• 02. Analyse de l’observation participante relative au thème 1 : La classe, lieu d’apprentissage et de socialisation (13/11/09)

     

    L’analyse présente reflétera mes expériences et observations par rapport au sujet « La classe, lieu d’apprentissage et de socialisation » durant les quatre jours de mon tout premier stage, effectué en début d’octobre 2009 à l’ « école secondaire Charles-Gravel » de la « Commission scolaire des Rives-du-Saguenay ».  L’analyse sera développée à l’aide des douze compétences professionnelles, publiées dans « La formation à l’enseignement » par le Gouvernement du Québec et plus spécifiquement le ministère de l’Éducation en 2001, dont j’ai choisi trois compétences différentes pour chaque journée de mon stage pour avoir une impression assez complète du travail et de la vocation de l’enseignant. J’aimerais préciser que, pour répondre efficacement à chaque compétence, j’ai souvent interrogé de différents enseignants qui ont été très serviables et ouverts envers mes questions et qui m’ont tellement bien guidé que je voyais mes stages comme un privilège. Je vais donc essayer de résumer mes expériences et idées principales de chaque jour en ajoutant à mon analyse quelques éléments du séminaire qui a eu lieu suite à la première étape du stage.

    Durant ma première journée de stage, j’ai essayé de prendre surtout les trois premières compétences en considération et je n’ai fait que de bonnes observations. Tous les cours de cette journée étaient en lien avec le profil que j’étudie, l’univers social. Les professeurs ont réussi à animer les jeunes en rendant la matière de l’histoire vivante, par exemple en profitant aussi de ma présence en classe, vu que je viens de l’Allemagne et représente donc un pays avec une culture et histoire assez diversifiée et mondialement importante, pour encourager les jeunes à poser des questions ou à approfondir leurs connaissances par rapport à ce pays ou encore en posant des questions personnelles sur les propres buts et désirs pour les futures vies des élèves. Dans la plupart du temps, les professeurs ont réussi à ne pas consacrer trop de temps pour ce genre de sujets hors de l’étude normale et se montraient très bien préparés, organisés et structurés, sauf dans un cas, durant un cour d’éthique, où une discussion par rapport à un sujet qui faisait quand-même partie de la matière qui était à enseigner, s’est développée en une grande discussion générale et hectique qui a pris beaucoup de temps. Mais même dans un tel cas, le professeur avait réussi à mettre les discussions et idées au clair avant de finir le cours. J’ai surtout remarqué que les élèves, dépendamment de leur unité, sont traités de manières différentes. Le premier secondaire est traité plus strictement, les professeurs font souvent allusion aux codes de vie de l’école, tandis que les discussions avec les élèves du cinquièmes secondaire sont plus ouverts et légers. Une observation intéressante était aussi les méthodes diversifiées de chaque enseignant. Un professeur a placé sa table en plein milieu de la classe et bougeait autour de cette table en étant toujours actif et en entrant ainsi toujours en contact visuel avec de différents élèves, ce qui a automatiquement créé une bonne discipline. Un autre professeur a expliqué le fonctionnement de Powerpoint durant son cours pour aider les jeunes à faire des exposés et a donné des adresses et idées utiles, qui sont même hors de leurs études essentielles pour eux.

    Durant ma deuxième journée de stage, je me suis basé sur les compétences quatre à six dans mes observations. Durant cette journée, j’ai surtout pu remarquer la différence entre les élèves d’une classe régulière et une classe du baccalauréat international et durant le séminaire après les quatre jours, je me suis rendu compte que j’avais généralement fait les mêmes expériences que les autres stagiaires. Je trouvais les élèves du baccalauréat international très disciplinés, très calmes, mais aussi très distancés. Tandis que les élèves du régulier des autres cours voulaient toujours savoir davantage sur moi en étant stagiaire ou sur mes origines allemandes, les élèves du baccalauréat international étaient tellement occupés à faire leurs travaux et à écouter le professeur, qu’il m’ont quasiment complètement ignorés. Quand l’enseignante m’avait offert de faire le tour pour aider les jeunes pendant qu’ils faisaient des exercices, j’ai offert mon aide aux jeunes, mais ils ont hésité à me consulter et des fois même refusé d’avoir de l’aide, même quand je voyais qu’ils avaient des erreurs dans leurs numéros. Les élèves se sont montrés très persévérants et débrouillard, ce qui m’a positivement impressionné, mais aussi tellement distancés et matures que cela m’a surpris. L’enseignante était par exemple moins obligée d’intervenir disciplinairement au deuxième secondaire du baccalauréat internationale qu’une enseignante en éthique du quatrième secondaire au programme régulier durant la même journée. L’enseignante du groupe du baccalauréat international avait donc sans trop de difficultés très bien planifié et organisé le groupe-classe, évalué la progression des apprentissages et piloté des situations d’enseignement-apprentissage, tandis que l’autre enseignante était souvent forcée de réagir d’une manière spontanée pour accomplir les tâches.

    Durant la troisième journée, j’ai pu assister à deux nouvelles sortes d’enseignement, soit à deux cours d’adaptation scolaire et un cours d’anglais spécialisé aux besoins des jeunes qui ont de la difficulté avec cette matière. Par rapport aux compétences sept à neuf, j’ai donc surtout pu observer le point de l’adaptation des interventions aux besoins et caractéristiques des élèves. En ce qui concerne le cours d’anglais, le professeur était obligé de répéter souvent ses idées pour s’assurer que ses élèves étaient capables de suivre et de comprendre tous les contenus. L’enseignant avait donc besoin de beaucoup de patience et ne pouvait progresser que très lentement et simpliste et les élèves étaient souvent peu concentrés. En ce qui concerne l’adaptation scolaire, les cours étaient beaucoup plus diversifiés et aussi plus intéressants et plus remplis de défis personnels. Il y avait lieu des travaux par rapport à plusieurs matières différentes, des discussions avec le groupe et également des discussions personnelles avec les élèves. Le contexte des sujets était beaucoup plus pratique et orienté à la vie de tous les jours, aussi hors de l’école, que dans les autres matières. Il était très enrichissant de parler avec une enseignante en adaptation scolaire sur les origines sociales des jeunes et leurs attitudes et je me suis rendu compte que les cours d’adaptation scolaires sont peu planifiables, car il se passe souvent quelque chose d’imprévu. Vu que les enseignants en adaptation scolaire sont souvent les seules et dernières personnes auxquels les jeunes, venant souvent de milieux désavantagés, peuvent parler, ceux-ci ont une très grande responsabilité et un lien extrêmement personnel avec les jeunes. Ils agissent souvent d’une manière plus individuelle, tandis que les enseignants réguliers peuvent s’adresser plus directement et facilement aux autres branches de l’équipe-école.

    Durant la quatrième journée, j’ai pu assister à un cours d’ISPJ, où les élèves sont inscrits à un cheminement particulier de formation visant l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et ce cours m’a beaucoup impressionné. Premièrement, ces élèves me posaient le plus de questions sur les raisons de mes stages, mon futur et mes origines. Deuxièmement, le travail des jeunes pour ce cours était de faire la vaisselle, un travail qui était accompli sans plaintes ou protestations, et ils étaient accompagnés par trois enseignantes ou intervenantes qui ont participé aux activités et qui m’ont invité à aider les jeunes pour les connaître davantage. J’ai donc pu acquérir beaucoup de nouvelles connaissances en ce qui concerne ce programme qui m’était méconnu auparavant. Ce que je trouvais intéressant était le fait que les travaux de ce cours sont très pratiques et utiles pour la vraie vie. Ce qui était étonnant, c’était que chaque jeune avait un rêve et but très précis de ce qu’il voulait devenir plus tard. Ces jeunes ont même montré une plus grande détermination que les élèves du même niveau dans les classes régulières. Le cours fonctionnait avec un système de travaux et de récompenses. Quand les jeunes avaient fini leurs tâches, ils ont obtenu quelque chose à boire et à manger et ont pu parler intimement et dans une belle ambiance avec les adultes. Ce qui m’a particulièrement affecté était le commentaire d’un jeune : « Je trouve vraiment intéressant ce que tu nous dis et comment tu le dis. J’aimerais t’avoir comme prof plus tard. » En ce qui concerne les compétences dix à douze, ce cours est un exemplaire parfait pour l’accomplissement de celles-ci, car les équipes pédagogiques et le consensus général, ainsi que l’échange des idées avec les collègues ou encore l’attention et l’accompagnement appropriés étaient des points centraux. Un autre cour impressionnant de la journée était un cours de musique, dans lequel l’enseignant a réussi à établir une balance parfaite entre la discipline et la joie de la matière, en encourageant, critiquant et animant les élèves continuellement d’une manière vivante et peu théorique. Malheureusement, j’ai aussi assisté à une seule expérience plutôt négative dans un autre cours de la journée, où un professeur employait à plusieurs reprises le mot « nègre » durant ses explications, tandis que son assistent, discutant avec les élèves, était très borné en ce qui concernait ses opinions et attitudes et n’acceptait pas vraiment les points de vues des élèves, ce qui menait à une discussion ouverte assez particulière, mais peu démocratique et peu orientée à un consensus.

    En conclusion, je suis très heureux d’avoir pu passer mes stages dans un milieu aussi diversifié que celui de l’école secondaire Charles-Gravel. Les quatre jours de stage étaient un nombre idéal pour voir les différentes sortes de programmes et d’enseignement et pour me réaffirmer dans mon choix de vouloir devenir un futur enseignant. Il a même encore ouvert mon horizon envers d’autres métiers, comme le travail en adaptation scolaire qui m’intéresse si fortement maintenant que je réfléchis de faire un certificat dans ce domaine aussi. J’ai eu la chance de voir beaucoup d’enseignants très dynamiques et responsables qui sont vraiment des mentors ou idoles pour un futur enseignant et qui réussissent à remplir les tâches des douze compétences d’une manière remarquable. Je me suis également aperçu à quel point ces douze compétences sont essentielles. Il était également intéressant de voir les élèves de différents niveaux de scolarité et d’enseignement qui ont tous des caractéristiques très différentes, mais qui réussissent à former une unité au sein d’une grande école polyvalente. Bref, j’ai déjà envie aux prochains stages durant lesquels je pourrais plus agir et approfondir mes impressions.

    « 01. Compte rendu critique du roman "À l'Ouest rien de nouveau" (08/10/09)02. La Révolution spartakiste en Allemagne (26/11/09) »
    Partager via Gmail Delicious Technorati Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks