la personne la plus influente dans le monde selon le magazine Forbes et représente l’essor économique époustouflant de la Chine contemporaine.
1. Charles de Gaulle
Ce général, homme politique et homme d’État n’a pas seulement été le personnage clé lors de la résistance et libération de la France de l’occupation de l’Allemagne nazie ainsi qu’un facteur important de la victoire des Alliés et de la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il était aussi l’instigateur de la fondation de la Cinquième République en France et devint son président.
Il a également joué un rôle important dans la reconstruction diplomatique d’une Europe dévastée. Avec Konrad Adenauer, il mettait par exemple en marche la réconciliation franco-allemande et aida l’Allemagne à s’intégrer dans la démocratie occidentale. La nouvelle amitié liant les anciens ennemis héréditaires devint le moteur de l’Union européenne contemporaine.
Même au-delà de la politique européenne, ses discours charismatiques ont eu un impact considérable. L’exemple le plus connu est sans aucun doute sa phrase «Vive le Québec libre!» prononcée à Montréal lors d’un voyage en honneur du centième anniversaire du Canada. Pour De Gaulle, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes était un principe universel «qu’il avait proclamé avant à Brazzaville en 1944 et répété à Phnom-Penh en 1966».[1] Cette phrase déclencha une crise diplomatique entre le Canada et la France, accéléra considérablement les mouvements indépendantistes au Québec et fit accidentellement connaître le Québec et sa situation politique à travers le monde.[2]
De Gaulle était sans aucun doute un homme politique marquant, charismatique et unique à facettes multiples qui a énormément influencé les relations internationales de l’Europe de l’après-guerre notamment.
2. Martin Luther King, Jr
Ce combattant pacifique contre le racisme et la suppression sociale aux États-Unis a bâti le chemin à l’acceptation et l’essor ou l’amélioration des conditions de la minorité afro-américaine et même des autres minorités visibles dans une société nord-américaine de plus en plus hétérogène. Le succès d’un Barack Obama à nos jours n’aurait jamais été possible sans la vision de King prononcée dans un des discours les plus marquants de l’après-guerre le 28 août 1963 qui était son «I Have a Dream».[3]
Contrairement à d’autres révolutionnaires de l’après-guerre tels que Malcolm X ayant grandi dans un monde de racisme et de violence contre le peuple noir au Michigan qui poursuivit pratiquement les mêmes buts que King tout en ayant une vision plus radicale et musulmane[4], King a choisi la rhétorique, la religion et la manifestation pacifique comme armes principales contre les oppresseurs de la minorité nord-américaine.[5] Les clés de son succès étaient «l’approche non-violente et l’action directe» permettant une résistance contre le «racisme virulant» tout en faisant savoir au monde qu’«ils ne toléreraient pas plus longtemps la violation quotidienne de leur humanité par la société blanche dominante».[6]
Méritant du prix Nobel de la paix en 1964, sa victoire aux États-Unis a d’ailleurs également eu un impact sur l’amélioration des conditions des descendants du peuple africain vivant à l’étranger partout dans le monde et a ouvert la voie au multiculturalisme même si la cohabitation des différents peuples est toujours loin d’être parfaite dans les États-Unis d’Amérique modernes.
3. Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev
Cet avant-dernier Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique, dernier Président du præsidium du Soviet suprême, premier Président du Soviet suprême d’URSS ainsi que premier Président de l’Union soviétique fait selon moi clairement partie des cinq personnages les plus importants dans l’essor des relations internationales de l’après-guerre.
Durant sa période la plus puissante, il était un réformateur se dirigeant vers la fin de la guerre froide et le moteur de la chute de l’Union soviétique et du rideau de fer malgré lui. Ses lancements de la libéralisation économique, culturelle et politique connues sous les noms de Perestroïka et Glasnost ont transformé tous les pays membres du Pacte de Varsovie profondément. Grâce à ses interventions, de nombreuses régions soumises au centralisme de l’Union soviétique ont trouvé leur liberté et il a été également un des responsables principaux qui ont rendu la chute du mur de Berlin et la réunification de l’Allemagne possibles. Gorbatchev avait la vision d’une «maison européenne commune» sur les ruines de l’Empire communiste sans toutefois trahir ses valeurs socialistes et athéistes comme beaucoup de gens le croient si fautivement.[7]
Même après sa démission, Gorbatchev s’est davantage impliqué dans la politique en fondant plusieurs nouveaux partis politiques dont le Parti social-démocrate de Russie et le Parti démocratique indépendant de Russie. Il était aussi un visionnaire environnementaliste qui a fondé la Croix verte internationale.
Sans ses décisions et interventions, la carte politique ne serait probablement pas la même à nos jours et la guerre froide n’aurait peut-être pas trouvé une fin aussi rapide, diplomatique et relativement paisible. Mépris par un bon nombre de personnes en Russie[8] qui a perdu son rôle de superpuissance mondiale, sa politique a été davantage appréciée par les nouveaux pays indépendants et les gouvernements occidentaux ce qui lui a mérité le Prix Nobel de la paix en 1990.
4. Oussama ben Laden
Cet apatride islamiste était le fondateur et dirigeant d’Al-Qaida qui mena des «djihads» d’abord contre les Soviets qui s’en prenaient à l’Afghanistan et contre l’Iraq socialiste sous Saddam Hussein qui s’en prenaient au Koweït et enfin contre l’ensemble des pays occidentaux et particulièrement les États-Unis.[9] Il s’attaquait à ces pays par le biais d’attentats terroristes planifiés par lui et ses assistants, mais directement exécutés par d’autres. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, ben Laden faisait partie de la liste des Dix Fugitifs les plus recherchés du FBI avec une récompense de 25 millions de dollars[10] et était sans aucun doute médialement la personne la plus connue sur cette liste. Il fut tué le 2 mai 2011 dans sa résidence et cachette ex exil près d’Abottabad au Pakistan lors de l’Opération Neptune Star par des forces spéciales des États-Unis ce qui a causé des réactions mouvementées dans les deux camps.
Oussama ben Laden a eu une influence majeure sur les relations internationales car ses attentats terroristes ont provoqué une véritable chasse aux sorcières de la part des États-Unis qui a divisé le monde diplomatique en deux ou pour prendre les paroles de George W. Bush qui disait «ou vous êtes avec nous, ou vous êtes contre nous». Après la chute du communisme, c’étaient le terrorisme et aussi l’islamisme qui devinrent la nouvelle grande peur suggérée par le régime américain. Certains experts craignaient même l’éclatement d’une Troisième Guerre mondiale, cette fois pour des raisons purement religieuses.
Les actions de ben Laden eurent un impact direct sur nos vies de tous les jours non seulement au niveau médiatique, mais aussi en ce qui concerne les mesures de sécurité aux aéroports et frontières, une renaissance de la xénophobie et de nouvelles politiques d’immigration dans un bon nombre de pays occidentaux.
5. Hu Jintao
Sous le secrétaire général du Parti communiste chinois depuis 2002 et le président de la République populaire de Chine depuis 2003, la Chine a fait des progrès politiques, économiques et sociaux visibles. Sous le régime de la personnalité la plus influente du monde selon le magazine Forbes en 2010[11], la troisième économie mondiale est en route pour devenir une nouvelle puissance mondiale. Une nouvelle classe moyenne chinoise est en pleine expansion malgré une politique plutôt conservatrice et centraliste renouant avec les valeurs des anciens marxistes de la part de Hu Jintao.[12] Celui-ci a perfectionné le système du «capitalisme rouge» et une ère d’industrialisation accélérée amorcé sous la gouvernance de Deng Xiaoping déjà[13]. Cette vision demande les efforts, l’obéissance et la discipline de l’ensemble de la population du pays le plus peuplé dans le monde.[14]
Sur le plan international, la Chine sous Hu Jintao s’est bien sortie de la crise économique de 2008 ou la Grande Récession et a joué un rôle important en soutenant financièrement plusieurs pays occidentaux et capitalistes comme les États-Unis. Elle poursuit également une série de coopérations avec plusieurs pays africain par le biais d’un fonds sino-africain de développement.[15] Le rôle que la Chine jouait durant la crise économique et la gestion ambitieuse de l’événement mondial qu’étaient les Jeux Olympiques de Pékin en 2008 ont prouvé que ce pays émergent dispose les capacités nécessaires pour jouer un très grand rôle dans les relations internationales contemporaines.
Bibliographie
Livres:
ANDRÉSY, Agnès Who’s Hu: le président chinois Hu Jintao, sa politique, ses réseaux, Paris, Éditions L’Harmattan, 2008, 175 pages (Page 93)
CONE, James H. Malcolm X et Martin Luther King: Même cause, même combat, Genève, Labor et Fides, 2008, 2008, 124 pages (page 22)
HEROLD, Stefan L’unification allemande: des illusions à la réalité Liège, Éditions de l’ULG, 2004, 159 pages (page 64)
GIGUÈRE, Monique La face cachée de la perestroïka, Ville de Québec, Presses de l’Université du Québec, 1990, 80 pages (page 17)
MOLLA, Serge Les idées noires de Martin Luther King, Genève, Labor et Fides, 2008, 396 pages (page 7)
NGUYEN, Éric Les 100 hommes du XXe siècle, Paris, Studyrama Perspectives, 2005, 274 pages (page 256)
NOACK, Hans-Georg Der gewaltlose Aufstand. Martin Luther King und der Kampf der amerikanischen Neger, Stuttgart, Evangelische Buchgemeinde, 1965, 448 pages (page 9)
PASQUET, Jean-Mée Oussama ben Laden: Icône du terrorisme islamiste, Sarrebruck, VDM / FastBook Publishing, 2011, 152 pages (page 7)
PEYREFITTE, Alain De Gaulle et le Québec: des témoignages, Québec, Les Publications du Québec, 1997, 218 pages (page 17)
RUMMEL, Jack et Heather Lehr WAGNER, Malcolm X: Militant Black Leader, New York City, Infobase Publishing, 2004, 102 pages (page 12)
SCHWARTZENBERG, Roger-Gérard La politique mensonge, Paris, Éditions Odile Jacob, 1998, 494 pages (page 93)
Articles:
PERLROTH, Nicole et Michael NOER, Les cents personnalités les plus influentes du monde, New York City, Forbes, 2010, nombre total de pages inconnu
ROUSSEAU, Yan Dans la crise, la Chine a renforcé son influence sur l’Afrique, Paris, France, Les Échos du six et sept novembre, 2009, nombre total de pages inconnu
Documentaires:
BAICHWAL, Jennifer et Edward BURTYNSKY Manufactured Landscapes, Toronto, Canada, 2006, 86 minutes
CYR, Luc et Carl LEBLANC Le Chemin du Roy, Montréal, Télé-Québec, 21 novembre 1997, 53 minutes
[1] PEYREFITTE, Alain De Gaulle et le Québec: des témoignages, Québec, Les Publications du Québec, 1997, 218 pages (page 17)
[3] MOLLA, Serge Les idées noires de Martin Luther King, Genève, Labor et Fides, 2008, 396 pages (page 7)
[4] RUMMEL, Jack et Heather Lehr WAGNER, Malcolm X: Militant Black Leader, New York City, Infobase Publishing, 2004, 102 pages (page 12)
[5] NOACK, Hans-Georg Der gewaltlose Aufstand. Martin Luther King und der Kampf der amerikanischen Neger, Stuttgart, Evangelische Buchgemeinde, 1965, 448 pages (page 9)
[6] CONE, James H. Malcolm X et Martin Luther King: Même cause, même combat, Genève, Labor et Fides, 2008, 2008, 124 pages (page 22)
[7] HEROLD, Stefan L’unification allemande: des illusions à la réalité Liège, Éditions de l’ULG, 2004, 159 pages (page 64)
[8] GIGUÈRE, Monique La face cachée de la perestroïka, Ville de Québec, Presses de l’Université du Québec, 1990, 80 pages (page 17)
[9] NGUYEN, Éric Les 100 hommes du XXe siècle, Paris, Studyrama Perspectives, 2005, 274 pages (page 256)
[10] PASQUET, Jean-Mée Oussama ben Laden: Icône du terrorisme islamiste, Sarrebruck, VDM / FastBook Publishing, 2011, 152 pages (page 7)
[11] PERLROTH, Nicole et Michael NOER, Les cents personnalités les plus influentes du monde, New York City, Forbes, 2010, nombre total de pages inconnu
[12] ANDRÉSY, Agnès Who’s Hu: le président chinois Hu Jintao, sa politique, ses réseaux, Paris, Éditions L’Harmattan, 2008, 175 pages (Page 93)
[13] SCHWARTZENBERG, Roger-Gérard La politique mensonge, Paris, Éditions Odile Jacob, 1998, 494 pages (page 93)