• Est-ce que le gouvernement péquiste risque de jongler avec l'éducation de la jeunesse?

    Bonjour chères lectrices et chers lecteurs de ce blogue,

     voici un petit article sur un sujet d'actualité délicat dans la politique et l'éducation québécoise actuelle que je viens tout juste de composer et de proposer au journal étudiant. Veuillez marquer votre avis et discuter sur cette thématique ici-même sur mon blogue. Je suis ouvert à tout genre de commentaire constructif. Avant qu'on me le reproche, j'aimerais ajouter que je ne suis pas "biaisé" ni "vendu" à un mouvement ou parti politique, mais simplement un étudiant en enseignement qui se pose des questions. Bonne lecture!


    Comment le gouvernement péquiste risque de jongler avec l'éducation de la jeunesse

               

               Chaque nouveau gouvernement essaie de bouger des choses, mais le rythme auquel le Parti Québécois se précipite à les bouleverser ne déplaît pas seulement à un grand nombre d’habitants de Bécancourt avec la mise en œuvre d’un processus de déclassement de la centrale nucléaire de Gentilly vers la fin de cette année qui risque de durer une incroyable cinquantaine d’années ou aux habitants d’Asbestos qui doivent non seulement digérer l’annulation du prêt de cinquante-huit millions de dollars canadiens accordés par le gouvernement libéral pour la relance de leur mine historique, mais même la fermeture définitive de celle-ci. Il est sans aucun doute admirable que le Parti Québécois tente de réaliser ses promesses électorales, mais il essaie peut-être de trop faire en même temps et de façon accélérée.

    C’est peu surprenant que le sujet de l’éducation est également mis sur la table en proposant des changements radicaux qui en demandent beaucoup aux commissions scolaires, aux équipes-écoles et enfin aussi aux élèves. La nouvelle ministre Marie Malavoy veut d’abord mettre un frein à l’enseignement intensif de l’anglais au primaire et traite cette langue comme étant une langue étrangère, ce qui est tout à fait faux. Le commissaire aux langues officielles au niveau fédéral, Graham Fraser, confirme que l’anglais et le français sont toutes les deux des langues officielles de la Confédération canadienne. Le but de la nouvelle ministre est clair: sous la justification que les jeunes élèves devraient d’abord maîtriser leur langue maternelle ce qui est soutenable, elle cherche à donner une image négative à cette autre langue envahissante. Le fait que le niveau de l’enseignement en anglais au Québec est déjà plus que médiocre en comparaison avec l’enseignement des langues en Europe par exemple et ceci dans un pays bilingue est un fait qui ne saute pas seulement aux yeux des enseignants, des étudiants étrangers ou de la minorité anglophone, mais aussi aux partis tout à fait neutres comme les touristes dont plusieurs déplorent le fait qu’en dehors de Montréal, ils auraient eu de grandes difficultés à se faire comprendre dans la langue internationale et qui ont même été victime d’insultes xénophobes pour le fait de parler en anglais et non en français. Il est vrai que la langue française devrait primer sur la langue anglaise au Québec et que l’enseignement du français devrait être effectué de manière plus intense dans les institutions préscolaires et primaires et de façon plus diversifiée et intellectuelle au deuxième cycle du secondaire, mais il n’en reste que l’enseignement de l’anglais devrait également connaître une nette amélioration. Dans beaucoup de pays, de différentes formes d’échanges sont promues par les écoles secondaires et il arrive régulièrement que des étudiants d’origines asiatique, européenne ou sud-américaine passent une demi-année ou même une année scolaire complète de leur parcours scolaire dans un pays étranger dans le but d’apprendre sa langue, de connaître sa culture et de renforcer son propre développement personnel. Le Canada a le grand avantage qu’il ne faut même pas changer de pays pour vivre ce genre d’expérience qui s’avère être la plus efficace lorsque le participant est encore aux études secondaires. En même temps, les provinces anglophones du pays devraient faire pareil et renforcer les liens entre les différentes cultures canadiennes au lieu de chercher l’éloignement ou même l’isolation et donner ainsi place aux préjugés comme la ministre le fait en ce moment.

    Une autre proposition de Marie Malavoy ne tient également pas la route. Son idée sur le durcissement de la loi 101 au niveau éducatif interdirait aux adultes francophones de suivre des cours collégiaux en anglais aux cégeps. Cette proposition se base donc sur l’idée qu’un adulte ne devrait pas choisir librement comment il veut s’instruire. Cet enlèvement de la liberté de choix et d’expression est en lui-même antidémocratique et force cette clientèle de s’assimiler aux idées d’un gouvernement provincial temporaire ou de quitter la belle province ce qui pourrait causer un exode intellectuel important au niveau de la société, sans parler des entreprises internationales qui changeront d’emplacement pour recruter leurs employés ce qui nuira à l’économie. Le libre accès aux écoles privées que la ministre aimerait atteindre en abolissant des examens d’admission risque d’avoir les mêmes conséquences car la clientèle originalement visée n’aura plus de raison de fréquenter ces établissements qui n’auront plus de spécificités. La communauté, l’égalité et le libre-accès sont des termes qui sonnent beaux à l’oreille, mais chaque nation a besoin d’une petite élite dynamique pour se développer.

    La nouvelle ministre va encore plus loin et propose d’implanter plus de cours d’histoire dans les écoles de la province. Cette idée est à première entente souhaitable, mais il faut mettre l’accent sur l’importante précision que la ministre veut que la question nationale soit discutée davantage dans ces cours. Quand la politique empiète trop sur le domaine de l’éducation, ce n’est jamais bon signe. Les élèves risquent donc d’avaler des opinions biaisées et préconçues sur cette question délicate et importante sans le moindre doute comme il est le cas dans les cours de monde contemporain qui sont fort importants sur la grille horaire, mais qui se servent de manuels mettant trop l’accent sur le côté écologiste-gauchiste québécois sans diffuser le point de vue fédéral du tout. Ainsi, le Parti Québécois se crée déjà tranquillement un réseau d’électeurs potentiels lorsque ces élèves seront majeurs. Ici, on n’est plus tellement loin des cours de morale et d’instruction civique en République populaire de Chine qui ne sont nul autre que des cours de propagande patriotique.

    Enfin, l’idée d’employer davantage d’enseignants et de hausser leurs salaires plaît à la première écoute, mais la ministre aborde le sujet de façon très timide sans donner aucune précision sur le financement de ces mesures. Elle ne semble même pas trop y croire en ces propositions utopiques car elle n’arrête pas d’employer des termes tels que «rêve» ou «idéal».

    En fin de compte, les propositions au niveau de l’éducation ne semblent pas viser le bien des élèves, mais plutôt servir à satisfaire des convictions patriotiques et politiques d’une manière très fermée d’esprit et les questions réellement importantes comme celles touchant le financement sont abordées de façon utopique ou complètement négligées. Cet article n’a pas pour but de diffuser un point de vue fédéraliste ou libéral, mais de bien saisir l’idéologie derrière les messages que les politiciens nous lancent. Après une année bouleversante en tous les sens au Québec, il faut être prudent à bouleverser trop de choses trop vite en jonglant avec le destin intellectuel de ce qu’une nation a de plus chère: la jeunesse.

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