• 31. La ville de Saguenay et l'UQAC accueilleront les Jeux du Québec (25/02/13)

     

    Il est fort possible que vous soyez récemment tombés sur des affiches annonçant les «Jeux du Québec» un peu partout dans la ville de Saguenay, notamment dans les secteurs de Jonquière et de Chicoutimi depuis quelques semaines. Si vous vous posez des questions sur ces jeux, voici des réponses et surtout un encouragement chaleureux pour assister à bien des compétitions diversifiées. Toute la population doit se mobiliser pour accueillir chaleureusement des jeunes talents de toute la province.


    Les Jeux du Québec sont une compétition sportive réservée aux athlètes québécois de dix-huit ans et moins et qui existe depuis 1971. Comme aux Jeux Olympiques, il y a des éditions estivales et hivernales qui se déroulent pourtant dans un rythme biannuel. L’édition hivernale de cette année, qui est la quarante-huitième finale, se déroule dans la ville de Saguenay. Elle se déroulera sous le slogan «Des jeux d’hivertissants au pays des géants».  Elle aura lieu entre le 1er et le 9 mars.


    L’événement accueille près de 3300 athlètes de 19 régions de la belle province. Ceux-ci sont guidés et soutenus par 800 accompagnateurs et entraîneurs. 400 officiels veilleront sur le bon déroulement des différentes activités. Le tout sera encadré par environ 4000 bénévoles. De nombreux spectateurs seront également attendus. Les cérémonies d’ouverture et de fermeture dureront approximativement 90 minutes et se dérouleront très probablement au Centre Georges-Vézina, le domicile des Saguenéens de Chicoutimi qui, soit dit en passant, vivent une saison très mouvementée dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec. À l’exception de ces cérémonies pour lesquelles il n’y a pratiquement plus de billets, tous les autres événements ne nécessitent pas d’achat de billets, car ils sont gratuits et organisés pour accueillir un maximum de spectateurs.


    Il y aura des compétitions touchant 24 sports différents et qui ne sont pas uniquement des défis hivernaux. Parmi les sports touchés, nous retrouverons bien entendu le hockey, le patinage artistique ou le ski alpin et le ski de fond, mais aussi des sports tels que le cheerleading, l’escrime ou le karaté et le taekwondo.


    Certaines de ces activités se dérouleront directement sur le terrain de l’Université. Par exemple, un bon nombre de compétitions de curling auront lieu à l’aréna de l’Université entre le 6 et le 9 mars. Le Pavillon sportif accueillera également les épreuves de gymnastique et de trampoline entre le 2 et le 4 mars.


    D’autres compétitions sportives auront lieu à proximité de l’Université, comme les compétitions de Boccia, de nage synchronisée et de plongeon à la Polyvalente Dominique-Racine, les épreuves de karaté au Cégep de Chicoutimi ainsi que le patinage artistique et le patinage de vitesse au Centre Georges-Vézina.


    Peut-être que certains d’entre vous auront envie de faire un tour à l’une ou l’autre des différentes compétitions pour soutenir la jeunesse, se mettre dans une ambiance autant compétitive que festive et découvrir de nouveaux sports internationaux et typiquement canadiens.

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  • 32. Les recettes de la réussite du point de vue du joueur de football Pierre Vercheval (06/05/13)

     

    Le vendredi 5 avril, une conférence très intéressante de l’ancien joueur de football Pierre Vercheval a eu lieu à l’auditorium de l’école Odyssée-Lafontaine à proximité de l’UQAC. Pierre Vercheval est originaire de Québec et a joué dans la LCF pour les Eskimos d’Edmonton entre 1988 et 1992, pour les Argonauts de Toronto entre 1993 et 1997 et enfin pour les Alouettes de Montréal entre 1998 et 2001. Avec Toronto, il a remporté deux coupes Grey en 1996 et en 1997. En 2007, il est devenu le premier joueur francophone à être intronisé au Temple de la renommée du football canadien. Aujourd’hui, il reste fidèle à son sport en travaillant comme expert sur les ondes de RDS.

     

    Pierre Vercheval n’était pourtant pas juste présent pour parler de sa carrière impressionnante à son auditoire qui était surtout composé d’élèves de première et deuxième secondaire dans le programme sport-études. Il a surtout mis l’accent sur la manière dont il a réussi à réaliser son rêve et à faire de sa plus grande passion son métier. Pierre Vercheval soulignait que son rêve pouvait paraître comme quelque chose d’impossible pour tout le monde, sauf pour lui.

    Dès sa jeunesse, Pierre Vercheval a décidé de consacrer sa vie à sa plus grande passion qu’il avait découverte à la télévision et qui l’a animé à performer et à surmonter toutes les épreuves. Le sportif de Québec conseille aux jeunes de nourrir continuellement leur esprit et de visualiser et d’écrire concrètement ce qu’ils aimeraient faire dans leur vie pour ainsi noter leur plus grand rêve. Il avait appris que devenir meilleur n’était pas nécessairement lié au talent, mais qu’il s’agissait d’un choix qu’il fallait faire.

    Le fameux joueur a avoué qu’il avait vu bien des joueurs avec plus de talent potentiel que lui-même au niveau physique, mais qu’il s’était démarqué parce qu’il avait toujours travaillé avec acharnement pour devenir meilleur. Il a fallu qu’il fasse des sacrifices pour y arriver en refusant des sorties au chalet avec des amis, en limitant les soirées en ville ou en s’entraînant à n’importe quelle température durant toute l’année sans avoir de vacances.

    L’expert sur les ondes de RDS a souligné aussi à plusieurs reprises que la réussite de l’équipe était plus importante que le succès individuel. Selon lui, un joueur qui rend une équipe excellente est mieux qu’un joueur excellent. Ce sont les équipes qui gagnent les grands championnats tandis que les individus qui la composent ne gagnent que quelques matchs ou trophées. Il citait d’autres exemples de sportifs connus qui ne s’étaient démarqués que plus tard dans leur carrière comme Michael Jordan qui avait été exclu de son équipe scolaire à un certain moment et qui avait su relever le défi de travailler encore plus fort pour prouver aux autres et à lui-même qu’il était le meilleur.

    Le jeune amateur des Cowboys de Dallas a lui-même été élève au Petit Séminaire de Québec avant d’aller au Cégep de Trois-Rivières. Plus tard, il s’est même inscrit à l’Université Western de Toronto pour jouer au football à un niveau plus professionnel. Il mettait l’accent sur le fait qu’il fallait performer non seulement au niveau de sa passion et du sport, mais dans tous les domaines et notamment dans les matières scolaires pour nourrir son esprit. Pierre Vercheval a alors présenté une petite liste aux élèves présents à l’auditorium qu’il considérait comme une sorte de recette de succès à l’école: sois présent en classe mentalement et physiquement, porte toujours attention à ce qui se passe autour de toi, prends des notes, révise tes matières, demande de l’aide et garde l’esprit ouvert.

    Pierre Vercheval mentionne que son désir, sa détermination et son dévouement ont fait en sorte qu’il a pu se démarquer comme joueur et qu’il a pu mener la vie qu’il voulait vivre dès sa jeunesse. Il souligne qu’il faut se fixer des étapes à court terme et dévoiler sa recette du succès. Le joueur de football parlait notamment de la discipline en lien avec la patience, de l’effort éthique, de l’engagement au niveau du cœur, du corps et de la tête, de la fierté au niveau du caractère et de la persévérance perpétuelle qui sont des éléments qu’il considère aujourd’hui comme essentiels à n’importe quelle réussite. Le conférencier a mis l’accent sur le fait que même un joueur de football aussi renommé que lui devait refaire ses preuves à chaque année durant toute sa carrière. Il soulignait qu’une équipe devait écrire sa propre page d’histoire à chaque année au lieu de se reposer sur ses lauriers. De plus, il citait la fameuse devise qu’un gagnant ne lâche jamais et qu’un lâcheur ne gagne jamais.

    Pendant presque une heure et demie, l’ancien joueur a su impressionner les élèves et l’équipe-école également avec ses propos d’une grande authenticité, dignité et sagesse en faisant plusieurs liens étroits et significatifs entre la réussite scolaire et la réussite professionnelle. Ses discours réfléchis ont ainsi amené plus d’une personne à songer à ses propres buts et rêves dans la vie. Tout au long de nos vies, il faut faire des choix difficiles et faire preuve de courage et de persévérance pour réussir à court et surtout à long terme et c’est ce que mon propre parcours universitaire à l’étranger m’a fait réaliser à chaque jour aussi. 

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    Dès ma première entrée au Québec, je me suis rendu compte que les gens avaient un humour particulier et savaient bien rire d’eux-mêmes et de leurs compatriotes. C’est en partie ça qui fait le charme de ce peuple chaleureux, même si on se pose de temps en temps la question si certaines personnes ne rient pas simplement de n’importe quoi. Mais vu que le rire est contagieux et bon pour la santé, il ne fait pas se poser trop de questions. J’ai rencontré des immigrants qui vivent depuis longtemps au Québec et qui m’ont dit: «On peut apprendre à parler comme les Québécois, s’identifier à leur culture et leurs valeurs et mener le même mode de vie qu’eux, mais certaines choses comme leur humour sont plus difficiles à adopter et demeurent mystérieuses.» Cette même personne m’a dit qu’il arrivait fréquemment qu’une personne faisait une blague et tout le monde éclatait de rire à part de lui car il ne pouvait tout simplement pas trouver ce qu’il y avait de drôle dans la phrase. En écoutant certains humoristes qui font des blagues sur des sujets discutables tels que leurs crises cardiaques, des enfants kidnappés ou la pédophilie, un étranger peut rapidement se sentir un peu mal à l’aise car le contexte du sketch demeure pour lui trop personnel ou encore un sujet à éviter. Un humoriste africain, asiatique ou européen qui ferait des blagues semblables ne ferait probablement pas une longue carrière à moins qu’il ou elle choisisse très prudemment chacun de ses mots. Cela est peut-être lié au fait que ces gens sont plus conformistes à certaines normes, préfèrent garder leurs vies privées secrètes et sont plus prudents et gardent plus de tact envers ce qu’ils ne connaissent pas. Les Québécois sont moins gênés et souvent plus directs. C’est une très grande force, mais ça peut également être une faiblesse si on en abuse. Au début, j’étais plutôt surpris par l’humour provocateur d’un bon nombre de mes amis québécois. En présence de leurs amis africains, ils riaient de leurs coutumes, de leurs cultures de leurs vies politiques. Avec les amis asiatiques, ils riaient de plusieurs sujets chauds comme le conflit sur la péninsule coréenne, les disputes territoriales entre la Chine et le Japon et le statut de Taiwan ou du Tibet. Avec leurs amis européens, on riait de la crise économique, du mariage gai et même des horreurs du nazisme. Nulle part ailleurs au monde ce genre d’humour passerait, mais après avoir été choqué au début, je me suis habitué à ce genre d’humour direct en sachant qu’il ne s’agissait pas de confrontations personnelles ou de vraies opinions.

     

    En fait, le nombre d’humoristes est incroyablement élevé pour la population plutôt restreinte de la petite province. Dans la plupart des pays européens, il y a quelques humoristes ou séries télévisées de ce genre qui sont populaires, mais je ne pense pas qu’on peut parler d’une très grande industrie de l’humour. Les Canadiens et particulièrement les Québécois ont fait de l’humour une véritable culture. Il y a des écoles spécialisées sur l’humour qui ont une renommée internationale. Il y a une large série d’articles d’humour allant des spectacles eux-mêmes à des enregistrements professionnels ou des articles tels que des casquettes, des chandails et des tasses. Qui ne se souvient pas des jus, porte-clés, sac-à-dos, tapis de souris et sous-verres des Têtes-à-Claques par exemple. En plus, le plus grand festival d’humour au monde qui s’appelle «Juste pour Rire» se déroule à chaque année pendant plusieurs semaines à Montréal. L’éducation à la nord-américaine permet même aux humoristes de chanter, de se déguiser de façons diversifiées, de jouer de la musique et certains humoristes jouent même fréquemment dans des séries télévisées ainsi que dans des films à succès qui sortent au cinéma. En y pensant, il y a très peu de films populaires québécois où il n’y a pas au moins un humoriste dans la liste des acteurs. Pensez aux succès des dernières années tels que «Bon Cop, Bad Cop», «De père en flic», «Le sens de l’humour» et plus. N’oublions pas non plus plusieurs groupes de musique qui ont des paroles plutôt humoristiques et qui sont en train de se faire un nom à l’internationale comme «Les Trois Accords».

     

    En Europe, il y a déjà bien peu de gens louent des films au lieu de les acheter pour les écouter à la maison et encore moins choisissent des spectacles d’humour qu’ils vont regarder en famille devant la télévision un vendredi ou samedi soir ce qui est assez fréquent au Québec. À force de connaître trop de gens qui regardent trop de spectacles d’humour et à force de voir ces vedettes dans les journaux, à la télévision et même au cinéma, certains étrangers peuvent s’ennuyer rapidement de ce genre de divertissement, mais cela ne semble pas être le cas pour la plupart des Québécois. Ce que les acteurs, les chanteurs, la noblesse et les politiciens sont en Europe, ce sont principalement les humoristes et les vedettes des téléréalités au Québec. Je connais plusieurs Québécois qui pourraient me nommer plusieurs douzaines d’humoristes, mais je n’ai jamais rencontré personne ailleurs qui serait en mesure de nommer autant d’humoristes de son pays. Il y a tellement d’humoristes au Québec que plusieurs d’entre eux se sont maintenant installés en France pour y poursuivre leurs carrières et pour se présenter sur un autre marché. Le concept semble fonctionner car beaucoup d’Européens sont intrigués par cet humour particulier. Bien évidemment, il ne faut pas généraliser car il y a des styles d’humour très différents au sein de la grande scène d’humour québécoise, mais ce qui les unit est leur façon directe et presque provocatrice de rire d’eux-mêmes et tout ce qui les entoure.

     

    En plus de cela, une certaine forme de nostalgie se mêle avec la culture de l’humour. Il y a encore des adaptations récentes et suites de certaines séries qui étaient déjà populaires il y a bien longtemps comme «Dans une galaxie près de chez vous», «La Petite Vie» et «Les Boys». En Europe, certains films humoristiques qui étaient des phénomènes bien populaires il y a vingt ans sont aujourd’hui plus ou moins oubliés par les jeunes générations tandis qu’au Québec toute la famille semble regarder et apprécier une même série. En Europe, on n’ose pas trop toucher aux vieux concepts, aux classiques ou aux films à succès étrangers que l’on pourrait refaire, mais cette prudence ne semble pas exister en Amérique du Nord.

     

    Récemment, je suis allé voir mon premier spectacle d’humour réel après avoir écouté et regardé bien des émissions sur DVD, à la radio ou à la télévision. Ce spectacle d’humour se déroulait le 16 mai 2013 dans le bar «L’Éclipse» à l’Hôtel Le Montagnais en proximité de l’Université du Québec à Chicoutimi. Il s’agissait d’un spectacle plutôt intime avec seulement deux cents billets qui mettait en vedette l’humoriste Mike Ward et en première partie l’humoriste régional Simon Delisle. Je n’avais jamais entendu parler de cet humoriste de Chicoutimi qui avait fréquenté le Séminaire de Chicoutimi ainsi que le Cégep de Jonquière, mais sa prestation d’environ trente minutes m’a beaucoup plu. Comme bien des humoristes québécois, il avait le don de rire de lui-même en ce qui concerne son apparence et son vécu privé et professionnel. C’est par son attitude chaleureuse, naturelle et proche du public qu’il a rapidement pu convaincre les plus sceptiques en un rien de temps. Après une courte pause, c’était le tour de Mike Ward qui s’était installé de façon décontractée sur une chaise sur la petite scène illuminé en prenant quelques gorgées de bière. Par la suite, il offrait à la petite foule dynamique un mélange d’anciens numéros bien aimés et de quelques nouveaux sketchs pendant environ soixante-quinze minutes. Durant sa prestation, Mike Ward a utilisé une technique que bien des humoristes québécois utilisent. Il s’est cherché des alliés dans son public en intervenant directement avec quelques spectateurs tout au long se son spectacle. Ces gens ont plus ou moins réagi à ces tentatives, mais dans l’ensemble, cette technique lui avait permis de créer une ambiance intime et fertile à son humour provocateur. À cela, Mike Ward a ajouté un bon dosage de blagues concernant d’abord lui-même et son vécu privé et professionnel et de blagues sur plusieurs personnages connus de la scène humoristique québécoise. Bien évidemment, il fallait connaître ces gens dont il parlait pour comprendre toutes les blagues ce qui aurait été plus difficile pour un étranger. Mais bien souvent, le contenu des blagues était assez général pour faire rire n’importe qui et le spectacle avait passé beaucoup trop rapidement. À la fin de la soirée, on pouvait voir bien des sourires sur les visages des gens et même ceux et celles qui n’avaient pas connu cet humoriste avant sont maintenant devenus des petits amateurs de son style. Tant qu’à moi, j’ai adoré ma première expérience directe avec un humoriste québécois et j’ai rarement ri autant dans ma vie. Malgré le fait que je n’adore pas beaucoup d’humoristes québécois et que les prix des billets me semblaient un peu chers avec trente dollars canadiens, je compte bien assister à des spectacles d’autres de mes humoristes préférés et je serais également prêt à revoir Mike Ward et aussi Simon Delisle en spectacle d’ici quelques années.

     

    À tous ceux et celles, qui sont au Québec depuis peu de temps, je vous conseille fortement d’ouvrir vos horizons et de découvrir la scène humoristique absolument unique de cette province. L’humour joue un rôle non négligeable dans la culture unique de cette province. Parmi ces Rachid Badouri, Réal Béland, Lise Dion, Jean-René Dufort, Cathy Gauthier, Patrick Groulx, Louis-José Houde, Patrick Huard, Mario Jean, Marc Labrèche, Peter MacLeod, Martin Matte, Jean-François Mercier, Laurent Paquin, Jean-Marc Parent, André Sauvé, Guillaume Wagner et j’en passe, il y a sûrement au moins un humoriste qui devrait vous plaire. Cela est sans parler des nombreux groupes d’humoristes comme «Les Grandes Gueules», «Les justiciers masqués» et «Rock et Belles Oreilles» ou des ligues d’improvisation qui se déroulent même directement à l’UQAC. Si vous viviez au Québec sans regarder au moins un spectacle d’humour à la télévision ou en direct, vous manqueriez certainement une composante culturelle importante.

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  • Comme vous avez peut-être déjà entendu parler, le Saguenay–Lac-Saint-Jean fête ses 175 ans cet été. Pour souligner cet événement, une riche programmation est offerte dont vous pouvez prendre connaissance sur le site officiel suivant: http://fete175slsj.ca

    Cet article a pour but de jeter un court regard sur l’histoire intrigante de cette région qui avait d’abord été occupée par les Amérindiens avant de devenir un royaume pour les commerçants de fourrure et enfin une terre colonisée à partir de 1838.

    Nous savons définitivement que les premiers habitants de l’Amérique sont arrivés de l’Asie orientale par le pont terrestre de la Béringie il y a environ 12,000 ans. Ces habitants ont progressivement peuplé l’entier continent américain et sont devenus ce qu’on appelle de nos jours les Amérindiens ou encore les Premières Nations.

    Il est à peu près certain aujourd’hui que la découverte de la Terre de Baffin («Helluland» ou «la terre des pierres plates»), du Labrador («Markland» ou «la terre des forêts») et le nord de Terre-Neuve («Vinland» ou «la terre des vignes») par les Vikings a eu lieu autour de l’an 1000. Des fouilles archéologiques à l’Anse-aux-Meadows semblent prouver qu’un village scandinave s’est déjà trouvé au nord de Terre-Neuve.

    D’un autre côté, la thèse controversée que la flotte d’environ 70 navires et 30,000 hommes de l’empereur chinois Zheng He (1371-1433) aurait découverte les Antilles, la côte ouest de l’Amérique et les eaux froides de l’Antarctique ainsi que l’Australie manque encore de preuves et est souvent rejetée par la communauté historique.

    La découverte la plus documentée et populaire de l’Amérique est sans aucun doute celle du navigateur italien Christophe Colomb. Celui-ci était parti pour la couronne espagnole afin de trouver un chemin maritime occidental vers les Indes orientales. Le 12 octobre 1492, les trois navires sous son commandement accostent sur une île en Amérique centrale qu’ils croient être une île faisant partie de l’archipel nippon. On baptise l’île «San Salvador» au nom du Christ et entre en contact avec les Premières Nations que Christophe Colomb confond avec les «Indiens». Durant les mois et années suivantes, Christophe Colomb commence à découvrir Cuba et le Venezuela entre autres, mais son expédition demeure un échec car il trouve peu de ressources naturelles dont la couronne espagnole avait besoin. Jusqu’à la fin de ses jours, il ne se rend pas compte qu’il avait en fait découvert un nouveau continent et est convaincu d’avoir fait quatre voyages en Asie. C’est aussi le cas pour plusieurs explorateurs portugais qui ont concurrencé l’expédition espagnole pour trouver à leur tour un chemin vers les Indes orientales et qui ont plutôt découvert le Brésil. Au nom de la couronne anglaise, c’est le navigateur italien Jean Cabot qui atteint Terre-Neuve en 1497. Le premier navigateur à penser que les nouvelles terres découvertes faisaient partie d’un nouveau continent et non de l’Asie est l’italien Amerigo Vespucci. Inspiré des récits de ce navigateur italien, le cartographe allemand Martin Waldseemüller est le premier à attribuer le nom d’Amérique, inspiré par le prénom de Vespucci, au nouveau continent.

    D’autres nations commencent à envoyer des navigateurs vers les nouvelles terres et en 1534 c’est le navigateur français Jacques Cartier qui découvre le golfe Saint-Laurent et prend possessions des terres aux alentours au nom de la couronne française. Lors d’un deuxième voyage, Jacques Cartier découvre le village amérindien «Hochelaga» qu’il nomme «Mont Royal» et le village amérindien «Stadaconé» qui est aujourd’hui la ville de Québec. Lors d’un troisième voyage lors duquel il entend aussi parler d’un légendaire «Royaume du Saguenay» par plusieurs Amérindiens, il fait le tour du fleuve Saint-Laurent et pense avoir trouvé des diamants et de l’or, mais ce ne sont que de la pyrite et du quartz. Après l’échec de cette découverte, la couronne française colonise très peu les nouvelles terres et au fil des siècles à venir, ce sont surtout les colons anglais et plus tard américains après la guerre d’indépendance des États-Unis en raison des mécontentements des colons anglais face à la gestion d’exploitation de la couronne anglaise qui vont occuper en grandes parties l’Amérique du Nord tandis que les colons espagnols s’accaparent en grandes parties l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale.

    Proche du Saguenay-Lac-Saint-Jean, la couronne française autorise la mise en place d’un poste de traite à Tadoussac qui est officiellement créé en 1600 par Pierre de Chauvin, Sieur de Tonnetuit et François Dupont-Gravé. Ce poste sert principalement à échanger des fourrures avec les peuples amérindiens. Avec la fondation de la ville de Québec en 1608, de Trois-Rivières en 1634 et de Montréal en 1642, la couronne française installe des établissements permanents sur le territoire du Québec et entre fréquemment en conflits avec plusieurs peuples amérindiens, la couronne britannique et même les colons américains.

    En 1641, une mission des Jésuites prévoit christianiser les Premières Nations du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le 16 juillet 1647, c’est le père Jean Dequen qui est le premier Blanc à parvenir jusqu’au lac Piekouagami qu’il rebaptise lac Saint-Jean. L’arrivée plus massive des marchands, militaires et religieux français crée des conflits avec le peuple amérindien des Iroquois, qui brûlent le poste de traite de Tadoussac en 1661. Mais les colons français sont bien supérieurs aux Premières Nations au niveau technique et poursuivent leurs conquêtes et découvertes. Les navigateurs français décident de créer une chapelle à un endroit qui est facile à naviguer et qui marque le début des portages dans la région. Ils appellent ce lieu Chicoutimi dès 1661 et y installent ladite chapelle en 1676. Une autre chapelle est construite à Métabetchouan qui est un autre poste de traite au Lac-Saint-Jean.

    Les nombreuses guerres du dix-huitième siècle entre la couronne anglaise et française et l’émergence des États-Unis d’Amérique empêchent en quelque sorte une découverte et colonisation plus poussée du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Un vaisseau de guerre anglais jette l’ancre devant le poste de traite de Chicoutimi et saisit l’ensemble des fourrures à titre de butin de guerre en 1759. Afin de se défendre, les colons français construisent des poudrières au Lac-Saint-Jean en 1770, mais les conflits entre les couronnes britannique et française se déroulent plutôt dans les municipalités grandissantes au sud du Québec et notamment dans la ville de Québec où les Français perdent la guerre contre les Anglais.

    Ce n’est qu’en 1826 que la Chambre d’Assemblée du Bas-Canada prévoit une exploration complète et définitive du Saguenay. Plusieurs habitants de la région de Charlevoix, plus précisément à La Malbaie, demandent également l’ouverture du Saguenay à la colonisation en 1829. En créant à La Malbaie la Société des Pinières du Saguenay en 1837, mieux connue sous le nom de la société des Vingt-et-Un, les idées de colonisation et d’exploitation se concrétisent.

    Le peuplement du Saguenay–Lac-Saint-Jean commence alors définitivement en 1838. Cette année est donc devenue la date de naissance du Saguenay–Lac-Saint-Jean, il y a maintenant 175 ans. Les travailleurs de la Société des Pinières du Saguenay débarquent à l’Anse-Saint-Jean et à Grande-Baie. Le peuplement de la région se fait de l’est vers l’ouest. Chicoutimi est officiellement fondé en 1842, Jonquière en 1847, Roberval en 1855, Saint-Félicien en 1865 et (Saint-Joseph d’) Alma en 1867. L’exploitation forestière est bientôt contrôlée par l’homme d’affaires britannique William Price. Malgré l’exploitation des ressources et de la population locale (qui est très peu payée et rapidement dépendante de l’homme sans scrupules) et la mort nébuleuse de son associé Peter McLeod junior, on appelle William Price aujourd’hui le «Père du Saguenay». Après avoir créé un grand empire économique, il s’associe à ses trois fils qui héritent ce qui va devenir la «Price Brothers and Company» en 1867. Consécutivement, on n’exploite plus seulement le bois de la région pour fabriquer de la pâte et du papier, mais on exploite également les ressources d’aluminium ainsi que les réservoirs d’eau pour créer de nombreux barrages et beaucoup de centrales hydroélectriques.

    Durant ces années pionnières, plusieurs événements concrets mènent à l’émergence du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le premier chemin de fer arrive dans la région en 1888. Le Parc des Laurentides est fondé en 1895 et la construction du fameux boulevard Talbot et de son extension qui relie la région à la ville de Québec débute autour de 1945. La construction d’une première ligne téléphonique régionale a lieu en 1900. Une première automobile circule d’abord à Roberval en 1906. Le premier vol aérien entre la région et l’extérieur se passe en 1919. En 1922, un tout premier service d’autobus est déjà mis en place autour des villes de Chicoutimi, Jonquière et La Baie.

    Malgré ces avancées économiques et techniques, la région vit aussi des moments difficiles. D’abord, une grave épidémie de typhoïde frappe le Saguenay–Lac-Saint-Jean en automne 1889. Un des bâtiments les plus connus de l’ensemble de la région qui est le légendaire hôtel de Roberval est détruit lors d’un incendie en 1900. Une autre épidémie frappe la région et l’ensemble du Québec en 1918. Il s’agit de la grippe espagnole qui cause plusieurs centaines de morts dans la région. En 1926 ainsi qu’en 1928 se déroule ce qu’on appelle aujourd’hui la tragédie du Lac-Saint-Jean. Après l’érection précipitée et peu planifiée d’un barrage au niveau de la Grande-Décharge de la rivière Saguenay près d’Alma pour des raisons économiques, de nombreuses inondations ont lieu un peu partout au Lac-Saint-Jean. Elles causent de graves pertes de terres agricoles et mènent même à l’isolation temporaire de la ville de Saint-Félicien. En 1927 se déroule la célèbre fermeture de la pulperie et bientôt même de la ville de Val-Jalbert. C’est le déclin de l’industrie forestière et bien d’autres fermetures de pulperies comme celle de Chicoutimi suivront bientôt.

    Après des pluies abondantes et une fonte des neiges notable, un glissement de terrain a lieu en plein milieu de la nuit dans la petite ville de Saint-Jean-Vianney en 1971. Une bonne partie de la ville disparait dans un torrent de boue et cause la mort de 31 habitants sans parler des nombreuses maisons, des ponts et de voitures qui disparaissent à jamais dans le néant désastreux. La ville est ensuite démantelée et  les 1308 survivants sont principalement relocalisés à Arvida, Jonquière, Kénogami et Shipshaw. En 1988, une autre catastrophe naturelle frappe la région. Il s’agit d’un tremblement de terre d’une magnitude de 6,2 sur l’échelle Richter qui cause surtout des dégâts matériaux, en plus d’un décès. La troisième catastrophe naturelle important en région a lieu après une série de pluies abondantes et d’inondations durant l’été 1996. Ce qu’on appelle le déluge du Saguenay cause la mort de dix personnes et des dégâts estimés près de 1,5 milliards de dollars canadiens. Un événement curieux qui suit cette catastrophe naturelle est la déclaration de la première monarchie municipale d’Amérique dans la ville de l’Anse-Saint-Jean, qui est mécontente dela gestion politique régionale, provinciale et nationale des dégâts causés par le déluge. La création de cette micro-nation attire beaucoup d’attention et aussi beaucoup de rires. Le roi Denys Ier de l’Anse qui avait été élu par référendum met une fin à ce projet en 2000.

    L’école Saint-Georges dans le village historique de Val-Jalbert en août 2006 

    L’Hotel de Ville de Dolbeau-Mistassini en octobre 2011 

    La Rivière-à-Mars près de La Baie en juin 2007 


    Le port de l’Anse-Saint-Jean en août 2012 

    Les installations portuaires de Roberval en octobre 2011 

    Vue sur une partie des Monts-Valins en janvier 2010 


    Vue sur la ville de Chicoutimi à partir de la Croix Sainte-Anne en juillet 2011 


    En dehors de ces événements marquants, il faut aussi mettre l’accent sur l’émergence de la culture au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le drapeau du Royaume du Saguenay (vert-jaune-gris-rouge) est par exemple déjà adopté en 1938 et donc dix ans avant l’adoption du drapeau de la province du Québec et vingt-sept ans avant celle du drapeau canadien. La boisson «Saguenay Dry» apparue en 1929 et la boisson «Red Champagne» inventée en 1937 font preuve de l’innovation créatrice régionale. Le premier Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean ouvre déjà ses portes en 1953 et beaucoup de régions suivront cet exemple. La première chaîne de télévision régionale sous le nom de CKRS-TV arrive relativement rapidement en 1955. La première Traversée du Lac-Saint-Jean qui est devenu un événement sportif d’envergure internationale à nos jours se déroule également en 1955. L’inauguration du Jardin Zoologique de Saint-Félicien qui est aujourd’hui connu partout au Québec se passe en 1960. Le Cégep de Chicoutimi est en 1967 le premier de ces établissements au Québec à obtenir ses lettres patentes. Deux ans plus tard, une des toutes premières universités du réseau des Universités du Québec ouvre ses portes à Chicoutimi. L’année 1973 marque l’entrée des Saguenéens de Chicoutimi dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec, où ils jouent encore de nos jours. La première édition de «Jonquière en neige» a lieu en 1984. La première du spectacle théâtral historique à saveur locale «La Fabuleuse Histoire d’un Royaume» se déroule en 1988 et ses différentes éditions et réadaptations attirent encore aujourd’hui des foules considérables. La première édition du festival «Jonquière en Musique» a lieu en 1991, celle du «Festival forestier de Shipshaw» en 1995 et enfin celle du «Festival International des Rythmes du Monde» à Chicoutimi en 2003.

    Encore récemment, plusieurs événements historiques ont marqué la région comme l’inauguration officielle du pavillon d’accueil des croisières internationales de Saguenay à La Baie en 2009, la nomination de la Ville de Saguenay comme capitale culturelle du Canada en 2010 ou encore l’accueil des Jeux du Québec à l’hiver 2013. La région continue à se faire un nom à l’international. Deux bons exemple récents sont d’abord une publicité pour la Ville de Saguenay, d’après une initiative entreprenante du maire Jean Tremblay qui est diffusée sur le réseau Fox aux États-Unis et ensuite la publication de la publicité en forme de court métrage coloré «Saguenay: Le Film». Allez regarder ces deux publicités sur internet si vous ne les avez pas encore vues et soutenez la région!

     

    En ses 175 ans, la région a donc vécu bien des bas et bien de hauts et continuera à écrire sa jeune histoire. Célébrons ensemble cet anniversaire marquant en constatant de façon positive l’ouverture progressive de la région vers le monde entier.

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  • Hockey - Dennis Seidenberg (source - Spokeo)  


    Le hockey est ce qu’on peut appeler sans hésitation le sport national des Québécois. Ce n’est pas pour rien que c’est l’équipe des Canadiens de Montréal, la seule équipe québécoise qui demeure dans la fameuse ligue nationale de hockey, qui a remporté de loin le plus grand nombre de Coupes Stanley, même si la dernière des vingt-quatre conquêtes date déjà de 1992-1993. On peut voir de nombreux articles de cette équipe comme des chandails, des figurines, des jeux de société, des poubelles, des rondelles, des sous-verres, des tapis et encore plus dans beaucoup de magasins. La folie pour cette équipe ne s’arrête pas au Centre Bell, qui est pratiquement toujours plein à craquer. On trouve des amateurs de cette équipe dans les quartiers anglophones de Montréal, parmi les francophones un peu partout dans la province et même parmi les Premières Nations dans le Grand Nord du Québec. On peut même croiser des amateurs de cette équipe dans les autres provinces canadiennes, aux États-Unis ou encore en Europe. Il n’est certainement pas exagéré de dire qu’il s’agit d’une des équipes sportives les plus fascinantes, mythiques et populaires au monde. Passer un séjour au Québec sans rentrer en contact avec les Canadiens de Montréal est presque impossible et on manquerait certainement quelque chose d’unique à la culture de la province.

    L’amour des Québécois pour ce sport national va même au-delà des Canadiens de Montréal et se démontre aussi dans la fameuse Ligue de hockey junior majeur du Québec ou la LHJMQ dans laquelle évoluent notamment les Saguenéens de Chicoutimi. La vie étudiante de l’UQAC a d’ailleurs offert des visites aux matchs de cette équipe à plusieurs reprises. Tout cela est sans parler de toutes les autres ligues de hockey professionnelles, semi-professionnelles ou amateurs et de plusieurs programmes de sport-études dans les institutions primaires, secondaires, collégiales et même universitaires au Québec. Il n’est même pas rare de voir des petits tournois de hockey entre de différents clans familiaux dans le temps des fêtes ou de nombreux jeunes qui pratiquent ce sport sur la patinoire de leur quartier ou simplement dans la cour de leur maison.

    Autrefois, il y avait aussi une autre équipe très populaire dans la ligue nationale de hockey, celle des Nordiques de Québec. Même si cette équipe n’avait évolué que pendant seize saisons entre 1979 et 1995 dans la ligue nationale de hockey sans remporter une seule Coupe Stanley, avant d’être relocalisée à Denver pour devenir l’Avalanche du Colorado, on peut encore croiser très fréquemment des gens animés par une sorte de patriotisme nostalgique, qui achètent et portent massivement des articles de cette équipe. Cela fait des fois drôle de voir de jeunes enfants porter les gilets de cette équipe car elle n’existait déjà plus lors de leur naissance et ce n’est que grâce à leurs parents qu’ils en ont entendu parler. De plus, à presque chaque année, la question d’un possible retour de cette équipe mythique est vivement discutée dans les médias. Des plans très coûteux pour la construction d’un nouvel amphithéâtre se sont concrétisés durant les dernières années et ont même été soutenus par les deux paliers du gouvernement. Beaucoup de gens espèrent qu’une de plusieurs équipes installées au sud des États-Unis qui n’attirent pas des foules exceptionnelles décide de déménager dans la capitale de notre province. Avec tout leur enthousiasme, les fidèles de cette équipe mythique et les habitants de la ville de Québec mériteraient certainement un retour de leur équipe et la renaissance d’une rivalité entre les villes de Québec et de Montréal, mais d’un autre côté, il serait peut-être moins blessant de tourner la page et de passer enfin à d’autres choses près de dix-huit ans après la disparition de l’équipe, qui n’a pas vraiment la chance de reposer en paix.

    Le hockey est bien plus qu’un sport au Québec: c’est devenu une culture répandue, un héritage national et provincial, un moteur économique, voir d’une certaine manière presque une religion.

    Cette année n’était pourtant pas celle des équipes québécoises. Dans la LHJMQ, ce sont plutôt les Mooseheads de Halifax situés en Nouvelle-Écosse qui ont remporté la Coupe du Président. De plus, ce sont les Sea Dogs de Saint-Jean qui viennent du Nouveau-Brunswick qui ont gagné la prestigieuse coupe en 2012 et en 2011 et en 2010, c’étaient les Wildcats de Moncton, installés également au Nouveau-Brunswick.

    Au niveau de LNH, la saison avait commencé avec beaucoup de retard en raison d’un lock-out résultant d’un désaccord entre la LNH et l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey (AJLNH) en ce qui concerne notamment les salaires. Une entente n’a été trouvée que le 6 janvier 2013 et la saison a ainsi pu débuter le 19 janvier 2013 avec un calendrier écourté de quarante-huit rencontres par équipe au lieu de quatre-vingt-deux comme d’habitude. Malgré une saison précédente désastreuse, les Canadiens de Montréal ont connu un retour en force impressionnant sous le nouvel entraîneur-chef Michel Therrien et le nouveau directeur général Marc Bergevin. L’équipe a remporté la division Nord-est et a fini à la deuxième place de l’association de l’Est. Ils ne se sont classifiés que derrière les puissants Penguins de Pittsburgh qui avaient gagné tous leurs matchs du mois de mars 2013 et qui ont remporté dix-sept matchs de suite. Dans l’association de l’Ouest, les Blackhawks de Chicago étaient pourtant encore plus forts. Ils n’ont perdu aucun de leurs vingt-quatre premiers matchs en temps régulier et ont ainsi décroché vingt-et-une victoires et trois défaites en prolongation ou en tirs de barrage.

    Les deux équipes les plus favorisées pour les séries éliminatoires étaient donc d’abord les Blackhawks de Chicago autour des joueurs tels que Patrick Kane, Corey Crawford et Brandon Saad et ensuite les Penguins de Pittsburgh avec Kristopher Letang, Chris Kunitz et Sidney Crosby. D’autres équipes qui avaient convaincu en saison régulière dans l’Est étaient les Canadiens de Montréal, les Capitals de Washington après un début difficile, les très solides Bruins de Boston, les Rangers de New York qui avaient également connu quelques phases difficiles et les Sénateurs d’Ottawa qui étaient devenus de plus en plus forts. De plus, les Maple Leafs de Toronto et les Islanders de New York avaient surpris bien des experts et se sont également qualifiés pour compléter les huit équipes de l’Est. À part les très forts Blackhawks de Chicago, c’étaient les Ducks d’Anaheim, les Canucks de Vancouver et les Blues de Saint-Louis qui avaient connu une bonne saison dans l’Ouest. Après un décollage difficile, les champions en titre qui sont les Kings de Los Angeles se sont à leur tour qualifiés dans une association très serrée. Les huit équipes étaient complétées par les Sharks de San José, les Red Wings de Détroit et le Wild du Minnesota qui avait également étonné les critiques de façon positive.

    Pourtant, l’aventure des séries éliminatoires était de courte durée pour les ambitieux Canadiens de Montréal. Déjà en première ronde, ils avaient perdu en seulement cinq parties contre les étonnants Sénateurs d’Ottawa qui jouaient de façon beaucoup plus physique et robuste que leur adversaire québécois, avant de s’incliner face aux Penguins de Pittsburgh qui se sont ainsi rendu jusqu’en finale de l’Association de l’Est contre les très solides Bruins de Boston. Ceux-ci devenaient de plus en plus forts et ont ainsi battu les Penguins de Pittsburgh en seulement quatre rencontres pour atteindre la grande finale contre le champion de l’Association de l’Ouest. Dans l’Ouest, c’était en effet l’équipe favorisée des Blackhawks de Chicago qui affrontait les champions en titre et donc les Kings de Los Angeles dans la finale de leur association et qui ont remporté cette série en cinq matchs.

    C’était alors la grande finale de la Coupe Stanley entre les Bruins de Boston qui avaient gagné la Coupe Stanley pour la dernière fois en 2010-2011 et les Blackhawks de Chicago qui l’avaient remportée pour la dernière fois en 2009-2010. Les experts pensaient que les deux équipes étaient à peu près sur la même hauteur en mettant l’accent sur le jeu très endurant et robuste des Bruins qui avaient aussi une défensive très forte autour du joueur slovaque Zdeno Chara et du joueur allemand Dennis Seidenberg ainsi qu’un gardien de but très solide avec le finlandais Tuukka Rask, tandis que les Blackhawks semblaient avoir un centre et une attaque plus efficace autour du Franco-Manitobain Jonathan Toews et des Canadiens Bryan Bickell et Patrick Sharp entre autres. Déjà le premier match de cette série finale était des plus marquants. Après avoir égalisé un déficit de deux buts en troisième période, les Blackhawks ont enfin remporté le match vers la fin de la troisième période de prolongation dans un des meilleurs et plus longs matchs de tous les temps. Ils ont par la suite remporté un autre match clé qui était le quatrième de la série après deux victoires des Bruins. Après un nombre incroyable de dix buts en trois périodes, ce sont les champions de l’association de l’Ouest qui ont marqué le but décisif en première période de prolongation. Enfin, les Blackhawks ont aussi remporté la sixième et dernière rencontre d’une façon spectaculaire. Les Bruins ont d’abord largement dominé la partie et qu’ils ont menée 2 à 1. Ce n’est qu’à 1 minute et 16 secondes avant la fin que les Blackhawks ont égalisé la marque et ils en ont rajouté le but de la victoire seulement dix-sept secondes plus tard. Finalement, ce sont les Blackhawks de Chicago qui ont triomphé tout au long de la 95ème saison de la LNH et qui ont ainsi remporté la 106ème Coupe Stanley de l’histoire du hockey sur glace. Le titre du joueur par excellence des séries éliminatoires a été décerné à Patrick Kane.

    Malgré l’amertume des dernières années pour le hockey professionnel québécois, la province n’a pas perdu son énorme enthousiasme unique face à ce sport. Ce sont en particulier les Canadiens de Montréal qui deviennent un peu plus mythiques à chaque année. Il est certain que lorsque la prochaine saison de la LNH débutera en octobre 2013, les amateurs de cette équipe rêveront encore à la Coupe Stanley et bien des Québécois s’accrocheront encore plus à leur rêve d’un grand retour des Nordiques de Québec qui deviendra peut-être un jour enfin une réalité. J’espère que vous avez autant hâte que moi que cette prochaine saison commence et je vous conseille fortement de suivre de plus près ce sport national des Québécois au niveau international, national, provincial et même local car ce ne sont pas les possibilités qui manquent pour voir des matchs fascinants un peu partout au Saguenay et surtout à Chicoutimi et à Jonquière.

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