• 13. Travail de réflexion en lien avec le colloque de l'adaptation scolaire et sociale à l'hôtel Montagnais à Chicoutimi en 2011 (18/04/11)

     

    Le présent travail est une analyse réflexive du colloque de l’adaptation scolaire et sociale organisé principalement par l’Université du Québec à Chicoutimi. J’ai suivi ce colloque dans le cadre du cours «Approches pédagogiques». Il s’est déroulé le 8 avril 2011 à l’hôtel «Le Montagnais» à Chicoutimi. La thématique du colloque de cette année était «L’école, les parents et la communauté… des alliés privilégiés». Après un accueil chaleureux et une conférence d’ouverture, les participants se séparaient pour suivre une conférence en avant-midi et une autre conférence en après-midi. Celles-ci étaient elles-mêmes séparées par un excellent dîner avant que cette journée éducative se soit terminée avec un petit résumé audiovisuel de la journée et des prix de présence.

                J’aimerais concentrer mon travail réflexif sur les deux conférences que j’ai choisi de suivre. Lors de notre inscription au colloque, nous avions eu le choix entre dix conférences différentes et nous pouvions marquer nos trois préférences pour l’avant-midi et l’après-midi. J’ai réussi à obtenir mes premiers choix. En avant-midi, j’ai suivi une conférence sur «La prévention de la toxicomanie chez les jeunes» et en après-midi, j’ai participé à l’atelier intitulé «La collaboration école, famille et communauté».

                Le premier atelier «La prévention de la toxicomanie chez les jeunes» présentait l’organisme «Tandem Lac-Saint-Jean-Est» ainsi que le «Programme Mosaïque» qui œuvrent dans la commission scolaire du Lac-Saint-Jean et qui sont d’origine almatoise. Le premier organisme vise un soutien communautaire qui a pour but d’offrir aux jeunes entre douze et trente ans ainsi qu’à leurs parents des services d’information, d’aide psychosociale et de référence correspondants à leurs besoins. Le deuxième programme fait de la prévention des toxicomanies auprès des élèves tout en offrant du soutien, des pistes et des résolutions aux élèves et également parents. Ce programme œuvre directement auprès de la dernière année des écoles primaires de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ainsi qu’au sein de la totalité des classes aux écoles secondaires avec le slogan «La prévention, c’est l’affaire de tous».

                Le «Programme Mosaïque» est mobilisateur et fait de la promotion des saines habitudes de vie et de comportements à risque en lien avec la toxicomanie, mais aussi les jeux de hasard et d’argent. En utilisant l’approche «École en santé», le programme s’inspire des pratiques novatrices et reconnues en matière de promotion de la santé. Les objectifs du programme sont divers. On vise notamment à responsabiliser le jeune face à sa réussite personnelle. On favorise le développement de compétences personnelles et sociales, la promotion de saines habitudes de vie, le renforcement de la capacité des jeunes à faire des choix éclairés et l’adoption de comportements sains et sécuritaires tout en favorisant également l’implication des jeunes et des parents. Cela se fait en établissant un lien personnel entre le jeune et les éducateurs en prévention des toxicomanies afin de diminuer l’incidence de problèmes d’adaptation engendrés lors du passage entre l’école primaire et l’école secondaire en promouvant également les services d’aide pour les jeunes et les parents et en améliorant enfin l’accessibilité et le suivi des jeunes dans un contexte de soutien accompagnateur.

                Trois ateliers s’adressent à la clientèle de l’école primaire. Un premier atelier ayant lieu au mois de novembre dans les classes de la sixième année est intitulé «À la découverte de mes passions». Il vise à renforcer l’estime de soi des jeunes élèves tout en créant une autoévaluation de leur part à travers une création plastique favorisant les présentations et échanges entre les élèves eux-mêmes ainsi qu’entre les élèves et leurs parents. Des sujets tels que la famille, les amis, les enseignants, la mode, les médias, la publicité, les vedettes, les lois et les adultes en lesquels les élèves ont confiance ainsi que leurs goûts et besoins uniques sont touchés. Un deuxième atelier ayant lieu au mois de mars ou au mois d’avril s’intitulant «La résistance aux pressions et la gestion du stress»  recherche encore plus de renforcer l’estime de soi des élèves. Il présente des techniques de résistance et des mesures à prendre contre le stress telles que l’alternative, le changement de groupe, l’excuse, l’humour, le perroquet, l’indifférence, la recherche d’alliés, l’inversion des rites ou simplement la force d’oser dire des vraies choses. On montre aux élèves les lieux et situations à risque concernant l’initiation à la consommation. Un troisième et dernier atelier à l’école primaire se déroule en mai ou en juin et porte le titre «À ma nouvelle école, je connais mes alliés». On y parle notamment d’activités d’intégration au secondaire et fait la promotion des services et des activités disponibles à la nouvelle école. Le programme tente de stimuler l’implication des élèves dans les activités proposées à cette nouvelle école afin de créer un lien significatif entre les élèves et l’éducateur en prévention des toxicomanies sur place aux nouvelles écoles. On tente également de préparer les élèves à un possible choc lorsqu’ils seront de nouveau tout à coup les plus jeunes et peut-être les plus déstabilisés à la nouvelle école. Le programme suggère comment maîtriser ce nouveau rôle.

                À l’école secondaire, un total de cinq ateliers plus un atelier spécial sur le bal des finissants sont organisés par le «Programme Mosaïque». L’atelier de la première année de l’école secondaire s’intitule «Le pouvoir de l’activité physique». Il renseigne sur les habitudes de vie saines et néfastes et parle des expériences et influences de substances toxicomanes sur les activités physiques. Dans un cours d’éducation physique, les intervenants en toxicomanie font des expériences avec les élèves en parlant des facteurs stimulants, dépresseurs ou perturbateurs que certaines drogues peuvent avoir. Le facteur stimulant est représenté par une musique rythmée et un éclairage de «black light», le facteur dépresseur par une musique lente et un éclairage tamisé et le facteur perturbateur est enfin suggéré par une marche sur une musique déstabilisante et une lumière de stroboscopes. Le deuxième atelier se déroulant une année plus tard s’appelle «La consommation de drogues et ses conséquences» et met au centre des activités la thématique des changements physiques et émotionnels des adolescents dans la puberté. On présente les raisons pour lesquelles les jeunes cherchent un recours aux drogues lors de cette période de leur vie. On informe les élèves sur des différentes catégories de drogues et leurs particularités. Le troisième atelier portant le nom «Toxicomanie: le prix à payer» se déroule au sein d’un cours de sciences et technologie. Les élèves réalisent ensemble avec leur enseignant et les intervenants des recherches scientifiques sur la composition de certaines drogues. Un film intitulé «Cerveau en tête» est également visualisé et discuté. Le quatrième atelier s’appelle «Le pouvoir de tout changer» et parle notamment des dangers de l’alcool au volant lorsqu’un bon nombre d’élèves s’approchent de l’acquisition de leur permis de conduire. L’activité principale se déroule dans un cours d’éthique (et culture religieuse) et on y visionne des témoignages et documentaires sur des victimes d’accidents de voiture en lien avec un conducteur à conditions affaiblies ayant pris de l’alcool. Le but de l’atelier est de bouger et même choquer les élèves et de semer des graines pour les responsabiliser face à leurs attitudes et celles de leur entourage face à la conduite à conditions affaiblies. Le cinquième atelier se déroulant lors du cinquième secondaire s’intitule «Coûts et bénéfices» et cherche encore à développer le sens critique des élèves en provoquant des débats et jeux de rôle au sein du cours d’éthique (et culture religieuse). Le sixième et dernier atelier a lieu peu avant le bal des finissants et s’intitule logiquement «Le bal et l’après-bal des finissants». À l’aide de lunettes simulant une marche à facultés affaiblies et idéalement également à l’aide d’interventions de policiers, de travailleurs de rue et des intervenants en toxicomanie, on essaie de dresser un portrait global alarmant des risques en lien avec la conduite à facultés affaiblies.

                Selon moi, cet atelier était très informatif et inspirant. J’avais moi-même vécu deux de ces ateliers lors de mon passage en cinquième secondaire et je me rappelle d’une vidéo choquante sur le destin d’une fille nommée Jacqueline Saburido (remarque: à voir sur internet à vos propres risques) qui était victime d’un accident de voiture lorsqu’un jeune conducteur à facultés affaiblies était entré en collision avec la voiture de l’amie de la fille. Deux personnes sont mortes sur le coup, deux personnes ont subi des blessures mineures tandis que Jacqueline Saburido avait un corps brûlé et gravement défiguré après un feu qui avait éclaté dans la voiture. L’image de la fille m’a hanté pendant plusieurs semaines et je m’en souviens à chaque fois que j’entends parler d’un accident de voiture avec de l’alcool au volant. Je trouve qu’il est important que des organismes tels que «Mosaïque» et «Tandem» existent car de plus en plus d’élèves consomment de plus en plus jeunes. J’aimerais ainsi suggérer de répandre le programme encore plus au sein des écoles primaires. Il serait aussi intéressant de faire de la prévention aux écoles des adultes et au sein des cégeps afin d’accompagner les jeunes jusqu’à l’âge adulte. Le nombre d’accidents à facultés affaiblies est par exemple particulièrement haut au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en tant que piéton, il arrive fréquemment que je vois des voitures rouler à des vitesses exagérées. Les conducteurs sont souvent jeunes et immatures, font des gestes obscènes aux piétons et accélèrent volontairement lorsqu’un piéton croise la rue au loin. Malheureusement, ceci n’est pas un préjugé, mais un fait fondé sur de nombreuses expériences acquises par mes amis, ma petite amie et moi-même. Il y a quelques semaines, j’ai également été témoin d’un accident causant deux morts sur le boulevard Talbot qui avait été causé par un conducteur qui avait dépassé le taux d’alcool permis dans le sang. J’avais vu les réanimations sans succès du conducteur par des ambulanciers sur place et l’événement m’a touché et inquiété. Toutes ces expériences ont fait en sorte que j’ai porté une attention particulière à cet atelier et particulièrement sa dernière partie. Le fait d’avoir connu beaucoup de bons amis qui ont pris des drogues douces qui ont influencé à long terme leurs comportements sans que j’aie été capable d’intervenir efficacement m’a également inspiré à devenir enseignant et de m’impliquer surtout au niveau social et comportemental des jeunes. Cet atelier m’a donné des pistes et inspirations que j’avais recherchées depuis longtemps. En tant qu’enseignant, il est certain que je soutiendrai ces organismes plus tard et je serais prêt à collaborer avec eux en espérant que les deux organismes offriront un jour leurs services sur l’ensemble du territoire québécois.

                Le deuxième atelier sur «La collaboration école, famille et communauté» auquel j’ai pu assister en après-midi a également été particulièrement intéressant et avait bien complété le témoignage lors de l’ouverture du colloque à mon avis.

    La conférencière a commencé son atelier en parlant de la communauté qui devrait créer un partenariat avec les écoles et les familles afin d’agir de façon simultanée à l’intérieur et à l’extérieur de l’école. Ceci implique tous les acteurs concernés et vise l’actualisation des ressources et des compétences de chaque partie. Il s’agit aussi d’un processus en apprenant à travailler ensemble et à mettre en valeur ce que chaque partenaire peut apporter de positif dans la relation. Les éléments essentiels de ce partenariat sont parmi tant d’autres le leadership des acteurs incluant la vision commune, le travail d’équipe, l’élaboration de plans d’action, le financement communautaire ou le développement progressif d’un réseau de connections ainsi que la formation et le développement professionnel. Avec ces bases, le partenariat doit relever des défis tels que l’ouverture du milieu scolaire à la communauté, la disponibilité des ressources humaines, l’organisation structurée et équitable du partenariat, la gestion du partage des ressources matérielles et financières et aussi le déplacement des professionnels.

                En ce qui à trait à la famille, celle-ci a des effets influençant la réussite des jeunes. La cohésion familiale, le niveau de scolarité des parents, les attitudes de ceux-ci envers l’école, les enseignants ou le programme de formation ainsi que les attentes, motivations et aspirations de la part de la famille envers les enfants jouent un rôle déterminant dans le passage du jeune élève à l’école primaire et secondaire. Des petits gestes réguliers et standardisés tels que la perception des qualités de l’enfant, le niveau de la communication parlée et écrite avec les enfants, l’inclusion de pratiques éducatives dans la vie privée, le niveau des supports affectifs et les interactions quotidiennes jouent énormément sur les performances, les attitudes et la stabilité émotionnelle, intellectuelle et sociale du jeune.

    C’est pour cette raison-là que l’enseignant ou l’entière équipe-école en général doit collaborer avec les parents si le succès de leurs élèves leur tient à cœur. La conférencière nous mentionne ainsi les six types de participation d’Epstein de la part des enseignants envers la communauté et les familles de leurs élèves. Ces six types incluent le rôle de l’enseignant à aider les familles dans le rôle parental au besoin, à renforcer la communication, à s’investir dans le bénévolat, à chercher à approfondir l’implication d’apprentissages éducatives à la maison suggérés par l’enseignant lui-même, à réaliser l’inclusion des parents dans les prises de décision scolaires les plus importantes et à développer la collaboration des enseignants avec les parents au sein de la communauté. Des méthodes probantes visant à s’approcher le plus possible des familles incluent des actions telles que rejoindre les parents où ils sont ou les inviter à rejoindre les enseignants et les élèves sur place pour que surtout les parents puissent se faire une idée de l’enseignement. Les enseignants devraient ainsi ouvrir des horizons et des portes, valoriser les parents dans leurs forces, talents et compétences particuliers, adapter leurs horaires et disponibilités aux réalités des familles et transmettre des informations positives sur les élèves non seulement à l’école, mais aussi par téléphone ou en se rendant directement aux domiciles familiaux. Un exemple concret d’une de ces pistes possibles pourrait être la création d’un premier contact avec les familles de la part de l’enseignant quelques jours avant le début de l’année scolaire afin de créer une bonne relation de base et afin de démontrer sa motivation, son implication et sa polyvalence.

                 À la fin, la conférencière donne trois exemples pertinents par rapport à des initiatives visant la collaboration entre l’école, la famille et la communauté. Chacune des trois initiatives vise surtout une intervention auprès les milieux défavorisés. La premier s’intitule «FECRE», ce qui signifie «Famille, école, communauté, réussir ensemble». Elle vise autant les élèves du préscolaire et de l’école primaire que ceux de l’école secondaire et donc une clientèle entre environ deux et douze ans. Elle cherche à développer une communauté éducative et inclut plusieurs étapes comme le portrait de la situation, une analyse approfondie, l’élaboration d’un plan de réussite qui est accompagné d’un suivi et qui mène enfin à une évaluation diversifiée. Une deuxième initiative portant l’abréviation «PAELE», qui signifie «Programme d’aide à l’éveil à la lecture et à l’écriture», est très semblable, mais vise plutôt un plan d’actions sociales de l’ensemble de la Municipalité régionale de comté qui remplace le simple plan de réussite. La clientèle est ici beaucoup plus jeune et ne va généralement que jusqu’à l’âge de cinq ans. Le dernier exemple porte l’abréviation «SIAA» et signifie donc «Stratégie d’intervention «Agir autrement»». Elle est très semblable à la première initiative et vise les mêmes mesures ainsi que la même clientèle. Elle voit pourtant même un peu plus large en s’adressant à l’ensemble de la clientèle des écoles primaires et secondaires. Cet accompagnement va donc jusqu’à l’âge adulte des élèves. Cette initiative tente de transmettre des pratiques visant la réussite scolaire de tous les élèves.

                Selon moi, cet atelier m’a surtout permis de voir l’enseignement de plus en plus large. Il m’a ouvert l’horizon par rapport à l’interdépendance de l’école, de la famille et de la communauté. L’atelier a vraiment démontré que la vocation d’un bon enseignement va beaucoup plus loin que le travail à l’intérieur de la communauté scolaire et vu que je m’intéresse surtout au côté social de l’enseignement, l’atelier a réussi à me donner plusieurs pistes et inspirations qui me serviront sans aucun doute déjà lors des prochains stages et dans un avenir proche lorsque j’exercerai le métier d’enseignant. Je pense qu’une telle dynamique décrite de nombreuses fois lors de cet atelier dépend pourtant non seulement de l’implication des enseignants qui peuvent facilement être débordés par les tâches, mais surtout des visées de l’école, de la collaboration entière de l’équipe-école et du leadership essentiel de la direction. Ceci m’inspire à m’impliquer plus à ce niveau-là et à choisir ma future école également par rapport à l’engagement de sa direction afin d’y pouvoir appliquer entièrement ma vision sociale de l’enseignement.

                En tout, les deux ateliers m’ont vraiment apporté de belles réflexions qui me seront utiles dans le futur. C’est la première fois que j’ai suivi un tel colloque et je suis convaincu que ce n’était pas la dernière fois. D’ailleurs, je suivrai un colloque vers la fin de cette session-ci et probablement un autre à Trois-Rivières au mois d’août car je pense que ce genre d’événement peut m’apporter de nouvelles informations pertinentes ainsi que des inspirations engagées lorsque j’effectue des choix aussi réfléchis que cette fois-ci pour les conférences à suivre qui ont entièrement été à la hauteur de mes attentes. En dernier, je tiens à remercier les organisateurs de cet événement au plaisir de suivre un autre atelier de ce genre au cours de la prochaine année scolaire. 

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