• Ce rapport de stage final a pour but de décrire et analyser les observations les plus marquantes lors de mon stage d’au total huit jours à l’ «école secondaire Charles-Gravel», faisant partie de la «commission scolaire des Rives-du-Saguenay». Ce rapport sera divisé en trois parties principales, qui portent sur les trois sujets différents et les trois tâches qui en sont en lien, et une conclusion par la suite.

    Pour le premier thème «La classe, lieu d’apprentissage et de socialisation», l’analyse sera développée à l’aide des douze compétences professionnelles, publiées dans « La formation à l’enseignement » par le Gouvernement du Québec et plus spécifiquement par le ministère de l’Éducation en 2001, dont j’ai choisi trois compétences différentes pour chaque journée de mon stage pour avoir une impression assez complète du travail et de la vocation de l’enseignant. Je dois avouer que je n’ai presque fait que des observations très positives. Dans mon domaine personnel, l’univers social, les professeurs ont réussi à animer les jeunes en rendant la matière de l’histoire vivante, par exemple en profitant aussi de ma présence en classe, vu que je viens de l’Allemagne et représente donc un pays avec une culture et histoire assez diversifiée et mondialement importante, pour encourager les jeunes à poser des questions ou à approfondir leurs connaissances par rapport à ce pays ou encore en posant des questions personnelles sur leurs propres buts et désirs pour le futur en prenant mon choix d’immigrer au Québec et d’étudier en enseignement comme un point de base possible. Une observation intéressante était aussi les méthodes diversifiées de chaque enseignant dans cette branche. Un professeur a par exemple placé sa table en plein milieu de la classe et bougeait autour de cette table en étant toujours actif et en entrant ainsi toujours en contact visuel avec de différents élèves, ce qui a automatiquement créé une bonne discipline. Un autre professeur a expliqué le fonctionnement de Powerpoint durant son cours pour aider les jeunes à faire des exposés et a donné des adresses et idées utiles, qui sont même hors de leurs études essentielles pour eux. Ces observations durant ma toute première journée de stage étaient certainement les plus marquantes, vu que ces observations participantes étaient des expériences tout à fait nouvelles pour moi.

    En dehors de mon domaine, j’ai surtout remarqué que les élèves, dépendamment de leur unité, sont traités de manières différentes. Le premier secondaire est traité plus strictement, les professeurs font souvent allusion aux codes de vie de l’école, tandis que les discussions avec les élèves du cinquième secondaire sont généralement plus ouverts et légers. J’ai également pu observer des cours dans des programmes spécialisés, comme des classes du baccalauréat international. Les élèves dans ces classes étaient extrêmement indépendants, matures et disciplinés, mais aussi très calmes et presque distancés par rapport à ma présence. Lorsque j’ai offert mon aide aux jeunes lorsqu’ils travaillaient sur quelques exercices, presque la totalité des jeunes refusaient une intervention de ma part, malgré que je remarque que les personnes concernées avaient commis des erreurs. Ainsi, les enseignants étaient beaucoup moins obligés d’intervenir disciplinairement dans leurs classes. En ce qui concerne les élèves en adaptation scolaire ou les élèves dans les cours d’ISPJ, ceux-ci étaient aussi assez libres et indépendants dans leurs choix de travail, mais beaucoup moins silencieux et disciplinés. Par contre, ces élèves montraient un plus grand intérêt envers moi, s’intéressaient beaucoup à ma culture, ma langue maternelle et mon pays d’origine et parlaient vite de leurs propres expériences et rêves. J’ai pu remarquer une grande ouverture d’esprit par rapport à ces élèves qui vivent souvent dans des milieux sociaux très désavantagés. En plus, en ayant eu la chance de discuter personnellement avec les élèves, je me suis rendu compte que presque chaque élève avait un but concret, une formation clairement distinguée en vue après la fin de leur programme, ce que je n’ai même pas pu remarquer dans les classes du cinquième secondaire dans les classes régulières. Cette détermination extravertie de ces élèves que l’on décrit souvent comme «difficiles» ou «problématiques» m’a spécialement surpris durant mes stages et m’a donné une nouvelle ouverture d’esprit pour mon futur métier et les possibilités de travailler dans des classes spécialisées. Ce qui m’a également surpris durant les quatre premiers jours d’observation était la collaboration de chaque enseignant. J’ai presque toujours été présenté à la classe par l’enseignant et j’ai souvent pu poser des questions par rapport aux programmes, à l’école ou au cheminement personnel des enseignants. Par contre, il y a avait aussi une attitude qui m’a négativement marqué. Il y avait plusieurs enseignants qui m’ont raconté qu’ils avaient fait une dizaine d’années de remplacement avant d’avoir un poste stable malgré des efforts énormes. Certains me demandaient, si je voulais vraiment devenir un enseignant et disaient qu’ils ne feraient peut-être plus le même choix de métier, s’ils avaient la chance de modifier le passé. Ces enseignants parlaient même de problèmes économiques et de peurs existentielles. Ces attitudes décourageantes m’ont faire réfléchir énormément, vu que je suis en plus un immigrant qui paie des frais élevés à l’université. Finalement, ces commentaires négatifs m’ont par contre encore plus encouragé à me faire remarquer durant mes études et stages et à poursuivre mon cheminement scolaire. En plus, d’autres expériences de la deuxième partie de mes stages m’ont même donné l’inspiration de pouvoir faire une carrière dans un autre domaine au sein d’une institution scolaire, à part du travail spécialisés en adaptation scolaire que j’avais déjà retenu.

    Durant les rencontres par rapport au deuxième sujet, «L’école, milieu de vie et environnement éducatif», il y avait beaucoup de discours qui m’ont impressionné. Personnellement, c’est surtout le discours de la personne qui s’occupe de l’engament pastoral et de la vie communautaire qui m’a touché. J’ai bien aimé ses descriptions de projets qui ressemblent toute la communauté scolaire et qui mettent les élèves en action. Vu que je suis moi-même une personne qui s’intéresse énormément aux cultures et langues étrangères, les descriptions de voyages scolaires dans des pays défavorisés ou en voie de développement, ainsi que leurs organisations et analyses m’ont beaucoup intéressé. Vu que cette même personne répétait sans cesse à quel point elle aimait son travail, je suis allé la voir durant une pause pour pauser plus de questions par rapport à son métier et cheminement scolaire. Quand j’ai réalisé j’amène toutes les qualités nécessaires pour un tel travail à part d’un certificat universitaire en éthique, l’idée de se garder une telle option pour une future possibilité de travail au sein d’une institution scolaire avec les élèves par le moyen d’un autre approchement est restée dans ma tête. Un autre discours bien apprécié par moi était celui de l’intervenante en toxicomanie qui a parlé très ouvertement de problèmes que l’on ne voit pas, si on est seulement soi-même un étudiant parmi d’autres dans une école secondaire. Son discours m’a réellement éprouvé à quel point un enseignant doit être attentif et ouvert par rapport à ses élèves et les difficultés qu’ils vivent et qu’ils essaient souvent de cacher. J’ai été très surpris qu’il y a un très grand nombre d’étudiants qui sont touchés par des problèmes toxicomanes dans la région et il était encore plus choquant que les situations dans les grandes agglomérations comme à Montréal ou encore dans des lieux plutôt isolés comme le Nord-du-Québec sont encore plus extrêmes. Des discours qui m’ont un peu découragés étaient surtout ceux par rapport au syndicat, car sa structure et son fonctionnement me semblent être très compliqués et je pense que j’aurai beaucoup de questions à poser et choses à régler quand je commencerai d’enseigner au Québec.

    En ce qui concerne le dernier thème, «L’école, milieu de vie et environnement éducatif», j’ai surtout aimé la communication avec les jeunes. Je suis heureux d’avoir tant apprécié ces rencontres, car cela m’éprouve encore une fois que le métier de l’enseignant est un choix idéal pour moi. Tandis que certains stagiaires ont eu des opinions différents que les élèves lors des discussions, j’ai souvent remarqué que j’avais une certaine empathie et que j’étais souvent du même point de vue des jeunes ou pouvait au moins saisir leurs idées. J’ai bien aimé la description d’un enseignant idéal par les jeunes qui devrait être tolérant, mais sévère, contrôlé, mais énergétique, diversifié, mais concentré. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé à quel point les attentes des élèves sont élevées et à quel point un enseignant doit éprouver à chaque jour de nouveau de faire un travail satisfaisant et diversifié. En même temps, j’ai réalisé que j’avais presque les mêmes attentes quand j’étais encore un étudiant à l’école secondaire et j’ai hâte de faire face à ces défis et à ces exigences des jeunes.

    En conclusion, les huit jours de stage étaient pour moi un privilège, une expérience formidable. J’étais capable de mieux connaître une institution scolaire formidable du Québec et de me faire une idée avec qui un enseignant collabore de quelle façon. J’ai reçu plusieurs inspirations en ce qui concerne des alternatives intéressantes à mon métier et j’ai pu apprendre des faits intéressants en ayant eu l’occasion de poser des questions à presque que tous les membres de la vie scolaire. J’ai déjà envie d’effectuer mon prochain stage, de progresser dans mes études et d’exercer le plus vite possible ce métier de rêve.

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    «La paix générale ne saurait être atteinte sans le renversement de la puissance dirigeante en Allemagne. Seul le flambeau de la révolution, seule la lutte de masse ouverte pour le pouvoir politique, pour la domination du peuple et la république en Allemagne permettra d'empêcher le retour de flamme du génocide et le triomphe des annexionnistes allemands à l'Est et à l'Ouest. Les ouvriers allemands sont appelés maintenant à porter d'Est en Ouest le message de la révolution et de la paix. Faire la fine bouche ne sert à rien, il faut y aller.» Par le moyen de ces phrases, Rosa Luxemburg, non seulement militante, mais aussi une théoricienne marxiste allemande qui était encouragée par la révolution bolchévique en Russie et effrayée par les horreurs de la Première Guerre mondiale, a tenté de concentrer le mécontentement grandissant du peuple allemand en impliquant une révolution à l’exemple des événements en Russie. Dans ses écrits politiques, rédigés à travers les années 1917 et 1918, appelés les «Spartakusbriefe» en allemand, les lettres spartakistes, Rosa Luxembourg, sur laquelle est basée l’idéologie marxiste du luxembourgisme, a essayé d’une manière désespérée de réaliser ses rêves d’une Allemagne qui aurait les capacités de changer et de renaître, malgré le fait qu’elle a réalisé dans ces mêmes œuvres que la volonté d’ «établir une dictature prolétarienne et accomplir un bouleversement socialiste dans un seul pays, encerclé par l'hégémonie sclérosée de la réaction impérialiste et assailli par une guerre mondiale, la plus sanglante de l'histoire humaine, c'est la quadrature du cercle.» Karl Liebknecht a partagé ces rêves et rédigé dans un pamphlet du groupe «L’Internationale» lors des dernières heures de la Première Guerre mondiale : «Travailleurs et soldats ! Votre heure est enfin arrivée. Après une longue tolérance et des journées tranquilles, vous êtes finalement passés à l’action. Rien n’est dit de trop : Dans ces heures présentes, le monde vous regarde et vous tenez le destin du monde dans vos mains.» Ce travail de session analysera les idéaux et les vies de Rosa Luxemburg et son camarade Karl Liebknecht et leur réalisations ou échecs par rapport à ce sujet, tout en prenant en conscience le contexte politique, surtout la structure politique allemande, ainsi que le déroulement de la Première Guerre mondiale et la Révolution russe de 1917. Par la suite, je vais tenter d’analyser la Révolution allemande de novembre 1918, les causes de son échec, l’assassinat de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, leur héritage et le développement politique en Allemagne suite à cette révolution.

    Afin de mieux comprendre les événements qui ont mené à la révolution prolétaire en Allemagne, il faut d’abord jeter un coup d’œil sur la biographie de leurs deux organisateurs principaux, soit Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, avant la révolution prolétaire.

    Karl Liebknecht, né le 13 août 1873 à Leipzig, était déjà politiquement influencé durant son enfance. Son père Wilhelm Liebknecht était un gauchiste et co-fondateur du Parti social-démocrate d’Allemagne, qui était à cette époque très proche de l’idéologie marxiste. Il est remarquable que les deux parrains lors du baptême du jeune Karl Liebknecht fussent Karl Marx et Friedrich Engels. Après la fin des études et son doctorat, Liebknecht travaillait comme avocat et défendait ainsi des membres du parti de son père avant de devenir soi-même membre en 1900. C’est au sein de ce parti que Liebknecht a plus tard fait la connaissance de Rosa Luxemburg. En 1907, Liebknecht a rédigé son œuvre «Militarisme et antimilitarisme», dans lequel il critiquait précisément Karl von Einem, le futur commandant de la troisième armée allemande durant la Première Guerre mondiale et le ministère de la guerre de L’Empire allemand pour ses citations en faveur de soldats loyaux et brutaux qui s’opposent d’après Liebknecht contre la constitution allemande. Pour cette partie de son œuvre, Liebknecht était accusé de haute trahison et emprisonné pendant un an et demi. Malgré ces obstacles, Liebknecht poursuivait sa carrière politique après sa libération et il s’est clairement prononcé contre le soutient financier de la guerre. Par contre, son propre parti s’est enfin décidé de soutenir Guillaume II et son armement contre son vœu afin de garder son influence politique difficilement établi dans la monarchie allemande et ne pour pas provoquer les dirigeants politiques principaux. Lorsque Liebknecht répétait ses exigences, on l’obligeait, malgré son immunité politique, de partir pour la guerre et de combattre les Alliés sur le front ouest et est de l’Allemagne. Avant son départ, Liebknecht avait encore réussi d’adhérer au «Gruppe Internationale» avec Rosa Luxemburg en essayant de faire de la propagande contre la guerre et en communiquant aux autres partis gauchistes de l’Europe que ce n’étaient pas tous les sociaux-démocrates allemands qui étaient en faveur de la guerre. Après son retour de la bataille, Liebknecht décidait de poursuivre son combat contre le financement de la guerre et le Parti social-démocrate d’Allemagne se sentait finalement obligé de l’exclure du parti, ainsi que ceux qui étaient d’accord avec son idéologie. Liebknecht organisait donc des manifestations fréquentes contre la guerre, condamnait aussi le génocide arménien commis par l’empire ottoman, allié avec l’Empire allemand, faisait appel au moyen de la grève auprès des travailleurs et se faisait ainsi arrêter en mai 1916 par les forces allemandes qui le condamnaient encore de haute trahison et qui décidaient de l’enfermer dans un pénitencier pendant quatre ans et un mois. Après sa libération du pénitencier vers la fin de la guerre, Liebknecht est retourné à Berlin en octobre 1918 et organisait la Ligue spartakiste avec Rosa Luxemburg pour mettre enfin un terme à la monarchie allemande.

    Rosa Luxemburg, né au Royaume du Congrès le 5 mars 1871, une entité politique polonaise depuis le Congrès de Vienne en 1815 qui avait subi une russification lors de l’occupation russe durant la naissance de Rosa Luxemburg, s’est aussi engagée très tôt dans la politique en s’engageant dans le parti des travailleurs polonais «Prolétariat» à Varsovie à partir de 1886. Le parti, qui avait fréquemment utilisé le moyen de la grève comme manifestation, avait été violemment dissous par le gouvernement polonais en tuant quatre membres principaux, mais Rosa Luxemburg faisait partie d’une des conclaves du parti qui s’organisait en cachette depuis cet événement. Lorsque sa participation dans ce parti s’était dévoilée, Rosa Luxemburg s’enfuyait en Suisse, l’exil de plusieurs intellectuels gauchistes polonais et russes durant cette époque, notamment aussi Lénine. Rosa Luxemburg, autant que Karl Liebknecht, faisait un doctorat, mais continuait à s’impliquer politiquement en cofondant le Parti social-démocrate du royaume de Pologne pour former une alternative au Parti socialiste polonais qui voulait atteindre l’indépendance de la Pologne, un mouvement nationaliste que Luxemburg critiquait sévèrement en proclamant qu’une indépendance ne pourrait être atteinte qu’avec des révolutions en Autriche-Hongrie, Russie et dans l’Empire allemand et qui ne pourraient se réaliser grâce à un combat acharné contre les monarchies européennes et le capitalisme. Rosa Luxemburg s’est ensuite marié avec un Allemand pour obtenir la citoyenneté allemande et pour pouvoir adhérer au Parti social-démocrate d’Allemagne, qui avait la réputation d’être un des partis socialistes les mieux organisés en Europe. Au sein de ce parti, Rosa Luxemburg était vite devenu un porte-parole de l’aile d’extrême-gauche du parti. Elle avertissait la population et les membres du parti d’une future guerre et d’un écrasement probable de l’économie que l’on devrait éviter par le moyen d’une attitude antimilitariste, anticapitaliste et anti-impérialiste. En ce qui concerne ses prédictions qui datent de l’année 1899, on sait aujourd’hui que non seulement la guerre s’est enfin réalisée en 1914, mais aussi l’écrasement fatal de l’économie en 1929. Par contre, peu de membres du parti faisaient confiance aux estimations de Luxemburg, ce qui l’encourageait à devenir plus indépendante. Elle provoquait ainsi Guillaume II en disant en 1903 lors d’une conférence publique de son parti: «Cet homme, qui parle de la bonne existence assurée du travailleur allemand, ne sait rien du tout des vrais faits.» Pour cette phrase, Luxemburg se faisait accuser d’un crime de lèse-majesté et passait ensuite six semaines en prison. Une année plus tard, elle passait encore une fois deux mois en prison, car elle avait tenté de convaincre le parti socialiste du Royaume du Congrès de participer à la première Révolution russe en 1905. En 1907, Luxemburg faisait la connaissance de Lénine, car elle assistait à un congrès des sociaux-démocrates russes à Londres. Peu après, elle travaillait comme enseignante marxiste pour le social-démocrate d’Allemagne et faisait la connaissance de Friedrich Ebert, le futur président de la République de Weimar et un de ses futurs ennemis politiques. Elle continuait de travailler internationalement et rencontrait le socialiste français Jean Jaurès avec lequel elle réalisait un accord de solidarité qui disait que tous les partis des travailleurs en Europe s’obligeraient à manifester par le moyen d’une grève générale, si une guerre éclatait. En 1913, lorsqu’elle sentait qu’une guerre n’était plus évitable, Luxemburg s’adressait au peuple en disant dans un fameux discours proche de Francfort qui était plus tard publié dans son œuvre «Militarisme, guerre et classe ouvrière»: «Si l’on exige de nous que nous levons nos armes meurtrières contre nos confrères français ou d’autres confrères étrangers, alors nous déclarons: Non, nous ne le faisons pas!». Pour cette proclamation non-conforme au régime de Guillaume II, Rosa Luxemburg se faisait encore une fois emprisonner, cette fois durant un an. Avant cette époque, le Parti social-démocrate d’Allemagne refusa déjà les idées de Luxemburg et Liebknecht et soutenait le régime de Guillaume II. Luxemburg en était tellement désespérée qu’elle songeait longtemps à se suicider, surtout lorsque la Première Guerre Mondiale éclatait vraiment. Au lieu de faire cela, elle a fondé le «Gruppe Internationale», ce qui est plus tard devenu la Ligue spartakiste. Karl Liebknecht et elle devenaient alors des symboles pour la résistance allemande contre la guerre et la monarchie, malgré que Luxemburg soit entrée en prison en février 1915 et malgré que Liebknecht se fasse obliger de partir en guerre. Après la libération de Luxemburg, elle se faisait envoyer dans un pénitencier pendant deux ans et demi. Malgré cela, Luxemburg envoyait secrètement des lettres sous le pseudonyme de «Junius» en dehors de la prison pour garder son influence politique. Elle commentait ainsi la formation d’un Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne qui s’était séparé de son parti d’origine et qui s’est uni peu après avec la Ligue spartakiste. Par rapport au sujet de la Révolution d’Octobre, Luxemburg se montrait inquiète par rapport à la stratégie poursuivie par Lénine et craignait une dictature bolchévique. En lien avec cet événement, Rosa Luxemburg a prononcé une de ses phrases les plus connues : «La liberté est toujours la liberté de celui qui pense différemment.» Après sa libération en novembre 1918, Rosa Luxemburg est retournée à Berlin et s’est retrouvée en plein milieu du chaos de l’après-guerre et de plusieurs tentations révolutionnaires. Elle a donc rejoint Karl Liebknecht, qui avait été libéré quelques jours auparavant, pour réorganiser la Ligue spartakiste.

    Jusqu’ici, on peut constater que les cheminements des deux politiciens marxistes allemands sont très semblables et qu’il était donc logique qu’ils organisent l’un à côté de l’autre la révolution prolétaire en Allemagne. Ils ont été très tôt influencés par la politique et se sont vite inquiétés de la situation contemporaine en Europe qui favorisait le nationalisme, l’impérialisme et les tensions diplomatiques et militaires. Dans un Empire allemand dirigé par une monarchie très conservatrice et arriérée qui s’est développé de plus en plus vers une extrême-droite, vu que Guillaume II tenait à son idéologie de procurer «une place au soleil» à l’Empire allemand en agressant presque la totalité des puissances européennes avec ses tentations de colonisation, d’expansion et de réarmement, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg pensaient que seulement un changement radical et courageux pourrait sauver la misère dans laquelle l’Allemagne s’était dirigée depuis l’abdication de Bismarck qui avait tenté à conserver la paix, l’équilibre des puissances et les traités bien élaborés avec les puissances européennes sauf le grand ennemi héréditaire, la France. Liebknecht et Luxemburg, deux jeunes personnes bien instruites, voulaient donc transformer le visage politique de l’Allemagne. Les forces conservatrices dirigeantes autour de Guillaume II avaient vite saisi que ces porte-paroles autant intelligents et décidés que remplis d’un élan juvénile pourraient être des facteurs perturbants et dangereux pour leur pouvoir. Les forces dirigeantes allemandes ont sans cesse tenté de censurer ou interdire les publications de Liebknecht et Luxemburg ou des les enlever par force de la scène politique, soit en les envoyant en prison ou même en pénitencier ou en envoyant Liebknecht par exemple à la guerre. Liebknecht et Luxemburg, qui avaient jusqu’à date essayé de convaincre la population par le moyen de leurs forces rhétoriques éprouvées dans des nombreux pamphlets, journaux ou discours politiques, n’avaient presque plus le choix de réaliser leurs idéaux par des moyens pacifiques après toutes les représailles vécues. Lorsque la monarchie autour de Guillaume II commençait à s’effondre et lorsque la Première Guerre mondiale s’approchait vers sa fin, les deux politiciens marxistes voulaient finalement profiter de la chance d’une Allemagne perturbée et peu organisée, alors aussi sans la présence de forces politiques qui pouvaient légalement empêcher leurs actions, afin de révolutionner l’Allemagne à l’exemple de la Russie, qui avait aussi longtemps souffert d’une situation très semblable, d’un régime tsariste monarchique répressif, mais qui avait enfin réussi à se libérer. C’est ainsi que Karl Liebknecht décidait de proclamer la «République socialiste libre d’Allemagne» le 9 novembre 1918, ce qui était un des points culminants de la révolution allemande de novembre 1918.

    Tanis que René Rémond décrit dans son œuvre «Le XXe siècle de 1914 à nos jours – Introduction à l’histoire de notre temps – 3» que «la minorité de gauche spartakiste, qui blâme le comportement des dirigeants sociaux-démocrates et entend s’aligner sur l’exemple donné par les bolcheviques, déclenche en janvier 1919 des journées révolutionnaires à Berlin», Jacques Lacoursière, Jean Provencher et Denis Vaugeois parlent dans leur œuvre «Canada – Québec 1534-2000» de «révolutions en Allemagne, en Autriche et en Turquie en novembre 1918». Cette théorie se défend avec le terme de la «Novemberrevolution» que les Allemands ont donné à ces événements, tandis qu’on parle seulement d’une «révolte» spartakiste en janvier 1919. D’autres historiens parlent par contre d’une révolution allemande qui débutait selon eux le 30 octobre 1918 avec la révolte des marins de Kiel, une ville stratégiquement positionnée dans le nord de l’Allemagne et sur la mer baltique, et finissait seulement le 11 août 1919, lors de la constitution de la République de Weimar, d’autres vont même plus loin en disant que la révolution aurait continué jusqu’en 1924. Je vais donc essayer de clarifier ces termes historiques en essayant de décrire les déroulements principaux à partir du 30 octobre 1918.

    La Révolution allemande avait selon moi déjà commencé loin avant le mois de novembre en 1918. Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot décrivent dans le livre «Toute l’histoire du monde – de la préhistoire à nos jours» qu’ «en 1917, il y eut, chez tous les belligérants, un fléchissement du moral».  Cela se comprend par la fausse promesse des belligérants d’une guerre courte qui se prolongeait de plus en plus et se transformait en une guerre de positions sans fin. En Allemagne, on manquait de tout durant les derniers mois de la Première Guerre mondiale, les conditions pour les soldats et ouvriers affamés et fatigués devenaient de plus en plus mauvaises. Cette attitude fatale était soutenue par les discours de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ainsi que le nouveau Parti social-démocrate indépendant d’Allemagne, qui encourageaient les ouvriers allemands de se révolter par le moyen de la grève. Une première grève générale importante avait lieu le 28 janvier 1918, appelée le «Januarstreik» en Allemagne, durant laquelle un million d’ouvriers allemand exigeaient la «conclusion rapide d’une paix sans annexion», ainsi qu’une démocratisation des institutions. Après d’autres grèves à Berlin pendant trois jours en avril 1918, la Ligue spartakiste appelait ouvertement à la révolution et à la formation de conseils ouvriers le premier octobre 1918. Le 25 octobre, Otto Rühle, un autre membre de la Ligue spartakiste, appelait même à l’abdication de l’empereur et à la révolution socialiste. Lorsque la guerre ne se terminait toujours pas, les marins de Kiel refusaient d’appareiller sur deux navires de guerre le 30 octobre 1918 et l’expédition prévue ne pouvait pas avoir lieu.  Les quatre cents marins se faisaient alors arrêter et emprisonner le lendemain. Alors d’autres marins se solidarisaient avec les prisonniers et manifestaient contre leur emprisonnement. Le 5 novembre 1918, le drapeau rouge flottait sur la ville de Kiel, des grèves générales se répandaient dans d’autres villes allemandes et des conseils d’ouvriers et de soldats étaient formés dans les villes principales en Allemagne. C’est ainsi que les grèves et conseils devenaient plus organisés et se solidarisaient à travers le pays: c’est selon moi le début de la véritable révolution. Il s’ensuivait alors une des journées les plus importantes dans l’histoire allemande, le 9 novembre 1918. Le prince Maximilien de Bade a annoncé l’abdication de Guillaume II, malgré que celui-ci n’en avait pas donné l’ordre, a pris la décision de démissionner par la suite et transmis son poste de chancelier à Friedrich Ebert, membre du Parti social-démocrate d’Allemagne, aussi pour prévenir une prise de pouvoir par les mouvements gauchistes. Le Parti social-démocrate d’Allemagne s’est alors dépêché de faire proclamer la «République allemande» par Philipp Scheidemann vers 14 heures entre «la soupe et le dessert» comme celui-ci le décrivait lors des entrevues plus tard. Il disait par contre au peuple sur un balcon du palais du Reichstag : «Notre devoir est maintenant que notre victoire glorieuse (l’abdication des Hohenzollern), cette victoire totale du peuple allemand, ne se laisse pas salir et c’est la raison pour laquelle je vous en prie qu’aucune perturbation de cette sécurité n’aura lieu. Nous devrons être fiers de cette journée dans le futur. Rien ne doit exister que l’on pourrait nous reprocher plus tard.» Par contre, deux heures plus tard avait lieu une telle «perturbation», lorsque Karl Liebknecht a proclamé la «République socialiste libre d’Allemagne» au château de Berlin en faisant allusion à l’idéologie marxiste d’une révolution mondiale et progressive: «Nous devons concentrer toutes nos forces pour construire le gouvernement des ouvriers et des soldats et pour instaurer un nouvel ordre étatique du prolétariat, un ordre de paix, de bonheur et de liberté pour tous nos frères allemands et pour nos frères dans le monde entier. Nous leur tendons la main et les appelons à achever la révolution mondiale.» Suite à ces deux proclamations, les deux partis socialistes allemands ont formé la création d’un conseil de commissaires du peuple, composé de trois membres de chaque parti, mais la Ligue spartakiste a refusé de participer à une telle alliance qui ne pouvait pas réaliser leur idée d’une république socialiste libre. Suite à cette «Novemberrevolution», il y avait quelques semaines dans lesquelles la scène politique s’est plutôt concentrée sur l’armistice, les conséquences de la guerre et l’organisation d’élections générales pour 1918. Cette courte durée d’une politique de détente a été soudainement interrompue lors de la parution de plusieurs affiches à Berlin qui appelaient à tuer Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht vers la fin du mois de novembre 1918. Ces affiches faisaient l’objet d’attaques antisémites dans la presse de droite. Ces attaques antisémites se sont aggravées lorsque le chancelier Friedrich Ebert voulait éviter la formation du premier congrès national de tous les conseils des travailleurs et soldats allemands à Berlin et lorsqu’il faisait donc appel à plusieurs divisions militaires allemandes pour empêcher cette réunion et pour regagner le pouvoir de la capitale pour le 15 décembre 1918. Par contre, une de ces divisions attaquait une manifestation non armée des spartakistes le 6 décembre et faisait seize morts, ce que l’on peut aussi voir comme une tentative d’un putsch anti-bolchévique. Peu après, le régime des deux partis sociaux-démocrates, dont le Parti social-démocrate d’Allemagne avait plus de mandats et de votes, s’est officiellement déclaré contre une adaptation du système de conseils à la manière bolchévique le 19 décembre 1918.  Afin d’empêcher une révolution spartakiste, Friedrich Ebert est encore allé plus loin et a refusé de verser le salaire aux marins gauchistes de Kiel qui réagissaient en kidnappant Otto Wels, un membre plutôt conservateur du Parti social-démocrate d’Allemagne et en prenant la Chancellerie le 23 décembre 1918. Les forces armées du régime contre-attaquaient et tuaient et blessaient 68 personnes en remportant ce conflit que l’on appelle aujourd’hui «Noël sanglant».  Ces tensions montraient selon moi déjà le potentiel et aussi le résultat d’une future escalade entre les gauchistes allemands et les sociaux-démocrates modérés, soutenus par les anciens membres  conservateurs de la monarchie. Les désaccords entre les deux partis sociaux-démocrates, le SPD et l’USPD, augmentaient et Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg décidaient de former une nouvelle alternative autour de la Ligue spartakiste en formant le Parti communiste d’Allemagne vers la fin du mois de décembre. Le programme de ce parti avait presque entièrement été rédigé par Rosa Luxemburg, ce qui faisait d’elle une théoricienne marxiste de plus en plus importante. Lors d’une puissante manifestation, suite au renvoi d’Emil Eichhorn, chef de la police et membre de l’USPD par le Conseil des commissaires du peuple, la révolte de janvier ou encore la révolution spartakiste éclatait le 5 janvier 1919. Plusieurs grèves ont eu lieu, mais le nouveau Parti communiste d’Allemagne n’était pas décidé en ce qui concernait les démarches à suivre. Rosa Luxemburg voulait éviter une révolution sanglante et laisser le choix au peuple lors des prochaines élections, tandis que Karl Liebknecht voulait en finir avec les représailles  auprès des gauchistes allemands en défendant un renversement sanglant du gouvernement Ebert. Dans le journal «Vorwärts» du SPD, on déclarait le 8 janvier: «L’heure de la vengeance approche!». L’administration du parti avait engagé les Freikorps contre les spartakistes, formés en décembre 1918 et composés d’une milice paramilitaire contre-révolutionnaire et conservatrice. Suite à cette provocation, la Ligue spartakiste appelait ses membres à prendre les armes le 8 janvier 1919. Vu que les Freikorps possédaient encore les armes utilisées durant la Première Guerre mondiale, à laquelle les membres conservateurs avaient participé, ils avaient un avantage énorme face aux révolutionnaires spartakistes mal équipés. Pendant une semaine, des événements ressemblant à une guerre civile se déroulaient à Berlin et causaient non seulement la mort d’un bon nombre de gauchistes, mais aussi de plusieurs civils. Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg se sont fait capturer par les Freikorps le 15 janvier 1915 et se faisaient vite assassiner. Tandis qu’on laissait trainer le corps mort de Liebknecht, celui de Luxemburg était jeté dans un cours d’eau à proximité. La courte révolution spartakistes était finie.

    Il faut maintenant ses poser la question sur la suite de ces événements. Les mouvements anti-gauchistes continuaient encore longtemps en Allemagne. Les tueurs de Luxemburg et Liebknecht n’étaient pas honnêtement poursuivis et ne recevaient que de petites pénalisations en mai 1919. Suite à la mort des deux icones du mouvement gauchiste allemands, les ouvriers allemands se lamentaient et révoltaient encore jusqu’en mai 1919, ce qui signifie selon moi la fin définitive de la révolution allemande. D’autres tentations d’une révolution étaient violemment abattues par les Freikorps qui gagnaient de plus en plus de pouvoir. Durant les prochaines élections, le Parti communiste d’Allemagne était boycotté, le journal du parti interdit. Plusieurs membres de ce parti, de l’USPD et de l’ancienne Ligue spartakiste étaient arrêtés, emprisonnés et même tués, par exemple Kurt Eisner qui était tué par un jeune aristocrate ou Leo Jogiches qui était arrêté et assassiné en prison. Le mouvement gauchiste en Allemagne se faisait supprimer violemment en ne pouvait plus se relever. Il était de plus en plus remplacé par des tentatives de putschs de l’extrême-droite, par exemple le fameux putsch de la Brasserie par Adolf Hitler en 1923. La République de Weimar était établie à partir du 11 août 1919, mais la jeune et nouvelle démocratie allemande qui avait craint une révolution gauchiste devait bientôt faire face à une remontée d’antisémitisme et nationalisme et était d’avance condamnée à l’échec. Suite au Traité de Versailles et ses conséquences humiliantes pour l’Allemagne, la démocratie allemande se faisait critiquer de tous les côtés et était bouleversés par des changements d’assemblée fréquentes et une instabilité énorme. Mais les souffrances pour les gauchistes allemands n’étaient pas encore finies non plus. Malgré un certain rétablissement de leur influence au milieu des années 1920, les gauchistes allemands se faisaient poursuivre, emprisonner, enfermer dans des camps de concentration et assassiner autant que les juifs par le régime nazi à partir de 1933, une attitude qui était généralement acceptée et même soutenue par les aristocrates conservateurs et une bonne partie de la population. Même après la Deuxième Guerre mondiale, la nouvelle République fédérale d’Allemagne se prononçait clairement contre les mouvements gauchistes et craignait une révolution comme après la Première Guerre mondiale. Avec les révolutions européennes gauchistes en mai 1968 les jeunes étudiants et ouvriers se distançaient en Allemagne du passé national-socialiste de leurs parents, critiquaient les mouvements nationalistes, le capitalisme et la guerre du Viêt Nam et prenaient par le moyen des grèves et manifestations l’héritage de la révolution spartakiste. Ces événements menaient en Allemagne à la fondation du Fraction armée rouge qui est comparable avec le Front de libération du Québec en ce qui concerne l’inspiration socialiste et les procédures terroristes. Le groupe était principalement influencé par les régimes communistes en URSS et en Chine, ainsi que l’idéologie marxiste et le mouvement de guérilla cubain, rendu fameux par Dr. Ernesto « Che » Guevara. Autour des fondateurs d’Andreas Baader et sa petite amie Gudrun Ensslin, ainsi que la journaliste Ulrike Meinhof qui s’est joint au groupe qui était par la suite appelé la Bande à Baader ou encore le groupe Baader-Meinhof, le groupe attaquait au début surtout des maisons de presse anti-gauchistes, des institutions militaires américaines sur le sol allemand et assassinait plus tard par exemple le procureur général fédéral près la Cour fédérale Siegfried Buback, Hanns-Martin Schleyer, représentant du patronat allemand ou le représentant de la  «Deutsche Bank» Alfred Herrhausen en provoquant un total de 34 morts. Le gouvernement allemand avait condamné, poursuivi et emprisonné la plupart des membres. Il y avait trois générations du Fraction armée rouge qui s’est enfin officiellement dissous en 1998 en envoyant une déclaration qui cite vers la fin une fameuse citation que Rosa Luxemburg avait décrit la veille de son assassinat: «La révolution dit: J’étais, je suis et je serai!». Liebknecht et Luxemburg avaient également influencés avec leur idéologie les mouvements anarchistes en 1968, qui étaient à l’époque très proche des membres du Fraction armée rouge. Un des porte-paroles du mouvement anarchiste en Allemagne, Rudi Dutschke, se faisait également attaquer par un jeune conservateur allemand et mourait des conséquences de cet attentat après onze ans de souffrances. Rosa Luxemburg était également reconnue internationalement, la journée de sa mort était par exemple un jour férié dans la Yougoslavie sous Tito. Plusieurs instituts gauchistes étaient nommés d’après Liebknecht et Luxemburg et encore aujourd’hui, il y a une manifestation appelée la «Liebknecht-Luxemburg-Demonstration» qui se déroule chaque 15 janvier en Allemagne. Dans la République démocratique allemande, des fêtes en honneur des deux icones gauchistes étaient déjà organisées et popularisées. Jusqu’aujourd’hui, le Mouvement de libération des femmes, la jeunesse socialiste ou les membres de l’antimondialisation reconnaissent surtout le rôle de Rosa Luxemburg. Politiquement, le Parti communiste d’Allemagne est encore aujourd’hui influencé par l’idéologie de Luxemburg et de Liebknecht, ainsi que le nouveau parti allemand «Die Linke» («La Gauche») qui a rassemblé 11,9% lors des élections fédérales de 2009 en Allemagne. Le Parti social-démocrate d’Allemagne s’est distancé de sa doctrine gauchiste après la Deuxième Guerre mondiale et est aujourd’hui un parti du centre gauche, plutôt orienté vers le centre que vers la gauche. L’USPD n’existe déjà plus depuis la République de Weimar.

    En conclusion, on peut constater que le destin de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg représente l’attitude anti-gauchiste en Allemagne qui a eu lieu jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale. Tandis que les forces conservatrices ou d’extrême-droite étaient historiquement toujours présentes et fortes en Allemagne, un groupe gauchiste n’a jamais eu le pouvoir en Allemagne. Jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale, les gauchistes allemands étaient même condamnés, poursuivis et tués non seulement par l’extrême-droite, mais même par le régime social-démocrate d’Ebert. Par contre, les icones gauchistes allemandes étaient souvent plus appréciées à l’étranger. La révolution socialiste ou bolchévique d’après les idéaux de Karl Marx et Friedrich Engels s’est par exemple réalisée dans de nombreux pays, les actes de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht étaient souvent bien appréciés à l’étranger aussi. La révolution spartakiste était finalement un échec énorme, car les adversaires de Luxemburg et Liebknecht, qui n’avaient pas réussi à empêcher les actions politiques et intellectuelles des deux, provoquaient finalement un affrontement militaire dont ils savaient qu’ils avaient tous les avantages de leur côté. Une réflexion intéressante pourrait être la question suivante: Qu’est-ce qui aurait pu se passer en Allemagne, si Liebknecht et Luxemburg avaient été couronnés de succès avec leur révolution? Est-ce qu’une Deuxième Guerre mondiale aurait pu être évitée? Est-ce qu’une République socialiste libre d’Allemagne se serait solidarisée avec l’URSS et serait devenu plus tard un poids important lors de la Guerre froide? Cela est une question difficile, car que Rosa Luxemburg s’était toujours prononcée contre une dictature bolchévique et en faveur de la démocratie et n’aurait donc pas voulu faire partie d’un tel affrontement de deux puissances. Mais il est évidemment certain que l’Allemagne n’avait pas de force après la Première Guerre mondiale à rester indépendant face à l’URSS ou des forces alliées. Je pense que ni une démocratie mal imposée par les Alliés, ni une dictature bolchévique sous Lénine et surtout Staline étaient la solution aux problèmes de l’Allemagne. L’Allemagne était par contre tellement affaiblie après la Première Guerre mondiale qu’elle était obligé de se soumettre à n’importe quel régime protecteur et recevait un homme décidé comme Hitler comme un grand sauveur. Avec une personnalité aussi marquante et structurée au sein du mouvement gauchiste, le destin de l’Allemagne aurait peut-être pu changer. Mais les conditions en faveur d’une révolution bolchévique n’étaient tout simplement pas données en Allemagne à l’époque. Pour en conclure, je pense certainement qu’une révolution gauchiste en Allemagne n’aurait jamais pu être victorieuse, car les forces conservatrices étaient toujours prédominantes dans ce pays.

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    L’analyse présente reflétera mes expériences et observations par rapport au sujet « La classe, lieu d’apprentissage et de socialisation » durant les quatre jours de mon tout premier stage, effectué en début d’octobre 2009 à l’ « école secondaire Charles-Gravel » de la « Commission scolaire des Rives-du-Saguenay ».  L’analyse sera développée à l’aide des douze compétences professionnelles, publiées dans « La formation à l’enseignement » par le Gouvernement du Québec et plus spécifiquement le ministère de l’Éducation en 2001, dont j’ai choisi trois compétences différentes pour chaque journée de mon stage pour avoir une impression assez complète du travail et de la vocation de l’enseignant. J’aimerais préciser que, pour répondre efficacement à chaque compétence, j’ai souvent interrogé de différents enseignants qui ont été très serviables et ouverts envers mes questions et qui m’ont tellement bien guidé que je voyais mes stages comme un privilège. Je vais donc essayer de résumer mes expériences et idées principales de chaque jour en ajoutant à mon analyse quelques éléments du séminaire qui a eu lieu suite à la première étape du stage.

    Durant ma première journée de stage, j’ai essayé de prendre surtout les trois premières compétences en considération et je n’ai fait que de bonnes observations. Tous les cours de cette journée étaient en lien avec le profil que j’étudie, l’univers social. Les professeurs ont réussi à animer les jeunes en rendant la matière de l’histoire vivante, par exemple en profitant aussi de ma présence en classe, vu que je viens de l’Allemagne et représente donc un pays avec une culture et histoire assez diversifiée et mondialement importante, pour encourager les jeunes à poser des questions ou à approfondir leurs connaissances par rapport à ce pays ou encore en posant des questions personnelles sur les propres buts et désirs pour les futures vies des élèves. Dans la plupart du temps, les professeurs ont réussi à ne pas consacrer trop de temps pour ce genre de sujets hors de l’étude normale et se montraient très bien préparés, organisés et structurés, sauf dans un cas, durant un cour d’éthique, où une discussion par rapport à un sujet qui faisait quand-même partie de la matière qui était à enseigner, s’est développée en une grande discussion générale et hectique qui a pris beaucoup de temps. Mais même dans un tel cas, le professeur avait réussi à mettre les discussions et idées au clair avant de finir le cours. J’ai surtout remarqué que les élèves, dépendamment de leur unité, sont traités de manières différentes. Le premier secondaire est traité plus strictement, les professeurs font souvent allusion aux codes de vie de l’école, tandis que les discussions avec les élèves du cinquièmes secondaire sont plus ouverts et légers. Une observation intéressante était aussi les méthodes diversifiées de chaque enseignant. Un professeur a placé sa table en plein milieu de la classe et bougeait autour de cette table en étant toujours actif et en entrant ainsi toujours en contact visuel avec de différents élèves, ce qui a automatiquement créé une bonne discipline. Un autre professeur a expliqué le fonctionnement de Powerpoint durant son cours pour aider les jeunes à faire des exposés et a donné des adresses et idées utiles, qui sont même hors de leurs études essentielles pour eux.

    Durant ma deuxième journée de stage, je me suis basé sur les compétences quatre à six dans mes observations. Durant cette journée, j’ai surtout pu remarquer la différence entre les élèves d’une classe régulière et une classe du baccalauréat international et durant le séminaire après les quatre jours, je me suis rendu compte que j’avais généralement fait les mêmes expériences que les autres stagiaires. Je trouvais les élèves du baccalauréat international très disciplinés, très calmes, mais aussi très distancés. Tandis que les élèves du régulier des autres cours voulaient toujours savoir davantage sur moi en étant stagiaire ou sur mes origines allemandes, les élèves du baccalauréat international étaient tellement occupés à faire leurs travaux et à écouter le professeur, qu’il m’ont quasiment complètement ignorés. Quand l’enseignante m’avait offert de faire le tour pour aider les jeunes pendant qu’ils faisaient des exercices, j’ai offert mon aide aux jeunes, mais ils ont hésité à me consulter et des fois même refusé d’avoir de l’aide, même quand je voyais qu’ils avaient des erreurs dans leurs numéros. Les élèves se sont montrés très persévérants et débrouillard, ce qui m’a positivement impressionné, mais aussi tellement distancés et matures que cela m’a surpris. L’enseignante était par exemple moins obligée d’intervenir disciplinairement au deuxième secondaire du baccalauréat internationale qu’une enseignante en éthique du quatrième secondaire au programme régulier durant la même journée. L’enseignante du groupe du baccalauréat international avait donc sans trop de difficultés très bien planifié et organisé le groupe-classe, évalué la progression des apprentissages et piloté des situations d’enseignement-apprentissage, tandis que l’autre enseignante était souvent forcée de réagir d’une manière spontanée pour accomplir les tâches.

    Durant la troisième journée, j’ai pu assister à deux nouvelles sortes d’enseignement, soit à deux cours d’adaptation scolaire et un cours d’anglais spécialisé aux besoins des jeunes qui ont de la difficulté avec cette matière. Par rapport aux compétences sept à neuf, j’ai donc surtout pu observer le point de l’adaptation des interventions aux besoins et caractéristiques des élèves. En ce qui concerne le cours d’anglais, le professeur était obligé de répéter souvent ses idées pour s’assurer que ses élèves étaient capables de suivre et de comprendre tous les contenus. L’enseignant avait donc besoin de beaucoup de patience et ne pouvait progresser que très lentement et simpliste et les élèves étaient souvent peu concentrés. En ce qui concerne l’adaptation scolaire, les cours étaient beaucoup plus diversifiés et aussi plus intéressants et plus remplis de défis personnels. Il y avait lieu des travaux par rapport à plusieurs matières différentes, des discussions avec le groupe et également des discussions personnelles avec les élèves. Le contexte des sujets était beaucoup plus pratique et orienté à la vie de tous les jours, aussi hors de l’école, que dans les autres matières. Il était très enrichissant de parler avec une enseignante en adaptation scolaire sur les origines sociales des jeunes et leurs attitudes et je me suis rendu compte que les cours d’adaptation scolaires sont peu planifiables, car il se passe souvent quelque chose d’imprévu. Vu que les enseignants en adaptation scolaire sont souvent les seules et dernières personnes auxquels les jeunes, venant souvent de milieux désavantagés, peuvent parler, ceux-ci ont une très grande responsabilité et un lien extrêmement personnel avec les jeunes. Ils agissent souvent d’une manière plus individuelle, tandis que les enseignants réguliers peuvent s’adresser plus directement et facilement aux autres branches de l’équipe-école.

    Durant la quatrième journée, j’ai pu assister à un cours d’ISPJ, où les élèves sont inscrits à un cheminement particulier de formation visant l’insertion sociale et professionnelle des jeunes et ce cours m’a beaucoup impressionné. Premièrement, ces élèves me posaient le plus de questions sur les raisons de mes stages, mon futur et mes origines. Deuxièmement, le travail des jeunes pour ce cours était de faire la vaisselle, un travail qui était accompli sans plaintes ou protestations, et ils étaient accompagnés par trois enseignantes ou intervenantes qui ont participé aux activités et qui m’ont invité à aider les jeunes pour les connaître davantage. J’ai donc pu acquérir beaucoup de nouvelles connaissances en ce qui concerne ce programme qui m’était méconnu auparavant. Ce que je trouvais intéressant était le fait que les travaux de ce cours sont très pratiques et utiles pour la vraie vie. Ce qui était étonnant, c’était que chaque jeune avait un rêve et but très précis de ce qu’il voulait devenir plus tard. Ces jeunes ont même montré une plus grande détermination que les élèves du même niveau dans les classes régulières. Le cours fonctionnait avec un système de travaux et de récompenses. Quand les jeunes avaient fini leurs tâches, ils ont obtenu quelque chose à boire et à manger et ont pu parler intimement et dans une belle ambiance avec les adultes. Ce qui m’a particulièrement affecté était le commentaire d’un jeune : « Je trouve vraiment intéressant ce que tu nous dis et comment tu le dis. J’aimerais t’avoir comme prof plus tard. » En ce qui concerne les compétences dix à douze, ce cours est un exemplaire parfait pour l’accomplissement de celles-ci, car les équipes pédagogiques et le consensus général, ainsi que l’échange des idées avec les collègues ou encore l’attention et l’accompagnement appropriés étaient des points centraux. Un autre cour impressionnant de la journée était un cours de musique, dans lequel l’enseignant a réussi à établir une balance parfaite entre la discipline et la joie de la matière, en encourageant, critiquant et animant les élèves continuellement d’une manière vivante et peu théorique. Malheureusement, j’ai aussi assisté à une seule expérience plutôt négative dans un autre cours de la journée, où un professeur employait à plusieurs reprises le mot « nègre » durant ses explications, tandis que son assistent, discutant avec les élèves, était très borné en ce qui concernait ses opinions et attitudes et n’acceptait pas vraiment les points de vues des élèves, ce qui menait à une discussion ouverte assez particulière, mais peu démocratique et peu orientée à un consensus.

    En conclusion, je suis très heureux d’avoir pu passer mes stages dans un milieu aussi diversifié que celui de l’école secondaire Charles-Gravel. Les quatre jours de stage étaient un nombre idéal pour voir les différentes sortes de programmes et d’enseignement et pour me réaffirmer dans mon choix de vouloir devenir un futur enseignant. Il a même encore ouvert mon horizon envers d’autres métiers, comme le travail en adaptation scolaire qui m’intéresse si fortement maintenant que je réfléchis de faire un certificat dans ce domaine aussi. J’ai eu la chance de voir beaucoup d’enseignants très dynamiques et responsables qui sont vraiment des mentors ou idoles pour un futur enseignant et qui réussissent à remplir les tâches des douze compétences d’une manière remarquable. Je me suis également aperçu à quel point ces douze compétences sont essentielles. Il était également intéressant de voir les élèves de différents niveaux de scolarité et d’enseignement qui ont tous des caractéristiques très différentes, mais qui réussissent à former une unité au sein d’une grande école polyvalente. Bref, j’ai déjà envie aux prochains stages durant lesquels je pourrais plus agir et approfondir mes impressions.

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  •  « C’est bizarre quand on y réfléchit, poursuit Kropp. Nous sommes pourtant ici pour défendre notre patrie. Mais les Français, eux aussi, sont là pour défendre la leur. Qui a donc raison? » (À l’ouest rien de nouveau, Erich Maria Remarque, page 179)

     

    Le roman « À l’ouest rien de nouveau », écrit par l’auteur allemand Erich Maria Remarque, apparu pour la première fois dans la « Vossische Zeitung » en 1928 et publié en forme de livre une année plus tard, est un œuvre pacifiste qui décrit précieusement la cruauté de la Première Guerre mondiale vu par un jeune soldat allemand qui participe à la guerre des tranchées sur le front ouest.  L’exemplaire dont je vais me servir afin de rédiger le compte rendu présent, est la version française de l’œuvre, sortie comme soixante-quatrième édition en livre de poche par la Librairie Générale Française en 2008 qui possède 254 pages au total, qui sont divisées en douze chapitres. En premier lieu, je vais résumer et analyser le contenu et la présentation du roman, avant d’initier une critique interne et externe de l’œuvre en rédigeant en conclusion mon opinion personnelle.

     

    En ce qui concerne l’édition de laquelle notre cours s’est servie, le contenu du roman est visualisé par un détail de la peinture « Cadavre d’un soldat de sape », dessinée par le peintre allemand Otto Dix, qui a vécu durant la même époque que l’auteur Remarque. Le tableau de la page couverture montre un squelette vêtu d’un uniforme déchiré d’un soldat et tenant dans sa main un énorme fusil. Le squelette est accroupi dans une tranchée sur un champ de bataille. Cette image est une métaphore pour la guerre qui signifie la mort et est entièrement en accord avec le contenu et la philosophie du roman de Remarque.

     

    Le roman raconte l’histoire fictive du jeune soldat Paul Bäumer, tandis que l’histoire est basée sur des récits de certains soldats qui ont participé à la guerre et aussi sur les expériences personnelles de l’auteur qui a été obligé de participer à la guerre et qui y a été blessé gravement.

    Paul Bäumer s’engage volontaire à la guerre suite à des exhortations patriotiques de son professeur. Il suit à l’âge de 19 ans une instruction militaire de base sous le commandement d’un officier qui s’appelle Himmelstoss. Celui est un véritable misanthrope et essaie à plusieurs reprises de soumettre ses élèves à des entrainements torturants. Le jeune protagoniste devient par contre l’ami de plusieurs personnages importants durant ces entrainements, par exemple de  Stanislaus Katczinsky, un soldat plus âgé que lui qui apprend au protagonsite des mésures importantes afin de survivre et avec lequel  Paul Bäumer développe bientôt une relation père-fils intense. Le personnage principal se solidarise avec ses camarades avant d’être envoyé sur les champs de bataille dans l’ouest, où les Allemands combattent en France et en Belgique leurs ennemis français et anglais durant la guerre de position dans une campagne détruite et mélancolique. Entre de nombreuses batailles, Paul Bäumer apprend bientôt que la guerre n’est point glorieuse et qu’elle transforme les soldats en hommes-bêtes. Il commence à comprendre que les seuls joies de la vie d’un soldat sont les nombreux entretiens avec ses camarades, la chasse avec laquelle il essaie d’améliorer et d’augmenter le niveau de l’alimentation limitée et souvent pourrie, les cigares et cigarettes et les jeux de cartes. Plus tard dans l’histoire, le protagoniste obtient une permission de retourner à la maison pendant un temps limité, mais en rencontrant ses vieux amis ou des membres de sa famille, il réalise que la guerre a changé tout son idéologie, tout son être et qu’il ne serait plus jamais capable de vivre comme auparavant. Paul Bäumer commence à s’isoler, à raconter des mensonges, car il réalise que l’on ne peut point expliquer la guerre à quelqu’un, si celui n’y participe pas (chapitre sept). Ce voyage sort le jeune soldat allemand de sa léthargie et perturbe énormément sa conscience.  Après quelques semaines, il est de retour au front et réalise de plus en plus, que les ennemis sont des êtres humains comme lui, avec des femmes et familles, qui sont, tous comme lui, obligés de se battre pour un but qu’ils ne saisissent même pas.  Paul Bäumer voit mourir ses camarades l’un après l’autre, soit dans l’hôpital militaire, soit sur le champ de bataille. Il se questionne alors beaucoup sur sa vie et celle des autres, surtout lorsqu’il tue plutôt par hasard le jeune soldat français Gérard Duval et doit partager la présence du mourant dans un énorme trou sur le champ de bataille, pendant que les attaques et contre-attaques autour de lui ne s’arrêtent pas et qu’il meurt presque de faim et de sa mauvaise conscience  (chapitre neuf). Il se questionne également sur la paix qui, selon lui, ne se réaliserait plus mentalement pour les soldats qui ont dû assister à la guerre. Vers la fin de la guerre, durant le dernier mois des combats, lorsqu’il est de moins en moins capable d’endurer la guerre, Paul Bäumer meurt d’un coup subit durant une journée qui est décrite comme « tranquille » et durant laquelle « à l’ouest il n’y avait rien de nouveau » (fin du roman, page 254).

     

    L’intrigue du roman s’aggrave avec chaque chapitre. Les conséquences physiques de la guerre n’évoluent pas, lorsque la cruauté de celle-ci est démontrée par le moyen de la présentation de nouvelles armes destructrices comme les bombes à gaz ou les mitraillettes, tout au long du roman, mais l’impact psychique sur les personnages principaux évolue avec chaque chapitre. Le roman est un œuvre pacifiste, lorsque le personnage principal se solidarise avec ses ennemis et réalise que tous les êtres humains sont égaux.

    Le contenu du roman est cohérent et logique et se concentre sur le destin de l’acteur principal et ses camarades de guerre. L’auteur n’essaie pas d’introduire des actions secondaires et reste tout au long de l’histoire relativement neutre. Remarque décrit la guerre d’une manière sombre et mortelle et s’éloigne beaucoup des clichés historiques de l‘héroïsme et du patriotisme de la guerre qui étaient un contenu fréquent des romans et récits de guerre avant la Première Guerre mondiale. Il utilise un langage adapté et facile à saisir pour ses lecteurs, le langage est bref et honnête, lorsque Remarque emploie souvent des mots très familiers et provoquants employés par des soldats tel que Tjaden face à Himmelstoss.  Il décrit la guerre d’une manière tellement détaillée que cela affecte le lecteur. Par contre, en ce qui concerne le context idéologique, l’auteur ne montre pas d’opinion politique précise et ne juge donc pas le système politique de l’Allemagne, les facteurs qui ont mené à la guerre, la culpabilité de guerre ou les conséquences de celle-ci. Le but de l’écrivain se manifeste sur la page couverture de la première version du livre, rédigé en allemand en 1929: „Le livre de Remarque est le monument de notre soldat inconnu, rédigé par les morts eux-mêmes.“ Par contre, ce monument n’a rien de patriotique, lorsqu’il décrit uniquement la bataille insensée entre la vie et la mort sur le front ouest. 

    Remarque a réussi à écrire un roman énormément philosophique. Au début du roman, Paul Bäumer est encore inconscient de la guerre. Il voit mourir son ami d’enfance Kemmerich (chapitre deux) et doit participer aux batailles, mais la guerre devient seulement personnelle pour lui, lorsqu’il fait le voyage dans sa ville natale (chapitre sept), le point tournant du roman. À partir de ce chapitre, l’acteur principale se questionne philosophiquement sur le sens de la guerre, le sens de l’existence et analyse aussi la relation avec ses ennemis en se solidarisant de plus en plus avec eux. Un bon exemple en est non seulement la rencontre avec les trois filles françaises peu avant son voyage, avec lesquelles ses camarades et lui se satisfaient paisiblement sexuellement (début du chapitre sept), mais surtout lorsque Paul Bäumer rencontre des prisonniers de guerre russes au camp de la Lande dans la région de la Senne, avec lesquels il partage au début du tabac et vers la fin même de la nourriture personnelle que sa mère mourante lui avait soigneusement préparée, ce qui est un signe énorme de l’approche entre ces deux peuples ennemis et un des principaux signe de ce roman pacifiste. Un autre exemple pour le fait que chaque être humain est égal en droits et le fait de la solidarisation entre des ennemis employées fréquemment par Remarque, est l’événement, lorsque Paul Bäumer et ses camarades acceptent les excuses de Himmelstoss, qui a besoin de leur support et leur aide durant la bataille et qui perd son autorité et sa distance envers les simples soldats (chapitre cinq). Cet exemple éprouve également une tenue antiautoritaire de l’auteur, ce qui se manifeste avec les monologues intérieurs du personnage principal qui se dit que chaque être humain devrait être libre de disposer de lui-même.

    L’atmosphère devient de plus en plus sombre et touchante et atteint plusieurs points culminants avec la rencontre fatale du soldat Gérard Duval dans les champs de bataille (chapitre neuf), où l’acteur principal appelle sa victime même un « camarade », le point culminant de la solidarisation avec l’ennemi, ainsi que le moment où Paul Bäumer doit dire au revoir à son ami mourant Albert (chapitre dix) et au moment de la mort de son ami le plus proche, Stanislaus Katczinsky (chapitre onze). La mort de ces trois caractères éprouvent toute la cruauté de la guerre et ces scènes sont décrites d’une manière très sensible et détaillé par l’auteur qui éprouve donc que son but n’est pas un simple récit des événements de la guerre, mais la rédaction de l’impact psychologique et éthique de celle-ci.

    Vers la fin du roman, l’action se déroule de plus en plus vite, les épisodes, de plus en plus remplies de tension et de dramaturgie, deviennent de plus en plus courtes et le temps passé entre les événements racontés augmente davantage et finit tragiquement avec la mort insensée de l’acteur principal.

     

    En conclusion, on peut constater que le roman « À l’ouest rien de nouveau » d’Erich Maria Remarque est un œuvre qui décrit sensiblement la cruauté de la Première Guerre mondiale du point de vue d’un jeune soldat allemand innocent. La vie du personnage principal se détruit étape par étape, le malheur mental et la désespérance psychique se développent davantage et le roman finit en conséquence avec la mort tragique d’un être humain qui est devenu malgré lui un homme-bête manipulé par les puissances de la guerre.

    D’après moi, les points le plus forts de ce roman sont l’introspection de ses acteurs et les descriptions francs et directs qui montrent une image choquante et réaliste de la guerre. Selon moi, cet œuvre est un des ouvrages les plus intenses et philosophique de la guerre et même le meilleur livre ou film que j’ai lu ou regardé par rapport à ce sujet.  L’auteur réussit à retenir l’attention du lecteur tout au long du roman et à captiver ses lecteurs et cela malgré le fait que le texte a été rédigé, il y a maintenant plus que quatre-vingts ans, ce qui est, selon moi, un signe de réussite énorme et souligne la grandeur épique de l’œuvre. En plus, le sujet de la guerre et ses conséquences est encore actuel et important dans notre époque, ce qui rend l’idéologie de ce roman jusqu’aujourd’hui d’une certaine manière immortelle. Il est donc logique que le roman a eu un succès mondial dès sa parution et en ce qui a trait le message du livre, il est également compréhensible qu’Adolf Hitler a interdit la parution du roman peu après sa prise du pouvoir : Il s’agit donc, pour en conclure, d’un œuvre qui affecte et divise les gens et leurs opinions. 

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  •  Depuis ma première année d’échange que j’avais passé au Saguenay, il y a maintenant trois ans, j’avais le rêve de m’installer constamment au Québec, car j’étais tombé en amour avec la nature, la culture et les gens de la région. Il me fallait d’abord finir mon école secondaire en Allemagne, mais j’étais déjà décidé que je voulais aller à l’université du Québec à Chicoutimi. Je n’ai pas réfléchi longtemps, car le baccalauréat en enseignement m’intéressait beaucoup et maintenant, je me retrouve à l’université en suivant mes premiers cours, en faisant mes premières expériences et mon professeur me fait songer à la question suivante : Est-ce que le baccalauréat en enseignement est vraiment le bon chemin pour mon futur? Est-ce que je veux passer environ quarante ans de ma vie en enseignant aux élèves des faits historiques et géographiques? Est-ce que j’ai assez de connaissances, de techniques et de passion pour ce métier? J’ai bien réfléchi par rapport à cette question importante et j’ai trouvé une réponse assez claire : Oui, je vais être capable d’être un bon enseignant au secondaire. Je suis également convaincu que j’ai de bonnes qualités et de bonnes techniques pour transmettre ma passion aux jeunes. Je vais maintenant diviser mon argumentation en trois paragraphes en traitant le sujet de mes connaissances et expériences relatives à la matière, en traitant par la suite l’aspect de mes valeurs personnelles et en finissant enfin avec l’aspect des compétences et techniques que je possède.

     

    Premièrement, je vais parler d’un de mes points les plus forts, soit les expériences personnelles par rapport à l’enseignement. Depuis ma jeunesse, j’ai adoré le travail de l’enseignant, car il y avait beaucoup de professeurs qui m’ont marqué. Mon enseignante de l’école primaire avait souvent donné des devoirs de trois à quatre heures par jour, elle a humilié des élèves en classe en les ayant accusé d’avoir baissé la moyenne de certains examens comparatifs et elle ne se gênait même pas de couper nos récréations pour enseigner un peu plus. Après ces expériences, l’école secondaire était comme le paradis pour moi, mais juste pour quelques années. Par la suite, dans la puberté, il y avait un grand manque de professeurs qui auraient pu m’aider en ce qui concernait mes problèmes personnels qui étaient souvent liés à un harcèlement extrême en classe et donc à une atmosphère désavantageuse. Une autre élève de ma classe avait même séché plusieurs semaines de cours en cachette, car elle avait peur d’entrer en classe et de faire face à de nombreuses insultes. Au lieu d’essayer honnêtement d’améliorer la situation en classe, la plupart des enseignants ont fermé leurs yeux ou ne savaient pas comment gérer le problème. Juste après que certaines des personnes qui ont causé cette mauvaise ambiance avaient doublé ou changé d’école, la situation s’était améliorée tranquillement et durant mes deux dernières années d’école, la situation avait même complètement changé : Les professeurs étaient plus à l’écoute et très proches des élèves qui avaient maintenant acquis une certaine maturité. Ce n’était même pas rare que les professeurs se sont rencontrés à l’extérieur de l’école avec leurs élèves pour réviser de la matière, pour faire une excursion spéciale ou pour faire un barbecue avec quelques caisses de bière en été. L’atmosphère était très avantageuse et a encouragé la plupart des élèves à continuer leur cheminement scolaire. Plusieurs amis à moi, qui étaient assez mauvais à l’école auparavant, avaient réussi à faire de bons baccalauréats surprenants vers la fin. Quant à mon année au Québec, je suis surtout tombé sur des professeurs engagés, qui s’intéressaient à ma culture, mon pays d’origine. Il y avait des ateliers d’immigration et j’avais toujours quelqu’un avec qui je pouvais parler. Je me suis trouvé de bons copains après peu de temps avec lesquels je suis encore en bon contact aujourd’hui. À l’époque, je me suis dit que j’aimerais enseigner dans une atmosphère comparable à celle-là et m’engager à préserver un tel climat de travail. En ayant vécu des situations différentes et même deux systèmes d’éducation extrêmement différents, je me suis dit que j’aimerais adapter les meilleures parties des deux expériences pour offrir un service unique à mes élèves. J’ai même déjà acquis quelques expériences de travail dont j’aimerais parler. Premièrement, je me suis engagé à faire du travail bénévole dans ma paroisse protestante en Allemagne, il y a environ cinq ans. Après avoir eu ma confirmation suite à des cours de deux ans fait avec et organisé par des jeunes, j’ai fait le choix de soutenir cette paroisse. Avec d’autres personnes, j’ai donné des cours sur des sujets religieux, sociales, philosophiques et des sujets concernant autant la vie de tout les jours que les religions et cultures étrangères. J’ai fait ce travail pendant deux ans et j’ai donnée des cours à environ six à huit élèves dans des petits groupes. J’ai fait face à des jeunes handicapés avec lesquels je travaillais plus en détail, j’ai fait face à des jeunes avec des comportements difficiles avec lesquels j’étais des fois obligé d’être plus sévère et patient et j’ai aussi acquis de l’expérience dans le domaine du travail d’équipe, car j’avais non seulement des coéquipiers engagés, mais aussi deux personnes qui donnaient des mauvais exemples aux élèves et qui sortaient durant les cours pour jaser, utiliser des téléphones mobiles ou juste pour fumer et qui me laissaient seul et sans soutien avec les élèves. J’ai donc vécu de bonnes et de mauvaises expériences, mais j’ai toujours adoré enseigner, parler avec les jeunes, essayer de leur faire apprendre quelques affaires, de leur donner une partie de ma culture, ma sagesse ou ma passion. À l’extérieur de ces cours, j’ai même organisé des voyages de plusieurs fins de semaine avec d’autres coéquipiers et la paroisse. Je me suis plus exactement occupé à organiser des jeux ou des présentations visuelles. Ce sont ce genre de fins de semaine que j’ai énormément adoré et qui m’ont beaucoup marqué. J’ai seulement arrêté de faire ces travaux-là, car je voulais passer une année au Québec. Suite à mon retour du Canada, j’ai acquis ma deuxième expérience en ce qui concerne l’enseignement. Un des mes professeurs s’est adressé à moi afin de me demander, si je ne pouvais pas donner des cours d’appoint en français à quelques élèves. J’ai accepté l’offre et j’ai donc donné des cours d’environ une heure par semaine à deux jusqu’à trois élèves. J’étais à l’écoute de leurs problèmes et j’ai préparé des exercices divers comme des dictées, des poèmes ou des extraits de textes à analyser ou encore des jeux. Avec le temps, mes élèves avaient réussi à avoir de meilleurs résultats dans leurs examens, ce qui a donc approuvé le travail que j’avais fait. J’ai surtout adoré travailler d’une manière plus spécialisée et personnelle avec les élèves, car je trouve que c’était surtout ceci qui me manquait durant une partie de mon école secondaire. Toutes ces expériences m’affirment dans mon choix de devenir un enseignant et de continuer à faire mon baccalauréat en enseignement. Pour conclure ce premier aspect, je pense que j’ai déjà acquis un bon nombre d’expériences que j’aimerais bien approfondir avec les stages qui se dérouleront bientôt dans mon programme. Je suis par contre certain que j’ai encore un bon nombre de choses utiles à apprendre.

     

    J’arrive donc à mon deuxième aspect, soit mes valeurs personnelles. Est-ce que mes valeurs sont conformes à celles qu’un enseignant devrait posséder? Pour trouver la réponse à cette question, j’ai regardé la liste de compétences qui se trouve dans le plan de cours de ce programme. Je me suis donc concentré plus en détail sur les deux premières et les deux dernières des douze compétences. En ce qui concerne la première compétence, qui demande d’agir en tant que professionnel héritier, critique et interprète d’objets de savoirs ou de culture, je pense que je suis très conforme à cet aspect. En étant un immigrant et en étant quelqu’un qui a vécu dans des sociétés différentes, je pense que je serais très bien capable de transformer la classe en un lieu culturel ouvert à la pluralité. Je me considère comme une personne avec des intérêts divers et je suppose donc que je pourrais développer des concepts, postulats et méthodes divers afin d’enrichir l’apprentissage des élèves. Par rapport à la deuxième compétence, la communication claire et correcte dans la langue d’enseignement, je pense que j’ai d’un côté de forts avantages, car j’ai appris le français à une école européenne, ce qui me permet de parler un français assez claire et correct sans utiliser de expressions québécoises ou trop d’anglicismes ou d’autres mauvais mots. D’un autre côté, mon défaut pourrait être le fait que je ne comprends peut-être pas encore toutes les expressions régionales et que j’ai encore certaines affaires à améliorer, surtout en ce qui concerne mon langage oral. Par contre, je suis persuadé qu’une perfection de mon français va s’établir durant les quatre ans de mon programme. En ce à trait l’onzième compétence, l’engagement dans une démarche individuelle et collective de développement professionnel, je pense que je suis bien conforme avec celle-ci. Je suis une personne qui aime communiquer avec d’autres personnes afin de s’échanger et de se développer constamment. Par contre, je suis une personne qui est souvent convaincu de son point de vue et j’ai un caractère un peu têtu sur lequel je devrais encore travailler un peu. Mais peut-être que ce caractère serait aussi un avantage, car je suis très critique envers moi même, je me questionne beaucoup, mais vu de l’extérieur, je suis une personne d’autorité qui est confiante en soi-même et donc quelqu’un auquel les élèves pourraient s’orienter. Enfin, la dernière compétence, qui exige d’agir de façon éthique et responsable dans l’exercice des fonctions, est peut-être un des mes points les plus forts encore. Je suis quelqu’un qui aime discuter, s’occuper des jeunes, même en dehors de l’école et de la matière enseignée. Je suis à cent pourcent d’accord qu’un système démocratique entre les élèves et le professeur devrait être établi en classe. En plus, suite à mes expériences personnelles, je sais comment situer des problèmes moraux et comment gérer des problèmes de discrimination. Je me considère comme une personne sévère, mais juste, ce qui est, d’après moi, un très bon mélange. Après tout, je peux donc dire que je suis entièrement en accord avec les compétences mentionnées et que je n’ai pas un manque de valeurs, mais même un enrichissement à ce niveau-là.

     

      Maintenant, j’aimerais encore parler du dernier aspect de mon argumentation, soit les compétences et techniques que je possède. Ceci est en lien avec les deux aspects mentionnés ci-dessus que je vais encore une fois résumer brièvement dans ma conclusion finale. À part de mes valeurs personnelles et mes expériences, je pense que j’ai surtout une bonne technique en ce qui concerne la façon comment parler aux gens, comment bouger et faire réfléchir les personnes autour de moi. Je peux dire que mes amis me demandent souvent des conseils, je suis à l’écoute de leurs problèmes et je suis capable d’analyser et résoudre des problèmes, car j’ai une facilité au niveau de me mettre dans la peau des autres. Certains de mes amis ou de mes professeurs m’ont même conseillé de travailler plus tard dans la psychologie ou au niveau du travail social. Je pense que ces commentaires m’ont affirmé dans mon choix de devenir un enseignant, car je pense que cette capacité est indispensable dans le métier. Une autre technique avantageuse que je possède est d’être capable de parler à un grand public. Malgré que j’aie une certaine nervosité à chaque fois avant que je parle à un certain nombre de gens, je peux me permettre de dire que je sais bien m’exprimer. Je vais mentionner deux petits exemples. Premièrement, j’ai participé à un programme éducatif et scolaire qui s’appelle « Euroscola », il n’y a même pas deux ans. Ce programme se déroulait au parlement européen de Strasbourg et avait pour but une simulation réaliste du travail qui y est effectué par nos politiciens. Ce programme regroupait plusieurs centaines de jeunes, venant de plusieurs pays du continent. Mon école m’avait proposé de la représenter non seulement devant les jeunes, mais aussi devant certains politiciens qui étaient présents lors de ce programme. J’avais enfin non seulement réussi à effectuer ce travail en premier, mais j’ai même été élu le représentant principal d’un des six groupes qu’on avait formé par la suite et qui parlaient chacun de sujets politiques différents. J’ai donc organisé une discussion ouverte avec environ cent élèves que je ne connaissais point et qui m’ont fait confiance suite à la représentation impressionnante de mon école. À la fin, j’ai résumé les résultats de la discussion et je les ai présentés devant l’assemblée constituée d’élèves et de politiciens. Suite à cela, je n’ai reçu que de bons commentaires. Le deuxième exemple est en lien avec une autre de mes passions, le journalisme. Depuis plus que deux ans, je travaille comme journaliste en Allemagne. Je travaille dans une rubrique qui traite des sujets qui influencent, intéressent et bougent les jeunes. À chaque semaine, une page est consacrée à ce sujet. Je travaille régulièrement avec une dizaine d’autres jeunes journalistes et on s’échange sur des sujets. Je fais ou écris par exemple des articles d’opinion, des reportages, mais aussi des interviews avec des jeunes politiciens, des représentants d’écoles ou des personnes qui ont vécu des événements spéciaux. J’ai souvent reçu des commentaires, autant positifs que négatifs, sur mes articles. Ce ne sont pas seulement les lecteurs ordinaires qui ont donné leurs opinions, mais même des directeurs d’école, des docteurs ou encore le maire de ma ville d’origine. Ceci affirme donc, même si mes opinions sont des fois très discutées, que je sais comment animer, bouger et influencer les gens. Durant les dernières années scolaires, j’ai acquis de bonnes méthodes rhétoriques et j’ai appris comment parler aux différentes couches de la société. Enfin, il reste encore une autre affaire que je possède, qui est en même temps une compétence et une technique, c’est la passion. Je suis passionné des matières que je vais enseigner plus tard, soit l’histoire et la géographie. Même en dehors de mes cours, je lis des revues scientifiques ou des livres par rapport à ce sujet, j’aime parler aux immigrants et étrangers, j’effectue beaucoup de voyages et j’ai des contacts un peu partout dans le monde. L’affaire la plus importante est d’après moi de transmettre sa passion, son intérêt d’une manière encourageante et intéressante aux jeunes. S’ils voient que leur professeur est passionné, ils vont finir par l’être aussi, c’est une thèse de laquelle je suis presque convaincu à cent pourcent. Je pense que je possède donc déjà un bon nombre de techniques supplémentaires qui pourraient m’aider à réaliser cette transmission de passion un jour.

     

    En conclusion, j’espère vous avoir convaincu que la matière de l’enseignement est un choix idéal pour moi. Grâce à ce travail introspectif, j’ai été capable de réaffirmer mon choix, de me sentir plus à l’aise face aux nouveaux défis. Les trois arguments choisis par moi sont quelques-unes de mes forces, soit mes expériences personnelles par rapport à l’enseignement, mes valeurs personnelles conformes aux compétences qu’un enseignant devrait avoir selon les experts et ma capacité de communiquer d’une manière diversifiée avec les gens. Je pense que j’ai déjà acquis un bon nombre d’intérêts, d’aptitudes et d’habiletés, mais je suis également ouvert à me perfectionner, à apprendre d’avantage, car l’apprentissage est un plaisir pour moi. Mais je suis surtout convaincu que je possède déjà la base la plus importante dans la domaine de l’enseignement : la passion pour ce que je veux faire!

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