• 26. Une entrevue avec le multi-instrumentaliste moscovite "Senmuth"

     

    Valéry Av, connu dans la scène musicale sous le nom de «Senmuth», est un multi-instrumentaliste russe qui a publié exactement quatre-vingt-dix-neuf disques entre 2004 et 2011 allant de la musique ethnique inspiré du Nouvel Âge jusqu’au darkwave gothique. À part de sa carrière solo, il avait et a toujours plusieurs autres projets. Les groupes «Anima» et «Bitrayer» sont assez proche de son style solo habituel, mais il fait aussi du métal gothique et industriel avec la chanteuse Nasty Turenkova dans «neNasty», de la musique d’ambiance folkorique avec une petite touche de doom métal dans «Technotitlan» et il joue des instruments aussi exotique que les flûtes duduk et quena dans le groupe de death et doom metal expérimental «Riders On The Bones». Dans sa vie de tous les jours, le trentenaire moscovite travaille comme graphiste, ce qu’on peut bien distinguer dans ses pochettes très colorées et inspirées, et il est également marié et a une petite fille.

    Après avoir dédié une émission de Culturama à la radio étudiante à son sujet, j’ai décidé de puiser plus loin encore et j’ai été capable de faire une entrevue avec cet artiste russe fort intéressant. Voici quelques extraits de notre discussion en russe et en anglais.

    Sebastian Kluth: «Bonjour Monsieur Valery Av et merci beaucoup de m’offrir la chance de faire cette entrevue avec vous. Vous avez choisi le nom de votre projet en honneur de Sénènmout, un précepteur et père nourricier ainsi qu’un conseiller de la famille royale de l’empire égyptien et un architecte poétiquement inspiré de la dix-huitième dynastie égyptienne. Certaines rumeurs disent qu’il avait une relation amoureuse avec la pharaonne Hatshepsut dont il est devenu l’intendant personnel. Qu’est-ce qui vous a inspiré à choisir ce nom, qu’est-ce qui vous fascine de ce personnage?»

    Senmuth: «L’histoire de l’Égypte ancienne ainsi que son architecture, sa culture et sa relation avec la mort m’intéressent beaucoup. L’histoire personnelle de Sénènmout, ses constructions et sa relation particulière avec la pharaonne me plaisent beaucoup.»

    Sebastian Kluth: «Quelles sont vos inspirations artistiques et vos buts?»

    Senmuth: «Si je ne crée pas, je risque de me perdre ou mourir. Il serait difficile pour moi de vivre sans faire de la musique, sans me réaliser. J’ai un fort désir de création et mes processus sont toujours très profonds. Par conséquent, j’essaie toujours de faire quelque chose de différent, de spécial. J’ai commencé à jouer de la guitare à l’âge de quatorze ans, mais quelque chose de sensé n’est sorti que dix ans après suite à beaucoup d’enseignements, d’essais et d’erreurs.»

    Sebastian Kluth: «Même si la musique électronique reste la base de vos créations, on peut entendre de nombreux instruments exotiques. Comment est-ce que vous avez appris à les jouer et où est-ce que vous les trouvez?   

    Senmuth: «Je suis beaucoup influencé par la musique ethnique. J’achète souvent des outils différents et j’essaie de les jouer en prenant des notes et en tentant de m’améliorer. Je ne me considère pas comme artiste ou multi-instrumentaliste. Ma musique est une mosaïque de petits morceaux. Aujourd’hui, j’investis beaucoup de temps et d’efforts dans les enregistrements, avant c’était plutôt direct. Le seul instrument qui est encore enregistré comme cela est la guitare. En ce qui concerne mes outils et instruments, j’en achète un peu partout: en Égypte, en Bulgarie, dans des magasins ou chez des amis.»

    Sebastian Kluth: «Est-ce que vous obtenez un soutien quelconque pour vos travaux? Est-ce qu’il y a des stations de radio qui collaborent avec vous? Est-ce que vous êtes soutenus par votre famille, vos amis ou des amateurs de vos œuvres?

    Senmuth: «Les meilleurs moyens de promotion que j’obtiens sont des critiques intéressantes ou des commentaires positifs. Il y a sûrement des chaînes de radio qui ont déjà jouées mes chansons, mais je n’en ai pas eu connaissance. Ma famille me soutient dans mes projets, mais il n’est pas facile de vivre avec une personne créative. Le soutien financier se fait par la vente de mes disques, mais il est très petit. Ce n’est pas assez pour vivre et je dois travailler du matin au soir comme graphiste. Le seul disque qui a été publié professionnellement est «Weird» et seulement parce que cet album traite des sujets nordiques comme les runes et la culture scandinave. Il n’y a pas beaucoup de place pour la musique expérimentale en Russie. Beaucoup de groupes ne font que copier des artistes occidentaux. Une des rares exceptions sont des groupes comme Technotitlan dont je fais partie, nos albums sont publiés professionnellement. Il n’y a pas d’éditeur qui envisage à publier physiquement mes albums, je les vends à des intéressés comme CD-R et ils sont disponible gratuitement pour téléchargement sur mon site.»

    Sebastian Kluth: «Comme dernière question, vu que vous avez une discographie énorme, est-ce qu’il y a des albums que vous pouvez conseiller à ceux et celles qui aimeraient découvrir votre musique?»

    Senmuth: «Je trouve qu’il est difficile d’attribuer les étiquettes des meilleurs albums ou disques les plus importants. Je laisse la décision à l’auditeur. Vous pouvez y aller aléatoirement, par sujet, par pochette aussi. Sinon, certaines de mes meilleures chansons sont recueillies dans les collections suivantes: Songs Of Life, Life Of Songs, Шема Тауи et Аменти. Mes meilleures chansons purement instrumentales sont sur les collections officielles suivantes: E.D.I.E.M., The World’s Out-Of-Place Artefacts III et IV. Merci beaucoup pour cette entrevue. Vos questions étaient très intéressantes.»

    « Maléfique (2002) - Goof-fest - 3/10 (30/11/11)1. Интервью с Senmuth »
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