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              La section «La modernité politique», tirée de l’ouvrage «Qu’est-ce que la citoyenneté?» de Dominique Schnapper m’inspire plusieurs questions.

                Existe-t-il un lien naturel entre laïcité et citoyenneté?

                L’idée de la citoyenneté à l’âge des grandes révolutions suivant les Lumières implique une distinction claire entre la sphère publique et la sphère privée. Cela implique également une séparation entre l’Église et l’État selon Schnapper.

    Selon moi, c’est une vision un peu limitée et généralisée car certains citoyens s’identifient même à nos jours encore plus avec l’Église qu’avec l’État. L’appartenance religieuse passe encore avant la citoyenneté ou l’appartenance à un État, une ethnie ou une nation particulière.

    Selon moi, la Révolution française visait également beaucoup plus l’État en forme des classes sociales régnantes comme la royauté et la noblesse que l’association de ces sphères avec l’Église catholique qui était peu contestée à cette époque. Même encore aujourd’hui, les Français sont encore à majorité catholiques tandis qu’ils n’ont politiquement plus aucune association à la royauté des derniers siècles.

                Comment la souveraineté du citoyen peut-elle être compatible avec la construction d’une communauté qui implique l’organisation d’un pouvoir légitime?

                Selon moi, il y a d’une certaine manière une contradiction naturelle entre individu souverain et organisation collective, mais l’un ne fonctionne pas sans l’autre. Selon Schnapper, il existe deux modèles différents d’exercice de la citoyenneté.

    Le citoyen «à l’anglaise» est issu d’une société pluraliste et libérale dans la tradition de Locke et Montesquieu. La démocratie est plutôt considérée comme un équilibre progressif complexe entre pouvoirs et contre-pouvoirs représentatifs des différentes communautés composant la société. L’intérêt général est composé de la somme des intérêts particuliers. La démocratie est ainsi gardée en place par la distribution de pouvoirs.

    D’un autre côté, le citoyen «à la française» est selon les conceptions de Rousseau issu d’une démocratie unitaire qui est elle-même naissante d’une mise en place plutôt subite. D’un autre côté, il ne faut selon moi pas oublier qu’il y avait bien des étapes progressives avant le déclenchement révolutionnaire. La vision de la démocratie est ici très abstraite et idéalisée comme une forme de pureté sociale. Elle se veut plutôt garantie par le refus des intérêts particuliers face à l’intérêt général.

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               La section «Réponse à la question: Qu’est-ce que les Lumières», tirée de l’ouvrage «Critique de la faculté de juger» d’Emmanuel Kant m’inspire plusieurs questions.

    Selon Kant, les Lumières constituent une sorte de superposition de l’usage universel, de l’usage libre et de l’usage public de la raison.

    Cette thèse se défend, mais Kant donne des exemples un peu mal choisis. Il décrit par exemple que certaines personnes aisées ne sont pas obligées de penser par et pour elles-mêmes vu qu’elles peuvent payer des gens qui s’en chargent à leur place. Est-ce que les riches sont donc moins autonomes et même moins intelligents que la partie de la population étant moins aisée?

    Je me suis posé d’autres questions suite à des réflexions concernant les explications de Kant. Est-ce qu’une dictature du peuple sans classes sociales et restrictions serait préférable à un État qui nous impose des limites? De combien de liberté est-ce que l’homme a besoin? Est-ce que l’époque des Lumières représente véritablement une révolution pour le peuple entier? Est-ce que notre société a beaucoup évolué depuis les Lumières?

    Je ne suis pas d’accord sur le jugement que les riches soient moins autonomes car aucun homme ne possède un savoir universel et chacun a besoin d’avis et d’expertises qui le rendent plus apte à se forger une place identitaire dans une société moderne. Cela ne veut pas dire que celui qui a les moyens de se laisser conseiller en permanence le fait automatiquement et en tout temps. Il faut voir au-delà des préjugés des classes sociales. La question de réflexion et de maturité n’est pas une question de statut social. Il faudrait voir en les experts des inspirateurs qui propagent leur savoir plutôt que des tuteurs qui présentent leur savoir comme solution magique et unique à tout. Durant l’époque des Lumières, chaque personne était libre de choisir son tuteur comme un médecin ou un prêtre à l’exception du roi et du gouvernement du pays à moins d’émigrer. Cela n’a pas changé jusqu’aujourd’hui sauf que la société dispose de plus de choix qu’à l’époque. En ayant plus de choix, on n’est pourtant pas plus libre, mais plutôt trop libre et selon moi, avoir aucun point d’attachement s’avère être souvent aussi difficile et limitant pour un humain que d’avoir un environnement trop encadré et fixé sur certains tuteurs.

    D’un certain point de vue, les riches ont même plus de ressources de leur côté pour devenir autonomes et majeurs plus rapidement qu’un pauvre. Ce n’est pas pour rien que les gens aisés règnent toujours dans ce monde, mais si les gens pauvres disposaient des mêmes ressources, ils agiraient exactement de la même manière. Le fond de chaque être humain est fort semblable. Un riche en tant que tel n’est pas plus corrompu ou corruptible qu’un pauvre.

    Chaque être humain a besoin de balises, de guides et de règles qu’il doit se faire inspirer avant que ces choses deviennent innées. Je suis ainsi d’accord avec la conclusion de Kant selon laquelle les affaires humaines sont paradoxales. Face à un degré supérieur de liberté civile et du développement de l’esprit du peuple, il doit toujours y avoir des barrières infranchissables. Même si chaque être humain dispose des mêmes moyens, il y en a qui sauront mieux les manipuler que d’autres et rien ne peut donc effacer une certain injustice sociale, un ordre social ou une société de classes naturelle. La démocratie n’est pas une forme d’État idéale et demeure utopique comme toute autre forme d’idéologie car la réalité s’oppose à la pure pensée humaine. Selon moi, cette forme d’État s’approche néanmoins le plus d’un statut quo avec lequel la majorité des gens peuvent vivre de façon relativement autonome. Vu que la nature de l’homme est située de façon controverse entre l’épanouissement au sein d’une société et une forme d’égoïsme naturel, il est toujours question de tolérance dont Kant parle. Surtout, un certain équilibre entre les libertés et les restrictions est de mise pour que la personne reste saine d’esprit.

    L’idéal d’une société éclairée dont rêvaient les grands penseurs des Lumières n’existe toujours pas à nos jours et demeure inatteignable. Cette époque était néanmoins d’une énorme importance car elle a rendu les sociétés occidentales plus équilibrées, matures et tolérantes qu’avant. Un plus grand taux de population a commencé à formuler sa pensée dans un cadre civique ou publique et non seulement privé en questionnant l’actualité de forme active. Selon Kant, l’époque des Lumières est une forme de processus qui dégage le peuple de l’état de minorité de façon raisonnée et spirituelle, mais il n’a pas entièrement raison car il oublie que ce mouvement progressif était lui-même limité à une minorité et donc d’une certaine manière contradictoire à ses propres objectifs. De plus, l’histoire nous prouve que la société a pendant un certain temps même dégradé après cette époque que l’on croyait trop réformatrice avec un retour de la monarchie en France par exemple et que Kant avait donc plutôt tort que raison sur ses idées des Lumières.

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  • 唐朝 / Tang Dynasty - 浪漫骑士 / Knight of Romantic

     

    It took a full decade for the the People's Republic of China's pioneer heavy metal band to come around with a third and until now last album. While their first record was groundbreaking with its fusion of Western rock music and Chinese folk sounds and lyrics, the band's second output had its lengths and lacked of energy at some points. The third release is not as good as the band's debut release but it's without a doubt a step into the right direction.

    The main problem of this release is that it is not very well balanced as there are quite a lot of calm songs in the first half of the record that rather feel like folk or soft rock songs than heavy metal epics. The songs are not bad but as the second half is much heavier, the song listing doesn't feel very well chosen in here. The first half includes many warm guitar melodies, laid back folk sounds and a few New Age influences. The title track is a perfect indicator for the spirit of this release but it lacks to stand out. The best song of the first half is definitely the warm progressive rock opener "嚎叫列车" that includes many enchanting melodies, emotional but soft vocals and great sing along passages that make you whistle with a big smile on your face. This song has the magic introspective feeling than many old tracks of this band have. This kind of music should also please to progressive rock fans of bands such as Magellan, Pendragon or Rush and this track would have been an excellent single choice for this release.

    After a few rather disappointing songs, the next big highlight comes in form of "嚎叫列车" that starts with a great folk music interlude that perfectly captures the romantic charm of ancient China that has been replaced by a fast and capitalist dimension that lacks of constant identity and honorable values nowadays. This song feels like a nostalgic old to the past traditions of this fascinating empire. The track convinces with a melodic middle part including great folk melodies. Even the vocals are more emotional and the singer finally decides to hit his charismatic high notes for the first time on this record and proves that he has still a fascinating and unique voice. This track is probably the best on the entire release and unites the best qualities olf past and present Tang Chao.

    After this turning point, the last few tracks are clearly hevaier than the first half. The band still varies a lot between a quite heavy and progressively chaotic piece such as the bleak "绝望至谎言" and more nature based spiritual ballads in form of the psychedelic folk rock closer "大风歌" that can be cited as the best calm song on this release. These tracks are not only instrumentally fascinating but also have meaningful lyrics and many catchy parts.

    Thanks to a diversified and heavier second part, the band manages to pull off a more than just average or good album and is back with a true little folk rock and metal gem that anybody fascinated by Chinese culture should possess. Let's hope that these guys still carry on and that it won't take them another ten years or more to release a new album.

     

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  • Durant les dernières journées, vous avez sûrement vu une panoplie de gens portant une fleur rouge avec un centre noir sur leurs vêtements: les animateurs à la télévision, les fonctionnaires en centre-ville et même les professeurs et plusieurs étudiants à l’université. Il y avait même certains endroits à Chicoutimi où étaient et sont encore distribuées ces belles épinglettes: au centre d’achats, aux différentes écoles et même au Centre Georges-Vézina avant le début des matchs des Saguenéens de Chicoutimi. Il y avait également un grand début sur le port de la fleur de lys sur cette fleur en noir et rouge étant donné que la première ministre Pauline Marois n’était pas au courant des règles d’étiquette édictées par la Légion royale canadienne concernant le port de la fameuse fleur rouge.

    En fait, cette fameuse fleur est le coquelicot.

    Le coquelicot est un symbole rassembleur associé à l’honneur et au souvenir des combattants, et tout spécialement aux soldats tombés lors de la Première Guerre mondiale venant des pays du Commonwealth tels que le Canada. L’allégorie du coquelicot découle d’un des poèmes canadiens les plus connus qui s’intitule «In Flanders Fields» (en français: «Au champ d’honneur»). Ce poème a été rédigé par le lieutenant-colonel John McCrae, un médecin du Corps de santé royal canadien qui a vécu l’horreur durant la sanglante deuxième bataille d’Ypres en Flandres au courant de l’année 1915. Les coquelicots fleurissent même dans les conditions les plus difficiles dans les champs meurtriers de cette région. En même temps, ils symbolisent avec leur couleur le bain de sang de la guerre de tranchés.

    À la fin de la guerre en 1918, Moina Michael, une jeune Américaine membre de l’association chrétienne de jeunes filles, a été la première à porter un coquelicot après avoir composé un poème à son tour qui est inspiré de celui de John McCrae. Par la suite, c’est une citoyenne française du nom d’Anna Guérin qui a proposé à un maréchal britannique en 1921 que les femmes et les enfants des régions dévastées de France devraient produire des coquelicots dans le but de recueillir des fonds pour venir en aide aux «gueules cassées», les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une ou plusieurs blessures au combat. Ensuite, elle a envoyé sa version des coquelicots en épinglette à Londres et le symbole était bientôt adapté par les vétérans de guerre d’un bon nombre des pays du Commonwealth.

    Au Canada, les citoyens sont invités à porter leur coquelicot le plus proche de leur cœur dans les deux semaines précédant le 11 novembre de chaque année et surtout durant la Semaine des anciens combattants du 5 au 11 novembre. Il s’agit de la date de l’armistice menant à la fin de la Première Guerre mondiale. Le port de ce symbole est une sorte d’hommage aux milliers de soldats qui ont libéré le monde de monarchies et de dictatures de terreur en risquant leurs vies tout en cherchant à restaurer la paix dans le monde. Ce symbole n’est donc pas seulement d’une grande importance pour les vétérans canadiens, mais devrait être valorisé par tous ceux et celles qui ont eu la chance de grandir dans un monde relativement pacifique.

    En tant qu’étudiant étranger d’origine allemande, je porte fièrement le coquelicot le plus souvent possible, car je suis vraiment très reconnaissant envers les vétérans de guerre qui ont mis un terme à deux sanglantes guerres mondiales provoquées par des dirigeants mégalomaniaques. Les forces européennes ou asiatiques n’auraient jamais su se libérer du joug de ces despotes à court terme et ce sont les forces armées du Commonwealth ainsi que les forces américaines et celles de l’armée rouge qui ont mis un terme à des règnes d’horreur par leur intervention et qui ont fait en sorte que j’ai pu grandir dans un monde un peu plus interconnecté, pacifique et tolérant comme nous tous. Bien sûr, il ne faut pas juger la longue histoire de l’Allemagne sur ces quelques années seulement, mais il s’agissait d’années d’une grande noirceur incomparable et il ne faudra jamais les oublier ou chercher à justifier ces actes fautifs et irréparables. Le port du coquelicot est un bon moyen pour commémorer les folies que les êtres humains sont toujours capables de se faire tout en gardant cette lueur d’espoir que des femmes et des hommes courageux s’impliquent encore pour faire régner la paix dans le monde quand les causes justifient les moyens.

    C’est pour cela que je vous encourage vivement à porter l’épinglette du coquelicot dans ces jours-ci pour souligner votre engagement civique tout en honorant et en mémorisant ceux qui ont bâti le monde d’aujourd’hui par leurs sacrifices.

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  • Shining - Redefining Darkness (2012)

     

    After the short cover EP “Lots Of Girls Gonna Get Hurt”, the controversial Swedish depressive black metal band Shining around front man, vocalist, keyboarder and guitar player Niklas Kvarforth is back for good with an eight full length record in only twelve years.

    I haven’t been a big follower of the band but I wanted to try them out for quite a while and I’m very positively surprised with this release that surely motivates me enough to check out further parts of their discography. The band is in fact much more epic and especially melodic than I expected. Harsher parts with unchained and fascinatingly unique vocals, sharp riffs and heavy drumming are as present as psychedelic with atmospheric keyboard sounds, chilling acoustic guitar passages and dreamy clean vocals that give the whole thing a very progressive touch. In these passages, the band is quite close to bands such as Anathema, Katatonia or Opeth. There is only one difference: Shining happens to be better than any of the talented other three bands. The band sounds very pure in its emotions, the song writing perfectly plays with contrasts and the tracks vary enough to never get boring.

    A few years ago, I would have been discouraged by the quite brutal opener “Du, Mitt Konstverk” but as time went by, I began to understand what I would call the essence of black metal and find the bleak atmosphere authentic, extreme and profound. It's definitely one of the most diversified genres in the entire metal universe but it takes some time to get into this kind of music. Even this beast of an opener has though a melodic break in its second half that calms you down, puts you in a melancholic mood and plays with contrasts. On the other side, the closing “For The God Below” is probably one of the most epic and melodic tracks the band has ever written as far as I’ve heard and should also please to fans of other genres such as gothic or progressive metal for example. The acoustic guitar harmonies, the variable vocals and the great guitar effects and solos are simply touching and also technically very well executed. This track is by far one of the best songs of the year and any open minded metal maniac should try this out at all costs.

    In the end, Shining deliver one of the most emotional and varied releases of the year and have won a new fan in me. There have been many amazing records out this year but this album is clearly among the twenty best albums and I feel that it may still grow on me. Those who like extreme emotions and imaginative music filled with contrasts should try this band out despite its controversial image. Madness and genius are quite close and even though Niklas Kvarforth might be very eccentric, what he delivers here can be called a true little masterpiece despite its short length and a few less convincing passages in the tracks of the record’s middle part.

     

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